mercredi 27 juillet 2016

GEOPOLITIQUE/ L’HUMANITE DE DEMAIN : ENTRE DEFITS ET ENJEUX


Depuis quelques temps on observe une résilience politique de la société avec appropriation par le bas de la démocratie. Les régimes autoritaires utilisent la crainte du retour à la guerre civile comme principale argument ; d’autres invoquent la montée des mouvements djihadistes, mais certaines médiatisations de ces mobilisations, pourrait modifier la nature et la forme des institutions ou cours des prochaines décennies. L’humanité, peut-elle devenir une race asservie ? Quelles seront les enjeux géopolitiques, géostratégiques et géo économiques ?





Fournis sur plusieurs informations, un cadre d’analyse permettant de penser le monde du futur. Ainsi, le monde de 2030 et 2040, sera radicalement différent, aucun pays, ni les Etats-Unis, ni la chine, ni l’Union-Européenne, ni aucun autre grand Etat ne détiendra de pouvoir hégémonique. , La montée en puissance des individus, et la diffusion du pouvoir à tous les Etat, et des Etats aux réseaux  informels, aura des conséquences inattendues, contrecarrant en grande partie l’ascension historique de l’Ouest depuis 1750, redonnant à l’Asie tout son poids dans l’économie mondiale et poussant en faveur d’une nouvelle ère du réveil du continent noire à l’échelle internationale. La réalité futuriste sera plus probablement faite d’un mélange d’éléments issus de chacun de ces mondes archétypiques. Notre planète retourne à la configuration instable qu’il a connue au début du XX siècle, avec une puissance américaine fortement déclinante, une stagnation de la mondialisation et une augmentation des conflits géopolitiques. Le monde ne sera plus sous la domination de la Chine et des Etats-Unis qui supervisent sur un éventail d’enjeux conduisant à une coopération plus large. Le fort développement des inégalités au niveau national se reflétera au niveau international, le déclin et la perte d’influence de l’Occident seront opposées à l’ascension de l’Asie entraînant des risques élevés de conflits et une augmentation du nombre d’Etats faillit en l’absence de coopération sur l’aide et le développement. L’humanité, peut s’attendre à un monde non étatique, mus par les nouvelles technologies et des acteurs puissants arrivent également sur le devant de la scène pour faire face aux défis mondiaux. Des changements internationaux plus susceptibles de provoquer des bouleversements internationaux de grande ampleur d’ici 2040. Une pandémie mondiale, une accélération du changement climatiques, l’éclatement de la zone Euro, un Iran plus conservateur, une chine plus nationaliste, une guerre nucléaire, un Moyen-Orient enfoncé par les conflits confessionnelles, et l’Afrique dans tout ça ?

VERS UNE GOUVERNANCE GLOBALE ?

Aux Etats-Unis comme en Europe, la dictature de l’immédiateté, combinée à la préférence pour les analyses conceptuelles, s’est traduit par une panne de la prospective. Fondés exclusivement sur l’analyse statistique, «  CIA et autres services », les travaux d’anticipation se sont détournés des mutations politiques et culturelles à venir. Il faut toutefois être conscient que la plus part des civilisations en déclin sont marquées par une incapacité à prévoir les dangers qui les menacent. La gouvernance globale, affirme que le monde de demain peut être organisé à travers une coopération institutionnalisée, la sécurité collective et le multilatéralisme. Dans cette configuration, plus le monde  devient interdépendant et interrégional, et par conséquent plus intégré, plus les règles et les normes seront partagées entre les Etats. Les américains attendent de la chine qu’elle joue son rôle en utilisant son influence de façon constructive. Or le dilemme de sécurité entre les deux pays s’accrois incontestablement, cette réalité offrant certains points communs avec la guerre froide du siècle dernier, elle ne semble pas encore exprimer une vision contradictoire du monde. Les puissances émergentes joueront suivant les règles des institutions internationales, mais ces derniers n’ont pas remis à ce jour en question les principes de l’économie de marché ou les institutions telles que le « FMI ou la Banque mondiale ». Malgré l’apport de l’approche libérale et des nombreux éléments qu’elle prodigue, ce scénario constitue une réalité utopique, car notre monde demeure trop anarchique.

