Au
delà du pétrole et des fonds souverains se cache une problématique
tout aussi importante
mais
aussi souvent méconnue lorsqu'il s'agit de la montée du chiisme
dans le golfearabo-persique. Face à des manifestations sans précédantes dans les États arabes , l’Arabie saoudite qui abrite une importante population chiite, dans sa province orientale, située au cœur de ses réserves pétrolières , connaît des troubles qui peuvent embrasser la monarchie .
Depuis
deux décennies , les monarchies de la péninsule arabique se
réunissent et créent
le
conseil de coopération du Golfe « CCG » : ( Arabie
saoudite- Bahreïn- Koweït- Oman- Qatar- Émirats arabes unis ) afin de contrecarrer les deux puissances régionales voisines.
Les américains éliminent la menace irakienne , par contre débute la crise nucléaire iranienne. Ce conflit a exacerbé les craintes sécuritaires des monarchies vis à vis de l'Iran cette vision peut se traduire à travers la compétition idéologique qui se joue historiquement entre les deux rivaux . D 'une part le messianisme chiite qui vise la propagation de sa doctrine à l’ensemble du moyen-Orient , de l'autre le conservatisme sunnite des monarques saoudiens. A cette rivalité religieuse se sont ajoutés les progrès réalisés par l’Iran en matière de missiles balistiques et de croisière pouvant changer l'équilibre des forces des centres de pouvoir de la péninsule arabique. Craignant les effets des stratégies iraniennes de déstabilisation de leurs régimes , les dépenses militaires de Riyad ont atteint plus de 47 milliards de dollars. Les monarchies du CCG représentent l'un des marchés de l'armement le plus lucratif dans le monde.
LE CONFLIT QUI ARRANGE
LES OCCIDENTAUX
Parmi
les principaux fournisseurs , on compte les trois puissances
militaires occidentales
(
États- unis -Royaume- unis et la France) . Face à une compétition
accrue sur leurs marchés les grandes puissances se sont donc
tournées vers la péninsule arabique . Une région où les budgets
d'armements ne subissent pas d'assainissement. A l'échelle
régionale , les monarques saoudiens , et les Émirats arabes unis et
le Koweït concentrent à eux trois 75 % des
dépenses dans le Golfe. Pour la France , le Moyen- Orient
représente un marché très rentable
, l'Arabie saoudite , le Koweït et Bahreïn s’appuient surtout
sur Washington, tandis
que le Qatar et les Émirats arabes unis disposent des armes
d'origine française, quant
au sultanat d'Oman leurs produits restent exclusivement britannique.A travers ce constat géopolitique et géostratégique trouble , les ventes d'armes font l'objet
d'intenses discussions entre l'exécutif américain et le Congrès par-rapport à Israël.Les parlementaires exigent des garanties au Pentagone afin de maintenir et préserver la supériorité militaire israélienne dans cette région à la fois fragile et prête à exploser à tout moment. Pour les monarchies du Golfe l'internationalisation de sécurité dans la péninsule est primordiale, surtout pour les puissances extérieures qui dépendent des ressources de la région ( pétrole et gaz) . Le Koweït juste après la guerre du golfe a signé des accords avec les les cinq membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies, les Émirats et le Qatar se sont arrangés à côté de la France et du Royaume -unis. Cette crainte des Monarchies a pris au fil du temps une autre stratégie tournant cette fois ci vers l'Asie. La Chine et l'Inde sont devenues des partenaires incontournables. Pour l'Arabie saoudite la région de HASSA intégrée administrativement dans la province orientale , constitue le centre névralgique de l'économie du royaume, près de 90% des immenses réserves de pétrole ; il est aussi le fief de la population chiite considérée dans l'Islam sunnite comme une hérésie. La tenue de protestation dans cette région et un enjeu stratégique que les décideurs du royaume prennent bien en compte. Le HASSA est devenu une menace potentielle partagée d'un chiisme revendicateur alimenté par les velléités et la vengeance iranienne. Considérés comme des apostats ils sont tenus à l'écart de l'administration , et restent les oubliées de la rente pétrolière.
Malgré la signature d'une pétition entre les personnalités chiites et le Roi en 2003
revendiquant la reconnaissance de leurs droits et leurs religion , les chiites de la province
orientale se sont multipliés tout en affrontant le prosélytisme des sunnites.
La question qui s'impose : cette course aux armes , et ces sommes colossales investies
peuvent- elles couper la tête du serpent , autrement dit : les monarchies du golfe peuvent-elles résister à un Islam salafiste qui ne reconnaît pas la monarchie dans l'Islam politique ?
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