lundi 9 novembre 2020

 GÉOPOLITIQUE/ LES ELECTIONS EN  BIRMANIE : 

UN RÉGIME GÉNOCIDAIRE 

Le régime se maintient par la répression, avec l’aide de la Chine et la neutralité de ses voisins de l’ASEAN. Les Occidentaux manquent de fermeté et d’unité. Ni la Chine ni les Etats-Unis ne souhaitent faire de la Birmanie un enjeu international. La victoire est assurée par le parti au pouvoir mais les résultats des législatifs risques forts de dessiner plus nettement encore les lignes de fracture d’un pays morcelé.


En 1937, la Birmanie est séparée de l’empire Britannique des Indes pour former une colonie britannique distincte. En 1945, l’armée birmane dirigée par le général Aung San déclare la guerre à l’occupation japonaise. Le Général est assassiné en 1947, la Birmanie devient indépendante le 4 janvier 1948. Son régime est la démocratie parlementaire. Des tensions entre les groupes ethniques vont amener l’armée birmane à intervenir régulièrement dans la vie politique jusqu’à ce qu’elle prenne tous les pouvoirs en 1962 par un coup d’Etat. En 1988 de très nombreux étudiants manifestent pour réclamer l’instauration de la démocratie. Une grève générale est organisée. Elle est violemment réprimée par l’armée. La fille du général Aung San, la Prix Nobel Aung Suu Kyi, fondatrice de la Ligue nationale pour la démocratie est arrêtée et assignée à résidence en réaction à son refus de quitter le pays. En 1990, les élections générales organisées par la junte militaire sont gagnées par la LND, mais le scrutin est annulé par la junte. Afin de se protéger d’une intervention militaire, les généraux créent une nouvelle capitale à Naypyidaw et quittent Rangoon, trop prés des côtes. En 2007, une nouvelle contestation est menée par les moines bouddhistes est fortement réprimée par l’armée birmane, forte de 500 000 hommes. En mai 2008, un cyclone ravage le sud ouest du pays faisant 150 000 victimes et 1000 000 sinistrés. Par crainte de l’espionnage, le pouvoir refuse l’aide internationale. Par ses liens économiques avec la junte et son refus de remise en cause de la souveraineté nationale par le Conseil de sécurité, la Chine aide de facto le régime birman contre d’éventuelles sanctions internationales. Celles-ci sont surtout envisagées en période de crise car en temps ordinaire la junte ne menace pas ses voisins. Le quasi-Etat indépendant que la guérilla Karen représentant 7 millions de chrétiens, avait établi à la frontière de Thaïlande a été au fil du temps réduite par la junte militaire. Autre visage de la dictature soutenue par Aung San Suu Kyi, le génocide perpétré contre les minorités musulmanes Rohingyas entre 2016-2017, ou ils étaient la cible de nettoyage qualifié de génocide par l’ONU.


Les 600 000 Rohingyas encore présent dans le pays sont totalement interdit de voter ni même de protester contre le régime. Pour le moment, la contestation reprend et trouve des relais dans l’opinion publique mondiale. Les pays de l’ASEAN et la Chine se sentent obligés dans leur intérêt de contraindre le régime à céder ?

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA


Fondée le 8 out 1967 à Bangkok, l’association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 pays d’Asie du Sud-Est : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, qui seront les pays fondateurs et signataires de la déclaration de Bangkok ; rejoint par le Brunie, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, le Cambodge et enfin le Singapour.

 

 Objectifs de l’ASEAN (extraits de la déclaration de Bangkok)

 Soutenir la croissance économique, le progrès social et le développement culturel dans la région par des efforts collectifs, dans un esprit d’égalité et de coopération, afin d’assurer la fondation d’une communauté des nations d’Asie du Sud-Est prospère et pacifique ;

  • Promouvoir la paix et la stabilité régionale par des relations entre Etats animées d’un esprit de justice et du respect de l’état de droit, ainsi que par l’adhésion aux principes énoncés par la charte des Nations Unies ;
  • Promouvoir une coopération active et une assistance mutuelle sur des questions d’intérêt commun relatives aux domaines économique, social, culturel, technique, scientifique et administratif ;
  • Fournir une entraide mutuelle en matière de formation et de partage d’expertise dans les domaines éducatif, professionnel, technique et administratif ;
  • Coopérer efficacement en vue d’améliorer les capacités agricoles et industrielles, de développer le commerce, notamment le commerce international de marchandises, d’améliorer les infrastructures de transport et de communication, d’augmenter le niveau de vie des populations ;
  • Promouvoir les études spécialisées dans le sud-est asiatique ;
  • Coopérer étroitement avec les organisations internationales et régionales partageant les mêmes objectifs, et explorer toutes les voies permettant une coopération encore plus étroite entre Etats membres de l’ASEAN.

 

 

 

1 commentaire:

  1. Afin de mieux comprendre la répression en Birmanie contre les minorités Rohingyas, il faut lire également l'analyse sur le site :les Bouddhistes ou les néonazis à tète rasé et l’extermination des Rohingyas.
    Mohammed chérif Bouhouya: directeur général de publication.

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