GÉOPOLITIQUE/ LES ELECTIONS EN BIRMANIE :
UN RÉGIME GÉNOCIDAIRE
Le régime
se maintient par la répression, avec l’aide de la Chine et la neutralité de ses
voisins de l’ASEAN. Les Occidentaux manquent de fermeté et d’unité. Ni la Chine
ni les Etats-Unis ne souhaitent faire de la Birmanie un enjeu international. La
victoire est assurée par le parti au pouvoir mais les résultats des législatifs
risques forts de dessiner plus nettement encore les lignes de fracture d’un
pays morcelé.
En 1937,
la Birmanie est séparée de l’empire Britannique des Indes pour former une
colonie britannique distincte. En 1945, l’armée birmane dirigée par le général
Aung San déclare la guerre à l’occupation japonaise. Le Général est assassiné
en 1947, la Birmanie devient indépendante le 4 janvier 1948. Son régime est la
démocratie parlementaire. Des tensions entre les groupes ethniques vont amener
l’armée birmane à intervenir régulièrement dans la vie politique jusqu’à ce qu’elle
prenne tous les pouvoirs en 1962 par un coup d’Etat. En 1988 de très nombreux étudiants
manifestent pour réclamer l’instauration de la démocratie. Une grève générale
est organisée. Elle est violemment réprimée par l’armée. La fille du général
Aung San, la Prix Nobel Aung Suu Kyi, fondatrice de la Ligue nationale pour la
démocratie est arrêtée et assignée à résidence en réaction à son refus de
quitter le pays. En 1990, les élections générales organisées par la junte
militaire sont gagnées par la LND, mais le scrutin est annulé par la junte. Afin
de se protéger d’une intervention militaire, les généraux créent une nouvelle
capitale à Naypyidaw et quittent Rangoon, trop prés des côtes. En 2007, une
nouvelle contestation est menée par les moines bouddhistes est fortement
réprimée par l’armée birmane, forte de 500 000 hommes. En mai 2008, un
cyclone ravage le sud ouest du pays faisant 150 000 victimes et 1000 000
sinistrés. Par crainte de l’espionnage, le pouvoir refuse l’aide
internationale. Par ses liens économiques avec la junte et son refus de remise
en cause de la souveraineté nationale par le Conseil de sécurité, la Chine aide
de facto le régime birman contre d’éventuelles sanctions internationales. Celles-ci
sont surtout envisagées en période de crise car en temps ordinaire la junte ne
menace pas ses voisins. Le quasi-Etat indépendant que la guérilla Karen représentant
7 millions de chrétiens, avait établi à la frontière de Thaïlande a été au fil
du temps réduite par la junte militaire. Autre visage de la dictature soutenue
par Aung San Suu Kyi, le génocide perpétré contre les minorités musulmanes Rohingyas
entre 2016-2017, ou ils étaient la cible de nettoyage qualifié de génocide par l’ONU.
Les 600 000 Rohingyas encore présent dans le pays sont totalement interdit de voter ni même de protester contre le régime. Pour le moment, la contestation reprend et trouve des relais dans l’opinion publique mondiale. Les pays de l’ASEAN et la Chine se sentent obligés dans leur intérêt de contraindre le régime à céder ?
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
Fondée le
8 out 1967 à Bangkok, l’association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN)
regroupe 10 pays d’Asie du Sud-Est : Indonésie, Malaisie, Philippines,
Singapour, Thaïlande, qui seront les pays fondateurs et signataires de la
déclaration de Bangkok ; rejoint par le Brunie, le Vietnam, le Laos, la
Birmanie, le Cambodge et enfin le Singapour.
- Promouvoir la paix et la
stabilité régionale par des relations entre Etats animées d’un esprit de
justice et du respect de l’état de droit, ainsi que par l’adhésion aux
principes énoncés par la charte des Nations Unies ;
- Promouvoir une coopération
active et une assistance mutuelle sur des questions d’intérêt commun
relatives aux domaines économique, social, culturel, technique,
scientifique et administratif ;
- Fournir une entraide mutuelle
en matière de formation et de partage d’expertise dans les domaines
éducatif, professionnel, technique et administratif ;
- Coopérer efficacement en vue
d’améliorer les capacités agricoles et industrielles, de développer le
commerce, notamment le commerce international de marchandises, d’améliorer
les infrastructures de transport et de communication, d’augmenter le
niveau de vie des populations ;
- Promouvoir les études
spécialisées dans le sud-est asiatique ;
- Coopérer
étroitement avec les organisations internationales et régionales
partageant les mêmes objectifs, et explorer toutes les voies permettant
une coopération encore plus étroite entre Etats membres de l’ASEAN.
Afin de mieux comprendre la répression en Birmanie contre les minorités Rohingyas, il faut lire également l'analyse sur le site :les Bouddhistes ou les néonazis à tète rasé et l’extermination des Rohingyas.
RépondreSupprimerMohammed chérif Bouhouya: directeur général de publication.