jeudi 22 décembre 2022

 GEOSTRATEGIE / LES COMPÉTITIONS DES PUISSANCES POUR UN FUTUR QUANTIQUE


La bataille fait rage dans le cadre d’une dynamique mondiale et d’une course féroce à l’innovation, qu’il s’agisse de la compétition entre les États-Unis et la Chine ou la Russie, de l’essor incontournable des pays d’Asie de l’Est notamment le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan, ou des enjeux stratégiques et de défense ce tournent ver le futur afin de contrôler le monde. Pour la France, je pense qu’il est primordial d’envisager la création d’instituts quantiques intégrant expérimentateurs, physiciens et informaticiens, comme il y en a dans de nombreux pays afin de surmonter les défis du futur.



La Chine, alors qu’elle ambitionne de prendre le tête de la compétions internationale dans ce domaine, Pékin a d’ores et déjà obtenu des avancées stratégiques en annonçant avoir atteint ( l’avantage quantique ) sur deux concepts de processus différents ( photonique et supraconducteur ), rivalisant ainsi avec les géants américains Google et IBM. Au États-Unis, en Novembre 2021, l’Université de Harvard annonçait la mise au point d’un ordinateur quantique de 256 qubits. Le 4 mai 2022, le président Biden a signé un mémorandum sur la sécurité nationale consacré à l’informatique quantique. Ce texte vise à stimuler les innovations afin que les États-Unis conservent leur leadership dans « la science de l’informatique quantique ». Le même jour, Joe Biden a également créé un Comité consultatif sur l’initiative quantique nationale. Le 21janvier 2021, Emmanuel Macron visite le Centre francais de nanosciences et de nanotechnologies ( C2N) de Paris-Saclay, dans le cadre de la présentation de sa stratégie nationale sur les technologies quantiques. Cette stratégie prévoit un plan sur 5 ans de 1,8 milliards d’euros avec pour objectif de faire de la France le troisième grand pays quantique derrière les États-Unis et la Chine, en détenant pour 2023 un premier prototype complet d’ordinateur quantique généraliste de première génération. Les grands pays de pointe dans la recherche sur les technologies quantiques sont d’abord les États-Unis et le Canada au début 2000 à l’INRIA et au Los Almos National Laboratory. Le Royaume-Uni a su se positionner dés 2010 sur ces technologies et construire une recherche et un écosystème quantique matures. Récemment, la Chine s’est affirmée comme un acteur ambitieux dans la course aux technologies quantiques. Une équipe de chercheurs a ainsi annoncé en 2020 avoir atteint la supériorité quantique en utilisant un système photonique, puis, en 2021, avec un processeur quantique supraconducteur cette fois-ci. Auparavant, une ligne quantique sécurisée entre Pékin et Shanghai avait été mise en place en 2015 puis, en 2016, la Chine a lancé son premier satellite quantique. Ces projets, au-delà de leurs apports scientifiques et techniques, constituent un marqueur de l’ambition chinoise dans ce domaine. En effet, ces technologies font l’objet d’une attention très particulières du pouvoir chinois, qui les considère comme des technologies de rupture potentielle et elles apparaissent comme des domaines de recherche prioritaires dans les différents planifications de recherche et développement chinoise. En Europe continentale, ont observe un manque d’antériorité de structuration du domaine : les communautés de recherche sont moins habituées à travailler ensemble de façon fluide même si les différents plans d’investissement nationaux changent grandement la donne. Côté financement, l’alignement sur ce qui semble fonctionner à l’étranger permet de combler une partie du retard, mais les forces en présence ont des besoins ou des contraintes spécifiques qu’il convient de traiter de façon « ad hoc ». Cette volonté d’aller vite se ressent aussi au niveau européen au travers de la rationalisation des efforts de financement, par exemple avec la fusion des projets qui présente parfois plu d’inconvénients que d’avantages : on cumule les facteurs de risque et on perd un temps précieux dans les synchronisations d’agenda qui relativisent les économies potentielles. Parmi les pays qui sont entrées tôt dans la course au quantique, ont trouvent la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas qui bénéficient