mercredi 20 décembre 2017

GÉOPOLITIQUE/ LES MONARCHIES DU GOLFE ET LE HARD POWER AMÉRICAIN: LA LAÏCITÉ VISION 2030


Chacun des cycles historiques, qui reconfigurent le Moyen-Orient au cours du XX siècle, a été marqué par une  décennie de violence massive avant de se stabiliser et de se laisser domestiquer. Horizons d’attente bouchées et incertitudes constituant désormais la condition humaine pour des millions de Yéménites, Libyens, Irakiens et Syriens. Depuis la visite de Donald Trump en Arabie-Saoudite, le monarque Mohammed Ibn- Salman, se consolide au prix d’une répression massive contre toute opposition et trace ses objectifs pour la laïcité du pays d’ici 2030.





Lorsque le nouveau monarque instaure les mesures d’austérité les plus impopulaires, avec la hausse des factures d’eau et d’électricité pour une catégorie aisée de la population, et la baisse de 26 à 36% des bonus sur les salaires des fonctionnaires, le doute s’installe. Le prince n’a pas hésité à jeter l’opprobre sur les milieux d’affaires qui se sont suffisamment engraissés sur le dos de la monarchie. Les cercles politiques, intellectuels et d’affaires critiquent la décision de brader la privatisation même partielle des grandes sociétés publiques avec un prix du pétrole aussi bas. Y voyant une manière d’encourager un capitalisme de copinage par la vente d’actions étatiques bon marché à des investisseurs ciblés. Les opposants y voient également une dérive vers la captation monopolistique de l’économie. Conséquences immédiates de l’homme fort de l’Arabie-Saoudite, l’incarcération sans jugement de 11 princes, 4 ministres,  36 parlementaires et hommes d’affaires, tout en confisquant leurs comptes.  Parmi ses opposants, ont trouve El-Walid-Ibn-Talal, dont sa fortune dépasse les 20 milliards de dollars. Ce dernier, qui s’est opposé à l’élection de Donald Trump, tout en le qualifiant de « la honte des Etats-Unis  s’il sera élu »,  la vengeance de Trump n’a pas tarder à venir et le milliardaire s’est trouvé dans le bûchait de Mohamed Ibn-Salman.  L’ex chef du cabinet du feu roi  Abdallah, Khaled Touizri, et Fahd Ibn Abdallah et Toufik Ibn Nacer, qui étaient du clan du roi Abdallah, et qui ont fait des transactions d’armements avec l’Angleterre se trouvent également dans le collimateur du prince héritier. Le message est clair et direct pour l’Angleterre, que le nouvel occupant de la monarchie des Saouds se tourne désormais vers Washington. Sur la plan stratégique, la stabilité est de mise, le soutien de Trump afin d’assurer la sécurité intérieur ayant été renforcés pour éviter toute contestation. Sur la scène internationale, s’est l’alignement géostratégique qui prévaut et qui s’est encore renforcé. L’Iran reste au cœur des préoccupations de sécurité régionale en raison de son soutien à Bachar et au Hezbollah et de sa supposée implication dans le conflit Yéménite aux cotés des Houthis. Cette posture s’est intensifiée par le blanc-seing accordé par Trump, en visite dans la région fin mai 2017, à l’Arabie saoudite et à ses alliés sunnites face à l’expansion de l’Iran dans la région.  Les autres monarchies, notamment les Emirats Arabes-unis, se sont de nouveau alignés sur la position de leur voisin Saoudien dans la crise qui l’oppose au Qatar, qu’il accuse de soutenir la cause Palestinienne et donner l’asile aux dirigeants des frères musulmans et du Hamas.

LA FIN DU WAHHABISME, UN MODÈLE VENUE DE DUBAI ET ORCHESTRE  PAR WASHINGTON


Dans cette monarchie, qui s’affaiblit de plus en plus, suite à la corruption galopante des princes. La crise n’est pas une catastrophe pour tout le monde. La plongée dans la pauvreté d’une part de la population fait le choux gras des fonds vautour qui prospèrent grâce à la misère des gens. Ainsi, la pauvreté fait système et va jusqu'à profiter à celle-ci. Un véritable phénomène massif de dépossession, dont les répercutions durant les décennies à venir seront fatales pour les monarques corrompus, voir même un embrassement social qui balaye tout le système monarchique. Le nouveau homme fort de l’Arabie Saoudite, s’il s’attaque aux princes corrompus, il devrait commencer par lu même en donnant l’exemple. Il achète le château de louis XIV avec une somme exorbitante de 416 millions d’euros, un superyacht  garnit d’or à l’intérieur, dont la somme dépasse les 500 millions d’euro, et le tableau de Léonard de Vinci représentant le « Christ » qu’il lui coûtera 450 millions d’euro. Le prestige luxueux d’Ibn Salman, n’est pas une exception unique dans ses monarchies et aussi au sein des régimes dictatoriaux, dont en peut citer quelques-uns.

