dimanche 10 mai 2015

RESEAUX CRIMINELS TRANSFRONTALIERS : LES SERVICES SECRETS A L’OMBRE ROUGE


La mondialisation de la criminalité organisée s’est rapidement structurée, les activités de cette nébuleuse criminelle sont variées « trafics d’armes, de drogue, terrorisme, d’êtres humains, et cybercriminalité. » tous les services secrets, se trouvent face à des enjeux stratégiques de la globalisation du crime, dont les efforts restent fragmentés, voir obsolètes.




Les perspectives opérationnelles contre la criminalité transnationale marque indéniablement la prise de conscience de la nature géopolitique du crime organisé. Les constats de la mondialisation de nos sociétés servent actuellement des terreaux fertiles à l’expansion de ce phénomène et le bilan morbide des solutions Étatiques pour tenter de contenir ce fléau sont impuissants. Depuis plus de deux décennies, toutes les caractéristiques de la mondialisation déjà perçues comme des facteurs de la criminalité n’ont fait que croître, favorisant l’expansion et l’influence des réseaux criminels à l’échelle internationale.

LES LOBBYS DE LA MONDIALISATION ET LE CRIME

Contrairement aux roses prophéties des apôtres de la mondialisation heureuse, notre économie mondiale et dirigé par l’argent sale. A la différence des mouvements révolutionnaires ou terroristes, le monde du crime n’a pas de plan d’action à l’échelle de la planète, malgré leur puissance, la pyramide mafieuse ne cherche pas à être en concurrence avec les Etats, mais comment expliquer cette internationalisation ? Sur la scène internationale, les grandes organisations mafieuses sont devenues des puissantes multinationales. La globalisation et le financiarisation de l’économie ont propulsés ses derniers, qui tirent profit de grands ensembles intégrés comme l’UE et autres Etats. Le paysage criminel mondial a pris des proportions alarmantes, les triades Chinoises, qui s’appuient sur les membres des diasporas, se sont implantées en Asie du Sud-Est, en Amérique du nord et en Afrique du nord notamment l’Algérie. Les sociétés criminelles de l’Italie du Sud ont étendus leurs ramifications sur les autres pays de l’Europe, les Etats-Unis, l’Afrique et l’Amérique latine, le même phénomène s’observe chez la mafia Russe et les gangs des Balkans. Les OCT « organisations criminelles transnationales », reste un ennemi potentiel, visible, et mutant constamment. Ils ont acquis dans certains pays une puissance redoutable, avec des administrations parallèles et d’authentiques armées de tueurs. Contrôlant de larges pans de l’économie et de finance, ils ont pénétré dans tous les secteurs de l’administration, l’armée, la police, et même gangrené les Etats. Le retrait de l’Etat, la déréglementation, la privatisation de larges secteurs de l’économie, les politiques de décentralisation ont agi au profit de l’émergence du crime organisé transnationale. Ils ne cherchent pas à exercer un contrôle total sur un territoire, par-contre ils construisent des postes avancés, leurs stratégies et d’abord de conclure des partenariats avec des organismes similaires pour monter des opérations complexes, générant des profits qui dépassent les milliards. Autre stratégie observé, ils s’associent parfois à des entreprises Étatiques afin de gérer des affaires en commun, ce qui leur permet une couverture l’gale, comme les scandales répétitifs en Algérie avec les hydrocarbures et autres. A travers le monde, les OCT ont des méthodes bien connues : chantage, intimidation, corruption, crime, alliance avec d’autres acteurs sociaux et politique, infiltration des circuits financier, et même rattachés à des thèses conspirationnistes avec certains services secrets pour des raisons géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques. Dans cet univers de l’ombre, l’OCT ne possède pas de plan d’action globale, en outre, il est divisé en de multiples factions qui s’opèrent dans divers investissement. Selon certains experts, des sommes importantes ont été placées dans les paradis fiscaux, notamment en Suisse et dans les Emirats du Golfe.

