vendredi 23 mai 2014

GEOPOLITIQUE DU SAHARA : LES TOUAREGUES, UNE MINORITE POUR QUI ?


D’Hérodote aux historiens romains, des géographes de la renaissance aux explorateurs du XX siècle, le Sahara a intrigué, fasciné, inquiété. Et fait naitre à la fois des stratégies de conquête et de contrôle qui demeure d’actualité.


Partagé entre une dizaine de pays, étendu sur plus de 9 millions de KM entre l’océan Atlantique et le Nil, la Méditerranée et le fleuve Niger, le Sahara est trop souvent envisagée dans sa seule expression géographique. Au point d’en négliger l’importance géostratégique qui est la sienne. La conquête Arabe du VII siècle qui mène les cavaliers d’Ibn Nafaa d’Egypte jusqu’ à l’océan Atlantique ne concerne que les espaces du Sud. Ce sont les marchands, les croyants qui diffusent l’Islam est favorisent l’émergence de villes dont certaines prennent une dimension religieuse comme point de rassemblement pour le pèlerinage vers la Mecque. S’intégrant à l’univers de l’islam sunnite de rite Malékite, non sans syncrétisme avec les croyances anciennes, le Sahara se révèle aussi favorable à l’implantation de groupes hérétiques musulmans, tels les Ibadites à l’origine, au XI siècle, de la pentapole du M’Zab, en Algérie actuelle.

LE SAHARA : UNE TERRE D’ISLAM

Sur la rive soudanaise du grand désert, l’islam a d’abord touché les souverains et les maitres du commerce transsaharien, avant de former une élite de lettrés, de cadis et de savants. A « GAO » la mosquée élevée en 1495, sert de minaret central. Au fil des siècles, le Sahara se parcourt au long des itinéraires des caravanes de l’or, de l’ivoire, du sel et des esclaves. Au débouché de ces routes se développent des centres prospères tels Sijilmasa, Marrakech, fondé en 1070 par les Almoravides, au nord Gao et Tombouctou au sud, centres d’échanges auxquels contribuent des communautés juives. Dans cet univers marchant, religieux, et guerrier, que les ambitions des Almoravides aux XI et XII siècles s’étendent de l’Andalousie au Niger, du Tage au Sénégal. Toujours sous le drapeau de l’islam, à la fin du XVI siècle, la dynastie marocaine des Saadiens s’illustre par les succès militaires d’ABD al-Malik qui défait les portugais prés de Tanger en 1578.Son frère Ahmed al –Mansour, conquit le Gourara à l’Est puis se lance au sud, vers l’empire Songhaï du Soudan occidental. Commandé par le « pacha Djouder », un renégat chrétien né en Espagne, a la tête d’une armée de plusieurs milliers d’hommes, munis d’armes à feu et des pièces d’artillerie, écrase les troupes soudanaises en 1591.Tout le pays, depuis l’Atlantique jusqu’à la Nubie, était sous la domination d’Al- Mansour, les vainqueurs expédièrent 1500 esclaves, quarante chameaux chargés de poudre d’or, des selles de cheval en or pur, et autre richesses. Au XVII se distendent les liens de sujétion entre le Maroc et les territoires du Niger, le soudan devient indépendant et tributaire des Touaregs en 1787. Vers l’Est, l’Angleterre, la France, et l’Italie vont chercher à restreindre l’influence Ottomane. 


L’Europe méditerranéenne n’ignore pas l’importance des itinéraires transsahariens, et ses ressources en or, ivoire, esclaves et auteur 
produits précieux. Le géographe musulman AL-Idrissi, mentionne reliefs et cités, au service du roi Roger II de Sicile au XII siècle. En 1413, Mecia de Viladeste, de l’école juive de cartographes de Majorque, place sur une carte le « massif du Hoggar et l’oasis d’in Salah »
Première partie

MOHAMED CHERIF BOUHOUIA


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