jeudi 4 janvier 2018

GÉOPOLITIQUE/ L'IRAN, LES PAYS-ARABES, LES ETATS-UNIS, ISRAËL ET L'AXE CHIITE- SUNNITE


Depuis le troisième siècle de l’islam(1), il n’y a pas eu d’amélioration dans la relation Irano-pays arabes. Lors de l’apparition du chiisme dans l’antique empire Perse, le fossé s’est creusé entre le monde sunnite et le chiisme pour des raisons géopolitiques et géostratégiques. Le régime des Mollahs, agite le spectre de la menace extérieure afin de maintenir son emprise sur la population, conséquence, le Golfe et autres pays sunnites n’ont jamais connus la stabilité. Les mollahs sont devenus les représentants légitimes de Dieu sur terre, et le peuple est aveuglé par l’asservissement théologique. 






L’Iran et les pays arabes appartiennent conjointement au monde musulman, mais ils différent sur le plan dogmatique. Sous le règne du Shah, le pays mène une politique pro-occidentale, reconnait Israël, lui vend même du pétrole et rompt ses relations avec l’Egypte. Les Etats-Unis veulent en faire le gendarme du Golfe au grand dam des pays arabes. La révolution stérile de Khomeini en 1979 inverse le cours de la politique iranienne, sans pour autant déboucher sur de bonnes relations avec les pays arabes voisins. L’Islam chiite devient religion d’Etat en Iran qui considère les pouvoirs arabes virés vers le panarabisme (2),  comme illégitimes et trop soumis à l’Occident. L’Iran instrumentalise la doctrine chiite dans certaines monarchies du Golfe, le Liban, le Yémen, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, et l’Algérie. Cette manœuvre apparaît comme une source de déstabilisation pour l’ensemble des Etats arabes à long terme dans le but de créer des conflits confessionnels et mettre le chaos au sein de ces pays. Lors de la guerre Iran-Irak,  les pétromonarchies du Golfe soutiennent l’Irak qui apparaît comme un rempart contre la révolution chiite. Ni vainqueur ni vaincu, l’Arabie-Saoudite et le Koweït, défient de nouveau Saddam Hussein tout en lui demandant de rembourser les dettes de la guerre. Saddam, fou de rage n’a pas tardé à réagir, il occupe le Koweït et menace Riyad et son allié de toujours les Etats-Unis. Une opération militaire est menée par les américains contre l’Irak, Saddam fut pendu devant le monde entier et les américains imposent les chiites au pouvoir en Irak, qui à leur tour exterminent les minorités sunnites.  En raison de son poids démographique et son arsenal nucléaire, Téhéran continue à revendiquer la souveraineté sur trois îlots du Golfe qui appartiennent aux Emirats-arabes.  La Syrie, seul pays arabe à avoir soutenu l’Iran contre l’Irak, Téhéran maintient toujours son soutien à Bachar, tout en envoyant ses armées sur le sol Syrien, et ouvrir les portes aux armées Russes. Sur l’échiquier géopolitique, l’Iran prend conscience des effets négatifs de son isolement.  Il adopte alors une attitude intransigeante dans le conflit Israélo-palestinien et cherche à accroître sa popularité dans les opinions arabes en se faisant le critique le plus virulent d’Israël et des Etats-Unis.

