Le sort des millions des déplacées internes (1) dans le monde reste
souvent occulté. Ils fuient les zones de combat ou de catastrophes naturelles,
une réalité géopolitique et humanitaire que les puissances et l’ONU se trouvent
au banc des accusés par le manque de
volonté politique. En 2014, plus de 34 millions de déplacées internes se
trouvent face à un mur de silence.
Le déplacement de populations à l’intérieur d’un pays reste un défi, voir un dilemme pour les États. Pour cette année 63% des déplacés sont concentrés dans cinq pays : Syrie, Colombie, Nigeria, Soudan, et le Congo. Si la Syrie est le pays le plus fixé, l’Afrique sub-saharienne reste la plus touchée à l’échelle mondiale par le déplacement interne. L’Algérie et le Maroc qui se sont intégrés dans la défense des droits de l’homme, exercent une répression impitoyable vis-à-vis des déplacées, le monarque Marocain et le régime Algérien se murent pour des raisons géopolitiques et géostratégiques. La multiplication des conflits et les crises humanitaires suggèrent que le bilan pour 2015 sera encore catastrophique. En Irak les estimations dépassent 1,4 millions, au Soudan du Sud ont évoquent près de 1 millions, au Pakistan les frappes aériennes ont engendré les déplacements forcés de 1,8 millions, en RCA le nombre s’élève à 745 000 et le bilan devient tout aussi sombre pour 2015.
LES DÉRACINES ET L’ABSENCE DE CADRE JURIDIQUE INTERNATIONAL
Parmi les défis des dernières décennies, est celui du retour des déplacées à l’intérieur de leurs pays, néanmoins, la communauté internationale et l’ONU rejettent toute forme d’adoption d’un cadre juridique qui tient compte des réalités post conflictuelles. La littérature et la doctrine juridique en vigueur émettent des propositions inspirées par des règles internationales relatives aux réfugiés. A partir de cette thématique de nom ingérence, les débats juridiques visent à faire connaitre aux autres pays, qui sont eux même à l’origine des conflits et par conséquent ils doivent assumer leurs crimes vis- à vis des citoyens, tout en restant dans l’impunité totale. Les lacunes et le laxisme du droit international imposent aux États leurs responsabilités aux droits de l’homme, civils, politique et socio-économique dans le cadre de la législation de l’Etat concerné. Dans les textes, le retour, la réinstallation et la réintégration doivent être respecté, afin d’éviter que le déplacement ne se reproduise, mais la réalité est tout autre, la majorité des pays, transforment les camps provisoires en solution durable. Sur la scène internationale ont constatent qu'ils sont soumis a de forte exposition aux conflits et menacés par des crises humanitaires. L'intervention de la coalition internationale en Syrie et en Irak, pour des lobbys géoeconomiques,géopolitiques et géostratégiques les rend dans la nudité totale de leurs droits.La vulnérabilité de ses victimes des conflits, dépend essentiellement du vide juridique imposé par les intérêts des puissances et d'autres pays alliées.Les conflits ont toujours conduit au déplacement des personnes afin d'évités d'être victime de génocide et autres.Ils peinent à accéder aux services publics comme les soins médicaux et l'éducation.Au niveau opérationnel, il n'existe pas une agence unique des Nations-Unis chargée de les prendre en charge,ni même de l'UNHCR. Le déplacement à la suite des événements tragiques qui secouent le monde,n'est pas à l'ordre du jour de la communauté internationale, l'U E traverse des crises multidimensionnelles tout en se repliant sur elle-même, les Américains ne ciblent que leurs intérêts et n'ont jamais eu une notion humaine envers leurs semblables.
A travers ce constat amère, on peut citer également les déplacés Mexicains victimes de cartels de la drogue, les minorités musulmanes en Birmanie, la Colombie, la Géorgie, Caucase du Nord, la bande de Gaza, l’Azerbaïdjan, et les sub-sahariens en Algérie.
MOHAMED CHERIF BOUHOUIA
(1)-Déplacés internes : victimes de violence au sien de leurs propres pays, ils ne sont pas reconnus comme réfugies car ils n’ont pas pu traverser une frontière internationale.
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