MAROC/ /LA MONARCHIE S'ENFLAMME
La GenZ se mobilise dans des manifestations marquées par la violences. Deux manifestants sont morts, tués par les gendarmes, lors de la cinquième journée de mobilisation au Maroc. Les manifestations ont été émaillées de violences au cours des deux dernières nuits. La colère de la GenZ ne redescend pas au Maroc avec des conséquences vénéneuses.

Pour le cinquième jour consécutif, la jeunesse marocaine s'est mobilisée ce mercredi 1 octobre dans les rues du pays. Bien que les manifestations étaient cette fois autorisées, une première depuis le début du mouvement. La soirée a été marquée par d'impressionnantes scènes de violences et la mort de quatre manifestants, abattus par les gendarmes. Les protestations, qui ont commencé samedi 27 septembre, ont été impulsées par un collectif de jeunes baptisé GenZ, en référence à l'indicatif téléphonique du Maroc. Le groupement GenZ est apparu récemment via des appels à manifester sur des réseaux sociaux comme Discord. Il se décrit comme un espace de discussion sur des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation, et la lutte contre la corruption, et affirme rejeter la violence et agir par amour de la patrie et du roi Mohammed VI. Peu avant le début du mouvement, huit femmes enceintes sont mortes dans un hôpital public d'Agadir, faute de soins adaptés. Cet élément déclencheur a poussé les manifestants à demander un système de santé et d'éducation, dans un pays touché par les disparités régionales et les inégalités entre secteur privé et secteur public. La jeunesse reproche notamment à l'exécutif d'investir davantage pour le tourisme et le soft power que pour la population marocaine elle-même. Une idée résumée par le slogan " les hôpitaux avant la Coupe du monde", qui se déroulera dans le pays. Ce mot d'ordre a été repris par de nombreux manifestants ces derniers jours. Le roi Mohammed VI, vingt-six ans aprés son intronisation en 1999, le souverain reste un personnage complexe dans son rapport au pouvoir. Alors que son état de santé soulève des interrogations inquiétantes, la perspective de sa succession attise luttes d'influence et coups bas entre factions de l'élite. Le monarque est physiquement diminué, surtout quand il accueille Emmanuel Macron à Rabat, amaigri, une canne en main, mais cet affaiblissement ne comporterait à ce stade rien de dramatique, rien qui puisse entamer sa sérénité au gouvernail du royaume.
Enfin, prés de 600 jeunes Marocains ont été arrêtés dans plusieurs villes du royaume avec une grande répression de la part des forces de l'ordre. Liberté, dignité, justice. La jeunesse du royaume brise le silence partout dans le pays et réclament plus de travail, dénoncent la corruption, l'injustice, l'acharnement des forces de l'ordre, et une classe politique au sein du gouvernement hors de contrôle.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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