L’Azerbaïdjan
maintient sa revendication de restauration de son intégrité territoriale et l’Arménie
celle d’autodétermination. L’Arménie accepte le retour du Haut-Karabakh sous souveraineté
Azérie, scénario hautement improbable, sauf transformation générale des
relations entre Turquie, Russie, Etats-Unis, Caucase du Nord, Caucase du Sud. L’histoire
reprend sa dimension, mais sous d’autres
enjeux géopolitiques.
En 1914,
le peuple arménien était dispersé entre trois empires : la Perse, l’Empire
ottoman et la Russie. Certains Arméniens étaient intégrés dans l’armée
Ottomane, d’autres dans l’armée Russe avec pour objectif de libérer l’Arménie
turque. Ils créent un Etat à Van. Pour mettre fin à ce sécessionnisme, l’armée
turque est chargée, en 1915, de déporter massivement les Arméniens, accusés d’intelligence
avec l’ennemi, vers le désert syrien. Au cours de cette déportation massive,
des centaines de milliers d’Arméniens meurent- 300 000 selon la Turquie,
1500 000 selon les arméniens. C’est considéré, en général en Occident, mais nié
par la Turquie, comme le premier génocide du XX siècle. Les Arméniens chrétiens
forment l’une des quinze Républiques de l’Union soviétique, lors de la création
de cette dernière. La Turquie est admise dans l’OTAN en 1952, et occupe dés
lors au cours de la guerre froide une place stratégique dans la défense
occidentale contre l’URSS. L’Arménie devient un Etat indépendant à l’éclatement
de l’URSS en 1991. En 1933, la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie pour
soutenir l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh. Ce conflit se
superpose aux différends historiques entre Turcs et Arméniens. Plus tard, le
génocide est reconnu par la France, le Canada, et le parlement Européen et
autres pays occidentaux. La question de la reconnaissance du génocide demeure
une tache noire dans le processus de l’adhésion de la Turquie à l’Union –Européenne.
La Turquie a jusqu’ici refusé de reconnaître le génocide arménien, quand bien même
le régime actuel peut ne pas être considéré comme l’héritier de l’Empire
Ottoman. Afin de mettre fin à cette question qui a été longtemps taboue, Erdogan
met progressivement fin à la laïcité de Kamel Atatürk imposé par la France et l’Angleterre
dans son pays est retourne vers l’Islam de ses ancêtres. La réaction de
certains pays Européens comme la Hollande, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche,
est l’Italie sont explosive, se qui ne facilite pas les négociations avec l’U
E.
AZERBAÏDJAN ET L’ARMENIE
Bien que
majoritairement peuplé d’Arméniens, le Haut-Karabakh a été rattaché à l’Azerbaïdjan
musulman en 1921 par Staline qui voulait envoyer un signal positif à la
Turquie, proche des Azéris. En 1988, les députés arméniens du Haut-Karabakh
proclament leur volonté d’être rattachés à l’Arménie. Après les indépendances
de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, le Haut-Karabakh revendique une nouvelle fois
son indépendance. L’Azerbaïdjan déclenche alors des opérations militaires
contre le territoire sécessionniste en 1992 et met en place un blocus. Des
massacres sont commis, tant du coté Azéri qu’arménien. La situation humanitaire
devient catastrophique sous le regard assourdissant de la communauté
internationale, en 1994, les forces armées arméniennes appuies par certains pays,
prennent le contrôle de la région.
Depuis
1922, des négociations sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh se poursuivent
sans succès dans le cadre de l’OSCE « 1 », coprésidée par la Russie,
les Etats-Unis et la France. L’Arménie met en avant le principe de l’autodétermination,
l’Azerbaïdjan veut rétablir son intégrité territoriale, ces principes restent
légitimes, mais la Russie « 2 » veulent qu’elles soient
inconciliables.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
-
1- OSCE : organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe
-
2- Le projet d’oléoduc BTC- Bakou-Tbilissi Seyhan-permettrait
au pétrole Azéri d’être acheminé directement en Méditerranée en contournant la
Russie, mais le projet, auquel Moscou s’oppose farouchement, ne voie jamais le
jour.
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