jeudi 16 avril 2015

CONSPIRATIONNISEME DANS LE MONDE ARABO-MUSULMAN


La pensée conspirationniste possède trois traits caractéristiques : « l’hypercritique, la révélation d’une autre réalité et finalement la dénonciation d’un complot. La place croissante des idées conspirationnistes dans le monde Arabo-Musulman conduit à s’interroger sur ce phénomène. Il convient donc de se pencher sur les caractéristiques de la pensée conspirationniste, sur ses protagonistes, leurs motivations et surtout les conspirateurs désignés. 



Cette théorie est vielle comme le monde, elle affirme l’existence d’un méga-complot émanant d’un groupe dont le but est d’être le maître du monde. L’histoire retient dans ses archives les « Illuminati » qui ont préparé la voie à un gouvernement mondial unique, responsable depuis le XVIII siècle de tous les maux du monde : la guerre d’indépendance Américaine, la révolution Bolchevique, les deux guerres mondiales, les attentats du 11 septembre, Sous couvert de régulation de la population mondiale et l’élimination de certaines races jugées néfastes. Les complots existent et ont toujours existé, ils sont attestés par les historiens à toutes les époques et dans tous les pays, des imposteurs qui répètent le conspirationnisme à des fins multidimensionnelles fortement organisés agissant dans l’ombre.   Depuis le 11 septembre, la montée des discours sur l’existence de conspiration mettent des doutes sur ce qu’ils appellent la vérité officielle. Ses forces obscures, jettent des braises sur le monde Arabo-musulman et viellent jusqu’à son anéantissement. Empêtré dans des crises successives, le monde Arabo- musulman peine à sortir de l’ornière. Les logiques conspirationnistes, nourries par les complots des dernières décennies et entretenues par le radicalisme religieux et des régimes autoritaires et despotiques prouvent qu’un complot dévastateur existe. Aux yeux du public arabe, ce ne sont pas des griefs socio-économiques et les dérives des autocrates qui étaient parmi les causes des bouleversements historiques du printemps arabe. Ce ne sont pas non plus l’érosion des structures étatiques en Syrie et en Irak et des conflits confessionnelles « sunnite-chiite » qui ont propulsé l’Etat islamique sur le devant de la scène internationale, l’objectif est l’incitation à l’islamophobie. Les raisons pour ses événements secrètes cible la déstabilisation de certains Etats au Maghreb «  Algérie, Libye », et au levant ainsi que la prolifération de l’Islam radicale. Ce complot des forces obscures et le fruit d’une stratégie ficelée par les Etats-Unis, la Russie, et leurs alliés croisés et sionistes, leurs services de renseignement respectifs et, bien entendu, les multinationales. Leurs objectifs ultimes, soumettre les musulmans et les peuples arabes et s’adjuger l’accès à leurs marchés et leurs richesses pétrolières, par les coups- d’Etat, et la force. Le phénomène conspirationniste est lion d’être éradiqué aux pays du monde musulman, ces théories réductrices fleurissent et gagnent en ampleur, compte tenu des bouleversements politiques et sociaux du climat d’insécurité nourri par la guerre civile en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen, le Mali, et le Nigéria. Dans l’histoire coloniale et post coloniale, le monde arabe à été pendant plus d’un siècle victime de complots et de division. Les lobbys d’influences et les intérêts géoéconomiques et géostratégiques de pouvoirs étrangers, « Etats-Unis, Royaume- Unis, et l’Union soviétique ont eu un impact majeur et prolongé sur la mémoire collective des pays arabes, notamment sur la délimitation de frontières artificielles et surtout la création de l’Etat d’Israël. Si on remonte dans les abysses troubles de l’histoire,  tout a commencé par des promesses et des attentes. De 1915 à 1916, le haut-commissariat Britannique au Caire, était favorable à l’indépendance des Etats arabes en échange de leur soutien armé contre les Ottomans, mais la question sur la Palestine restait incertaine. En 1916, les accords secrets entre les Britanniques et la France marquent leurs zones d’influences au Moyen-Orient et obtiennent lors de la conférence de San Remo en 1920, la tutelle administrative sur la Syrie, l’Irak le Liban, la Transjordanie et la Palestine, un projet plus au moins répréhensible d’une action menée en commun et secrètement. Dans ça déclaration de 1917, Arthur Balfour, assure aux juifs que le gouvernement de sa majesté fera en sorte que le peuple juif puisse y établir son foyer national, le projet prend forme avec le partage de 1947 des territoires Palestiniens et ensuite la création d’Israël en 1948. L’une des aventure coloniales, la crise du canal de suez, déclenchée en 1956, bien que motivés par des intentions différentes, le Royaume-Unis, la France et Israël s’étaient secrètement entendus, dans les protocoles de Sèvres, sur l’attaque de l’Egypte. Suite aux expériences de l’ère coloniale, répondus au Moyen-Orient, les conspirationnistes s’enrichissent de nouvelles collusions réelles durant la guerre froide. Les américains s’installent comme nouvel acteur puissant dans la région, le pétrole s’établit comme une ressource stratégique et globale et le conflit israélo-palestinien prend des proportions alarmantes. Le soutien accordé à Israël par les américains lors de la guerre de six jours en1967, et de Kippour en 1973, est interprété comme l’œuvre du lobby sioniste à Washington. C’est également dans ce contexte que les services de la CIA et le Mossad, montent l’opération « AJAX », afin de faire chuter le premier ministre Iranien Mossadegh en 1953, une force hégémonique de la CIA qui montre qu’elle était capable d’inversé le sort de tout un pays. Ce complot était conçu et préparait d’avance afin de sauvegarder les intérêts stratégiques américains, et explique les raisons des interventions militaires des Etats-Unis dans la région, notamment en Irak en 1990- 1991, et en 2003. Ses intentions secrètes qui tournent autour de la politique américaine, d’autres complots ciblent les représentants des régimes sur place. Ainsi lors des accords de paix de Camp David avec Israël « 1978 », Anouar el-Sadate « 1970-1978) cède à la tentation financière américaine et aurait par la suite vendu son pays à l’Ouest, se scénario se répète actuellement avec le président El-Sissi, mais sous d’autres théories. De telle tentation s’avèrerait toujours suicidaire, l’exemple de Saddam reste marqué dans les annales de l’histoire, lorsque la diplomatie américaine lui aurait d’abord donné son accord implicite pour envahir le Koweït, puis cela leur aurait fourni le prétexte pour attaquer l’Irak afin de le neutraliser en tant que puissance régional. Ainsi les théories du complot s’introduisent comme un moyen de critique pour cibler des souverains autoritaires, des monarques, des chefs d’Etats, ou encore les mollahs Iraniens. 

Les théories des complots constituent un arsenal puisant, facile à modifier et à adapter, pour s’opposer à un appareil étatique souvent perçue comme répressif. Les groupements politiques divers ont recours à des armes rhétoriques que sont les enjeux du conspirationnisme. Le nouvel ordre mondial, orchestré par les américains, a donné naissance à des récits conspirationnistes qui germent face à des menaces externes, réelles ou perçues. Ils dominent également un rôle décisif au sein du jeu politique dans les pays et sont ancrés dans les relations entre la société et le pouvoir étatique.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA                                                                                          



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