lundi 11 juin 2018

GÉOPOLITIQUE/ LA FRANCE FACE A L'ANTAGONISME GOLFO- IRANIEN SUR LE PLAN DIPLOMATIQUE ET ECONOMIQUE


L’arrivée de Trump aux affaires a rompu la dynamique de dialogue indirect et de main tendue envers l’Iran. Le monde est ainsi entré dans une période d’incertitude dont les principaux acteurs internationaux  et régionaux accentuent la part d’imprévisibilité des événements internationaux. Face à ce qui serait vu comme une trahison, voire un complot, Occidental à l’égard d’un Iran martyr, l’un des défis du président Macron serait d’épargner la France face à ses visions géopolitiques, et de rester au centre du jeu moyen-Oriental avec la même diplomatie. 




Dans cet ordre moribond, Emmanuel Macron s’inscrit dans un contexte international fortement instable dans lequel un certain nombre de puissances mondiales et régionales sont mises à l’épreuve. L’Allemagne et le Royaume-Unis peinent à répondre aux exigences de leurs diplomaties. Les Etats-Unis placent sur l’échiquier politique international le plus imprévisible de ses éléments. Poutine et Trump, profite de cette disposition afin de conforter une stratégie arabe inchangée depuis les printemps arabes, celle de la sécurité énergétique et du maintien des antagonismes moyens-orientaux hérités de la guerre froide entre la Syrie, l’Iran, contre les monarchies du Golfe. La diplomatie de la France offre pour le moment une interprétation pro-iranienne équilibrée,  tout en s’attachant à l’accord sur le nucléaire iranien,  soulignant que sa remise en cause menacerait l’équilibre régional. Avec un PIB de 647,5 milliards de dollars en 2016, soit prés de la moitié du PIB cumulé des pays du CCG, Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn, Oman, Emirats- arabes- unis, le monarque saoudien, continue d’exercer un leadership incontestable.  Néanmoins, le partenariat entre les deux pays reste vital pour les intérêts de la France surtout sur le plan économique, militaire et sécuritaire. Macron, apparaît aux yeux des saoudiens, comme une valeur fiable sur laquelle ils pourront compter à long terme, à l’inverse de Trump, dont l’imprévisibilité s’avérerait contre-productive pour Riyad. Si le caractère imprévisible du monarque Mohamed bin Salman et l’irrationalité émotif de son rapport avec l’Iran ont totalement remis en cause les méthodes d’échanges et les réseaux historiques entre la France et les saoudiens, des concessions sont attendues de Riyad à l’égard de Paris concernant Téhéran, à l’heure ou l’Europe fait front face à Trump, pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015.

UNE FRANCE AVEC UN PRÉSIDENT PRESSE


La France, dont la diplomatie a connu son déclin sous Sarkozy, avant de se perdre dans une volonté d’équilibre stérile sous Hollande, voit son aura de nouveau brillé avec le retour de Macron, et peu importe la stratégie. Tantôt régionale avec l’Union-Européenne, parfois bilatérale, et surtout multilatérale avec l’ONU, Macron cherche surtout son influence sur les devants de la scène internationale. Face à une diplomatie saoudienne, s’exprimant avec une agressivité singulière, désastre humanitaire  au Yémen, l’émergence du terrorisme islamiste, la contestation des militants des droits de l’homme ,rupture des relations diplomatiques avec l’Iran, arrêt des livraisons de produits pétroliers à l’Egypte fin 2016, crise avec le Qatar, affaire Saad Hariri au Liban.  La diplomatie saoudienne, a accentué d’abord son recentrage avec la réévaluation du leadership sunnite dans le monde arabo-musulman, puis celle de la réduction des dépendances sécuritaires. Diversification des partenariats extérieurs politique face à un président Obama vu comme pro-iranien avant la conclusion d’un nouveau pacte de Quincy en 2017, avec un l’actuel Trump qui remet les Etats-Unis au centre du jeu saoudien. Sans pour autant, mettre en pratique la diversification économique et commerciale, avec la Chine et le Japon pour injecter des capitaux pour le financement du plan de restriction de l’économie baptisé vision 2030.

MACRON FACE AUX LOBBIES DES PUISSANCES EN IRAK

Si l’Irak a connu une mutation sécuritaire de premier ordre, réaffirmant de l’autorité de Bagdad dans la reprise des territoires disputés. Le coût de la reconstruction est colossale, estimé a 90 milliards de dollars annoncés à la conférence au Koweït de février 2018. Dans ce contexte de présence iranienne stratégique, la reconstruction de l’Irak ne peut se faire sans le concours de l’Iran ni sans celui des puissances régionales voisines. Téhéran, trop occupée à sauver son retour raté dans la mondialisation et l’accord sur le nucléaire, ne peut, à lui seul, assurer le coût de la construction.  Riyad, qui a rouvert son ambassade en Irak à l’automne 2015 afin de stopper l’influence de l’axe chiite des mollahs,  les saoudiens veulent s’inscrire dans une logique géopolitique à long terme dans la région. Les investissements du Golfe seront en effet nécessaires à la réussite du plan de stabilisation, notamment dans les régions à majorité sunnite, mais cette initiative, ne remet pas en cause la prédominance américaine et iranienne notamment celle de Moqtada Sader un agent discret de la CIA. Au sein de se pays frottement courtisé par les lobbyings,  la France préserve un certain crédit politique dont ne dispose pas les Etats-Unis. Le refus d’intervenir en 2003 est présent dans les esprits des pays arabes et leurs populations, propulsant ainsi la diplomatie d’Emmanuel Macron dans l’échiquier de l’action chiraquie gaullienne. 


L’attention portée par la France dans le conflit Kurde liée au référendum d’indépendance a acté aux yeux des Irakiens le retour d’une stratégie diplomatique française non alignée et pragmatique. Dans une région ou différents problématiques s’entrecroisent, les peuples arabes espèrent voir cette troisième voie qu’est la France indépendante s’inscrire dans le paysage régional à long terme  face à une hégémonie Russe pro- Bachar et face à une Amérique pleine de contradiction qui ravive la flamme du vieil antagonisme israélo-palestinien.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA

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