Mon
souhait est que cette analyse puisse permettre à ceux qui l’auront parcouru de
mieux comprendre ce qu’est l’âme musulmane et comment elle a été façonnée au
cours des temps et qu’au sein du monde de l’Islam, cette dernière religion révélée aux hommes
est déjà condamnée dans le bûcher des innocents.
Face au
monde Arabe, l’occident hésite comme devant un mystère. Aucune des réactions
musulmanes ne lui est familière et toute
manière d’être, de sentir, de réagir lui échappe. En réalité une guerre
acharnée plane depuis le septième siècle « début de l’apparition de
l’islam ». Un fossé profond sépare ces deux types d’individus dont l’un
est instinctif et mystique, l’autre de raison logique. Et tandis que ce dernier
tente d’appréhender la vérité par le syllogisme cartésien, l’autre l’attend
d’Allah seul. L’un subit sans s’en douter l’impératif trompeur de son jugement,
l’autre obéit sans discuter à la loi divine et la Sunna. Cette simple
constatation permet de mesurer la distance immense qui sépare l’Oriental de
l’Occidental. Certes, l’Oriental ne manque pas d’être séduit par le
développement d’une civilisation brillante, mais il sait également que son
destin est scellé d’avance par l’hégémonisme occidental et les dirigeants
arabes.
L’EXPANSION
DE L’ETAT ET DE LA NATION
L’Islam,
peut-être pris en trois sens différents ; c’est d’abord une religion, puis
un Etat et enfin une culture, en résumé une civilisation unique à travers toute
l’histoire humaine. Le messager d’Allah, sut alors négocier très habilement.
Aussi, quand, en 628, il se rendit à la Mecque à la tète de 2 000 hommes
en armes, ses anciens coreligionnaires n’osèrent plus l’attaquer. Deux ans plus
tard, il abattait les idoles du sanctuaire sacré ; définitivement conquis,
tous les arabes lui jurèrent obéissance. Désormais l’Arabie qui n’avait jamais
été soumise à un seul homme et à la fois asservie par les Romains et les Perses, se
laissa dominer par Mohammed. Le paganisme oriental était vaincu par l’Islam qui
devint un empire lui-même. Après la discipline religieuse, prêcher une
discipline collective et militaire à des Bédouins anarchistes et
individualistes, c’était prêcher dans le désert à la lettre et en esprit.
Mohammed réussit à rallier ces hommes farouches à des nécessités très
étrangères à leur nature de barbares. Mais à sa mort, certaines tribus
estimèrent que le Calife n’était pas élu par elles et que les aristocrates de
Médine n’étaient aucunement qualifiés pour les gouverner. Constituées en
dissidence, elles marchèrent même sur Médine. Il y eut un moment d’anarchie générale.
En quelques batailles très violentes et courtes, Abu Bekr élu par consensus,
secondé par Khaled le sabre de l’Islam, assura par la force des armes
l’autorité de la loi Coranique. Disciples passionnés de leur prophète, les
chefs musulmans priaient autant qu’ils combattaient et cette foi ardente, qui
fanatisait leurs troupes, impressionna profondément leurs adversaires. Les dissidents
ayant été ramenés à l’orthodoxie, l’unité à la fois religieuse et politique fut
à nouveau instaurée sous le pouvoir d’un seul homme. Par doctrine autant que
par raisonnement et par nécessité, la conquête Arabe montra dès lors ce que
pouvait réaliser la force de la foi. Damas est prise en 635, Antioche en 636,
Jérusalem en 638, toute la Syrie en 640, la Perse et l’Egypte en 641, une
victoire en entraînait une autre. Ainsi, en moins de dix ans après la mort du
messager d’Allah, une poignée de musulmans s’était rendu maîtresse d’un Empire
dont le soleil ne couchera jamais. Le Califat Abbasside, né dans un bain de
sang, devait cependant traverser une époque étincelante au cours de laquelle il
sut accroître le luxe, favoriser les sciences, le développement des lettres et
des arts. Il brillera d’un très vif éclat tout au long des XI et X siècles, et
son rayonnement spirituel et politique consacrera l’âge d’or de la civilisation
Arabe et également celle de notre époque, le soleil d’Allah a brillé sur
l’Occident.
L’ISLAM ET LA
NAISSANCE DU
MONDE DES LUMIÈRES
Les orientalistes, qu’ils soient de l’occident, ou
du monde Arabe (on les appelle aussi les gens de la lumière, un courant né en
Egypte, et financé par les Catholiques, les Protestants et les Orthodoxes afin
de semer le doute sur l’authenticité du coran et le messager de l’Islam.)
