Depuis le
troisième siècle de l’islam(1), il n’y a pas eu d’amélioration dans la relation
Irano-pays arabes. Lors de l’apparition du chiisme dans l’antique empire Perse,
le fossé s’est creusé entre le monde sunnite et le chiisme pour des raisons
géopolitiques et géostratégiques. Le régime des Mollahs, agite le spectre de la
menace extérieure afin de maintenir son emprise sur la population, conséquence,
le Golfe et autres pays sunnites n’ont jamais connus la stabilité. Les mollahs
sont devenus les représentants légitimes de Dieu sur terre, et le peuple est
aveuglé par l’asservissement théologique.
L’Iran et
les pays arabes appartiennent conjointement au monde musulman, mais ils
différent sur le plan dogmatique. Sous le règne du Shah, le pays mène une
politique pro-occidentale, reconnait Israël, lui vend même du pétrole et rompt
ses relations avec l’Egypte. Les Etats-Unis veulent en faire le gendarme du
Golfe au grand dam des pays arabes. La révolution stérile de Khomeini en 1979
inverse le cours de la politique iranienne, sans pour autant déboucher sur de
bonnes relations avec les pays arabes voisins. L’Islam chiite devient religion
d’Etat en Iran qui considère les pouvoirs arabes virés vers le panarabisme (2),
comme illégitimes et trop soumis à
l’Occident. L’Iran instrumentalise la doctrine chiite dans certaines monarchies
du Golfe, le Liban, le Yémen, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, et l’Algérie.
Cette manœuvre apparaît comme une source de déstabilisation pour l’ensemble des
Etats arabes à long terme dans le but de créer des conflits confessionnels et
mettre le chaos au sein de ces pays. Lors
de la guerre Iran-Irak, les
pétromonarchies du Golfe soutiennent l’Irak qui apparaît comme un rempart
contre la révolution chiite. Ni vainqueur ni vaincu, l’Arabie-Saoudite et le Koweït,
défient de nouveau Saddam Hussein tout en lui demandant de rembourser les
dettes de la guerre. Saddam, fou de rage n’a pas tardé à réagir, il occupe le
Koweït et menace Riyad et son allié de toujours les Etats-Unis. Une opération
militaire est menée par les américains contre l’Irak, Saddam fut pendu devant
le monde entier et les américains imposent les chiites au pouvoir en Irak, qui
à leur tour exterminent les minorités sunnites. En raison de son poids démographique et son
arsenal nucléaire, Téhéran continue à revendiquer la souveraineté sur trois îlots du Golfe qui appartiennent aux Emirats-arabes. La Syrie, seul pays arabe à avoir soutenu l’Iran
contre l’Irak, Téhéran maintient toujours son soutien à Bachar, tout en
envoyant ses armées sur le sol Syrien, et ouvrir les portes aux armées Russes.
Sur l’échiquier géopolitique, l’Iran prend conscience des effets négatifs de
son isolement. Il adopte alors une
attitude intransigeante dans le conflit Israélo-palestinien et cherche à accroître sa popularité dans les opinions arabes en se faisant le critique le
plus virulent d’Israël et des Etats-Unis.
L'IRAN ET ISRAËL
Le
renversement du Shah et les défaites arabes de 1967, la rhétorique entre les
deux pays devient violente. Néanmoins, Israël va aider l’Iran au cours de la
guerre contre l’Irak (1980- 1988) en lui fournissant des armes et un soutien
logistique. Dans la stratégie Israélienne, la menace Irakienne est pire que
l’Iranienne. Aider l’Iran est une façon de prolonger la guerre et d’épuiser ses
deux adversaires. Les enjeux géopolitiques vont changer après la guerre du
Golfe de 1990-1991 avec l’anéantissement de l’Irak. Les rapports de force ne sont
plus constants, l’Iran apparaît comme le pays le plus puissant de la région et
défie ouvertement Israël. La création du Hezbollah au Liban en 1982 donne à
Téhéran un moyen de pression supplémentaire grâce à une connexion chiite
autrefois, inexistante dans l’environnement immédiat d’Israël. La dénonciation
par George W. Bush en 2002 de l’axe du mal qui inclut l’Iran, amène le régime
Iranien à se radicaliser de nouveau avec l’élection du président Ahmadinejab
qui voit dans la dénonciation d’Israël un moyen de conforter sa popularité
intérieure et au sein du monde arabo-musulman.
