dimanche 2 octobre 2016

GÉOPOLITIQUE : LA MONDIALISATION ET LE CLIVAGE NORD-SUD : ENJEUX ACTUELS ET DÉFIS DE DEMAIN



Le monde actuel vit sa plus grande période de conflit. Le système classique des Etats avait déjà été mis à mal par la logique inouïe des deux blocs durant la guerre froide. A notre époque il n’y a ni guerre ni paix, deux empires fortement opposés se sentent enchaînées par les tensions qui s’exercent dans cette nouvelle tectonique géopolitique. La force nucléaire empêchait le chaos, mais faisait de la paix un dilemme continu.


Depuis trois décennies, une distribution nouvelle des violences a lieu, qui se réfléchit par l’ingérence et la sécurité, par quoi s’annonce l’irréversible déclin de la guerre et de la paix. Un monde chaotique semble naître, tout comme l’Empire romain se décompose en laissant la place à des royaumes dits barbares. L’ordre post-américain ou post occidental pourrait se caractériser par une anarchie méfiante et hargneuse en attendant qu’une nouvelle aurore installe une gouvernance plus mure, plus civilisée. Selon le texte Kantien, les êtres humains sont mauvais par nature, mais raisonnables. C’est parce que les hommes se portent atteinte mutuellement qu’ils parviendront à la paix. Deux siècles après, le projet de Kant a profondément influencé notre vision de la paix, autour de trois idées fédéraliste. On retrouve sa vision dans l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union Européenne (UE). Dans la nomenclature de la géopolitique des Nations,  la notion du pivot géopolitique désigne un concept bien précis, L’ONU est devenue un instrument de conquête géopolitique de l’OTAN. dans ce monde globalisé, tous les enjeux sont discutés non au niveau planétaire, mais dans les officines occultes des puissances. Dans le texte constitutif de l’ONU, il est inscrit que : «  les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » Une chimère dans un univers déshumanisé et totalitaire au service de la paix.

REDÉFINIR UN NOUVEAU CLIVAGE NORD-SUD ?

C’est dans la décennie 1980 rappariait l’expression fracture « Nord-Sud ». Elle est issue d’un rapport sur les problèmes de développement rédigé par une commission présidée par le social-démocrate allemand Willy Brandt. Dans celui-ci, intitulé « Nord-Sud », le clivage entre le Nord et le Sud est défini comme étant d’une intensité supérieure au clivage Ouest-Est issu de la guerre froide et toujours à ce moment d’actualité. Le Nord engendre trois ensemble dominants (le Japon, le Canada, l’Europe occidentale, les Etats-Unis, l’Europe centrale, Orientale et l’URSS et à leurs annexes de l’hémisphère Sud (Australie et la Nouvelle Zélande.)  Le Sud correspond aux anciens espaces soit directement colonisés d’Asie ou d’Afrique, soit dominés d’Asie la Chine, du Proche et Moyen-Orient et d’Amérique Latine. Cette fracture Nord-Sud est à la fois une photographie des différentiels économiques, démographiques et sociaux, mais aussi un panorama des rapports de domination géopolitique. C’est a travers cette articulation qui implose avec l’émergence sur la scène mondiale de nouvelles puissances continentales ou régionales issues du Sud  imposant un nouveau partage du monde.  

ÉMERGENCE D’UN MONDE MULTIPOLAIRE COMPLEXE

Depuis l’effondrement du système communiste, et l’insertion croissante des économies nationales dans les mondialisations, puis les crises liées à l’implosion du nouveau régime d’accumulation financière en Amérique du Nord et en Europe que les grands repères Nord-Sud se sont fragilisés. Pour faire face, les banquiers anglo-saxons de New York ont imposé le concept de pays émergents, puis celui de « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine), dans lequel la Russie appartient au Nord et les trois autres au Sud. Au fil du temps, les économies développées regroupant le G 7, l’UE et les trois dragons Asiatiques (Corée du Sud, Singapour, Taiwan) reculent de 60% du PIB mondial, alors que le Bric montent à 40% et la chine est devenue la première puissance industriel mondiale, devant les Etats-Unis, mettant fin à un siècle de domination. Si la réduction de la fracture Nord-Sud ne concerne qu’une frange limitée des populations et des espaces régionaux, certains pays deviennent des espaces les plus inégaux et les plus violents du monde. En effet, dans une large partie du monde, la faim, la disette ou la malnutrition, la santé, l’éducation, la formation, l’accès à un logement, à l’eau, à l’électricité ou même à un travail sont encore des enjeux pour des milliards d’individus.

Avec l’émergence d’un monde multipolaire plus complexe et différencié, la question posée aux puissances demeure comment définir la résorption voire la fin de la fracture Nord-Sud. D’ici 2030, 1,4 milliard d’individus supplémentaires seront dans la région Sud, guerre et conflits, hégémonisme planifié, la race humaine est exposée à une troisième guerre mondiale.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA




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