L’attitude de l’Islam à l’égard de la raison semble clair, l’absolue
transcendance d’Allah, qui au cœur de la révélation coranique, incite l’homme à
réfléchir par lui-même. Le coran s’adresse aux hommes par des signes écrits
dans le texte révélé, qui sont la
création elle- même. Les cieux, les animaux, les océans, la terre et même
l’univers, au total 1300 versets interpellent l’homme qui est doté d’un statut
singulier, et qui a le pouvoir d’interpréter ces signes et
de remonter à leurs causes par un raisonnement indicatif. Le rapport entre foi
et raison ne se pose pas dans l’histoire de l’islam, l’erreur d’un certain
nombre d’orientalistes réside dans la projection de la dialectique
« foi-raison » sur l’histoire intellectuelle de l’islam. Cela les
conduit à considérer qu’après les attaques d’AL-Ghazali contre les mutazilites,
qu’ils voient comme des attaques de la foi contre la raison, la production intellectuelle s’arrête dans le monde
islamique. Mais, au contraire, c’est après les attaques d’AL-Ghazali qu’ont eu lieu les plus grandes découvertes
scientifiques, les orientalistes savent très bien que le soleil d’ALLAH a façonné
sur l’occident. EL- Khaouarizmi le père de l’Algorithme a mis le fondement de
nos ordinateurs, nos portables, nos satellites et toutes les technologies de
notre siècle .C’est à l’occident qu’il revient aujourd’hui de rendre raison à
cette civilisation tout en dégageant les ornières intellectuelles qui la rendu
aveugle à son originalité. L’âge d’or de la civilisation musulmane, nous
transporte dans l’émergence d’un brillant humanisme, la splendeur de l’islam
est due principalement aux cités et à la vie urbaine. Les grandes métropoles
comme Damas, Bagdad, Ispahan, le Caire, Alep, Kairouan, Fès, Cordoue sont des
foyers rayonnants de culture, au moment où l’occident sombrait dans les
ténèbres de la religion qui a décimée 40% de la population. Dans cette société
urbaine cosmopolite, ou l’on voit des scientifiques Arabes à coté de Byzantins,
Juifs, de Persans, de Syriaques, tout un monde de lettrés, de scribes, de
juristes, de savant vit à l’ombre des grandes cours princières, comme Moise
Maimonide qui en Andalousie, grâce aux Arabes, forge sa pensée qui repose sur
l’affirmation de la concordance entre foi et raison. Tous les livres
littéraires juifs ont été écrits en milieu musulman, l’islam a eu une très
grande influence sur la pensée juive, notamment
à Cordoue et à Bagdad. Au fil du temps, mille ans de coexistence entre
juifs et musulmans, vont être fracturés à la fin du 18 siècle par l’irruption de
l’Europe dans les affaires musulmanes. Durant l’apogée de la civilisation
musulmane, les identités étaient simples, les textes de religions sont définis
par des révélations divines entre juifs et musulmans. En 1789, la philosophie des
lumières marque la fin des discriminations religieuses, et l’Abbé Grégoire
donne les mêmes droits aux juifs. L’Europe invente l’Etat nation afin de
renforcer sa défense et le monde arabo-musulman entre dans la spirale du
déclin. La tolérance de l’islam durant le XI siècle reste un symbole
universel de l’âge d’or des sciences
arabes, le mécénat des califes et gouverneurs est un facteur qui explique une
civilisation foudroyante qu’a connue l’histoire des civilisations. Un véritable
enthousiasme intellectuel fait que l’on poursuit toutes formes du savoir :
L’astronomie, la médecine, la géographie, la physique, les mathématiques,
l’algèbre, les premiers savants arabes ont compris le sens du verset
suivant : (Les plus viles des bêtes devant Allah sont bien les sourdes,
les muettes, qui de raison sont incapables. V 22 S le butin.)
LE RÉFORMISME MUSULMAN FACE A L’HYGEMONIE COLONIALE
Une résistance déterminée à la domination coloniale fut le fait de tendances très
radicales de l’Islam, dés les premières décennies du XIX siècles. Des
réformistes musulmans déterminés à ne pas succomber sous le joug des puissances
Européennes. Stimulés par le contact intellectuel, ils se fixent sur l’avenir
de l’Islam et les transformations qui l’entourent. Parmi ses penseurs, dont
l’influence s’étend à partir du milieu du XIX siècle, figurent trois hommes qui
sont restés dans les annales de l’histoire du monde arabo-musulman.
