Parmi les
défis primordiaux des dernières décennies, celui du retour des personnes
déplacées à l’intérieur de leur propre pays reste l’un des plus discutés, mais
des moins aboutis en termes de cadre juridique internationale. Les conflits qui
ont marqué l’année et qui ont forcé plus de 9 millions de personnes à fuir leur
foyer ont pris une ampleur à laquelle personne n’était préparé. La nécessité d’avoir
un système plus inclusif et collaboratif entre les différents acteurs semble
incontournable pour permettre de répondre de manière plus ciblée aux situations
diverses des déplacés, notamment quant ils deviennent des otages au services des dictateurs et des nations hégémoniques.
Au 31
décembre 2013, 34 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur des frontières
de leur pays par les guerres, la violence généralisée et les violations des
droits de l’homme. Ce chiffre vient s’ajouter aux 33 millions de personnes
déplacées en 2012 par des catastrophes naturelles dans leur pays. A l’heure
actuelle, 64% des déplacés sont concentrés dans cinq pays : en Syrie, en
Colombie, au Nigeria, en RDC et au Soudan. Si la Syrie est aujourd’hui le pays
abritant le plus de déplacés au monde, l’Afrique subsaharienne reste à l’échelle
mondiale la région la plus touchée par le déplacement interne. Au Soudan, le
nombre de PDI dépasse le million. La chute de Mossoul ayant déplacé plus de 500 000
personnes. Au Pakistan, les frappes aériennes ont engendré le déplacement forcé
de 457 000 personnes. Ces chiffres viennent s’ajouter à la situation
accablante des déplacements des populations liés aux aléas naturels et aux catastrophes
d’ordre météorologiques (tempêtes, cyclones, inondations) ou géophysique (tremblements
de terre, irruptions volcaniques). Ces événements ont causé le déplacement
interne de prés de 144 millions de personnes à travers le globe. Sur les 125
pays concernés, les trois quarts ont subi plusieurs catastrophes au cours de la même période. L’Asie est systématiquement le continent le plus touché. En 2012,
les événements les plus significatif étaient les inondations dans le Nord-Est
de l’Inde et au Nigéria, qui à eux seuls, représentaient 42% du total de
déplacés. Les pays les plus touchés en 2012 étaient l’Inde 9 millions, le
Nigéria 6 millions, la Chine 6 millions, les Philippines 4 millions et le
Pakistan 2 millions, sans oublier les Etats-Unis, le Bangladesh, Madagascar, le
Tchad, Cuba, le Pérou, le Japon et la Corée du Nord. Alors que les chiffres
définitifs restent à compiler, les estimations préliminaires à l’échelle
sous-régionale suggèrent que la situation ne fait que s’aggraver : en Asie
du Sud-Est, on dénombre déjà 9 millions de nouveaux cas de déplacements, soit
le double des années précédentes. Les chiffres de l’IDMC ne tiennent pas compte
pour l’instant d’autres facteurs de déplacement, tels que les projets de
développement à grande échelle, les expulsions forcées, l’accaparement des
terres, l’exploitation naturelles ou encore la création de parcs naturels
pouvant donner lieu à des déplacements forcés en grand nombre. Souvent, les
tensions autour des ressources foncières ou minières constituent un frein au
retour et peuvent aboutir à des déplacements secondaires ou successifs. Le
déplacement interne est rarement attribuable à une seule cause, et les mêmes
populations peuvent être exposées à plusieurs types de risques et subir des
déplacements répétitifs sur des périodes plus au mois longues. De nombreux pays
affectés par les conflits sont aussi exposés à des aléas naturels chroniques ;
du fait de leur plus grand vulnérabilité. Si la situation des personnes
déplacées internes varie d’un contexte à l’autre, les PDI sont généralement
victimes de nombreuses violations de leurs droits. Dans des contextes de
conflit armé ou de crise humanitaire ou de post- désastre, le déplacement
accentue les besoins élémentaires de protection, de nourriture, d’eau, de
logement ou de santé. L’accès difficile à des moyens de subsistance et des
services sociaux de base est courant. Dans certains cas, les attaques physiques
et la violence sexuelle contre les PDI sont une réalité quotidienne (les
données sur se phénomène est perceptible en Jordanie, au Liban, en Irak et en
Syrie, dont des jeunes filles déplacées deviennent des esclaves sexuelles pour
les obsédés sexuels qui viennent des pays du Golfe, a savoir l’Arabie-Saoudite,
le Koweït, le Qatar, le Bahreïn et surtout les Emirats-arabes-Unies). Les
enfants et les filles de moins de 14 ans sont les plus vulnérables, et les plus
touchés. L’insécurité, la pauvreté et le manque d’infrastructures sont d’importants
freins à l’accès humanitaire pour répondre aux besoins les plus fondamentaux.
Des restrictions imposées par l’Etat lui-même empêchent parfois l’accès à des
zones ou peuvent se réfugier, comme en Syrie, au Soudan ou en Palestine. Si ces
situations d’urgences appellent une réponse immédiate, la phase post -crise,
plus invisible et attirant moins l’attention des humanitaires, est souvent elle
aussi très complexe. Au Bangladesh, en Birmanie, en Palestine, en Bosnie, en
Colombie ou au Kirghizstan sont déplacées depuis des décennies. En Géorgie, au
Kosovo ou en Russie, des milliers de déplacés vivent toujours dans des centres
collectifs dans lesquels ils sont arrivés il a plusieurs années. Les déplacés
Roms dans la région des Balkans subissent une marginalisation sociale et
économique quotidienne compliquant l’enregistrement qui leur permettrait l’accès
à des services ou à des soins spécifiques. Dans les zones urbaines de certains
pays d’Amérique Latine, c’est l’accès à l’emploi et au logement qui constituent
le défi majeur des déplacés. Exposés a un risque de marginalisation accrue,
notamment dans les villes ou les déplacés faire l’objet a des expulsions
forcées, comme en Irak, en Afghanistan, en Somalie, en Algérie, en Tunisie ou
en Colombie, ses derniers sont contraints de pendre le large vers l’Europe au
mépris de leurs vies.
Les
crises simultanées qui ont marqué l’année et qui ont forcé plus de 9 millions de
personnes à fuir leur foyer ont pris une ampleur à laquelle personne n’était
préparé. La nécessité d’avoir un système plus inclusif et collaboratif entre
les différents acteurs semble incontournable afin de permettre de répondre de manière
plus ciblée et efficace aux situations diverses des déplacés. Concernant les
déracinés post conflit, la communauté internationale reste réticente à l’adoption
d’un cadre juridique contraignant. Il est de nombreuses questions qui doivent être résolues afin de consolider la paix et d'assurer le retour à une vie aussi normale que possible. Depuis 1989, il est indéniable que les principes ont inspiré nombre de législation, en particulier en Afrique. A mi terme, le conflit Libyen deviendra un acteur déstabilisateur pour l'Algérie, la Tunisie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigéria.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
PDI: Personnes déplacées internes
Sur les papiers, le droit au retour est admis dans tous les textes, mais reste conditionné à différents facteurs. Les Etats et les organisations qui soutiennent ou assistent les déplacés ont la responsabilité de créer les conditions permettent ce retour.
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