LES EMPIRES ARYENS PERSES / NAISSANCE,
HEGEMONIE ET DÉCLIN
Après le destruction de l’Assyrie et le pillage de sa capital Ninive, en 612 av. J.-C., Babylone, l’un des vainqueurs, conserva les basses terres de Mésopotamie, tandis que le région montagneuse à l’ouest de la rivière Halys ( actuelle Kezel - Irmak) était incorporée au royaume des Mèdes, ses alliés. En 550 av. J.-C., Cyrus, alors prince de Perse, se rebella, vainquit le roi mède Astyage et unifia Mèdes et Perse pur faire de l’Iran la puissance dominante de l’Asie et du Proche-Orient.
Son empire, agrandi par diverses campagnes militaires victorieuses, annexa bientôt la Lycie, la Lydie, les établissements gréco-ioniens d’Asie Mineure, Babylone et l’Afghanistan. Les peuples iraniens, récemment arrivés d’Asie central, en vinrent ainsi à dominer les centres stratégiques du monde mésopotamien. Leur technologie de l'âge du fer, leur habilité à se servir du cheval pour les communications et la guerre, et par-dessus tout leur vigueur et leur souplesse d’esprit, leur donnèrent presque toujours l’avantage sur les anciennes civilisations plus traditionalistes. Peu après la mort de Cyrus, alors qu’un de ses fils Smerdis, avait le pouvoir en Iran, l’autre Cambyse, vainquit le dernier pharaon égyptien Psammétique III à Péluse en 525 av.J.-C. Plus tard, les frères entamèrent une querelle à l’issue fatale, et un usurpateur s’empara du trône. Mais un de leurs cousins, Darius, prit la tête d’une conjuration pour restaurer la lignée achéménide, réorganisa l’empire en vingt satrapies payant tribut et établit un contrôle unifié, avec un code de lois souple, une monnaie stable et un service postale efficace. En tant qu’organisateur et financier, Darius s’avéra rapidement un aussi grand génie que son oncle Cyrus l’avait été dans le domaine militaire. Son administration insistait sur les taxes régulières et équitables, l’exactitude des poids et mesures et une politique monétaire judicieusement conduite. La religion essentiellement ethnique des Iraniens, le zoroastrisme, ne cherchait pas les conversions, en sorte que cette tolérance, aussi bien envers le Judaïsme qu’envers les différents formes des polythéismes grec, babylonien et égyptien, encouragea donc à la fois l’harmonie communautaire et la fidélité au roi suprême. Les traditions martiales, les sensibilité artistique et mécanique, contribuèrent toutes au succès iranien, tandis qu’une conscience nationale inébranlable, un respect inhabituel de la légitimité monarchique, aidèrent cet empire à survivre aux invasions répétées, rendues inévitables par la situation de pont continental qu’il occupait en Asie. Cette force devait bientôt être mise à l’épreuve. Les entreprises militaires de Darius furent bien moins heureuses que ses réformes administratives. Il fut repoussé par les Scythes d’Ukraine en 512 av. J.-C. Une invasion massive de la Grèce par son fils Xerxès fut pareillement contenue, sur mer à Salamine en (480 av.J.-C.) et sur terre à Platées, l’année suivante. La Perse elle-même resta imprenable pour les Grecs durant prés d’un siècle encore. Sa faiblesse se révéla quand Cyrus le jeune, vice-roi iranien, à l’ouest, recruta une force de mercenaires grecs, les Dix Mille, pour se soulever contre son frère, l’empereur Artaxerxés II, en 401 av.J.-C. Les connaissances acquises lors de l’attaque de la Babylonie préparèrent le chemin aux assauts postérieurs, dévastateurs, d’Alexandre de Macédoine. La destruction par celui-ci de l’armée perse, à Gaugaméle en 331 av.J.-C, provoqua la fin du régime achéménide. Après le démembrement de l’empire d’Alexandre, l’Iran fit partie du royaume séleucide jusqu’en 247 av. J.-C., à l’exception d’une dynastie locale qui apparut en Perside. Cette année-là, Ptolémée III d’Égypte envahit la Syrie et proclama sa souveraineté à l’est jusqu’en Bactriane. Les nomades parthes des frontières nord prirent avantage de ce bouleversement pour arracher tout le territoire de la Parthie et de l’Hyrcanie à la domination séleucide. Plus à l’est, Diodote, satrape de Bactriane, proclama aussi l’indépendance et fonda le royaume gréco-bactérien. Les vaillants efforts des Séleucides rétablis, notamment d’Antiochos III le Grand, pour supprimer en 208 av. J.-C., les Parthes et les Gréco-Bactriens, eurent un effet peu durable, et finalement, en 141 av. J.-C., Mithridate premier, roi des Parthes, renverse la situation et entra dans Séleucie. Dix ans plus tard, la situation aux frontières orientales de l’Iran changea du tout au tout. Les nomades Yué-tchi, ou Tochariens, repoussés du fleuve Laxarte. Ces derniers détruisirent ensuite le royaume gréco-bactrien dans leur avance au sud vers le Pendjab. Les Tochariens avancèrent plus lentement, par le nord de l’Afghanistan, balayant les avant-postes helléniques qui restaient encore. La brève période de domination indo-parthe à Taxila, la grande cité commerçante du nord de l’Inde, s’achève en 60 apr. J.