lundi 2 mars 2020

GÉOPOLITIQUE/ LES DÉPLACÉS POST -CONFLIT: OTAGES D'UN CADRE JURIDIQUE INTERNATIONAL


Parmi les défis primordiaux des dernières décennies, celui du retour des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays reste l’un des plus discutés, mais des moins aboutis en termes de cadre juridique internationale. Les conflits qui ont marqué l’année et qui ont forcé plus de 9 millions de personnes à fuir leur foyer ont pris une ampleur à laquelle personne n’était préparé. La nécessité d’avoir un système plus inclusif et collaboratif entre les différents acteurs semble incontournable pour permettre de répondre de manière plus ciblée aux situations diverses des déplacés, notamment quant ils deviennent des otages au services des dictateurs et des nations hégémoniques

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Au 31 décembre 2013, 34 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur des frontières de leur pays par les guerres, la violence généralisée et les violations des droits de l’homme. Ce chiffre vient s’ajouter aux 33 millions de personnes déplacées en 2012 par des catastrophes naturelles dans leur pays. A l’heure actuelle, 64% des déplacés sont concentrés dans cinq pays : en Syrie, en Colombie, au Nigeria, en RDC et au Soudan. Si la Syrie est aujourd’hui le pays abritant le plus de déplacés au monde, l’Afrique subsaharienne reste à l’échelle mondiale la région la plus touchée par le déplacement interne. Au Soudan, le nombre de PDI dépasse le million. La chute de Mossoul ayant déplacé plus de 500 000 personnes. Au Pakistan, les frappes aériennes ont engendré le déplacement forcé de 457 000 personnes. Ces chiffres viennent s’ajouter à la situation accablante des déplacements des populations liés aux aléas naturels et aux catastrophes d’ordre météorologiques (tempêtes, cyclones, inondations) ou géophysique (tremblements de terre, irruptions volcaniques). Ces événements ont causé le déplacement interne de prés de 144 millions de personnes à travers le globe. Sur les 125 pays concernés, les trois quarts ont subi plusieurs catastrophes au cours de la même période. L’Asie est systématiquement le continent le plus touché. En 2012, les événements les plus significatif étaient les inondations dans le Nord-Est de l’Inde et au Nigéria, qui à eux seuls, représentaient 42% du total de déplacés. Les pays les plus touchés en 2012 étaient l’Inde 9 millions, le Nigéria 6 millions, la Chine 6 millions, les Philippines 4 millions et le Pakistan 2 millions, sans oublier les Etats-Unis, le Bangladesh, Madagascar, le Tchad, Cuba, le Pérou, le Japon et la Corée du Nord. Alors que les chiffres définitifs restent à compiler, les estimations préliminaires à l’échelle sous-régionale suggèrent que la situation ne fait que s’aggraver : en Asie du Sud-Est, on dénombre déjà 9 millions de nouveaux cas de déplacements, soit le double des années précédentes. Les chiffres de l’IDMC ne tiennent pas compte pour l’instant d’autres facteurs de déplacement, tels que les projets de développement à grande échelle, les expulsions forcées, l’accaparement des terres, l’exploitation naturelles ou encore la création de parcs naturels pouvant donner lieu à des déplacements forcés en grand nombre. Souvent, les tensions autour des ressources foncières ou minières constituent un frein au retour et peuvent aboutir à des déplacements secondaires ou successifs. Le déplacement interne est rarement attribuable à une seule cause, et les mêmes populations peuvent être exposées à plusieurs types de risques et subir des déplacements répétitifs sur des périodes plus au mois longues. De nombreux pays affectés par les conflits sont aussi exposés à des aléas naturels chroniques ; du fait de leur plus grand vulnérabilité. Si la situation des personnes déplacées internes varie d’un contexte à l’autre, les PDI sont généralement victimes de nombreuses violations de leurs droits. Dans des contextes de conflit armé ou de crise humanitaire ou de post- désastre, le déplacement accentue les besoins élémentaires de protection, de nourriture, d’eau, de logement ou de santé. L’accès difficile à des moyens de subsistance et des services sociaux de base est courant. Dans certains cas, les attaques physiques et la violence sexuelle contre les PDI sont une réalité quotidienne (les données sur se phénomène est perceptible en Jordanie, au Liban, en Irak et en Syrie, dont des jeunes filles déplacées deviennent des esclaves sexuelles pour les obsédés sexuels qui viennent des pays du Golfe, a savoir l’Arabie-Saoudite, le Koweït, le Qatar, le Bahreïn et surtout les Emirats-arabes-Unies). Les enfants et les filles de moins de 14 ans sont les plus vulnérables, et les plus touchés. L’insécurité, la pauvreté et le manque d’infrastructures sont d’importants freins à l’accès humanitaire pour répondre aux besoins les plus fondamentaux. Des restrictions imposées par l’Etat lui-même empêchent parfois l’accès à des zones ou peuvent se réfugier, comme en Syrie, au Soudan ou en Palestine. Si ces situations d’urgences appellent une réponse immédiate, la phase post -crise, plus invisible et attirant moins l’attention des humanitaires, est souvent elle aussi très complexe. Au Bangladesh, en Birmanie, en Palestine, en Bosnie, en Colombie ou au Kirghizstan sont déplacées depuis des décennies. En Géorgie, au Kosovo ou en Russie, des milliers de déplacés vivent toujours dans des centres collectifs dans lesquels ils sont arrivés il a plusieurs années. Les déplacés Roms dans la région des Balkans subissent une marginalisation sociale et économique quotidienne compliquant l’enregistrement qui leur permettrait l’accès à des services ou à des soins spécifiques. Dans les zones urbaines de certains pays d’Amérique Latine, c’est l’accès à l’emploi et au logement qui constituent le défi majeur des déplacés. Exposés a un risque de marginalisation accrue, notamment dans les villes ou les déplacés faire l’objet a des expulsions forcées, comme en Irak, en Afghanistan, en Somalie, en Algérie, en Tunisie ou en Colombie, ses derniers sont contraints de pendre le large vers l’Europe au mépris de leurs vies.

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Les crises simultanées qui ont marqué l’année et qui ont forcé plus de 9 millions de personnes à fuir leur foyer ont pris une ampleur à laquelle personne n’était préparé. La nécessité d’avoir un système plus inclusif et collaboratif entre les différents acteurs semble incontournable afin de permettre de répondre de manière plus ciblée et efficace aux situations diverses des déplacés. Concernant les déracinés post conflit, la communauté internationale reste réticente à l’adoption d’un cadre juridique contraignant. Il est de nombreuses questions qui doivent être résolues afin de consolider la paix et d'assurer le retour à une vie aussi normale que possible. Depuis 1989, il est indéniable que les principes ont inspiré nombre de législation, en particulier en Afrique. A mi terme, le conflit Libyen deviendra un acteur déstabilisateur pour l'Algérie, la Tunisie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigéria. 

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA

PDI: Personnes déplacées internes



1 commentaire:

  1. Sur les papiers, le droit au retour est admis dans tous les textes, mais reste conditionné à différents facteurs. Les Etats et les organisations qui soutiennent ou assistent les déplacés ont la responsabilité de créer les conditions permettent ce retour.

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