Ahmadinejab va jusqu’à évoquer la
possibilité qu’Israël soit rayé de la carte. La poursuite du programme
nucléaire Iranien soupçonné d’avoir une vocation militaire, inquiète l’Etat
Hébreux au point de voir ses responsables prôner une solution militaire pour démanteler
l’arsenal nucléaire Iranien. Tel-Aviv, n’a pas convaincu en 2008 les
Américains, déjà embourbés en Irak et en Afghanistan d’y procéder ni d’obtenir
pour y aller seuls comme ils voulaient le faire. Obama obtient des Mollahs
qu’ils acceptent de geler leur programme ou de le rendre plus transparent.
L’Iran persiste dans son mutisme assourdissant et Israël reste sur la menace
permanente, ainsi que les pétromonarchies du Golfe.
L’IRAN ET
LES ETATS-UNIS
La prise d’otages par des étudiants chiites
des diplomates américains de novembre 1979 à janvier 1981 amène une rupture des
relations diplomatiques, le gel des avoirs Iraniens aux Etats-Unis et l’arrêt
des relations commerciales. Dans la guerre qui va opposer l’Iran à l’Irak, les
américains vont jouer sur les deux fronts. En 1986, éclate le scandale de
l’Irangate, les américains fournissent des armes à l’Iran pour obtenir la
libération d’otages au Liban. Après une tentative de rapprochement sous la
présidence Clinton, les relations se dégradent et le régime Iranien, divisé et
affaibli, se crispe, se ferme et devient plus agressif. Tout dialogue américano-iranien
est interrompu et les Mollahs continuent d’avancer vers le nucléaire militaire.
L’Union-Européenne qui a engagé dans les années 1990 un dialogue critique avec
les Iraniens essaye d’abord de trouver une issue diplomatique à la crise
nucléaire, puis adopte une position commune avec les Etats-Unis. La Chine et le
Russie verraient d’un mauvais œil l’Iran accéder à l’arme nucléaire, mais préfèrent
conserver de bonnes relations avec Téhéran et ne pas accorder le monopole du
pouvoir dans la région aux américains. Mais l’Iran se sent encerclé par le
dispositif militaire américain, notamment sous la présidence de Donald Trump
qui veut en finir avec l’Iran. Soumis a d’énormes difficultés économiques, la corruption, le népotisme des Mollahs, le chômage de masse et l’oppression du
peuple, les services secrets (la CIA, le Mossad et le MI 6), ont trouvé un terrain fertile de
déstabilisation de l’Iran. Ses dernières révoltes qui secouent le pays, le
régime des Mollahs accepte le dialogue et entame une libéralisation en douceur.
Téhéran se convainc que sa sécurité sera mieux assurée ainsi que par la voix de
la confrontation. Le guide suprême,
continue de diriger le pays d’une main de fer, alors qu’une guerre civile se
rallume à l’horizon. L’Irak éclate entre trois Etats : un Kurde, un chiite
et un sunnite, ce dernier étant privé de ressources pétrolières. Seul le
Kurdistan proclame son indépendance. Les chiites majoritaires prennent tout le
pouvoir et se rapprochent de la Syrie, du Liban et de l’Iran. Le retrait des
forces américaines en Irak, a créé un chaos endémique, avec une structure
fédérale chiite, sans reconnaissance des autres entités qui le composent, et
une péréquation des ressources pétrolières s’installe et se pérennise au profit
des chiites.
Le monde chiite est multiples et engendre plusieurs croyances. Ali, devient "Dieu" malgré lui, suite au complot de Abdellah-Ibn-Sabaa, un juif originaire du Yémen. De son vivant, Ali à mis plus de 3000 chiites dans le bûcher suite a cette tendance hérétique. Rejetant le saint Coran des sunnites, et la sunna du prophète Mohammed, les chiites vivent dans monde sans Dieu. Un monde dépourvu du but réel ayant oublié sa propre religion. Pour les Mollahs, le but n'est pas l'amélioration de la condition humaine par l'Islam, mais l’asservissement par une poignée d'hommes du reste des hommes.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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