D’Hérodote aux historiens romains,
des géographes de la renaissance aux explorateurs du XX siècle, le Sahara a
intrigué, fasciné, inquiété. Et fait naitre à la fois des stratégies de conquête
et de contrôle qui demeure d’actualité.
Partagé entre une dizaine de pays,
étendu sur plus de 9 millions de KM entre l’océan Atlantique et le Nil, la
Méditerranée et le fleuve Niger, le Sahara est trop souvent envisagée dans sa
seule expression géographique. Au point d’en négliger l’importance
géostratégique qui est la sienne. La conquête Arabe du VII siècle qui mène les
cavaliers d’Ibn Nafaa d’Egypte jusqu’ à l’océan Atlantique ne concerne que les
espaces du Sud. Ce sont les marchands, les croyants qui diffusent l’Islam est
favorisent l’émergence de villes dont certaines prennent une dimension
religieuse comme point de rassemblement pour le pèlerinage vers la Mecque.
S’intégrant à l’univers de l’islam sunnite de rite Malékite, non sans
syncrétisme avec les croyances anciennes, le Sahara se révèle aussi favorable à
l’implantation de groupes hérétiques musulmans, tels les Ibadites à l’origine,
au XI siècle, de la pentapole du M’Zab, en Algérie actuelle.
LE SAHARA : UNE TERRE D’ISLAM
Sur la rive soudanaise du grand désert, l’islam a d’abord
touché les souverains et les maitres du commerce transsaharien, avant de former
une élite de lettrés, de cadis et de savants. A « GAO » la mosquée
élevée en 1495, sert de minaret central. Au fil des siècles, le Sahara se
parcourt au long des itinéraires des caravanes de l’or, de l’ivoire, du sel et
des esclaves. Au débouché de ces routes se développent des centres prospères
tels Sijilmasa, Marrakech, fondé en 1070 par les Almoravides, au nord Gao et
Tombouctou au sud, centres d’échanges auxquels contribuent des communautés
juives. Dans cet univers marchant, religieux, et guerrier, que les ambitions
des Almoravides aux XI et XII siècles s’étendent de l’Andalousie au Niger, du
Tage au Sénégal. Toujours sous le drapeau de l’islam, à la fin du XVI siècle,
la dynastie marocaine des Saadiens s’illustre par les succès militaires d’ABD
al-Malik qui défait les portugais prés de Tanger en 1578.Son frère Ahmed al
–Mansour, conquit le Gourara à l’Est puis se lance au sud, vers l’empire
Songhaï du Soudan occidental. Commandé par le « pacha Djouder », un
renégat chrétien né en Espagne, a la tête d’une armée de plusieurs milliers
d’hommes, munis d’armes à feu et des pièces d’artillerie, écrase les troupes
soudanaises en 1591.Tout le pays, depuis l’Atlantique jusqu’à la Nubie, était
sous la domination d’Al- Mansour, les vainqueurs expédièrent 1500 esclaves,
quarante chameaux chargés de poudre d’or, des selles de cheval en or pur, et
autre richesses. Au XVII se
distendent les liens de sujétion entre le Maroc et les territoires du Niger, le
soudan devient indépendant et tributaire des Touaregs en 1787. Vers l’Est, l’Angleterre, la
France, et l’Italie vont chercher à restreindre l’influence Ottomane.
L’Europe
méditerranéenne n’ignore pas l’importance des itinéraires transsahariens, et
ses ressources en or, ivoire, esclaves et auteur
produits précieux. Le géographe
musulman AL-Idrissi, mentionne reliefs et cités, au service du roi Roger II de
Sicile au XII siècle. En 1413, Mecia de Viladeste, de l’école juive de
cartographes de Majorque, place sur une carte le « massif du Hoggar et
l’oasis d’in Salah »
Première partie
MOHAMED CHERIF BOUHOUIA
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