vendredi 3 mars 2017

GÉOPOLITIQUE/ LE JAPON FACE A SES VOISINS RUSSES, CORÉENS, CHINOIS ET L’ALLIANCE AVEC LES ETATS-UNIS


Après la seconde guerre mondiale, le Japon vaincu a constitué le renoncement à toute politique militaire ; des principes entérinés dans la constitution de 1947, pourtant l’archipel nippone porté par un gouvernement nationaliste et dans un contexte de tensions extrêmes avec la Chine, tourne la page d’une période marquée par le pacifisme et soumis à une diplomatie dictée par les Etats-Unis. Cette démarche passe par la reconsidération du rôle de l’armée.





Alors que le conflit dans la région chavire dans un enlisement profond entretenu par les parties au conflit, les grandes puissances sont tiraillées entre coopération diplomatique sincère et concurrence extrême. Les approches des acteurs régionaux et globaux à l’égard du conflit en particulier autour des îles Senkaku menée sous l’égide des américains, représente un cas atypique des états qui en coulisse se livrent une guerre froide sans merci dans l’arène internationale et surtout dans l’espace postsoviétique. La coprésidence en est assurée par la Russie et les Etats-Unis, alors que ses deux pays ont des intérêts et des politiques contradictoires.  L’Union Européenne et les américains peuvent s’opposer ouvertement à la Chine, entrant en confrontation ouverte avec celle-ci. Cette montée en puissance des hostilités, et la politique unique de la chine, et en même temps sciemment irréaliste, permet de poursuivre les négociations extrêmement très difficiles en l’absence de volonté et des partis au conflit de réalisés des compromis réels.

L’ALLIANCE AVEC LES ETATS-UNIS ET LE RENOUVEAU PATRIOTIQUE DU JAPON

Jusqu'à sa réinterprétation, la constitution du Japon ancrait le renoncement du pays à la guerre et l’abandon de son potentiel offensif. Mais vue la montée de l’hégémonisme Russe et ses alliées Coréens et Chinois,  l’armée Japonaise et à cœur de restaurer le patriotisme nécessaire afin d’intervenir sur l’ensemble du globe pour mener à bien ses missions, notamment dans le cadre des Nations-Unies. Trois conditions devront être réunies : il faudra qu’une attaque armée contre un pays étranger en étroite relation avec le Japon ait pour résultat de menacer la survie de l’archipel ; qu’il n’existe pas d’autre moyen que le recours à la force pour aider le pays menacé ; que l’emploi de la force se fasse au maximum requis. Par ailleurs, Tokyo peut désormais exporter des équipements militaires a des pays qu’elle juge hostile à la Russie, la Corée et la Chine, en claire remettre le pays sur le devant de la scène internationale bien entendu grâce à l’appuie des américains, l’Angleterre, la France et l’Australie. Cette nouvelle posture est une réponse au défi posé par la Chine, en particulier autour de la question des îles Senkaku, en mer de Chine orientale, revendiquées par Pékin et Taiwan. Le Japon agit donc avec force dans cet espace, particulièrement dans l’archipel des Ryukyu. Les forces d’autodéfense maritimes se dotent de six sous-marins et sept destroyers ultramodernes, et le premier porte- hélicoptères de la classe « Izumo », le plus grand bâtiment de guerre japonais ; un second sera opérationnel durant cette année. Le Japon dispose également de cinq autres porte-hélicoptères, mais les deux classe Izumo pourront accueillir 18 aéronefs MV 22 Osprey commandés aux Etats-Unis.

LA POSITION DES AMÉRICAINS ET L’INERTIE DE L’U E

Dans un contexte géostratégique régional incertain marquant une volonté d’autosuffisance renforcée vis-à-vis de Washington.  L’alliance avec le nouveau président de la première puissance mondiale demeure d’actualité, pour le Japon qui considère qu’une présence militaire américaine durable sur son territoire est la meilleure configuration pour défendre ses intérêts géopolitiques face à la Chine. Toutefois, pour la majorité des Japonais, la présence américaine dans l’archipel n’est plus acceptable. C’est le cas à Okinawa ou, depuis prés de 25 ans, les habitants s’opposent à la construction d’une nouvelle base, dénonçant le danger potentiel que représente l’imposante présence armée. Théâtre de la dernière grande bataille de la guerre du Pacifique et sous administration des Etats-Unis de 1945 à 1972, l’ile abrite plus de la moitié des 54000 militaires américains déployés en 2015 au Japon et prés d’un cinquième de sa superficie est occupée par les infrastructures militaires.


L’archipel des Ryukyu, qui abrite Okinawa, est fortement stratégique. S’étirant sur prés de 1000 km, entre Taiwan et Kyushu, il bloque à la Chine l’accès au Pacifique et englobe les îles contestées des Senkaku. Le retour de Shinzo Abe au pouvoir, constitue une rupture dans l’histoire récente du Japon. Alors que des différents territoriaux se développent massivement, cette démarche passe par la reconsidération du rôle de l’armée.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA




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