-C., avec l’ascension du puissant Empire kouchan des Tochariens. A l’ouest, les Parthes limitrophes marchèrent bientôt contre Rome, sur l’Euphrate. Mais les invasions des liégions, ailleurs presque invincibles, échouèrent, car la Parthie était le seul grand État en mesure de résister à la puissance de Rome. En 53 av. J.-C, l’armée de Crassus fut anéantie à Carrhes par la cavalerie relativement modeste d’un général local parthe. En 36av.J.-C., Marc-Antoine conduisit une formidable armée d’Arménie en Azerbaïdjan (Atropaténe), mais il se trouva bientôt en difficulté et put tout juste dégager les survivants de son armée. Auguste, cherchant à établir de meilleurs relations, accepta de reconnaître l’Euphrate comme limes, et les empereurs, après lui, limitèrent généralement leurs interventions à des intrigues dynastiques. Ce n’est qu’en 114 apr. J.-C. Que Trajan, exploitant un moment de faiblesse parthe, annexa officiellement l’Arménie comme province romaine. Il avança ensuite le long de l’Euphrate et du Tigre pour prendre Séleucie et atteindre le golfe-Persique. En 165 apr. J.-C., le général Avidius Cassius pilla à nouveau Séleucie et Ctésiphon, avant d’être contraint à la retraite à la suite d’une épidémie de variole. L’exploit fut réitéré par Septime Sévère en 198 apr .J.-C, mais de telles incursions n’avaient qu’un effet de courte durée. La vraie menace était intérieure, et elle éclata vers 224, lorsque Ardachir, fils de Pabag, prince et fondateur de la dynastie sassanide, battit son suzerain parthe, Artaban V (Ardavan), à Hormizdagan, au nord d’Ispahan. Le nouveau roi restaura la féodalité parthe avec une administration hautement centralisée et réorganisa les royaumes vassaux, comme Characéne, Elymaide, etc., en province, gouvernées chacune par un prince sassanide. Il écrasa l’État kouchan à l’est. Son fils, Chapour premier, repoussa les frontières asiatiques jusqu’à Tachkent et Pechavar. Aussitôt après son accession au pouvoir en 224, Chapour repoussa une invasion du Romain Gordien III, prés de Misikhé sur l’Euphrate, rebaptisant l’endroit, de manière grandiloquente, Péroz-Chapour. En 253, il écrasa une seconde armée romaine à Barbalissos, et finalement fut vainqueur, en 259, de l’empereur romain Valérien, qu’il captura à Edesse. Annexant Oman sur les rives arabes du golfe, il assit fermement l’Iran sassanide comme la plus forte puissance de la fin de l’Antiquité, avec une bureaucratie compliquée et efficace, une puissante religion d’État, le zoroastrisme, et une forte tradition artisanale, notamment dans le tissage de la soie, alors importée largement de Chine. L’apogée de la puissance sassanide et de sa prospérité se place sous Xosro premier Anochirvan ( 531-579) , lorsqu’il envahit la Syrie, prit Antioche, et déporta ses fameux ouvriers métallurgistes dans son propre pays. Mais son fils, Xosro II Parviz ( 590-628 ), fut victime de son ambition. Envahissant l’Empire byzantin, prenant Jérusalem, dévastant l’Anatolie et l’Égypte, il fut forcé, alors qu’il campait sur le Bosphore devant Constantinople, de faire retraite quand l’empereur de Byzance Héraclius déborda ses flancs et mit à sec sa résistance favorite de Dastgird. La paix vint trop tard pour les deux empires, qui furent rapidement victimes des forces naissantes de l’islam. Les musulmans remportèrent d’importantes batailles à Dhou Qar vers 611, à la ( bataille des Chaînes ) et à Quillais sur les bords de l’Euphrate en 633, mais l’action décisive se déroula à ( Al-Qadisia en 637) , quand ils écrasèrent l’armée perse et s’emparèrent de la capitale, Ctésiphon. Yazdgard III, dernier roi sassanide, s’enfuit dans le Zagros, mais de nouvelles victoires foudroyantes musulmanes à Jaloula vers 637 et Néhavend en 642 ouvrirent la route du grand plateau iranien. En l’espace de quelques années seulement, les armées musulmanes atteignirent l’Oxus, et l’Iran devint une partie intégrante du monde islamique.
Ont peut donc conclure que, lorsque les nomades parthes apparurent, sous la conduite de leur chef Arsace, et s’emparèrent de la ville séleucide de Nisa, jusqu’en 635 apr. J.C., date de la victoire finale musulmane, l’Iran, bien que souvent attaqué, resta l’une des plus riches et plus puissantes régions du monde antique. Les Parthes étaient maîtres de toute la région, de l’Euphrate au nord de l’Inde, mais ils s’inclinèrent, en 224 apr. J.-C. Devant les Sassanides, une dynastie perse qui ne succomba que sous les coups de l’islam.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
N.B / Un extrait de mon livre en cours
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