dimanche 9 novembre 2014

GÉOPOLITIQUE : ALGÉRIE-MAROC, LE SPECTRE D’UN CONFLIT ARMÉE


Le retour de la gauche à la tête de l’Etat Français, les démocrates à Washington, la nomination d’un émissaire Onusien perçu comme indésirable, l’influence de l’Algérie sur l’Union Africaine, l’activisme Sahraoui, ont fragilisés le royaume. Depuis plus de trois décennies le Maroc tente de faire avaliser par la communauté internationale la marocanité du Sahara occidentale.







Isolé au nord-ouest du continent Africain, le Maroc reste ouvert sur le monde, l’Europe et l’océan. La monarchie est victime de sa politique extérieure et sa dimension géographique. Les tensions internes au Maghreb, les conflits dans le monde Arabes, les affres de la crise économique, le Sahara, l’épineux enjeu des frontières avec l’Espagne et l’Algérie, le royaume est contraint de desserrer l’étau. D’un point de vue civil, militaire, politique, diplomatique et religieux, le roi est le chef suprême de l’Etat. Pour le monde musulman il est le commandeur des croyants et descendant du prophète de l’islam. Cette aura religieuse trompeuse et nom légitime, lui a permis de bénéficier des milliards des pétromonarchies du Golfe et s’imposer au Sahel auprès des groupes politico-religieux confrériques et islamistes armées.


DIPLOMATIE ET POLITIQUE D’INFLUENCE
  

Lors du sommet États-Unis-Afrique à Washington, les relations se sont dégradées entre les deux pays y compris la France notamment sur la question du Sahara occidental. Les deux puissances ont tendance à renforcer leurs relations avec l’Algérie sur fond de tensions au Sahel. La diplomatie marocaine semble investie par plusieurs acteurs, ce qui explique sa lisibilité très complexe. Le monarque s’appuie sur sa famille, et également sur ses conseillers officiels et officieux chargés des relations avec les pays ou groupes d’intérêts, milieux d’affaires, monarchies du Golfe, Algérie, Israël, et d’autres officines occultes. La diplomatie marocaine reste très agitée, surtout quand les américains ont confié à la mission des N-U au Sahara la surveillance des droits de l’homme, ce qui a poussé l’Algérie à intensifier ses manœuvres diplomatiques sur la scène internationale au profit du Sahara occidentale. L’affaire du Sahara est l’un des dossiers clefs du Maroc, il est le principal registre d’action à l’extérieure que ce soit à Paris, New York, Bruxelles ou Londres. Un dossier quarantenaire, l’Algérie ne lâche pas son activisme, le Maroc qui estimait que la situation évolue en sa faveur, il est surpris que la France, l’U E et les américains sont davantage sensibles aux droits des sahraouis. Ses vents défavorables ont mis le Maroc sur la défensive et à conduire une politique agressive tout en répondant à chaque remise en cause ou attaque. Depuis plus d’une décennie, la monarchie assiste à la remontée stratégique de l’Algérie au Maghreb, au Sahara et surtout en Afrique centrale et de l’Ouest pour des raisons pétro-gazières et militaires (sahel, Libye, Tunisie,  Mali, Tchad et Mauritanie).Sur la plan international et aux yeux des puissances, l’Algérie s’impose comme un acteur régional géostratégique primordial, ce qui exaspère Rabat, pour les observateurs de la situation, le Maroc a déjà perdu le Sahara occidentale. Concernant l’Afrique de l’Ouest l’enjeu est de taille, «  le Hezbollah » vampirise ses États par le trafic des drogues s’appuyant sur ses diasporas Libanais en Amérique latine notamment la Colombie, la Bolivie et le Mexique. Ce mouvement classé comme terroriste par la communauté internationale, a trouvé un terrain propice dans cette zone afin de financé les armes en zones de conflits. Les narcotrafiquants du Hezbollah ont pu s’enraciner en Afrique du Nord notamment en Algérie, d’où en constate une montée croissante du crime organisé semblable aux cartels latino-américains (crimes, trafics d’armes intensifs frontaliers, trafics d’êtres-humains et blanchiment d’argent).Si l’on regarde une carte mondiale du « chiisme »,on s’aperçoit que l’organisation est bien implantée et dispose de franchises : au Maghreb, en Afrique de l’Ouest, dans la péninsule Arabique, en Arabie saoudite, au Yémen, en Irak, en Syrie, et au Liban. Toutes sont dirigées par une figure idéologique et militaire, la force du chiisme repose sur sa capacité à se multiplier, avec la naissance de groupuscules autonomes ayant reçu l’ordre du « commandement suprême, Hassan Nasrallah et certains services secrets liés à cette nébuleuse », sa vision globale aura été en partie réalisée (géopolitique, géoéconomique et géostratégique). Du côté Européens, les narco-Libanais chiites ont déjà investie le blanchiment d’argent en France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre. Depuis le scandale de la banque Libano Canadienne, le spectre de ce fléau a touché également la BNP, HSBC, et même la banque du « Vatican ».Les milieux politiques sont sous pressions, trop d’intérêts en jeux voir tabou, l’Allemagne dont ses services sont les plus performant au monde enregistre 20 tonnes de drogues par an, soit l’équivalant de 4 milliards d’euros.    

