A la suite de l’effondrement
soviétique, le pays semble réussir le premier stade de son développement
économique. Mais ce dernier reste fragile, car il demeure dépendant des ressources
énergétiques de son sol, et les conditions stratégiques d’un monde globalisé
aux rapports de force complexes.
Le statut juridique international de
la mer Caspienne reste un enjeu majeur. A ce sujet, le point de vue de la
république Azerbaïdjanaise est fondé sur le principe de partage sectoriel, qui
est reconnu dans la pratique internationale. A l’époque de la domination
Iranienne et Soviétique, la mer Caspienne et ses réserves minérales n’étaient
pas l’objet d’un usage commun. Les pratiques pendant longtemps appliquées, qui
sont un élément inséparable du statut juridique de cette mer, prouvent que le
principe de l’exploitation sectorielle a dominé cette région. Depuis 1988, les
forces Arméniennes occupent 20% du territoire Azerbaïdjanais, et ce en dépit de
quatre résolutions du conseil de sécurité de l’ONU. En signe de respect du droit international, la Turquie a protesté
contre cette occupation par la fermeture de ses frontières avec l’Arménie. L’UE
et les Américains, afin de d’atteindre pacifiquement leurs intérêts, recourent
régulièrement à des sanctions économico-diplomatiques.
L'AZERBAÏDJAN FACE AUX ENJEUX GÉOPOLITIQUES ET GÉOSTRATÉGIQUES
Le conflit du Haut-Karabagh est un
problème majeur pour l’Azerbaïdjan. L’Arménie a mené une politique de nettoyage
ethnique dans les territoires Azerbaïdjanais occupés, ce qui a abouti à plus d’un million de réfugiés et de déplacés. Dans ces territoires, les anciens
monuments culturels, les écoles, les musées et mosquées ont été détruits, des
tombes ont été profanées et des exemples du patrimoine mondial ont été rayés de
la carte. Le président Ilham Aliev adopte une position positive concernant la
satisfaction des exigences exprimées dans les déclarations des coprésidents du
Groupe de Minsk à L’Aquila, Deauville, Muskoka et Los Cabos. Néanmoins en
raison de la position non constructive de l’Arménie, le processus de paix reste
dans l’impasse et les territoires de l’Azerbaïdjan sont sous occupation
Arménienne depuis vingt ans. En 2009, la déclaration « Aquila » a
exigé le retrait des forces armées Arméniennes des régions entourant le
Haut-Karabagh, ce que l’Arménie refuse jusqu’à présent. Erevan trompe la
communauté internationale avec sa propagande et ses campagnes de diffamations
et de désinformation. La position de l’Azerbaïdjan sur le conflit du Haut-
Karabakh est claire. Les territoires occupés doivent être libérés sans
condition préalable et les déplacés doivent pouvoir rentrer chez eux. Lorsque
ses conditions seront réunies, l’Azerbaïdjan pourra attribuer au Haut-Karabagh
une auto-détermination du plus haut niveau possible dans la pratique internationale,
mais dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan.
RESSOURCES ÉNERGÉTIQUES EN VOIE D' EXTINCTION
La transition d’une économie
planifiée au sein d’un système très centralisé vers une économie de marché
engagée dans un processus de globalisation marchande, notamment sur les marchés
énergétiques, n’est pas été une tâche facile. Il lui a fallu développer des
réseaux commerciaux avec l’UE et les multinationales dans un secteur
concurrentiel, comme en témoigne le contrat du siècle signé en 1994 avec de
grandes firmes multinationales. Le pays bénéficie d’investissements étrangers
importants, mais les obstacles au développement se multiplient d’une façon alarmante.
Parmi ses facteurs ont trouvent, la définition des trajets oléoducs et des gazoducs,
la gestion nationale et internationale des ressources de la rente pétrolière et
gazière, la crise économique mondiale et le conflit Arménien. Le pays reste
dépendant de la capacité à gérer ses ressources, qui sont en voie d’extinction
d’ici trois décennies, afin de les utiliser dans des secteurs économiques
nouveaux. C’est l’un des paris les plus importants engagés par un pays qui se
tourne vers les institutions Européennes pour prendre son avenir en main.
LES ENJEUX GÉOPOLITIQUES DANS LA RÉGION
Les pays (Géorgie, Iran, Russie,
Turquie, et Etats-Unis) qui se fournissent en Azerbaïdjan ont des intérêts
politiquement conflictuels, ce qui rend la région sujette aux crises. Le pays
vit dans un tournant instable, la région est fortement conflictuelle et les
interférences politiques ne permettent guère des prévisions à long terme. Les
conflits de l’héritage de l’URSS, Karabagh, Abkhazie, Ossétie du Sud,
l’Ingouchie, Tchétchénie, le Daghestan, l’Iran et les revendications islamistes
ne rendent pas le pays aussi attractif qu’il pourrait l’être pour les
investissements étrangers. Des actions militaires aux conséquences incontrôlées
sont envisageables à court terme, s’ajoutent à ce tableau sombre les tensions conflictuelles
relatives au partage de la mer Caspienne. Cette mer était contrôlée par deux
pays, l’URSS et l’Iran, avec une détermination précise des droits de chacun.
Depuis, cinq pays sont concernés : la Russie, l’Iran, l’Azerbaïdjan, le
Kazakhstan et le Turkménistan. Les Américains très actifs dans la région,
soutiennent l’Azerbaïdjan contre l’Iran, en l’empêchant de disposer de réserves
énergétiques plus importantes. Moscou a développé le projet concurrent South
Stream, avec l’appui de firmes multinationales occidentales, et a obtenu de
faire passer le pipeline dans les eaux de la mer noir de la Turquie. Ce qui met
l’Europe en situation de dépendance à l’égard de la Russie et la Turquie qui
ont des raisons stratégiques et politiques de nourrir des griefs envers l’UE et
de s’entendre, à ses dépens. L’Azerbaïdjan, souhaite intégrer l’UE, un effort
encouragé par les instances Bruxelloises et surtout ne pas tomber dans
l’hégémonie Russe et Chinoise. L’Absence de passé démocratique ne permet sans
doute pas la mise en place d’un système occidentalisé et s’ouvrir à plus
d’égalité, de liberté d’expression, les droits de l’homme et surtout la lutte
contre les dirigeants corrompus. Dans un univers géopolitique tourmenté, le
président continue de mener le pays avec une main de fer et une répression
innommable.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
(1)-Le traité de Turkmenchai : Esquisse historique
Par ce traité du 21 février 1828,
l’empire Perse concède à l’Empire Russe des territoires septentrionaux après
qu’il a perdu la guerre russo-persane de 1826-1828. Le déplacement des
populations arméniennes, qui à cette époque vivaient en Iran dans l’empire
Ottoman, dans les Khanats Azéris de Nakhitchevan, Erevan et Karabakh, alors
annexés par la Russie. Le traité a été signé par le prince Abbas Mirza pour la
partie Perse et par le générale Ivan Paskevitch, représentant la Russie.
(2)-Lors de la conférence de paix de
1919 à Paris, cette conférence internationale est organisée par les vainqueurs
de la première guerre mondiale afin d’y négocier les traités de paix avec les
vaincus. Elle débute le 18 janvier 1919 et s’achève en août 1920. Durant la
même année, plusieurs efforts conduits par la délégation « azérie »,
le conseil suprême des Etats alliés reconnait officiellement l’indépendance de
l’Azerbaïdjan. Trois mois plus tard, l’armée rouge rejette ce statut et annexe
le territoire d’Azerbaïdjan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire