L’histoire se répète certes, mais
elle prend d’autres dimensions. On a vu dans le passé comment le renversement
du régime Irakien a été vu comme un cadeau stratégique majeur de Washington à
Téhéran, au détriment de la sécurité des pétromonarchies et surtout de l’Islam
Sunnite. Les monarchies du golfe entretiennent des relations variables avec
l’Iran, mauvaise pour Bahreïn et Abou- Dhabi, méfiantes pour le Koweït,
mitigées par le Qatar, bonnes pour Dubaï et le sultanat d’Oman. Le Koweït, le
Bahreïn et même l’Arabie Saoudite sont directement concernés par cette
problématique confessionnelle.
L’attitude de Washington face au
printemps arabes, a redynamisé l’antiaméricanisme et a interpellé tous les
dirigeants sur la fiabilité aléatoire du parapluie américain. La vision stratégique
de Bahreïn »1 » a été perçue comme un appui objectif aux
contestataires chiites, présentes comme inspirés, voire armés par Téhéran.
D’une part, le rapport de la commission internationale, se déclare incapable de
trouver une ingérence étrangère, d’autre part, le chiisme Bahreïn est
historiquement beaucoup plus sous l’influence de « Nadjaf », en Irak,
que sous celle des Iraniens. Le non interventionnisme des américains dans les
conflits Syrien, Irakien et Yéménite ont étaient vues comme un appui objectif
aux contestataires chiites armés par les mollahs. Le Qatar et l’Arabie Saoudite
sont devenus les principaux soutiens financiers et militaires à la rébellion
islamiste armée face au régime de Bachar, les milices du Hezbollah et l’armée
iranienne de plus en plus présente sur le terrain. Le bombardement à l’arme
chimique des banlieues en Syrie, Riyad et ses alliés ont réclamés une riposte
militaire ferme de Washington, que Obama semblait avoir promise un an
auparavant, en évoquant une (ligne rouge) à ne pas franchir.
L’intervention n’a pas eu lieu, détournée par une négociation entre Moscou et
la maison blanche, suivie d’un accord sur la destruction de l’arsenal syrien,
réhabilitant paradoxalement AL-Assad, les Etats-Unis ont changé de stratégie
tout en allant vers un pivot Iranien chiite dans le Golfe persique ? Au
fait, dans les lobbyies stratégiques, dès 2011, des interrogations sont nées dans
le Golfe sur les nouvelles orientations stratégiques de la maison blanche dans
la région. D’un côté, la nouvelle donne énergétique mondiale qui, avec l’exploitation
massive de gaz de schiste(2) en Amérique du Nord, va propulser l’Amérique
au premier rang mondiale et moins dépendants des hydrocarbures Arabes. D’autre
part la vision d’Obama entend faire de l’Asie-Pacifique l’enjeu majeur afin de cadenasser
l’influence accordée au pétromonarchies depuis 1945, ceci explique
ostentatoirement l’intervention de la coalition mené par les monarchies dans le
canal de Bâb- El Mandeb au Yémen (voire l’analyse précédente). Un troisième
facteur évident et l’amorce de réintégration de l’Iran sur la scène internationale avec l’accord-
cadre conclu à Genève (fin mars 2015), pourrait
annoncer à terme le rétablissement des relations diplomatiques entre Téhéran
et les puissances, notamment les Etats-Unis. Cet accord n’est pas nouveau, il
rentre dans les objectifs géostratégiques et géoéconomiques des américains depuis
2009, dont Obama a fait l’un de ses objectifs principaux. (Un pivot Iranien)
soutenu par les américains suscitent toutes les inquiétudes des monarchies du
Golfe et le mécontentement d’Israël, tous piliers de la sécurité régionale
américaine, mais ses derniers ne se préoccupent que de leurs suprématies hégémoniques.
DIPLOMATIE ET AFFRONTEMENTS
A travers cette rhétorique, non
seulement ils imposeraient un rééquilibrage des rapports de force entre
puissances régionales, mais encore elle serait perçue par le monde Sunnite
comme un gain significatif pour l’expansionnisme chiite duodécimain Iranien(3).
La perspective d’une puissance Iranienne à potentialité nucléaire et finalement
réintégrée dans le concert des nations malgré l’exaspération des Arabes et l’Etat
Hébreu. Depuis une décennie, des appels de détresses se sont mobilisés afin de
se débarrasser des installations militaires américaines dans le Golfe,
considérant que l’Oncle Sam jouait un double jeu au profit des mollahs. Le
paradoxe est que le CCG est incapable d’assurer seul la sécurité régionale, et
pire encore quelle puissance pourrait prendre le relais.
Un pivot Iranien, provoque des
réticences et des inquiétudes dramatiques sur le plan international, notamment
ou l’hostilité à l’Iran reste vive et les lobbyies pro- israéliens et pro-
saoudiens puissants. Mais la maison blanche envoie des signaux pragmatiques et
contradictoires, laissant filtrer une éventuelle stabilité. L’histoire
tranchera sur ceux qui décident pour une troisième guerre mondiale.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
« 1 » la constitution Bahreïnie
interdit les partis politiques, mais autorise des sociétés politiques déclarées
auprès du ministère de l’intérieure. El-Wifaq, formation à majorité chiite, a
obtenu 64% des suffrages et 20 sièges sur 40 à la chambre basse. El- Wifaq, ne
vise ni la légitimité des revendications
de démocratie et de monarchie constitutionnelle, ni sur la répression. Il cible
le patriotisme sectaires, une formule visant les chiites qui représentent la
moitié du 1,8 million d’habitants, une thématique constante dont l’appartenance
confessionnelle l’emporterait sur nationalisme. L’Iran a dépoilé plus de 5000 espions dans le Golfe et
également en Algérie et la Tunisie.
« 2 » gaz de schiste :
selon certaines sources, grâce au gaz de schiste, les Etats-Unis sont devenue
la première puissance au monde, L’Idée de l’exploration du gaz de schiste au
désert Algérien qui enflamme le pays est dicté par les américains.
« 3 » Chiites : Duodécimains,
Ismaélien, Zaydites, Alévis, Alaouites, Druzes. Ils ne représentent que 200
millions dans le monde islamique face à milliards 800 millions de sunnites. L’Iran
veut réincarner l’empire perse en
instrumentalisant le chiisme, ce dernier n’a jamais accepté ça défaite contre l’expansion
de l’Islam et l’anéantissement de ça puissance dans le monde depuis 1500 ans.
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