DJAMEL
AL-DIN AL-AFGHANI: 1838-1897
Ce réformiste révolté était un chiite iranien connu
dans l’ensemble du monde musulman mais
relativement controversé. Éveilleur et propagandiste, il voyagea sans trêve et
fit connaitre ses positions en Asie, en Afrique et en Europe. Très soucieux par
la présence des puissances, il dénonça la domination coloniale, la complicité
des dirigeants féodaux des Arabes à l’égard de celle-ci et la léthargie de
l’Islam dont il relevait la soumission économique et intellectuelle du monde
musulman. Al-Afghani, était le premier penseur à condamner la dépendance du
religieux par rapport au politique, imputable, selon lui, au despotisme de
l’Etat Ottoman. Il fut ostracé de divers pays, en 1880 il était chassé d’Egypte,
il se réfugia en Inde où il dénonçait l’hégémonisme britannique à travers un
livre intitulé « livre de la réfutation des matérialistes ». A
Paris, il fonda en 1884 une revue de grande influence intitulée « le lien
indissoluble » dont il condamne le fatalisme issu des conceptions de la
prédestination prévalant dans l’Islam populaire et prône un retour au Coran
débarrassé des idées obscures médiévales, tout en empruntant à l’Occident sa
rationalité intellectuelle. Après plusieurs voyages en Russie, en Europe et en
Perse, il mourut en 1897 à
Istamboul. Au fil du temps, les
intellectuels musulmans auront compris que ce dernier aura été le précurseur de
l’avenir des peuples musulmans à l’époque de l’avancée vertigineuse de
l’occident et comment faire jaillir l’Islam des lumières des anciens. Les clés
futuristes qu’il prônera, réhabilitation des sources « Ijtihad »
promotion de la raison selon les versets coraniques et la sunna du prophète, la
liberté de l’homme selon les Hadiths et surtout le rejet total des dictatures et
du despotisme. « Pour le lecteur, l’homme n’avait aucune doctrine concernant
les courants confessionnels sunnite-chiite ».
MOHAMMED ABDOU : 1849- 1905
Né en Egypte dans une famille de paysans, il entra à 17 ans à l’université Al-Azhar du
Caire, le plus prestigieux centre de formation du monde musulman et l’âme de
l’islam sunnite. Grace à son oncle, il rencontre Al-Afghani, qui marqua sa vie,
ensuite il accompagna le maitre à Paris en 1882 où il contribuera à élargir ses
idées dans la revue « le lien indissoluble ». A l’avènement du
nouveau Khédive d’Egypte, il entreprend la rénovation de l’enseignement
religieux dont il fut nommé à la plus
haute fonction religieuse de Mufti en 1899. Ses Fatwas au sein d’El-Azhar
émanèrent d’une interprétation très ouverte et libérale de la législation, il
mourra en 1905, sans avoir convaincu les conservateurs, et farouchement
combattu par le pouvoir.
FONDEMENTS DOCTRINALES
Considéré
par certains penseurs comme le dernier théologien de l’Islam suite à
l’élaboration de la théologie du réformisme, présenté dans son ouvrage «
Traité de l’unité de Dieu ». Certains le caractérisent comme un érudit rationaliste. Pour Abdou les sources et les fondements de l’islam sont
le Coran et la Sunna authentique ; il s’est aperçu à son époque que la
plupart des traditions attribuées au messager d’Allah étaient apocryphes,
créées de mauvaises foi afin semer le venin dans les esprits des musulmans. En
conséquence, pour Abdou seul compte l’effort de recherche personnelle
« Ijtihad », l’imitation traditionnelle « Taklid », et le
consensus de la communauté « Ijma » afin d’aborder le « Coran et
la Sunna ». Très sceptique sur la question des théologies classiques de
l’islam, il adopte des positions très virulentes à l’Acharisme dominant dans le sunnisme. Il
déclara en français, dans un numéro du « journal » en 1900 : (En
cas de conflit entre la raison et la tradition, c’est à la raison qu’appartient
le droit de décider.) L’homme savait déjà que le Coran interpelle la raison à
travers 3000 versets. C’est aussi dans la traduction Française qu’il revient à
la notion Moutazilite du « Coran créé ». ( Nous croyons que l’imam Ibn-Hanbel était
d’un esprit trop distingué pour croire que le Coran est incréé, tout en lisant
chaque nuit avec sa bouche et en le reconstituant ainsi par sa voix.) Ainsi durant tout son combat, Abdou s’oppose
au culte des confréries et les faux saints dont il nie totalement les miracles.
Enfin il adopte les positions les plus audacieuses, jusqu’ à son commentaire du
Coran, paru dans la revue « Manar où le Phare ».
RACHID RIDA : 1865-1935
Il fut le principal disciple d’Abdou. Il diffusa la
pensée de son maitre dans le cadre d’un mouvement qu’il lança et anima,
« la Salafiya retour à l’esprit des sources », dont l’ambition était
de revenir à l’Islam des origines dépouillé de toute innovation et déviation. Il
apparait selon la définition des orientalistes comme un réformiste
conservateur. Après Mohammed Abdou, qui proposait une réelle reconsidération
des méthodes d’approches des fondements de l’islam, il prône, en effet, dans un
discours apologique et défensif à l’égard de la religion et de la culture
musulmane. Une sorte de réformisme inaccompli où se retrouvent les
préoccupations anciennes d’Ibn-Taymiya mêlant l’hostilité aux confréries et aux
savants défenseurs de l’acharisme figé, à la défense de l’Ijtihad et à celle
d’une réunion des musulmans divisés. A l’époque de la disparition du califat
« mars 1924 », il commence à défendre avec rigueur une thèse qu’il
avait présentée en 1922 dans un ouvrage intitulé « le califat et le grand
imamat », dans laquelle il propose que le calife soit désigné par des
représentants élus des peuples musulmans. Si l’idée était fondée et judicieuse,
jamais les possibilités de la mettre en pratique ne purent être réunies et le
projet rentrera dans les abysses de l’histoire. A la même époque en Inde, un
autre réformateur accomplit une œuvre tout aussi importante
d’ « éveil des musulmans » et de modernisation des pratiques
islamiques. Ce personnage, contre qui El-Afghani écrivit « la Réfutation
des matérialistes en 1817-1898. Considérant comme stérile l’opposition aux
Britanniques, Ahmed Khan entreprit une réconciliation des musulmans avec la
puissance coloniale. Il voyagea au Royaume-Unis en 1869 et 1870 et, revenu en
Inde, il réussit avec la collaboration des services secrets Britanniques à
ouvrir un collège à Aligarh, prés de Delhi, le Mohammedan Anglo-Oriental
Collège, en 1878, puis une grande université en 1922. Sa vision de l’islam fut
très éloignée de celle d’Al-Afghani qui le combattit farouchement. Il prôna non
seulement l’approche rationnelle et critique du Coran, qui selon lui devait être
interprété dans un sens symbolique, lorsque il se trouvait en contradiction
avec les raisonnements scientifiques, mais également il soutint que toutes les
religions Abrahamiques n’étaient qu’une seule et même religion et s’inscrivit
contre la théorie de l’abrogation par l’islam des religions qui l’avaient
précédé. Ainsi, dans le XIX siècle scientiste, des tensions historiques et des
débats intellectuels de l’époque vont marquer les consciences jusqu'à nos
jours. Cette entreprise chapeautée par les Britanniques, prendra le nom de
réformisme et les orientalistes y décèleront les influences du Mutazilisme.
L’IMPACT DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Juste après la première guerre mondiale, la revue
de Rachid Réda est lue dans tout le monde arabe. Chakib
Arslan « 1871-1946 », un réformiste très influent y publie une
série d’articles. Il diffuse depuis Genève une publication, « la nation
arabe ». En Algérie, le cheikh Ben-Badis « 1889-1940 » combat
pour un retour à l’islam des « salefs ou les anciens » avec sa revue
Al-Chiheb ou le météore, puis avec son association des oulémas Algériens et sa
publication El-Basayr où les visions à partir de 1931. Ibn-Badis, était le
précurseur de la révolution Algérienne avec un seul mot d’ordre le djihad au
non d’Allah contre l’envahisseur chrétien ; 40.000 de ses disciples
reprendront le maquis avant même 1954. Son combat farouche contre les
confréries et les sectes à travers toute l’Algérie lui coûte la vie par les
fanatiques Alaouites chiites, mais sa vision reprendra beaucoup d’ampleur avec
El –Ibrahimi qui à son tour sera mis en résidence surveillée par Ben-Bella et
quand Boumediene reprend le pouvoir, il dissout officiellement l’association des oulémas d’où les laïcs et
les athées trouveront un terrain fertile en Algérie afin d’enterrer l’islam.
Entre 1955 et 1960, Mohammed Tazerout « né en Kabylie en 1898 »
stimulée par la question de l’homme musulman et l’histoire de l’islam face à
l’Europe, fera surtout œuvre d’historien. Il fit paraître son œuvre principale
en cinq tomes, « au congrès des civilisés ». Selon lui, l’islam
assimile et universalise les particularismes et les différences tandis que
l’Occident bâtit son progrès sur un expansionnisme géographique, culturel et
surtout économique. Il prône le progrès par l’ouverture qui est à ses yeux
constitutive de la civilisation musulmane, malheureusement ce penseur éminent
n’a jamais était reconnu par l’Algérie. Au
Maroc, l’influence du réformisme se fait sentir avec Abou-Chouayb Doukkali, qui
entreprend à son retour d’Orient une réforme de l’université de Fès. Le
réformisme Marocain trouvera l’un de ses principaux défenseurs en la personne
d’Allal-Al-Fasi 1907-1974, auteur de
« l’autocritique en 1952 », il reste l’un des fondateurs de
l’Istiqlal, le parti de l’indépendance. Des tendances réformistes voient également
le jour au Sénégal en 1934, en Guinée, Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, en
Indonésie et le Pakistan. D’un bout à l’autre du monde musulman, les échanges,
les interrogations, les initiatives se multiplient, les réalités historiques
contraindront cependant les intellectuels musulmans à se focaliser sur leurs
problèmes nationaux et non sur l’avenir des peuples et de l’islam.
LE CORAN UN LIVRE SACRE QUI DERRANGE
Ce livre révélé demeure pour les musulmans, la
Parole d’Allah incréé, tout ce qui y affirmé se trouvant de ce fait
incontestable. Durand les années cinquante, Mohammed Ahmed Khalafallah rédigea
une thèse intitulée « l’art du récit dans le Coran », où il
affirme que les récits historiques du Coran pouvaient ne pas être véridiques.
Fazlur Rahman, auteur de nombreux ouvrages, affirma dans son livre en 1966, que
le Coran était entièrement la parole d’Allah et entièrement aussi la parole de
Mohammed et qu’il était relié intimement à la personnalité du prophète, dont la
relation au Coran ne peut être conçue mécaniquement, attribuant ainsi au livre
révélé une origine humaine. Mahmoud Mohammed Taha, un charlatan Soudanais,
proposa de privilégier les versets mecquois par rapport aux versets médinois.
Et à partir de cette supercherie, il établit que les versets mecquois devaient
être la source de l’interprétation du Coran, lequel devait donc être pris comme
un livre spirituel et non pas comme une loi tel que le concevait le personnel
juridico-religieux de l’islam. En Inde, Mirza Ghulam Ahmed était lancé par les
Britanniques afin mettre fin au djihad.
Il fonda le mouvement Ahmadiyya qui continue à ce jour. Tantôt il incarne le
prophète, tantôt Allah, il falsifia le Coran tout en déclarant que l’islam est
une religion dépassée, satanique et méprisable. En 1974, au cours de
l’assemblée annuelle de la ligue islamique mondiale, les savants de 124 nations
ont déclaré que Mirza et ses partisans étaient des apostats et en dehors du pli
de l’islam. Ceci nous rappelle l’histoire des Kiramites, qui en 319 hégires
assassinaient en plein pèlerinage plus de 4000 personnes et Abou Tahar, leur
chef spirituel déclarait qu’il était Allah et c’est lui qui donne la vie et la
mort. L’histoire se répète certes, mais elle prend d’autres dimensions. Durant
les années 1960, Israël a falsifiée 10 000 Corans destinés au continent
Africain. Pendant le règne du président Bush 2, 50 millions de Corans ont
également étaient touchés et les chapitres et les versets détournés de leur
usage. Actuellement, c’est le tour des monarques du golfe et les chefs d’Etats
Arabes qui ont déclaré la guerre à l’islam au non du terrorisme, en réalité,
ils veulent maintenir leurs prestiges même s’ils sacrifient les trois quarts de
leurs populations. Dans le Coran, l’homme est une créature singulière, il est à qui l’on s’adresse le plus, dont on
parle le plus, celle qui porte par sa bouche la Parole divine, dont Allah
parait le plus se préoccuper dans le Coran, est l’homme. Pourtant, dans la
sourate « An-Nas, les hommes », il est rappelé qu’Allah est le Seigneur
des hommes, Roi des hommes, de même que chacune des sourates remémore le fait
qu’Allah est pour les hommes (le Tout miséricorde, le Miséricordieux).
