Le différend au sujet des îles Takeshima-Dokdo,
opposant le Japon et la Corée du Sud, et la question du statut des Paracel et
des Spratly, supposées riches en ressources et dont la souveraineté est
revendiquée par Brunei, le Chine, les Philippines, la Malaisie, Taiwan, et le
Vietnam, les contentieux maritimes s’intensifient.
C’est dans un contexte de tensions
territoriales et diplomatiques croissante que les pays de la région ont
augmenté leur budget de défense pour s’équiper en matériels militaires,
notamment en sous-marins. La Corée du Sud va ainsi acquérir trois destroyers
entre 2023 et 2027 et augmenter son nombre de sous-marins de 23à 29 à partir de
2018. De son côté, le Vietnam qui se sent menacé, a réceptionné en 2014 ses six sous-marins achetés à la Russie en 2009, plus les deux qu’il en avait déjà.
L’Indonésie qu’en croyez à l’écart des enjeux
géopolitiques et géostratégiques, en a recommandé trois à la Corée du Sud en
2012 et a annoncé son intention d’en posséder 12 en 2020. La marine Philippine
a pour objectif d’en acquérir 3 d’ici à 2020, Singapour six, et la Malaisie possède
déjà deux en attendant l’escalade de la situation. Le Japon et la Chine, ont
également déployés leur budget de défense depuis 2014. Les différents entre les
deux pays sur les îles de mer de Chine méridionale ont abouti à une course aux
armements dans une région majeure du commerce mondiale.
LA FORCE NIPPONE ET LA CRAINTE DES
ETATS-UNIS
Le Japon a inauguré en 2013,
« L’LZUMO », le plus gros navire du pays depuis la seconde Guerre
mondiale. Ce porte-hélicoptères de 248 mètres de long devait entrer en service
en 2015 et sera suivi de d’un autre dès 2017. Le Japon reste concentré sur le
programme « Joint Strike Fighter », dirigé par les Américains et dont
l’objectif est le développement du « F-35 », un avion furtif pouvant
être doté d’une technologie de décollage et atterrissage verticale. Le Japon
entend passer de 18 à 24 sous-marins à partir de 2020 et va acquérir du
matériel amphibie, notamment afin de faciliter le débarquement de troupes sur
des îles éloignées et menacées.
UNE ESCALADE INQUIÉTANTE POUR LES
OCCIDENTAUX
Pékin, malgré la force de sa
croissance économique, la Chine se perçoit encore vulnérable. Le premier
discours du président Xi Jinping, a marqué l’importance du secteur de la
défense dans la stratégie chinoise. Malgré ses nombreux satellites militaires,
la chine construit le « J-20 », un avion furtif comparable au F-35 qui
devrait voir le jour en 2019. La république populaire, cherche à se doter d’une
marine unique dans la région. Avec « le Liaoning », elle a franchi la
première étape, ce porte-avions Soviétique inachevé racheté à l’Ukraine en 1998
a été inauguré en 2012 et fait entrer Pékin dans le cercle restreint des pays
détenteurs d’une capacité aéronavale comme le France, l’inde, le Brésil, la
Russie, et les Etats-Unis. La Chine est le deuxième importateur mondial
d’armement lourd, derrière l’Inde. Toutes les craintes restent alors
concentrées sur Pékin, l’armée- et le discours nationaliste qui l’accompagne
répond à la pression interne, d’une volonté de crédibilité stratégique contre
ses voisins et ses rivaux potentiels.
Cette course aux armements, et cette
guerre froide qui se prépare en catimini, ne doit pas faire oublier que le
véritable arbitre de la région reste Washington. Garant de l’intégrité
territoriale du Japon, de la Corée du Sud et de Taiwan et partenaire
stratégique de plusieurs Etas d’Asie du Sud, y compris du Vietnam.
Ils peuvent compter sur leur VII flotte et ses
23 navires présents au Japon, et sur l’ile de Guam. D’une manière globale,
cette guerre qui ne dit pas son nom, confirme la pertinence stratégique des
Américains de faire de la région un pivot géopolitique et géostratégique majeur
en Asie-Pacifique
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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