dimanche 5 octobre 2025

 POLARITE: MULTIPOLAIRE/ PIPOLAIRE/UNIPOLAIRE



Le système international est construit sur l'idée Wilsonienne que les Etats sont égaux entre eux. Dans les faits, le système international s'est toujours caractérisé par la situation dominante de quelques Etats sur tous les autres. 

La théorie des relations internationales, voulant prévoir et éviter les conflits, trouve dans cet état de fait un élément stabilisateur, le système international manquant d'une autorité supérieure pour fonctionner. Il apparait donc souhaitable qu'une telle autorité se dégage. Mais combien de têtes doit-elle avoir? L'histoire montre que les relations internationales ont été tantôt multipolaires, tantôt bipolaires. Depuis la fin de la guerre froide et l'affirmation de la superpuissance américaine se pose la question d'un monde unipolaire. Quelle combinaison est la meilleure pour garantir la paix? Les tenants de la multipolarité montrent que, dans le cas d'un puissance globale répartie entre plusieurs acteurs, aucun d'entre eux ne peut avoir la certitude du comportement des autres et que cela les dissuade de risquer une guerre dans laquelle ils pourraient se trouver opposés à plusieurs de leurs concurrents. Néanmoins, les détracteurs de la multipolarité insistent sur l'incertitude entraînant une multiplication des opportunités de conflit. " La bipolarité" a ses partisans qui rappellent que la guerre froide, situation bipolaire par excellence, n'a pas abouti à un conflit généralisé du fait de l'équilibre des puissances. Mais encore faut-il que ces deux puissances soient suffisamment équilibrées. De plus, une guerre se déclenchant dans cette situation est pire en termes de destructions que dans une situation de déséquilibre des moyens. Les partisans de " l'unipolarité" voient dans l'avènement d'une seule superpuissance l'occasion de faire cesser la compétition, et donc les conflits. La puissance dominante devient régulatrice. On comprend dés lors le discours sur le rôle de " gendarme du monde" des Etats-Unis aprés la guerre froide. La " théorie de la polarité" permet de lire les relations internationales dans la cadre d'une théorie des jeux plus ou moins complexes. Cependant elle présente des failles. "Aucun des modèles ne garantit la paix." La multipolarité est instable, l'équilibre entre les différents pôles se modifiant sans cesse. La bipolarité est moins à l'origine de la paix depuis 1945 que des arsenaux nucléaires. La disproportion des moyens dans une situation d'unipolarité ne met pas de frein à l'usage de la force par la superpuissance, même si le discours officiel le cache sous l'expression ( opération de police internationale).  

EQUILIBRE STRATEGIQUE / LE DOCTE ET L'ATONE


Un équilibre peut exciter par l'existence de moyens équivalents dans deux camps opposés, mais être aussi en théorie induit par le territoire, lorsqu'aucun des deux adversaires ne peut espérer vaincre sur le terrain de l'autre. En matière stratégique, le concept d'équilibre a connu son heure de gloire du temps de la guerre froide, sous la présidence de ( Dwight D. Eisenhower.) Il posait comme principe que les Etats-Unis devaient à tout prix maintenir une parité des moyens, notamment nucléaires, avec les Soviétiques. C'est un concept central de la notion de la dissuasion. Le maintien de cet équilibre est difficile dans la mesure où il n'est pas seulement quantitatif, mais aussi influencé par les évolutions techniques. Par ailleurs, il est abscons de déterminer les conditions d'un équilibre globale, car les moyens et ressources des deux camps sont rarement équivalents, les conceptions stratégiques différentes et les conditions de l'affrontement variables. Il est embroussailler aussi par l'ignorance des moyens exacts de l'adversaire. Cela a valu à la course aux armements la qualification de " stratégie névrotique" dans la théorie des relations internationales. D'autres parlent d'impuissance de la puissance, chacun devant assumer des dépenses militaires considérables sans perspective de se servir des arsenaux. La supériorité militaire sans équivalent des Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide a conduit à une remise en cause de la stratégie de l'équilibre : ils cherchent au contraire à accentuer le déséquilibre en leur faveur afin de prévenir l'émergence d'une puissance concurrente ( la Chine ). La notion d'équilibre est mise à mal par la stratégie de la guerre asymétrique et le terrorisme. 
( situation dans laquelle aucun Etat ne dispose d'un avantage décisif certain sur ses rivaux.)
 

Enfin, la théorie des dominos soulève un problème de fond des relations internationales: à vouloir garder le contrôle, les grandes puissances génèrent en définitive un chaos qui lui, certainement, est contagieux. La paix est-elle portée par la généralisation de la démocratie, ou par la stabilité? Les constructions de dominos sont fragiles et, en voulant améliorer le placement de l'un des éléments, on risque toujours de créer un syncope irréversible.   

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA


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