mercredi 23 juillet 2014

LIBYE: ENTRE CHAOS ET NON INGERENCE


Les printemps arabes ont soulignés le caractère autoritaire des régimes en place, mais ses derniers restent enfermés dans leurs paranoïas. Face à une Syrie génocidaire, un Irak qui se déchire, et un Iran en phase de réconciliation avec Washington, la Libye est devenue le cauchemar de l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.



Le générale Haftar, soutenue par une partie des forces armées et certaines milices, l’opération « dignité » se veut une réaction contre le blocage politique et la violence qui secoue le pays. Lancée le 16 mai 2014, l’opération n’a pas ramener ses fruits notamment sur le plan militaire. Le puissant générale envoyé par la CIA, en confisquant le pouvoir risque de devenir un tyran. Depuis la chute de Kadhafi, et la fuite des puissances qui ont enflammés la situation, le CGN congrès général national, refuse toute ingérence extérieure. A travers le pays, ont assistent à des fractures issues de la dyarchie institutionnelle et également dans le domaine militaire, l 'Etat- major des armées dépend de l’assemblée est écarter par le ministère de tutelle. Le scepticisme du peuple envers leurs institutions se traduit par des manifestations contre le CGN, qui a prolongé son mandat fin 2014. Les élections du 20 février 2014, a eu un minimum de participation en raison de l’appel au boycott des « Amazighs » (voir l’analyse sur les minorités berbères) et l’impact d’une désillusion générale. Certes il existe un blocage déterminent entre le pouvoir législatif et exécutif, mais les milices armés pèsent sur le cours du pays. Le régime actuel qui se trouve sans légitimité, a déployé  l’armée contre « Ansar al Charia », d'ou le conflit a fait des centaines de morts et des déplacées.

LE CONFLIT LIBYEN GANGRÈNE L’ALGERIE ET LA TUNISIE



L’échec de la tentative d’exportation de brut libyen par Ansar al Charia grâce à l’intervention américaine et la réouverture de terminaux pétroliers, sont révélateurs d’un pays fragmenté, dont les conséquences seront fatales pour les pays voisins. La circulation de groupes djihadistes après l’opération Serval, dans un Sud libyen confronté à des conflits intertribaux et l’installation d’un autre groupe à la frontière Algéro-Tunisienne a fait réagir les deux pays qui ont encerclé le maquis de Chaabni avec plus de 14000 soldats. L’Algérie qui reste fragilisé par plusieurs facteurs déstabilisateurs à l’intérieure, (corruption, terrorisme, malaise social, une chaine judiciaire répressive et corrompu, un gouvernement misanthropique et le réveil d’un conflit confessionnel « entre Salafistes, Chrétiens, Mozabites, Chiites et même juives 1 »,constituent un terreau fertile pour un embrassement totale. Il y a également l’image sombre d’une nation entourée par des conflits sécuritaires (Mali, Libye, Touaregs 2, et le Maroc).Selon les estimations ils existent plus de 82 millions d’armes en circulation dans la région, l’Algérie qui est secouée par des fractures réelles et un développement désordonné, entretient un climat de peur face à la persistance de la menace terroriste.



L’offensive de l’Etat islamique en Irak et au levant, relance la création d’un émirat islamique par des djihadistes internationalistes, à partir d’un espace islamisé. Peut-ont condamné l’étouffement du printemps arabe et le retour des dictatures ? Ou croire à la rhétorique des islamistes selon laquelle, après la chute de l’URSS, l’occident doit anéantir l’islam dans le monde ?

MOHAMED CHERIF BOUHOUIA  

(1)Les juives Algériens sont estimés entre 10 000 et 20 000, ils vivent à Alger, Telémcen, Constantine et autres villes. Après la déclaration du Ministre des affaires religieuses sur l’ouverture des synagogues, les salafistes les ont pris pour cibles, la majorité  ont pris le chemin de l’exile vers la France.


(2) Les Touaregs : lire les (3) analyses sur le bloc 

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