dimanche 12 mars 2017

GEOPOLITIQUE/ LA TURQUIE, l’AZERBAIDJAN, ET LA QUESTION ARMENIENNE : LA FIN DE LA LAICITE ET LES SANCTIONS EUROPENNE


L’Azerbaïdjan maintient sa revendication de restauration de son intégrité territoriale et l’Arménie celle d’autodétermination. L’Arménie accepte le retour du Haut-Karabakh sous souveraineté Azérie, scénario hautement improbable, sauf transformation générale des relations entre Turquie, Russie, Etats-Unis, Caucase du Nord, Caucase du Sud. L’histoire reprend sa dimension,  mais sous d’autres enjeux géopolitiques.





En 1914, le peuple arménien était dispersé entre trois empires : la Perse, l’Empire ottoman et la Russie. Certains Arméniens étaient intégrés dans l’armée Ottomane, d’autres dans l’armée Russe avec pour objectif de libérer l’Arménie turque. Ils créent un Etat à Van. Pour mettre fin à ce sécessionnisme, l’armée turque est chargée, en 1915, de déporter massivement les Arméniens, accusés d’intelligence avec l’ennemi, vers le désert syrien. Au cours de cette déportation massive, des centaines de milliers d’Arméniens meurent- 300 000 selon la Turquie, 1500 000 selon les arméniens. C’est considéré, en général en Occident, mais nié par la Turquie, comme le premier génocide du XX siècle. Les Arméniens chrétiens forment l’une des quinze Républiques de l’Union soviétique, lors de la création de cette dernière. La Turquie est admise dans l’OTAN en 1952, et occupe dés lors au cours de la guerre froide une place stratégique dans la défense occidentale contre l’URSS. L’Arménie devient un Etat indépendant à l’éclatement de l’URSS en 1991. En 1933, la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie pour soutenir l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh. Ce conflit se superpose aux différends historiques entre Turcs et Arméniens. Plus tard, le génocide est reconnu par la France, le Canada, et le parlement Européen et autres pays occidentaux. La question de la reconnaissance du génocide demeure une tache noire dans le processus de l’adhésion de la Turquie à l’Union –Européenne. La Turquie a jusqu’ici refusé de reconnaître le génocide arménien, quand bien même le régime actuel peut ne pas être considéré comme l’héritier de l’Empire Ottoman. Afin de mettre fin à cette question qui a été longtemps taboue, Erdogan met progressivement fin à la laïcité de Kamel Atatürk imposé par la France et l’Angleterre dans son pays est retourne vers l’Islam de ses ancêtres. La réaction de certains pays Européens comme la Hollande, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, est l’Italie sont explosive, se qui ne facilite pas les négociations avec l’U E.
AZERBAÏDJAN ET L’ARMENIE


Bien que majoritairement peuplé d’Arméniens, le Haut-Karabakh a été rattaché à l’Azerbaïdjan musulman en 1921 par Staline qui voulait envoyer un signal positif à la Turquie, proche des Azéris. En 1988, les députés arméniens du Haut-Karabakh proclament leur volonté d’être rattachés à l’Arménie. Après les indépendances de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, le Haut-Karabakh revendique une nouvelle fois son indépendance. L’Azerbaïdjan déclenche alors des opérations militaires contre le territoire sécessionniste en 1992 et met en place un blocus. Des massacres sont commis, tant du coté Azéri qu’arménien. La situation humanitaire devient catastrophique sous le regard assourdissant de la communauté internationale, en 1994, les forces armées arméniennes appuies par certains pays, prennent le contrôle de la région.

Depuis 1922, des négociations sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh se poursuivent sans succès dans le cadre de l’OSCE « 1 », coprésidée par la Russie, les Etats-Unis et la France. L’Arménie met en avant le principe de l’autodétermination, l’Azerbaïdjan veut rétablir son intégrité territoriale, ces principes restent légitimes, mais la Russie « 2 » veulent qu’elles soient inconciliables.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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1- OSCE : organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
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2- Le projet d’oléoduc BTC- Bakou-Tbilissi Seyhan-permettrait au pétrole Azéri d’être acheminé directement en Méditerranée en contournant la Russie, mais le projet, auquel Moscou s’oppose farouchement, ne voie jamais le jour.  





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