GÉOPOLITIQUE/ SAHARA OCCIDENTAL : LE
GRAND RETOUR DE L’INGÉRENCE DES
MONARCHIES ARABES
Le Maroc maintient de facto sa souveraineté sur le Sahara ; l’Algérie et le Polisario continent de le contester. Ce conflit continue d’empêcher une véritable coopération entre le Maroc et l’Algérie. Le Maroc se résigne à l’indépendance du Sahara. Cette probabilité est nulle, le Sahara étant une cause sacrée au Maroc, qui transcende tous les autres clivages. L’ingérence de l’Arabie-Saoudite, les Emirats et la Jordanie dans un conflit mal éteint risque d’enflammer toute la région.
Aux origines,
les Espagnols ont institué un protectorat sur le Sahara occidental en 1884. Dés
son indépendance en 1956, le Maroc en réclame la souveraineté, arguant de ses
droits sur ce territoire, antérieurs à la colonisation. La Mauritanie le
revendique également au nom de la continuité géographique, ethnique et culturelle.
L’Algérie ne veut pas laisser le Maroc faire une avancée saharienne trop forte.
Le Front Polisario, crée en 1973 par les Sahraouis, réclame l’indépendance du
Sahara occidental inscrit depuis 1963 sur la liste de l’ONU des territoires qu’il
reste à décoloniser. En février 1976, l’Espagne
devenue démocratique se retire. Il est prévu que le Sahara occidental soit géré
par une administration tripartite composée de l’Espagne, du Maroc et de la
Mauritanie. En novembre 1975, le Maroc entame sa (marche verte) : 350 000
Marocains conquièrent pacifiquement le Sahara. En février 1976, le front Polisario proclame la République
arabe sahraouie démocratique. Elle est reconnue par 72 Etats et admise à l’Organisation
de l’Union africaine dés 1982. Le Polisario prend les armes contre le Maroc. Ce
dernier revendique une souveraineté pleine et entière sur ce Sahara. Le front
Polisario poursuit sa guérilla avec l’aide de l’Algérie. A cause de ce conflit,
la frontière entre l’Algérie et le Maroc est fermée et des milliards d’investissement
entre les deux peuples se sont évaporées. Le Polisario rejette la proposition d’une
autonomie du territoire dans le cadre d’une souveraineté marocaine. Un
référendum a été envisagé afin de déterminer l’avenir du Sahara mais demeure un
désaccord sur la détermination du corps électoral. Qui pourra participer au
référendum ? Les Marocains qui se sont établis depuis la marche verte
sont-ils ou nom en mesure de voter ? En 2008, l’envoyé spécial du
secrétaire général des Nations unies déclare que le peuple sahraoui devait
renoncer à l’indépendance mais obtenir l’autonomie. Les Etats-Unis soutiennent
la position marocaine, du fait de leur alliance avec le royaume chérifien et de
l’importance du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. La France la soutient
également. Alors qu’un cessez-le-feu a été décrété en 1991, le Polisario a
annoncé qu’il pourrait reprendre les armes si ses revendications n’étaient pas
entendues.
Au fil des décennies, l’Algérie lâche le Polisario, au profit d’une politique de relance du Maghreb. Cela n’est envisageable que si elle y trouve de fortes compensations politiques et économiques. Une forte autonomie du Sahara est quand même mise en œuvre ? Néanmoins, le conflit risque d’envenimer toute la région si l’ingérence des Saoudiens, des Emiratis et des Jordaniens s’imposent comme acteurs direct dans le conflit.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
Le Maroc reste toujours une monarchie favorite des monarques du Golfe ainsi que la Jordanie. Sur le plan financier, les deux monarchies ( Maroc et Jordanie), obtiennent des sommes colossales de la part du conseil de coopération du Golfe "CCG" afin de maintenir les intérêts des monarques dans la région. Après la conquête de la zone subsaharienne pour ses capacités minières et hydrocarbures, le grand retour des monarchies arabes dans la région, empoisonne davantage la stabilité parmi notamment les pays voisins.
RépondreSupprimerLire également l'analyse : Algérie Maroc/ le spectre d'un conflit armé.
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