QUEL AVENIR POUR L’EUROPE ?

Dans les deux décennies à venir, la compétitivité Européenne sera en berne. Concurrencées par les élites Chinoises, Indiennes, Russes, Iraniennes, Brésiliennes, Algérienne ou Mexicaines, les économies européennes n’en finissent pas de perdre des parts de marché. Pour avoir conditionné de nombreux contractas d’exportations à un considérable transfert de technologies à destination des certains pays, les industries Européennes seront contraintes à l’excellence afin de conserver une avance déterminante. Outre les pertes colossales qui fragilisent toujours les économies déjà malades, les Européens se détournent massivement de la politique, laissant le champ libre au populisme et l’Euroscepticisme. Le contrôle des frontières par les Etats membres pour interdire l’accès de l’immigration, devient une revendication si forte que plusieurs pays de l’union menacent de sortir du traité de Schengen. Le vieillissement de la population Européenne a pour conséquence immédiate une surreprésentation des seniors dans la société. Les systèmes de retraites par répartitions on connut une explosion vertigineuse qui paralyse certains pays, conduisant vers une précarité extrême. L’Allemagne malgré ça politique migratoire, des émeutes armées spasmodiques dans ses anciennes vallées industrielles se multiplient entre les populistes et les musulmans. A  Ceuta et Melilla, les forces Espagnoles ont été débordées par l’afflux migrants et l’Ecosse a quitté le Royaume-Unis.

PORTAIT DU MOYEN-ORIENT DANS LES ANNÉES A VENIR ?


Au cours des décennies à venir, le Moyen-Orient sera profondément déstabilisé par le nouvel isolationnisme américain. Moins indépendant en raison de l’exploitation de leurs propres hydrocarbures, les américains laissent le Moyen-Orient s’enfoncer dans le chaos islamistes. Autres part, le soutien des Etats- Unis à Israël afin qu’elle soit le gendarme de la région et l’Iran, cette région connait une configuration profonde. La Turquie humiliée par les manœuvres dilatoires d’une Union Européenne incapable d’incarner un modèle attractif, à préférer créer son propre modèle, tout en tournant définitivement le dos au Kémalisme laïc.  La Turquie qui reste un pays économiquement et militairement moyen, espère ainsi disposer d’une influence géopolitique  de la Méditerranée aux confins de la Chine et de la Sibérie en proposant un modèle alternatif à l’Europe et la Russie. Au sud les Etats Arabes se balkanisent et s’appauvrissent, à l’Est, l’Iran retrouve sa position géopolitique centrale grâce à un équilibre entre la Turquie et l’Inde. Grace à sa stabilité l’Iran est devenu l’un des grands pays exportateurs d’hydrocarbures, il à surtout jouer sur la concurrence entre les investisseurs occidentaux, Chinois et Indiens. Rentré dans l’échiquier international, Téhéran a rééquilibré ses relations avec le géant Indien, avec lequel il entretient des liens culturels très anciens «  Perse, bouddhisme et ’Hindouisme ». Sur le plan religieux, l'Iran a déjà mis en oeuvre l’implantation du chiisme à travers tout le monde sunnite. 

