Chacun
des cycles historiques, qui reconfigurent le Moyen-Orient au cours du XX
siècle, a été marqué par une décennie de
violence massive avant de se stabiliser et de se laisser domestiquer. Horizons
d’attente bouchées et incertitudes constituant désormais la condition humaine
pour des millions de Yéménites, Libyens, Irakiens et Syriens. Depuis la visite
de Donald Trump en Arabie-Saoudite, le monarque Mohammed Ibn- Salman, se
consolide au prix d’une répression massive contre toute opposition et trace ses
objectifs pour la laïcité du pays d’ici 2030.
Lorsque
le nouveau monarque instaure les mesures d’austérité les plus impopulaires,
avec la hausse des factures d’eau et d’électricité pour une catégorie aisée de
la population, et la baisse de 26 à 36% des bonus sur les salaires des
fonctionnaires, le doute s’installe. Le prince n’a pas hésité à jeter
l’opprobre sur les milieux d’affaires qui se sont suffisamment engraissés sur
le dos de la monarchie. Les cercles politiques, intellectuels et d’affaires
critiquent la décision de brader la privatisation même partielle des grandes
sociétés publiques avec un prix du pétrole aussi bas. Y voyant une manière
d’encourager un capitalisme de copinage par la vente d’actions étatiques bon
marché à des investisseurs ciblés. Les opposants y voient également une dérive
vers la captation monopolistique de l’économie. Conséquences immédiates de
l’homme fort de l’Arabie-Saoudite, l’incarcération sans jugement de 11 princes,
4 ministres, 36 parlementaires et hommes
d’affaires, tout en confisquant leurs comptes.
Parmi ses opposants, ont trouve El-Walid-Ibn-Talal, dont sa fortune
dépasse les 20 milliards de dollars. Ce dernier, qui s’est opposé à l’élection
de Donald Trump, tout en le qualifiant de « la honte des Etats-Unis s’il
sera élu », la vengeance de Trump
n’a pas tarder à venir et le milliardaire s’est trouvé dans le bûchait de
Mohamed Ibn-Salman. L’ex chef du cabinet
du feu roi Abdallah, Khaled Touizri, et Fahd Ibn Abdallah et Toufik Ibn Nacer, qui
étaient du clan du roi Abdallah, et qui ont fait des transactions d’armements
avec l’Angleterre se trouvent également dans le collimateur du prince héritier.
Le message est clair et direct pour l’Angleterre, que le nouvel occupant de la
monarchie des Saouds se tourne désormais vers Washington. Sur la plan
stratégique, la stabilité est de mise, le soutien de Trump afin d’assurer la
sécurité intérieur ayant été renforcés pour éviter toute contestation. Sur la
scène internationale, s’est l’alignement géostratégique qui prévaut et qui s’est
encore renforcé. L’Iran reste au cœur des préoccupations de sécurité régionale
en raison de son soutien à Bachar et au Hezbollah et de sa supposée implication
dans le conflit Yéménite aux cotés des Houthis. Cette posture s’est intensifiée
par le blanc-seing accordé par Trump, en visite dans la région fin mai 2017, à
l’Arabie saoudite et à ses alliés sunnites face à l’expansion de l’Iran dans la
région. Les autres monarchies, notamment
les Emirats Arabes-unis, se sont de nouveau alignés sur la position de leur
voisin Saoudien dans la crise qui l’oppose au Qatar, qu’il accuse de soutenir
la cause Palestinienne et donner l’asile aux dirigeants des frères musulmans et
du Hamas.
LA FIN DU WAHHABISME, UN MODÈLE VENUE DE DUBAI ET ORCHESTRE PAR WASHINGTON
Dans
cette monarchie, qui s’affaiblit de plus en plus, suite à la corruption
galopante des princes. La crise n’est pas une catastrophe pour tout le monde.
La plongée dans la pauvreté d’une part de la population fait le choux gras des
fonds vautour qui prospèrent grâce à la misère des gens. Ainsi, la pauvreté
fait système et va jusqu'à profiter à celle-ci. Un véritable phénomène massif
de dépossession, dont les répercutions durant les décennies à venir seront fatales
pour les monarques corrompus, voir même un embrassement social qui balaye tout
le système monarchique. Le nouveau homme fort de l’Arabie Saoudite, s’il s’attaque
aux princes corrompus, il devrait commencer par lu même en donnant l’exemple. Il
achète le château de louis XIV avec une somme exorbitante de 416 millions d’euros,
un superyacht garnit d’or à l’intérieur,
dont la somme dépasse les 500 millions d’euro, et le tableau de Léonard de
Vinci représentant le « Christ » qu’il lui coûtera 450 millions d’euro.
Le prestige luxueux d’Ibn Salman, n’est pas une exception unique dans ses
monarchies et aussi au sein des régimes dictatoriaux, dont en peut citer quelques-uns.
LES
SUERYACHTS DES MONARQUES
Le Roi Mohamed Ben Rached (Emirats-arabes-Unis
le Platinuim Golden star).
L’émir du
Qatar Hamad Bin Khalifa (Al- Mirqad)
Le feu
Roi Abdallah (Issham el-Bahr)
Le Sultan
d’Oman (le Sunflower)
Nacer
el-Rachid, homme d’affaires Saoudien (le Lady Moura)
Le Sultan
Bin Abdelaziz ministre de la défense Saoudien (Al- Salmah)
L’ex
président d’Egypte Hosni Moubarak (El-Hourriya ou la liberté)
A
majorité sunnite, la charia ne s’applique que sur les populations. L’influence
religieuse diffusée par les érudits des monarques, prenne une autre voie, celle du vice inhérent
au capitalisme qui consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu
de la conscience islamique, se transforme en une réparation de la misère et l’oppression.