L'IRAN ET ISRAËL   

Le renversement du Shah et les défaites arabes de 1967, la rhétorique entre les deux pays devient violente. Néanmoins, Israël va aider l’Iran au cours de la guerre contre l’Irak (1980- 1988) en lui fournissant des armes et un soutien logistique. Dans la stratégie Israélienne, la menace Irakienne est pire que l’Iranienne. Aider l’Iran est une façon de prolonger la guerre et d’épuiser ses deux adversaires. Les enjeux géopolitiques vont changer après la guerre du Golfe de 1990-1991 avec l’anéantissement de l’Irak. Les rapports de force ne sont plus constants, l’Iran apparaît comme le pays le plus puissant de la région et défie ouvertement Israël. La création du Hezbollah au Liban en 1982 donne à Téhéran un moyen de pression supplémentaire grâce à une connexion chiite autrefois, inexistante dans l’environnement immédiat d’Israël. La dénonciation par George W. Bush en 2002 de l’axe du mal qui inclut l’Iran, amène le régime Iranien à se radicaliser de nouveau avec l’élection du président Ahmadinejab qui voit dans la dénonciation d’Israël un moyen de conforter sa popularité intérieure et au sein du monde arabo-musulman.  Ahmadinejab  va jusqu’à évoquer la possibilité qu’Israël soit rayé de la carte. La poursuite du programme nucléaire Iranien soupçonné d’avoir une vocation militaire, inquiète l’Etat Hébreux au point de voir ses responsables prôner une solution militaire pour démanteler l’arsenal nucléaire Iranien. Tel-Aviv, n’a pas convaincu en 2008 les Américains, déjà embourbés en Irak et en Afghanistan d’y procéder ni d’obtenir pour y aller seuls comme ils voulaient le faire. Obama obtient des Mollahs qu’ils acceptent de geler leur programme ou de le rendre plus transparent. L’Iran persiste dans son mutisme assourdissant et Israël reste sur la menace permanente, ainsi que les pétromonarchies du Golfe.

L’IRAN ET LES ETATS-UNIS


La prise d’otages par des étudiants chiites des diplomates américains de novembre 1979 à janvier 1981 amène une rupture des relations diplomatiques, le gel des avoirs Iraniens aux Etats-Unis et l’arrêt des relations commerciales. Dans la guerre qui va opposer l’Iran à l’Irak, les américains vont jouer sur les deux fronts. En 1986, éclate le scandale de l’Irangate, les américains fournissent des armes à l’Iran pour obtenir la libération d’otages au Liban. Après une tentative de rapprochement sous la présidence Clinton, les relations se dégradent et le régime Iranien, divisé et affaibli, se crispe, se ferme et devient plus agressif. Tout dialogue américano-iranien est interrompu et les Mollahs continuent d’avancer vers le nucléaire militaire. L’Union-Européenne qui a engagé dans les années 1990 un dialogue critique avec les Iraniens essaye d’abord de trouver une issue diplomatique à la crise nucléaire, puis adopte une position commune avec les Etats-Unis. La Chine et le Russie verraient d’un mauvais œil l’Iran accéder à l’arme nucléaire, mais préfèrent conserver de bonnes relations avec Téhéran et ne pas accorder le monopole du pouvoir dans la région aux américains. Mais l’Iran se sent encerclé par le dispositif militaire américain, notamment sous la présidence de Donald Trump qui veut en finir avec l’Iran. Soumis a d’énormes difficultés économiques,  la corruption, le népotisme des Mollahs,  le chômage de masse et l’oppression du peuple, les services secrets (la CIA, le Mossad et le  MI 6), ont trouvé un terrain fertile de déstabilisation de l’Iran. Ses dernières révoltes qui secouent le pays, le régime des Mollahs accepte le dialogue et entame une libéralisation en douceur. Téhéran se convainc que sa sécurité sera mieux assurée ainsi que par la voix de la confrontation.  Le guide suprême, continue de diriger le pays d’une main de fer, alors qu’une guerre civile se rallume à l’horizon. L’Irak éclate entre trois Etats : un Kurde, un chiite et un sunnite, ce dernier étant privé de ressources pétrolières. Seul le Kurdistan proclame son indépendance. Les chiites majoritaires prennent tout le pouvoir et se rapprochent de la Syrie, du Liban et de l’Iran. Le retrait des forces américaines en Irak, a créé un chaos endémique, avec une structure fédérale chiite, sans reconnaissance des autres entités qui le composent, et une péréquation des ressources pétrolières s’installe et se pérennise au profit des chiites. 

Le monde chiite est multiples et engendre plusieurs croyances. Ali, devient "Dieu" malgré lui, suite au complot de Abdellah-Ibn-Sabaa, un juif originaire du Yémen. De son vivant, Ali à mis plus de 3000 chiites dans le bûcher suite a cette tendance hérétique. Rejetant le saint Coran des sunnites,  et la sunna du prophète Mohammed, les chiites vivent dans monde sans Dieu. Un monde dépourvu du but réel ayant oublié sa propre religion. Pour les Mollahs, le but n'est pas l'amélioration de la condition humaine par l'Islam, mais l’asservissement par une poignée d'hommes du reste des hommes.    

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA




    

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