samedi 19 mars 2016

GEOPOLITIQUE:BRUXELLES, ENTRE LES LOBBYISTES ET LE MANQUE DE TRANSPARENCE

    

  L’UE est- elle un acteur de paix dans une Europe aux prises avec les réflexes identitaires ? Bruxelles fait face à des mouvements appelant à reconsidérer ses frontières, comme en Ecosse et en Catalogne. Sur le plan géostratégique, c’est l’effondrement diplomatique par-rapport aux Etats-Unis et la Russie. Peut-on dire quelle traverse une crise existentialiste depuis sa création, vu les conflits extérieures et intérieures ?
  



Bruxelles prépare les directives que les 28 Etats membres de l’Union doivent ensuite retranscrire dans leur législation nationale. Une stratégie qui favorise le recours à la pratique du lobbying et qui fait de cette dernière un haut lieu stratégique d’influence. ONG, syndicats, entreprises, et autres organismes, tentent d’avoir le poids sur les orientations et les choix auprès des commissaires et surtout des députés reporteurs de directives. Des enjeux qui posent toujours la question de la limite entre la consultation des avis et d’autres part une forte pression directe et indirecte sur les élus et fonctionnaires de l’Union. Depuis 2015, un total de 7518 organisations y sont enregistrées, soit 75% des lobbyistes présents à Bruxelles. Les ONG constituent un pôle de lobbying important avec 25% des organisations, mais les groupes de pression professionnels représentent 50% des inscrits. Depuis déjà quelques années, de nombreuses organisations d’avocats et Alter-UE militent pour plus de transparence, et dénonces le manque de normes juridiques et financiers bien précises, laissant place à des pratiques opaques. Ces derniers n’ont pas hésites à dénoncer les subventions de Bruxelles à la reine d’Angleterre et surtout le manque de transparence sur les subventions agricoles.
   
LE RÉVEIL DE L’EXTREME DROITE
   

Terre de liberté et symbole de diversité pour des millions de personne dans le monde, l’UE restent hantés par le racisme vu le phénomène migratoire et les crises financières criantes que traverse l’Europe. Si les élections législatives du 2014 en Hongrie ont permis au conservateur Victor Orban de se maintenir au pouvoir, ce dernier doit compter sur une force politique de plus en plus présente sur la scène nationale, le Jobbik, mouvement d’extrême droite très radicalisé qui a obtenu 20,2% des voix et députés sur 19. Le mouvement ne cache pas sa détermination pour une nouvelle Hongrie. Pour la première fois, il prône la supériorité de l’identité « magyare », basée sur des valeurs chrétiennes, et cible le libéralisme économique et l’EU. Si le parti est créé en 2003, il s’inscrit dans une tradition politique affirmée dès le début du XX siècle et marquée par le régime autoritaire de « Miklos Horthy 1868-1957 » entre 1922 et1944, ainsi que par les Croix fléchées de Ferenc Szalasi (1897-1946), dirigeant d’un éphémère gouvernement pro-nazi (1944- 1945). Avec un discours anti-immigration, anti-Roms, antieuropéen et surtout anti-Islam. La loi fondamentale de 2012 renforce une vision conservatrice et nationaliste du pays. La victoire d’avril 2014, (44,8% des voix et 117 députés), Orban assure aux partisans de son parti, l’Union civique Hongroise « FIDESZ », la domination sur les principales institutions. Une situation fortement dénoncée par l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe(OSCE).Un autre enjeu à la fois géoéconomique et géopolitique, viendrait de Poutine, considérée comme un appui important de ce parti. Le gouvernement pourrait regarder vers Moscou, en 2014, Budapest a signé un contrat de 10 milliards d’euros avec la Russie pour ses capacité nucléaire (voir dans les autres analyses l’implication direct des financements de la part de la Russie envers les partis d’extrêmes droite, y compris le FN en France). La question qui se pose, l’extrême droite Hongroise saura-t-elle se maintenir sur le devant de la scène avec une rhétorique xénophobe au cœur de l’UE ? Que peut- dire sur l’AFD qui bouleverse le paysage politique Allemand, et la montée en puissance de l’extrême droite en Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Danemark, le Suisse, le France et l’Angleterre ?


Cette architecture raciste qui émerge au sein de l’UE, peut-elle éclater cette dernière ? L’UE est en panne, sa forme suppose en permanence des équilibres, actuellement elle est enfoncée dans une paralysie incessante, rendant impossible la moindre décision capable d’avancer et se positionner comme un acteur sur le devant de la scène internationale.
   
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA             



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