de moyens financiers conséquents. La France est très impliquée dans le domaine, en particulier grâce à l’INRIA, qui est spécialisé sur les aspects logiciels et algorithmiques de la recherche et participe à ce titre à la coordination des efforts en la matière au sein de la stratégie nationale quantique. ATOS, très présent sur la partie logicielle et contrôle, commercialise une machine classique qui simule une machine quantique de 30-40 qubits. La société Thales est pour sa part très active sur le développement des applications. Les grands groupes Français comme Total, EDF, Airbus ou Naval Group, font quant à eux des expérimentations. Le secteur financier est évidement très intéressé par la partie applicative, notamment le Crédit Agricole, BNP, ou la Banque de France. Parmi les start-up françaises, beaucoup se sont lancées sur des sujets technologiques pointus avec l’idée de développer et de vendre des sous-systèmes pour ordinateurs quantiques. En l’absence d’un marché de tels sous-systèmes, leur stratégie a rapidement été revue en-bout jusqu’au client final. Quatre start-up sont particulièrement en pointe : Quandela, spécialisée dans la conception de sources de photons; Pascal, qui développe une machine quantique à base d’atomes froids; Alice&Bop, qui a fabriqué des qubits naturellement protégés du bruit; et VeriQloud qui met en œuvre des solutions de protection des données et des calculs quantiques. On peut aussi évoquer la société Muquans, qui fabrique des gravimètres quantiques. Ces start-up sont soutenues par des fonds d’investissements, dont certains se sont spécialisés dans les technologies quantiques, comme Qantonation, ou encore Elaia Partners et la Banque publique d’investissements. En France, la recherche dans le domaine de l’informatique quantique à l’INRIA connaît une dynamique forte, avec cinq équipes de recherche, dont trois créées depuis 2021, ce qui représente un doublement du nombre de chercheurs permanents, qui est passé à plus de vingt, sans compter les doctorants et postdoctorants. L’INRIA fait partie des leaders mondiaux dans le contrôle quantique, les codes correcteurs d’erreurs, la compilation, les langages et la théorie de l’information. Deux équipes vont être implantées à Saclay et une autre à Paris pour investir des sujets peu couverts, à savoir les architectures, la sécurisation du calcul et les applications. Afin d’accélérer davantage la dynamique en France, il est primordial d’envisager la création d’instituts quantiques intégrant expérimentateurs, physiciens et informaticiens, comme il y en a dans de plusieurs pays déjà a la pointe de la technologie comme la Chine et les États-Unis. La Chine qui a décidé de se structurer et qui peut compter sur un énorme vivier d’étudiants, initialement fortement présents sur la cryptographie quantique et la protection des communications, ils sont déjà les premiers dans la course au niveau mondiale. Quasiment incontournable dans notre quotidien, la technologie n’a de cesse de nous étonner et d’élargir le champ des possibles. Elle s’est aussi ancrée au cœur des conflits. Porteuse de multiples avancées, elle n’en présente pas moins des risques, supposés où avérés, et demeure en tout état de cause, plus que jamais, un enjeu de puissance et de prééminence mondiale. Ainsi le loi ( Moore) validée empiriquement depuis sept décennies, a permis de s’appuyer sur une évolution exponentielle continue des capacités de calcul.



Dés les années 1980, Richard Feynman, prix Nobel de physique en 1965, formula une machine fonctionnant sur les principes de la mécanique quantique. Il est considéré comme le père de l’informatique quantique. Après, c’est David Deutsch de l’université d’Oxford, qui a mis le domaine en ordre et surtout l’idée d’une machine de Turing quantique universelle. En dehors du quantique, de nombreux domaines des nanotechnologies, biotechnologies, et sciences cognitives conduisent d’autres recherchent à repousser les limites de la nature humaine. L’enjeu du transhumanisme ou le futur transhumai. En somme, la fin de l'histoire de la fin de l'homme à sonné et l'avenir de la nature humaine rentrera vers un eugénisme libéral.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA













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