Au fil du temps, le capitalisme aveugle remplace la religion, les princes sont
des saints, les populations sont des pécheurs et les prêcheurs de la parole de
Dieu dansent avec le diable.
Depuis la
chute du pétrole, les populations dans ses pays, connaissent les affres de la misère
et de la pauvreté. La gravité de l’austérité dans les pays du Golfe, est sans
précédents. Ce qui exacerbe l’incertitude quand à l’impact économique et social
final sur le CCG dans son ensemble. Mohamed Bin Salman, projette à réduire la
dépendance du royaume aux revenus volatiles du pétrole et à favoriser ceux
provenant d’un secteur privé boosté par la création de zones franches,
notamment pour développer le tourisme local. Cette ambition rappelle celle de l’Emir
de Dubaï, et son rêve accompli de crée une cité-monde. Mohamed Bin Salman veut
détenir le premier fonds souverain de la planète, effectuer la grosse
introduction en Bourse avec l’annonce de la capitalisation de 6% de la
compagnie pétrolière en 2018. Bâtir une énorme industrie de défense d’ici 2030,
et surtout renforcer la garde de la
monarchie, constitués actuellement de 10 000 soldats et de 27 000 suppléants, entraînés aux Etats-Unis et en Angleterre, cette armées d’élite ne rentre dans
aucune guerre ou conflit. Elle a était créé
sous la gouvernance du feu roi Abdallah et mise sur les ordres de son fils le
prince Mettab, sa mission consiste
uniquement à protéger la dynastie contre
toute tentative de coup d’Etat. Ils possèdent leurs propres résidences, hôpitaux,
académies, et ils sont hautement rémunérés. Les portes voies du monarque, diffusent des
fatwas lions le terrorisme à la corruption, une machination qui légitime l’incarcération
de tous les cercles du roi feu Abdallah. Désormais, le prince despote concentre tous
les pouvoirs, a savoir l’armée, l’économie,
l’information, et la religion. Les
érudits salafistes scientifiques (l’Arabie Saoudite contrôle deux catégories de
salafistes) : les scientifiques à l’mage des frères musulmans et ceux qui
ont étaient fabriqués par les services Saoudiens à savoir « El Jamia et El
Madkhalia », au service de la monarchie,( voire les autres analyses sur le
blog.) Parmi ceux qui se sont opposés au
tourisme, la mixité, l’alcool dans les hôtels, les plages, les cérémonies musicales
venus d’Egypte, du Liban et d’autres pays, 20 d’entre-deux croupissent actuellement dans
les geôles. L’hostilité de l’Arabie Saoudite, les Emirats-Arabes-Unis, le Bahreïn,
le Koweït et même l’Egypte envers le Qatar et sont isolement du CCG crée en
1981, n’est en aucun cas son soutien au terrorisme ou ses relations avec l’Iran,
mais le Qatar refuse les réformes de la laïcité qui sont en cours dans les
monarchies voisins. D'ailleurs, Yousef El-Outaiba, ambassadeur des Emirats à Washington, à déclaré que durant la prochaine décennie, toutes les pétromonarchies du Golfe
seront laïques. Dans cette optique, ce revirement inspire deux types de
réactions. La première est que le chiisme se propagera au sein du monde musulman
comme une traînée de poudre, la deuxième, le souffle d’un conflit confessionnel
se confirmera dans la région. Bien entendu, la CIA et les officines occultes de
Trump le savent, se qui explique les vente d’armes pour des milliards de dollars
aux monarchies du Golfe, et en plaçant les Etats-Unis comme la première puissance de
vente d’armes dans le monde.
LA
QUESTION DU LIBAN ET DE LA JORDANIE
Dans ce contexte régional tumultueux ou la
carte du futur Moyen-Orient se redessine. Le Liban Déjà impliqué dans la guerre
civile Syrienne avec le Hezbollah aux ordres de Téhéran, le pays du Cèdre
risque d’être lui aussi entraîné dans les partitions et les refontes en cours. Déjà
très divisé au plan ethnique et religieux, le pays pourrait en effet éclater en
plusieurs entités autonomes, et fortement hostiles entre elles, sunnites,
chiites, druzes et chrétiens. Les réfugiés Syriens de confession sunnite qui
se trouvent au Liban, n’échappe pas
aux assassinats des milices chiites du Hezbollah, des crimes qui passent sous silence, malgré
les alertes répétitifs pour les instances internationales. Le cas de la
Jordanie, ou règne depuis quatre années un faux calme annonciateur de grosses
vagues scélérates. Vu la faiblesse
endémique de la monarchie Hachémite, sur le plan institutionnel, économique et
militaire, ce pays fragilisés par les conflits qui l’entourent, pourrait à tout
moment être balayé par un tsunami des groupes d’El-Qaïda, qui reproche au
monarque de protéger les frontière israélienne.
L’enlisement
du conflit au Yémen, les dommages humanitaires considérables sans que les
Houthis n’aient été délogés de Sanaa. L’échec aussi de la compagne militaire
Saoudienne au Yémen, ont étaient de toutes les contradictions pour la monarchie
qui s’avère incapable de clore une guerre contre le pays le plus démuni du
monde arabe. D’autre part, elle souhaite réformer une économie dépendante des
hydrocarbures, dont la monarchie n’est plus le régulateur du marché mondial,
tout en affichant de vouloir contrer l’Iran, qui n’a cessé d’engranger les
gains stratégique dans la région.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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