L’AFRIQUE EN 2040

Les références dans se continent, se présentent comme un tissu de généralités creuses sur l’émergence des classes moyennes. Les difficultés de la gouvernance,  ou les défis démographiques de l’Afrique, sont concentrés sur le réveil de l’Islam sunnite, les conflits confessionnels entre chrétiens, chiites et musulmans et les affrontements ethniques. L’Afrique peut se débarrasser de l’héritage de la colonisation Européenne vers 2030, à l’heure ou les infrastructures mises en place se sont effondrées et les peuples n’acceptent plus les dictateurs imposés par l’UE et d’autres puissances. Néanmoins, le déficit démocratique des Etats africains et leur transition malaisée de l’autocratie à la démocratie, l’Afrique de demain sera plus pauvre que jamais. L’exploitation de ses ressources ne lui profite désormais plus. L’hégémonie capitaliste des nouveaux colons sans scrupule, réinvestissent le minimum sur place afin d’assurer la sécurité. L’Afrique plus urbanisée, soufrera d’avantage de malnutritions, de maladies, d’autant plus que ses richesses qu’elles soient agricoles ou minières seront soigneusement exfiltrés. Sans contrôle des Etats, les groupes criminels et les nouveaux oligarques gangrèneront les plus hautes sphères des pouvoirs. Au sein de ses pays, la productivité agricole reste très faible et les terres arables se sont rétrécies en raison du réchauffement climatique et de l’accaparement des terres pour les monarchies du Golfe, afin d’assurer leurs réserves de riz grâce à la complicité des chefs d’Etats Africains. Véritable mosaïque comportant prés de 200 ethnies, à laquelle se mêle la guerre et les convoitises des richesses, le Nigéria pour des raisons géoéconomiques et géopolitiques restera une poudrière qui ne peut demeurer unifié et en paix. Pour certains pays Africains, le maintien du pétrole à des cours peu élevés affaibli beaucoup plus des économies dépendantes de ses exportations et qui s’apparente à un pillage non contrôlé. En raison de la croissance effrénée, des millions des Africains continueront à s’entasser dans de gigantesques métropoles qui ne produisent rien sinon des consommateurs ivres de malheur. L’atmosphère moribonde qui règne depuis des décennies semble sans remède. Le PIB est à l’agonie, les inégalités sont encore plus fortes et le climat de violences interethniques suppose une mobilisation permanente des armées eux même fragilisés par les puissances et les multinationales. L’Afrique qui domine économiquement et politiquement le continent, et qui était autrefois promise à un avenir dominant, a sombré dans un chaos qui semble inexorable. Bridée par des politiques suicidaires, le nationalisme de ses pays structure l’identité Africaine. Les derniers vestiges des colonisations sont toujours présents et la vie politique est structuré autour du slogan « Europe, Chine et Afrique ». Les discours stériles et répétitifs promu par l’Occident, ont été réduit à néant en raison de son propre déclin. Les régimes corrompus et autoritaires, réalité qui avait été passée sous silence par des discours lénifiant sur l’ascension de la démocratie Africaine, se présente comme l’une des meilleures garanties de l’ordre sociale. L’Afrique renoue également avec son passé, son handicap le plus ostentatoire n’est pas la corruption galopante de ses dirigeants, mais son renoncement à l’action, son aspiration à l’anéantissement. Une solution de sortie consiste pour ses populations à bénéficier d’une immigration vers l’Europe qui a déjà fermé ses frontières. Ce continent qui n’a pas pu échapper au contrôle des empires, garde encore une originalité marquée par rapport au monde extérieurs des marchants et des missionnaires venus du vieux continent.

LA CHINE DOMINERA-T-ELLE LE MONDE ?


Face à ces différents scénarios, la chine n’envisage pas de négliger la possibilité de la réaffirmation de la puissance américaine comme leader international et donc du maintien du système unipolaire. Les rapports de forces traditionnels qui se transforment en raison de la croissance extrêmement rapide de certains Etats nous amènent à un monde multipolaire. La multipolarité pourrait s’illustrer de différentes manières. Soit elle pourrait prendre la forme d’un nouveau concert des nations « le congre de Vienne 1815 », soit le système pourrait être centré sur des Etats précis et davantage sur les dynamiques régionales caractéristiques de XXI siècle.
La chine de demain, aura une aisance commune et rattrape sur le plan économique les Etats-Unis. Sur le plan diplomatique ou international, elle aura un rôle non négligeable avec les anciennes puissances occidentales et les émergents. Néanmoins, cette puissance fondée sur les relations de solidarité familiale, cette dernière sera sérieusement fragilisée à l’horizon 2030-2040 en raison de son poids démographique. D’ici 2030, la population chinoise atteint un pic de 1,45 milliards d’habitants. Au delà des analyses statistiques, les nations peuvent s’effondrer sur elles-mêmes, semblables au Japon des années 1980, dont les données prédisaient l’hégémonie prochaine. Malgré son triomphe sur le devant de la scène internationale, et ses succès militaires, économiques et diplomatiques, le pays connait un développement inégal et opaque «  voir les autres analyses sur la corruption en chine ». Concurrente des Etats-Unis dans la course pour la suprématie maritime à l’aube XXI sicles, elle retournera plus tard à son isolationnisme ontologique, ou les deux puissances, jadis concurrentes iront rouiller ensemble leurs frégates dans les ports de l’Afrique du Nord et la Turquie. Si la chine a long terme, préserve la  zone économique incluant le Japon, la Corée, Taiwan, et le Vietnam, cette région asiatique permettra non seulement la réunification Coréenne, mais également perdra son influence voir son déclin.