(DIS :
CHERCHERAI-JE UN AUTRE SEIGNEUR QU’ALLAH, ALORS QU’IL EST LE SEIGNEUR DE TOUTE
CHOSE ? CHACUN N’ACQUIERT LE MAL QU’A SON DÉTRIMENT : PERSONNE NE
PORTERA LE FARDEAU D' AUTRUI. PUIS VERS VOTRE SEIGNEUR SERA VOTRE RETOUR ET IL
VOUS INFORMERA DE CE EN QUOI VOUS DIVERGEZ. C’EST LUI QUI A FAIT DE VOUS LES
SUCCESSEURS SUR TERRE ET QUI VOUS A ÉLEVÉS, EN RANGS, LES UNS AU-DESSUS DES
AUTRES, AFIN DE VOUS ÉPROUVER EN CE QU’IL VOUS A DONNE. TON SEIGNEUR EST PROMPT
EN PUNITION, IL EST AUSSI PARDONNEUR ET MISÉRICORDIEUX. Ch.-6 V- 164- 165)
DE LA SUPRA-IDENTITÉ ARABE A L' INDIVIDUALISME
Si on
rentre dans les abysses de
l’histoire, la vérité est tout autre, elle commence avec l’arrivée des jeunes
Turcs en 1908 à la tête de l’empire ottoman qui va accélérer les consciences.
Des marchandages vont dans le sens d’une autonomie arabe croissante. Un empire
turco-arabe sur le modèle de l’Autriche-Hongrie est écarté. Durant la première
guerre mondiale, on essaie de soulever les populations. Les Allemands tentent
d’exciter les Algériens et les Marocains ; la France et le Grande-Bretagne
font de même avec les arabes chez les Ottomans alliés des Allemands. C’est déjà
l’épopée de Lawrence d’Arabie qui suscite un royaume arabe. Or ce dernier n’a
jamais cautionné ce rêve du chérif Hussein. Il a uniquement soutenu son désir
d’indépendance, préférant des Etats morcelés. Lorsqu’il est recruté comme
officier de liaison britannique fin 1914 au Moyen-Orient, cela fait quatre ans
que cet historien et archéologue
pratique des fouilles dans la région. Il maîtrise la langue arabe, les
coutumes, et la religion. L’armée Anglaise l’utilise pour canaliser les
révoltes arabes de la péninsule contre l’empire ottoman. Après l’anéantissement
de l’empire, il prône une Syrie indépendante et impose aux Anglais qu’il faut
remplacer une logique religieuse islamique, par celle d’un Etat politique
moderne. En vain, l’espion était conscient dès le début que les promesses
d’indépendances des Anglais étaient illusoires. Du coup, on admet le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes chez des non chrétiens. En 1916, le discours
d’Hussein à la Mecque est d’abord islamiste. Mais les Français et les Anglais
lui imposent une couleur nationaliste et arabisante à ses convictions. Quand la
révolte arrive à Damas en 1918, L’émir Fayçal s’adresse aux Arabes, qu’ils
soient chrétiens ou musulmans, il faut apparaître Arabe, c’était la clé
d’entrée. Fayçal, à Damas, avec ses conseillers Anglais, s’adresse à une nation
arabe Syrienne. En 1920 c’est la naissance des arabes Palestiniens. En 1921,
Fayçal appuie la création des Arabes Irakiens. Après, tous les pays qui vont naître adoptent l’identité Arabe qui prendra plus tard le nom de la nation arabe qui
demeure paradoxalement déchirée. Dès 1850, un appareil d’Etat, qui s’est
émancipé, promeut une identité égyptienne pharaonienne. Indépendante en 1922,
elle prend conscience que, si elle veut exercer une influence sur son
voisinage, elle doit se doter d’une identité Arabe. Au début de 1930, les
intellectuels égyptiens optent pour une Egypte « de culture arabe »,
onze ans plus tard, ils se rétractent « on est un pays arabe ». Ils
basculent dans l’arabisme, et au même temps se développent la confrérie des
frères musulmans, avec une autre vision, l’Egypte est un pays arabe et l’islam
est la religion de l’Etat. Une fois que l’arabisme s’enracine en Egypte,
l’Afrique du Nord suit, les mouvements nationaux, chapeauté par Ibn- Badis, en
Algérie prennent une coloration arabe et musulmane. Dans les années 1950, le
slogan du Golfe d’Océan triomphe et en 1945, la ligue arabe a été créée,
propulsant l’indépendance de l’Algérie, mais la cause Palestinienne est
reléguée aux calendes grecques. Concernant les Etats construits sous la
domination des français et Anglais se sont constitués avec des idéologies
arabes niant formellement la légitimité de l’Etat. Les pétromonarchies
n’envisagent pas de partager leurs richesses avec les autres pays arabes.
