L’arrivée
de Trump aux affaires a rompu la dynamique de dialogue indirect et de main
tendue envers l’Iran. Le monde est ainsi entré dans une période d’incertitude
dont les principaux acteurs internationaux
et régionaux accentuent la part d’imprévisibilité des événements internationaux.
Face à ce qui serait vu comme une trahison, voire un complot, Occidental à
l’égard d’un Iran martyr, l’un des défis du président Macron serait d’épargner
la France face à ses visions géopolitiques, et de rester au centre du jeu
moyen-Oriental avec la même diplomatie.
Dans cet
ordre moribond, Emmanuel Macron s’inscrit dans un contexte international
fortement instable dans lequel un certain nombre de puissances mondiales et
régionales sont mises à l’épreuve. L’Allemagne et le Royaume-Unis peinent à
répondre aux exigences de leurs diplomaties. Les Etats-Unis placent sur
l’échiquier politique international le plus imprévisible de ses éléments.
Poutine et Trump, profite de cette disposition afin de conforter une stratégie
arabe inchangée depuis les printemps arabes, celle de la sécurité énergétique
et du maintien des antagonismes moyens-orientaux hérités de la guerre froide
entre la Syrie, l’Iran, contre les monarchies du Golfe. La diplomatie de la
France offre pour le moment une interprétation pro-iranienne équilibrée, tout en s’attachant à l’accord sur le
nucléaire iranien, soulignant que sa
remise en cause menacerait l’équilibre régional. Avec un PIB de 647,5 milliards
de dollars en 2016, soit prés de la moitié du PIB cumulé des pays du CCG,
Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn, Oman, Emirats- arabes- unis, le
monarque saoudien, continue d’exercer un leadership incontestable. Néanmoins, le partenariat entre les deux pays
reste vital pour les intérêts de la France surtout sur le plan économique,
militaire et sécuritaire. Macron, apparaît aux yeux des saoudiens, comme une
valeur fiable sur laquelle ils pourront compter à long terme, à l’inverse de
Trump, dont l’imprévisibilité s’avérerait contre-productive pour Riyad. Si le
caractère imprévisible du monarque Mohamed bin Salman et l’irrationalité émotif
de son rapport avec l’Iran ont totalement remis en cause les méthodes
d’échanges et les réseaux historiques entre la France et les saoudiens, des
concessions sont attendues de Riyad à l’égard de Paris concernant Téhéran, à
l’heure ou l’Europe fait front face à Trump, pour sauver l’accord sur le
nucléaire iranien de juillet 2015.
UNE
FRANCE AVEC UN PRÉSIDENT PRESSE
La
France, dont la diplomatie a connu son déclin sous Sarkozy, avant de se perdre
dans une volonté d’équilibre stérile sous Hollande, voit son aura de nouveau brillé
avec le retour de Macron, et peu importe la stratégie. Tantôt régionale avec
l’Union-Européenne, parfois bilatérale, et surtout multilatérale avec l’ONU,
Macron cherche surtout son influence sur les devants de la scène
internationale. Face à une diplomatie saoudienne, s’exprimant avec une
agressivité singulière, désastre humanitaire au Yémen, l’émergence du terrorisme islamiste,
la contestation des militants des droits de l’homme ,rupture des relations
diplomatiques avec l’Iran, arrêt des livraisons de produits pétroliers à
l’Egypte fin 2016, crise avec le Qatar, affaire Saad Hariri au Liban. La diplomatie saoudienne, a accentué d’abord
son recentrage avec la réévaluation du leadership sunnite dans le monde
arabo-musulman, puis celle de la réduction des dépendances sécuritaires. Diversification
des partenariats extérieurs politique face à un président Obama vu comme
pro-iranien avant la conclusion d’un nouveau pacte de Quincy en 2017, avec un
l’actuel Trump qui remet les Etats-Unis au centre du jeu saoudien. Sans pour
autant, mettre en pratique la diversification économique et commerciale, avec
la Chine et le Japon pour injecter des capitaux pour le financement du plan de
restriction de l’économie baptisé vision 2030.
MACRON
FACE AUX LOBBIES DES PUISSANCES EN IRAK
Si l’Irak
a connu une mutation sécuritaire de premier ordre, réaffirmant de l’autorité de
Bagdad dans la reprise des territoires disputés. Le coût de la reconstruction
est colossale, estimé a 90 milliards de dollars annoncés à la conférence au Koweït de février 2018. Dans ce contexte de présence iranienne stratégique, la
reconstruction de l’Irak ne peut se faire sans le concours de l’Iran ni sans
celui des puissances régionales voisines. Téhéran, trop occupée à sauver son
retour raté dans la mondialisation et l’accord sur le nucléaire, ne peut, à lui
seul, assurer le coût de la construction.
Riyad, qui a rouvert son ambassade en Irak à l’automne 2015 afin de
stopper l’influence de l’axe chiite des mollahs, les saoudiens veulent s’inscrire dans une
logique géopolitique à long terme dans la région. Les investissements du Golfe
seront en effet nécessaires à la réussite du plan de stabilisation, notamment
dans les régions à majorité sunnite, mais cette initiative, ne remet pas en
cause la prédominance américaine et iranienne notamment celle de Moqtada Sader
un agent discret de la CIA. Au sein de se pays frottement courtisé par les
lobbyings, la France préserve un certain
crédit politique dont ne dispose pas les Etats-Unis. Le refus d’intervenir en
2003 est présent dans les esprits des pays arabes et leurs populations,
propulsant ainsi la diplomatie d’Emmanuel Macron dans l’échiquier de l’action
chiraquie gaullienne.
L’attention portée par la France dans le conflit Kurde
liée au référendum d’indépendance a acté aux yeux des Irakiens le retour d’une
stratégie diplomatique française non alignée et pragmatique. Dans une région ou
différents problématiques s’entrecroisent, les peuples arabes espèrent voir
cette troisième voie qu’est la France indépendante s’inscrire dans le paysage
régional à long terme face à une
hégémonie Russe pro- Bachar et face à une Amérique pleine de contradiction qui
ravive la flamme du vieil antagonisme israélo-palestinien.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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