Après la
seconde guerre mondiale, le Japon vaincu a constitué le renoncement à toute
politique militaire ; des principes entérinés dans la constitution de
1947, pourtant l’archipel nippone porté par un gouvernement nationaliste et
dans un contexte de tensions extrêmes avec la Chine, tourne la page d’une
période marquée par le pacifisme et soumis à une diplomatie dictée par les
Etats-Unis. Cette démarche passe par la reconsidération du rôle de l’armée.
Alors que
le conflit dans la région chavire dans un enlisement profond entretenu par les
parties au conflit, les grandes puissances sont tiraillées entre coopération
diplomatique sincère et concurrence extrême. Les approches des acteurs
régionaux et globaux à l’égard du conflit en particulier autour des îles Senkaku menée sous l’égide des américains, représente un cas atypique des états
qui en coulisse se livrent une guerre froide sans merci dans l’arène
internationale et surtout dans l’espace postsoviétique. La coprésidence en est
assurée par la Russie et les Etats-Unis, alors que ses deux pays ont des intérêts
et des politiques contradictoires. L’Union
Européenne et les américains peuvent s’opposer ouvertement à la Chine, entrant
en confrontation ouverte avec celle-ci. Cette montée en puissance des
hostilités, et la politique unique de la chine, et en même temps sciemment irréaliste,
permet de poursuivre les négociations extrêmement très difficiles en l’absence
de volonté et des partis au conflit de réalisés des compromis réels.
L’ALLIANCE
AVEC LES ETATS-UNIS ET LE RENOUVEAU PATRIOTIQUE DU JAPON
Jusqu'à sa
réinterprétation, la constitution du Japon ancrait le renoncement du pays à la
guerre et l’abandon de son potentiel offensif. Mais vue la montée de l’hégémonisme
Russe et ses alliées Coréens et Chinois, l’armée Japonaise et à cœur de restaurer le patriotisme
nécessaire afin d’intervenir sur l’ensemble du globe pour mener à bien ses
missions, notamment dans le cadre des Nations-Unies. Trois conditions devront être
réunies : il faudra qu’une attaque armée contre un pays étranger en
étroite relation avec le Japon ait pour résultat de menacer la survie de l’archipel ;
qu’il n’existe pas d’autre moyen que le recours à la force pour aider le pays menacé ;
que l’emploi de la force se fasse au maximum requis. Par ailleurs, Tokyo peut
désormais exporter des équipements militaires a des pays qu’elle juge hostile à
la Russie, la Corée et la Chine, en claire remettre le pays sur le devant de la
scène internationale bien entendu grâce à l’appuie des américains, l’Angleterre,
la France et l’Australie. Cette nouvelle posture est une réponse au défi posé
par la Chine, en particulier autour de la question des îles Senkaku, en mer de
Chine orientale, revendiquées par Pékin et Taiwan. Le Japon agit donc avec
force dans cet espace, particulièrement dans l’archipel des Ryukyu. Les forces
d’autodéfense maritimes se dotent de six sous-marins et sept destroyers
ultramodernes, et le premier porte- hélicoptères de la classe « Izumo »,
le plus grand bâtiment de guerre japonais ; un second sera opérationnel
durant cette année. Le Japon dispose également de cinq autres porte-hélicoptères,
mais les deux classe Izumo pourront accueillir 18 aéronefs MV 22 Osprey
commandés aux Etats-Unis.
LA
POSITION DES AMÉRICAINS ET L’INERTIE DE L’U E
Dans un
contexte géostratégique régional incertain marquant une volonté d’autosuffisance
renforcée vis-à-vis de Washington. L’alliance
avec le nouveau président de la première puissance mondiale demeure d’actualité,
pour le Japon qui considère qu’une présence militaire américaine durable sur
son territoire est la meilleure configuration pour défendre ses intérêts
géopolitiques face à la Chine. Toutefois, pour la majorité des Japonais, la
présence américaine dans l’archipel n’est plus acceptable. C’est le cas à
Okinawa ou, depuis prés de 25 ans, les habitants s’opposent à la construction d’une
nouvelle base, dénonçant le danger potentiel que représente l’imposante
présence armée. Théâtre de la dernière grande bataille de la guerre du
Pacifique et sous administration des Etats-Unis de 1945 à 1972, l’ile abrite
plus de la moitié des 54000 militaires américains déployés en 2015 au Japon et
prés d’un cinquième de sa superficie est occupée par les infrastructures
militaires.
L’archipel
des Ryukyu, qui abrite Okinawa, est fortement stratégique. S’étirant sur prés
de 1000 km, entre Taiwan et Kyushu, il bloque à la Chine l’accès au Pacifique
et englobe les îles contestées des Senkaku. Le retour de Shinzo Abe au pouvoir,
constitue une rupture dans l’histoire récente du Japon. Alors que des
différents territoriaux se développent massivement, cette démarche passe par la
reconsidération du rôle de l’armée.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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