LES MONARCHIES DU GOLFE ET LE MAROC


L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, les Émirats, Oman font l’objet de réassurance et de réconfort financier pour le Maroc. Liée avec tous ces monarques depuis les années 1960, par des liens familiaux princiers, assistances financières et militaires Mohammed VI est surtout le plus proche avec le nouvel émir du Qatar. Lors des printemps arabes, ce dernier a voulu resserrer les liens des huit monarchies arabes mais les membres du CCG ont paralyses cette tentative du micro-État et l’Arabie saoudite a mis en garde le Qatar de l’écarter du CCG ce qui a provoqué un incident diplomatique  entre les deux pays. Le Maroc qui traverse des crises économiques et financières très âpres, profite de ce soutien des fonds d’investissements du Golfe,1 milliard de dollars signés par l’Arabie saoudite en 2014, et d’autres enveloppes des autres monarchies notamment le Qatar. Cette assistance profite aux princes arabes pour se délasser dans les palais Marocains et s’adonner aux plaisirs interdits dans le Golfe, autre vigilance constante observée, l’intrusion et l’instrumentalisation au sein du champ religieux marocain. Depuis quelques années, les services secrets du « makhzen » ou le palais, ont brutalement mis fin au wahhabisme pour promouvoir le soufisme confrérique et le maraboutisme des Zaouïas, à priori ceci n’a pas empêché les 4000 marocains dont la majorité d’émigrés fassent le djihad dans le califat islamique en Irak et au levant.

LA DGED : OU LES HOMMES DE L’OMBRE DU ROI


Les services extérieurs marocains, est dirigée par Yassine Mansouri, l’un des hommes les plus proches confidents du roi. Ce loyal serviteur du palais joue un rôle primordial à la tête d’un service chargé d’assurer la sécurité et la stabilité extérieures du royaume. Ancien patron de l’agence marocaine de presse, il est à la tête de plus de 2000 agents en France, en Belgique, en Espagne et autres pays. Écarté de l’action diplomatique extérieure du royaume, il s’appuie sur plusieurs réseaux à l’étranger à savoir(les associations marocaines, les milieux confrériques, les imams, les stars du sport, et de la politique.)Ce service de renseignement  très actif auprès des 7 millions de marocains à l’étranger, et aussi un outil d’influence, de lobbying et de propagande, ce qui a favorisé une vision de paix, de démocratisation et de tolérance pour la monarchie. En revanche, les opposants, intellectuels, et les ONG sont perçus comme très hostile par Rabat sans oublier les positions de l’ONU, de Madrid, Washington, Bruxelles, et Paris sur les droits de l’homme et la situation du peuple du Sahara Occidentale.

LE SAHEL, L’ALGERIE ET LE MAROC


Entre stratégie de fuite en avant et repli sur son pré carré, le Maroc sera confronté dans les années qui viennent à des séismes politiques colossales. Le Maroc accuse l’Algérie de faire transiter des migrants sur son sol, et l’Algérie en retour accuse le Maroc de l’inonder de drogues, d’armes, et de capter en retour des millions de dollars. Autre sujet très inquiétant pour la stabilité de l’Algérie, le Maroc est mis à l’index par les services algériens de financé le « MAK mouvement autonome Kabyle », dont Ferhat Meheni est le chef  d'État de la Kabylie déjà reconnu par le Maroc et Israël. Depuis quelques années, le Maroc assiste à la remontée stratégique de l’Algérie au Maghreb, au Sahara et en Afrique de l’Ouest, cette inflexibilité partagée à pousser le Maroc de menacer d’édifier « un mur entre les deux pays ».Ce qui placera le Maroc parmi les 51 pays au monde qui ont pris cette stratégie à la fois discriminatoire et signe de suprématie. Avec l’éclatement de la Libye et le Mali, les enjeux sécuritaires se sont étendus et déplacés au sien du grand Sahel. En dehors des risques liés au Polisario, les Touaregs se trouvent au cœur du conflit. La France(1) et les États-Unis en sont bien conscients, ce qui ulcère le Maroc.
Le monarque a vite changé de stratégie, tout en se positionnant politiquement et économiquement en tant que chef religieux afin d’inonder la région par des imams et prédicateurs « SOUFIS MAROCAINS ».


Le roi est ainsi confronté à un grand nombre de dossiers brulant qui lui sera urgent de désamorcer notamment avec l’Algérie, la France et les autres pays voisins.

« Prochaine analyse, l’Algérie entre ses frontières et ça diplomatie extérieure ».      

MOHAMED CHERIF BOUHOUIA

(1) une série d’incidents a altéré les relations entre la France et le Maroc : tentative d’arrestation du patron de la DST marocain à Paris, contrôle douanier d’un ministre marocain, plainte contre le n 1 de l’armée marocaine.

   
      





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