Nasser soulève les masses et écarte toute tentative que les Égyptiens deviennent
des citoyens, ni même des sociétés civiles à s’exprimer. Il traite son peuple
comme un troupeau de mouton avec une dictature Stalinienne. Le discours
nationaliste arabe stérile, a dominé jusqu’en 1970, mais il a sombré dans les
annales de l’histoire à cause de l’autoritarisme et les différences des
richesses. Le monde arabo-musulman, connaîtra pondant un moment une certaine
stabilité, avec des dirigeants despotiques. Depuis, une nouvelle page s’ouvre,
la nouvelle opposition entre nationalisme arabe et islamiste, c’est Nasser qui
a créé le schisme entre les deux courants, dont les retentissements ont fait du
monde arabe une poudrière infernale. L’islam est en plein crise, car comment se
fait-il qu’avec la dernière religion révélée à l’humanité, et qui a connu le
summum de la civilisation, les musulmans se trouvent soumis à leurs tyrans et à
la traîne des autres nations ? La réponse à cette question nous a était
déjà confirmer par le messager d’ALLAH, depuis 14 siècles. –
(2)
II y aura parmi vous la prophétie, tant qu’Allah le
voudra, puis il la soulèvera selon sa volonté. (gouvernance prophétique (à
l’époque du prophète)
(3)
– Après viendra une gouvernance des califes, qui
suivrons la gouvernance prophétique, elle restera parmi vous selon la volonté
d’Allah, puis il l’a soulèvera selon sa volonté. (la période des quatre
califes : Abou-Baker, Omar-Ibn-El Khattab, Otman- Ibn- Affan, Ali- Ibn-
Abou- Taleb.)
(4)
Après il y aura une gouvernance opprimante, elle
restera parmi vous selon la volonté d’Allah, et puis il l’a soulèvera. (ça a
commencé depuis les Amawouites, et autres gouvernances liés à l’islam à travers
des siècles, à l’exception du règne d’Omar Ibn-Abdelaziz, considérer comme le
cinquième calife.)
(5)
Après, il y aura une gouvernance absolue, elle
restera parmi vous selon la volonté d’Allah, puis il la soulèvera. (ceci
désigne ostentatoirement notre siècle, et la gouvernance des monarques, ou des
tyrans arabes qui asserviront la Oumma
musulmanes).
(6)
Et à la fin des temps, viendra le califat qui
suivra la gouvernance prophétique. (c’est l’époque de la fin des temps avec
l’apparition du « Mahdi à la Mecque», à son époque la terre se
remplira d’oppression et de tyrannie, Allah le prépare en une nuit seulement)
Les hadiths relatant les
troubles sont très nombreux, car le messager d’Allah a averti sa communauté de
ceux-ci et leur a recommandé de s’en protéger. Selon Muslim, le prophète a
dit : (Il n’y eut de prophète avant moi sans que ce ne soit un devoir pour
lui d’informer sa communauté au sujet de ce qu’il connait pour eux de meilleur
et de les avertir de ce mal qu’il connait pour eux de meilleur et de les
avertir de ce mal qu’il connait pour eux de pire. Le salut de votre communauté
que voici a été accordé aux premiers parmi elle ; quant aux derniers, ils
seront atteints par des épreuves et des choses que vous désapprouverez.
L’épreuve viendra et chacune atténuera l’autre, l’épreuve viendra tel que le
croyant dira : Celle-ci, celle-ci…Quiconque souhaite être sauvé de l’enfer
et entrer au Paradis, que vienne sa mort alors qu’il croit en Allah et au Jour
Dernier.)