LA RUSSIE DE POUTINE : UNE FRAGILISATION D’ICI 2030


Si la vision américaine par-rapport à la Russie, est marquée par une impression douteuse, et d’angoisse d’une puissance ascendante dans les années qui viennent. La Russie a renforcé sa cohérence interne en renouent avec sa propre identité, ce qui a abouti au désordre fécond et la tendance ténébreuse vers l’absolu. Intensifiant un parcours d’ingérence de fond avec pour objectif la défense d’un territoire hérité de l’histoire, celle-ci se configure défensivement autour de la voie maritime Nord. Au moment ou certains Etats sont  inquiets sur la montée en puissance de la voie du Nord-Est et la fonte de la banquise arctique, la Russie projettent de s’accaparer des bases sibériennes d’exploitation de gisements d’hydrocarbures et de minerais. Le transport maritime en océan Arctique devenu plus accessible et rentable pour approvisionner leurs bases de « Kara », des tensions entre la chine et la Russie vont apparaître progressivement créant un rapport de force géopolitique international. En 2030, la fédération de Russie compte prés de  150 millions d’habitants, mais le défi qui guette le pays sera sa transformation ethnique, sources de fortes tensions avec l’intégration des populations musulmanes en forte croissance et qui pourrait représenter 20% de la population de Russie « voir l’analyse sur le califat du Caucase », peut- on envisager un nouveau Califat en Russie d’ici 2030-2040 ? Parallèlement, la Russie à réussi a brisé l’encerclement imposé par la maison blanche par l’intermédiaire des ex-républiques soviétiques acquises à Washington, en usant toujours des théories complotistes. La stratégie du Kremlin vise à favoriser la sécession des régions les plus dynamiques qui concentrent des minorités russophones favorables à Moscou. Lâchée par les américains d’une part, et par l’Union-Européenne d’autres part qui a jouer la carte du pragmatisme en raison de sa dépendance énergétique à l’égard de Moscou, l’Ukraine amputée de sa partie orientale a fini par accepté la main tendue par la Russie qui a menée cette stratégie avec un énorme succès. De la même manière, la corporation d’Etat russe « Rosatom » connait une croissance insolente et pourrait s’imposer dans les prochaines années comme le leader mondial du nucléaire. La Russie renforcerait ainsi sa position de fournisseur d’énergie en dépassant le simple cadre des hydrocarbures pour aller vers des solutions technologiquement avancées.  Pourtant, si la situation du pays ne semble pas se stabilisé à l’Ouest et dans le Caucase, elle doit faire face à une invasion rampante chinoise en Sibérie se qui provoquera inéluctablement des tensions avec la population autochtone. Face à l’incapacité américaine à surmonter seule l’ensemble des défis et à l’indéniable affirmation de la chine et la Russie dans plusieurs domaines, le système reste en pleine mutation.

Cependant quelle place la chine, la Russie et les Etats-Unis vont-ils prendre d’ici 2030 sur l’échiquier international ? La guerre hégémonique demeure-t-elle une option au XXI siècle ? L’humanité inchangée, serait impitoyablement conduite par les trois passions fondamentales que sont l’intérêt, la suprématie et la peur poussant les hommes à devenir des monstres ?

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA      
             


  

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