LES SUERYACHTS DES MONARQUES


Le Roi Mohamed Ben Rached (Emirats-arabes-Unis le Platinuim Golden star).
L’émir du Qatar Hamad Bin Khalifa (Al- Mirqad)
Le feu Roi Abdallah (Issham el-Bahr)
Le Sultan d’Oman (le Sunflower)
Nacer el-Rachid, homme d’affaires Saoudien (le Lady Moura)
Le Sultan Bin Abdelaziz ministre de la défense Saoudien (Al- Salmah)
L’ex président d’Egypte Hosni Moubarak (El-Hourriya ou la liberté)
A majorité sunnite, la charia ne s’applique que sur les populations. L’influence religieuse diffusée par les érudits des monarques,  prenne une autre voie, celle du vice inhérent au capitalisme qui consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu de la conscience islamique, se transforme en une réparation de la misère et l’oppression. Au fil du temps, le capitalisme aveugle remplace la religion, les princes sont des saints, les populations sont des pécheurs et les prêcheurs de la parole de Dieu dansent avec le diable.
Depuis la chute du pétrole, les populations dans ses pays, connaissent les affres de la misère et de la pauvreté. La gravité de l’austérité dans les pays du Golfe, est sans précédents. Ce qui exacerbe l’incertitude quand à l’impact économique et social final sur le CCG dans son ensemble. Mohamed Bin Salman, projette à réduire la dépendance du royaume aux revenus volatiles du pétrole et à favoriser ceux provenant d’un secteur privé boosté par la création de zones franches, notamment pour développer le tourisme local. Cette ambition rappelle celle de l’Emir de Dubaï, et son rêve accompli de crée une cité-monde. Mohamed Bin Salman veut détenir le premier fonds souverain de la planète, effectuer la grosse introduction en Bourse avec l’annonce de la capitalisation de 6% de la compagnie pétrolière en 2018. Bâtir une énorme industrie de défense d’ici 2030, et surtout renforcer  la garde de la monarchie, constitués actuellement de 10 000 soldats et de 27 000 suppléants, entraînés aux Etats-Unis et en Angleterre, cette armées d’élite ne rentre dans aucune guerre ou conflit.  Elle a était créé sous la gouvernance du feu roi Abdallah et mise sur les ordres de son fils le prince Mettab, sa  mission consiste uniquement à  protéger la dynastie contre toute tentative de coup d’Etat. Ils possèdent leurs propres résidences, hôpitaux, académies,  et ils sont hautement rémunérés.  Les portes voies du monarque, diffusent des fatwas lions le terrorisme à la corruption, une machination qui légitime l’incarcération de tous les cercles du roi feu Abdallah.  Désormais, le prince despote concentre tous les pouvoirs, a savoir l’armée,  l’économie, l’information, et la religion.  Les érudits salafistes scientifiques (l’Arabie Saoudite contrôle deux catégories de salafistes) : les scientifiques à l’mage des frères musulmans et ceux qui ont étaient fabriqués par les services Saoudiens à savoir « El Jamia et El Madkhalia », au service de la monarchie,( voire les autres analyses sur le blog.) Parmi ceux qui se sont  opposés au tourisme, la mixité, l’alcool dans les hôtels, les plages, les cérémonies musicales venus d’Egypte, du Liban et d’autres pays,  20 d’entre-deux croupissent actuellement dans les geôles. L’hostilité de l’Arabie Saoudite, les Emirats-Arabes-Unis, le Bahreïn, le Koweït et même l’Egypte envers le Qatar et sont isolement du CCG crée en 1981, n’est en aucun cas son soutien au terrorisme ou ses relations avec l’Iran, mais le Qatar refuse les réformes de la laïcité qui sont en cours dans les monarchies voisins. D'ailleurs, Yousef El-Outaiba, ambassadeur des Emirats à Washington, à déclaré que durant la prochaine décennie, toutes les pétromonarchies du Golfe seront laïques. Dans cette optique, ce revirement inspire deux types de réactions. La première est que le chiisme se propagera au sein du monde musulman comme une traînée de poudre, la deuxième, le souffle d’un conflit confessionnel se confirmera dans la région. Bien entendu, la CIA et les officines occultes de Trump le savent, se qui explique les vente d’armes pour des milliards de dollars aux monarchies du Golfe, et en plaçant  les Etats-Unis comme la première puissance de vente d’armes dans le monde.

LA QUESTION DU LIBAN ET DE LA JORDANIE


Dans ce contexte régional tumultueux ou la carte du futur Moyen-Orient se redessine. Le Liban Déjà impliqué dans la guerre civile Syrienne avec le Hezbollah aux ordres de Téhéran, le pays du Cèdre risque d’être lui aussi entraîné dans les partitions et les refontes en cours. Déjà très divisé au plan ethnique et religieux, le pays pourrait en effet éclater en plusieurs entités autonomes, et fortement hostiles entre elles, sunnites, chiites, druzes et chrétiens. Les réfugiés Syriens de confession sunnite qui se trouvent au Liban,  n’échappe pas aux assassinats des milices chiites du Hezbollah,  des crimes qui passent sous silence, malgré les alertes répétitifs pour les instances internationales. Le cas de la Jordanie, ou règne depuis quatre années un faux calme annonciateur de grosses vagues scélérates.  Vu la faiblesse endémique de la monarchie Hachémite, sur le plan institutionnel, économique et militaire, ce pays fragilisés par les conflits qui l’entourent, pourrait à tout moment être balayé par un tsunami des groupes d’El-Qaïda, qui reproche au monarque de protéger les frontière israélienne.


L’enlisement du conflit au Yémen, les dommages humanitaires considérables sans que les Houthis n’aient été délogés de Sanaa. L’échec aussi de la compagne militaire Saoudienne au Yémen, ont étaient de toutes les contradictions pour la monarchie qui s’avère incapable de clore une guerre contre le pays le plus démuni du monde arabe. D’autre part, elle souhaite réformer une économie dépendante des hydrocarbures, dont la monarchie n’est plus le régulateur du marché mondial, tout en affichant de vouloir contrer l’Iran, qui n’a cessé d’engranger les gains stratégique dans la région.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA

   








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