L’ORIGINE DES RELIGIONS ET LA SAGA DE L’ATHEISME
Avant la venue des trois religions monothéistes, les orientalistes ont découvert d’autres dogmes et d’autres signes précurseurs des doctrines qui
surgiront au fil des siècles. Les monuments et les papyrus anciens reproduisent
les thèmes du jugement d’Allah, du paradis et de l’enfer. Le livre des morts
affirme qu’après la révolte et le châtiment, l’homme et ses descendants traînent le poids de leurs péchés. On a déjà observés que l’art Égyptien,
Assyrien ou Chaldéen ainsi que la littérature hébraïque ou Persane ont été
imprégnés de l’éternelle préoccupation du perpétuel devenir de l’homme après la
mort. Certes, tout a été dit, et depuis 14 siècle le saint coran nous
interpellent constamment sur les civilisations enfuies, en clair le message divin
n’a jamais abandonné l’homme depuis son apparition sur terre. Dans son Timée,
Platon disant à son interlocuteur égyptien « Vous autres Grecs, vous n’êtes
que d’hier ; rien chez vous ne porte l’empreinte d’une haute antiquité. »
Effacés à travers l’espace et le temps, aucun des rites de l’antiquité n’avait
affirmé sa croyance vers une fin juste et noble par un créateur suprême. C’était
un vide sombre de l’histoire humaine qui allait être comblée par le dernier
livre sacré destiné à toute la race humaine jusqu’ à la fin des temps « ne
confondre avec la fin des temps et la fin du monde ». Le coran et la sunna par souci de l’unicité d’Allah
rejeta le dogme de la trinité, s’éloignant en cela du christianisme qu’il
accusait d’un polythéisme en la conception d’une divinité en trois personnes.
Si l’islam reconnaissait que les écritures hébraïques et chrétiennes étaient
révélées et acceptait les récits de la bible judéo-chrétienne, les juifs et les
chrétiens non seulement ils rejettent l’islam en bloc, mais aussi ils le
combattent farouchement depuis son apparition à nos jours. Contrairement à l’attaque
mensongère véhiculée par des pseudo-intellectuelles, qu’ils soient du monde arabe ou du vieux
continent, sur l’authenticité du coran et la sunna. Le sceau des prophètes
rédige lui-même l’exposé de sa doctrine que ses disciples très attentifs
inscrivaient sur des bandelettes de papier et de parchemin, des tablettes de
pierres ou d’os, des feuilles de dattier ; et il les gravait dans leurs
mémoires. Zaid secrétaire du prophète fut chargé d’en établir une rédaction
officielle définitive sous le califat d’Otman. Des copies en ont été envoyées à
Damas, à Kufa et à Bassora, ou elles sont précieusement conservées. Son authenticité
n’a jamais était mise en doute même dans les parties transmises de mémoire, ce
prodigieux entassement de textes restera à jamais l’œuvre d’un seul homme qui s’appelle
Mohammed.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
L’Afrique du Nord sous l’emprise de la Bektachiya
Éloignées de l’islam sunnite, lieux d’influence politique ou centres
exclusivement religieux, collaboratrices des colonisateurs Européens, adeptes d’une
mystique découlant de la conception d’Ibn-Arabi, Zahrawardi et El Romi, «
Unité de témoignage, Unité de l’Etre ». Ayant été d’abord l’une puis l’autre
souvent évolué, réformées, subdivisées et même affrontées entre elles, les
confréries ont été la source du mal de l’islam et la pierre angulaire des
officines subversives.
La Bektachiya
Crée vers 1335 par Haji Bektachi, cette confrérie originaire d’Anatolie,
s’inspirait de certains usages chrétiens, soufisme d’Ibn Arabi, et aussi une
sorte de trinité composée de Dieu, de Mohammed et d’Ali. Cette confrérie répondue
dans les Balkans, a survécu à Tirana en Albanie. Le cheikh n’impose rien à ses
disciples, ni prière, ni jeune, ni pèlerinage, ni la Zakat. Le fondement de
cette confrérie et que l’homme est naît libre, et rien ne l’oblige à obéir aux
livres révélées, seul le tombeau du maitre reste à vénéré. C’est au Liban, l’Egypte,
la France, la Suisse, les Etats-Unis qu’il faut relever l’éclosion de cette
secte. En Tunisie, cette dernière se constitua peu à peu avec la bénédiction de
Abdelfattah moro et certains imams, puis elle s’installa ensuite en Algérie,
notamment en Kabylie, Alger et dans les milieux universitaires. L’objectif de l’infiltration de cette
confrérie dans ses pays et non seulement de semer la confusion parmi les
musulmans, mais également les préparer à long terme vers un conflit confessionnel.
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