Le monde
actuel vit sa plus grande période de conflit. Le système classique des Etats
avait déjà été mis à mal par la logique inouïe des deux blocs durant la guerre
froide. A notre époque il n’y a ni guerre ni paix, deux empires fortement
opposés se sentent enchaînées par les tensions qui s’exercent dans cette
nouvelle tectonique géopolitique. La force nucléaire empêchait le chaos, mais
faisait de la paix un dilemme continu.
REDÉFINIR UN NOUVEAU CLIVAGE NORD-SUD ?
C’est
dans la décennie 1980 rappariait l’expression fracture « Nord-Sud ».
Elle est issue d’un rapport sur les problèmes de développement rédigé par une
commission présidée par le social-démocrate allemand Willy Brandt. Dans
celui-ci, intitulé « Nord-Sud », le clivage entre le Nord et le Sud
est défini comme étant d’une intensité supérieure au clivage Ouest-Est issu de
la guerre froide et toujours à ce moment d’actualité. Le Nord engendre trois
ensemble dominants (le Japon, le Canada, l’Europe occidentale, les Etats-Unis,
l’Europe centrale, Orientale et l’URSS et à leurs annexes de l’hémisphère Sud
(Australie et la Nouvelle Zélande.) Le
Sud correspond aux anciens espaces soit directement colonisés d’Asie ou
d’Afrique, soit dominés d’Asie la Chine, du Proche et Moyen-Orient et
d’Amérique Latine. Cette fracture Nord-Sud est à la fois une photographie des
différentiels économiques, démographiques et sociaux, mais aussi un panorama
des rapports de domination géopolitique. C’est a travers cette articulation qui
implose avec l’émergence sur la scène mondiale de nouvelles puissances
continentales ou régionales issues du Sud
imposant un nouveau partage du monde.
ÉMERGENCE D’UN MONDE MULTIPOLAIRE COMPLEXE
Depuis l’effondrement
du système communiste, et l’insertion croissante des économies nationales dans les
mondialisations, puis les crises liées à l’implosion du nouveau régime d’accumulation
financière en Amérique du Nord et en Europe que les grands repères Nord-Sud se
sont fragilisés. Pour faire face, les banquiers anglo-saxons de New York ont imposé
le concept de pays émergents, puis celui de « BRIC » (Brésil, Russie,
Inde, Chine), dans lequel la Russie appartient au Nord et les trois autres au
Sud. Au fil du temps, les économies développées regroupant le G 7, l’UE et les
trois dragons Asiatiques (Corée du Sud, Singapour, Taiwan) reculent de 60% du
PIB mondial, alors que le Bric montent à 40% et la chine est devenue la première
puissance industriel mondiale, devant les Etats-Unis, mettant fin à un siècle
de domination. Si la réduction de la fracture Nord-Sud ne concerne qu’une
frange limitée des populations et des espaces régionaux, certains pays
deviennent des espaces les plus inégaux et les plus violents du monde. En
effet, dans une large partie du monde, la faim, la disette ou la malnutrition,
la santé, l’éducation, la formation, l’accès à un logement, à l’eau, à l’électricité
ou même à un travail sont encore des enjeux pour des milliards d’individus.
Avec l’émergence
d’un monde multipolaire plus complexe et différencié, la question posée aux
puissances demeure comment définir la résorption voire la fin de la fracture
Nord-Sud. D’ici 2030, 1,4 milliard d’individus supplémentaires seront dans la
région Sud, guerre et conflits, hégémonisme planifié, la race humaine est
exposée à une troisième guerre mondiale.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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