L’AFRIQUE DE L’OUEST ET LES RÉSEAUX TRANSFRONTALIERS

Quantifier ces phénomènes est top délicat toutefois, il est possible d’appréhender quelques ordres de grandeur. En Afrique de l’Ouest, 23 tonnes de cocaïne ont transité en 2008- 2009, et 22 tonnes en 2010- 2011, au Sahel, 18 tonnes de poudre avait générer un chiffre d’affaire de l’équivalant de 1, 30  milliard de dollars, soit à peu près le double des dépenses militaires cumulées des pays du G5 sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, et le Burkina Faso). Cette région est devenue une immense plaque tournante des trafics internationaux illicites et de la criminalité organisé, d’autres produits (médicaments, hachich, héroïne, déchets toxiques, armes) y font l’objet d’un commerce florissants ; sans parler des trafics d’êtres humains. La porosité des frontières et l’instabilité politique dans la région ont favorisé le développement de ce fléau. Ces derniers se sont aggravés en raison des liens tissés entre les narcotrafiquants,  les rebelles et les groupes mafieux Européens ; sans oublier les narcotrafiquants chiites qui depuis quelques temps ont gangrenés la région y compris l’Algérie afin de financer le Hezbollah et les conflits en Syrie et en Irak, bien entendu chapeauté par l’Iran. La zone constitue un espace de stockage commode et peu risqué, face à des institutions vulnérables, « police, justice, politiciens corrompus et les jeux troubles de certains services secrets des pays voisins qui cherchent la déstabilisation de leur ennemis potentiels. Le cas de l’Algérie est exposé à de grandes dérives sociales, sanitaires, économiques, et politiques, les importateurs qui inondent le pays sans aucun contrôle des services de renseignements, la corruption, le laxisme de la justice et l’influence de certains élites de l’Etat, ont favorisés l’émergence des mafias locaux qui exercent en toute impunité sans parler des frontières et les trafics immenses «  armes et cocaïne », qui sont acheminés par le Mali, la Libye, le Maroc, et la Mauritanie. Dans cette nébuleuse mafieuse, les méthodes changent au fil des ans, la drogue ne suffit plus, la nouvelle stratégie de ses réseaux veulent contrôler l’économie de la région, acheter des responsables d’Etats, placer des pions dans les services de renseignements, et exercés leur influences dans l’ombre.

TRAFIC MONDIAL D'ARMES

Depuis un demi-siècle, les armes ont quittés les circuits légaux pour basculer dans les filières illicites, à la faveur de conflits armés. Les affrontements ouverts et l’instabilité politique sont des atouts majeurs pour faire fleurir ce marché dévastateur, qui s’accompagnent d’une diminution drastique des contrôles et du développement d’un besoin impérieux de vaincre au sein de chaque camp. Le fonctionnement des filières d’armes dans le monde sont totalement anarchiques selon les facteurs de l’offre et de la demande. Les armes sont acheminées par caisses, par les voix maritimes, aériennes ou routières, plus les belligérants d’un conflit s’opposent violemment, plus les habitants  développent un sentiment d’insécurité qui leur fait ressentir un besoin exponentiel en armes. Les grands foyers de trafic d’armes sont actuellement situés dans la zone Sahélienne, avec une première bande s’étendant du nord du Mali jusqu’au sud de la Libye, l’arc allant du Nigéria jus qu’ au Soudan du sud, la Somalie, et même la frontière Algérienne. En raison de la géographie des lieux et de la porosité des frontières, les approvisionnements proviennent de la Libye, dont les arsenaux sont pillés depuis 2011, ainsi que par les stocks issus des livraisons multiples en provenance d’Europe de l’Est effectuées ces dernières décennies. Les destinations vers lesquelles les armes convergent sont des zones de conflits endémiques (rebellions Touaregs, Al-Qaïda du Maghreb, Boko haram, la somalie), favorisant la dissémination des armes et des munitions sur toute la moitié nord du continent Africain et la république centrafricaine.  

AU PROCHE- ORIENT


Les zones de pénétrations des armes illégales sont les frontières Égyptiennes par les tunnels débouchant dans la bande de Gaza. Le Syrie et l’Irak sur les territoires desquels se superpose désormais l’Etat islamique apparaissent comme des zones troublées vivant dans le besoin permanent d’armes. En Asie centrale, l’Afghanistan, le Pakistan et la Tchétchénie font figure de foyers principaux. Minées par des rivalités claniques et religieuses incessantes depuis trois décennies, ces régions sont à la fois des zones de convergence des livraisons d’armes et de munitions. Au fil du temps, on a compris que les grands trafiquants sont, la plupart du temps, des chefs militaires, ou des combattants chargés de la logistique. Au proche- Orient comme en Asie centrale, ce marché noir est devenu un bisness à part entière, d’autres trafiquants qui viennent d’horizons divers, sont chargés de disséminer les armes récupérées dans les arsenaux militaires dévalisés.

Un des enjeux majeurs des décennies à venir consistera dans l’application de cette méthode géopolitique aux évolutions sécuritaires des sociétés et à la canalisation des crises. La lutte contre ces crimes demeure un défi complexe pour la communauté
 internationale, qui exige une approche globale et multidimensionnelle.  

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA 


    








  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire