dimanche 5 avril 2015

GÉOSTRATÉGIQUE : LES PUISSANCES DANS LE GOLFE : VERS UN PIVOT IRANIEN


L’histoire se répète certes, mais elle prend d’autres dimensions. On a vu dans le passé comment le renversement du régime Irakien a été vu comme un cadeau stratégique majeur de Washington à Téhéran, au détriment de la sécurité des pétromonarchies et surtout de l’Islam Sunnite. Les monarchies du golfe entretiennent des relations variables avec l’Iran, mauvaise pour Bahreïn et Abou- Dhabi, méfiantes pour le Koweït, mitigées par le Qatar, bonnes pour Dubaï et le sultanat d’Oman. Le Koweït, le Bahreïn et même l’Arabie Saoudite sont directement concernés par cette problématique confessionnelle.




L’attitude de Washington face au printemps arabes, a redynamisé l’antiaméricanisme et a interpellé tous les dirigeants sur la fiabilité aléatoire du parapluie américain. La vision stratégique de Bahreïn »1 » a été perçue comme un appui objectif aux contestataires chiites, présentes comme inspirés, voire armés par Téhéran. D’une part, le rapport de la commission internationale, se déclare incapable de trouver une ingérence étrangère, d’autre part, le chiisme Bahreïn est historiquement beaucoup plus sous l’influence de « Nadjaf », en Irak, que sous celle des Iraniens. Le non interventionnisme des américains dans les conflits Syrien, Irakien et Yéménite ont étaient vues comme un appui objectif aux contestataires chiites armés par les mollahs. Le Qatar et l’Arabie Saoudite sont devenus les principaux soutiens financiers et militaires à la rébellion islamiste armée face au régime de Bachar, les milices du Hezbollah et l’armée iranienne de plus en plus présente sur le terrain. Le bombardement à l’arme chimique des banlieues en Syrie, Riyad et ses alliés ont réclamés une riposte militaire ferme de Washington, que Obama semblait avoir promise un an auparavant, en évoquant une (ligne rouge) à ne pas franchir. L’intervention n’a pas eu lieu, détournée par une négociation entre Moscou et la maison blanche, suivie d’un accord sur la destruction de l’arsenal syrien, réhabilitant paradoxalement AL-Assad, les Etats-Unis ont changé de stratégie tout en allant vers un pivot Iranien chiite dans le Golfe persique ? Au fait, dans les lobbyies stratégiques, dès 2011, des interrogations sont nées dans le Golfe sur les nouvelles orientations stratégiques de la maison blanche dans la région. D’un côté, la nouvelle donne énergétique mondiale qui, avec l’exploitation massive de gaz de schiste(2) en Amérique du Nord, va propulser l’Amérique au premier rang mondiale et moins dépendants des hydrocarbures Arabes. D’autre part la vision d’Obama entend faire de l’Asie-Pacifique l’enjeu majeur afin de cadenasser l’influence accordée au pétromonarchies depuis 1945, ceci explique ostentatoirement l’intervention de la coalition mené par les monarchies dans le canal de Bâb- El Mandeb au Yémen (voire l’analyse précédente). Un troisième facteur évident et l’amorce de réintégration de l’Iran  sur la scène internationale avec l’accord- cadre conclu à Genève (fin mars 2015), pourrait  annoncer à terme le rétablissement des relations diplomatiques entre Téhéran et les puissances, notamment les Etats-Unis. Cet accord n’est pas nouveau, il rentre dans les objectifs géostratégiques et géoéconomiques des américains depuis 2009, dont Obama a fait l’un de ses objectifs principaux. (Un pivot Iranien) soutenu par les américains suscitent toutes les inquiétudes des monarchies du Golfe et le mécontentement d’Israël, tous piliers de la sécurité régionale américaine, mais ses derniers ne se préoccupent que de leurs suprématies hégémoniques.

DIPLOMATIE ET AFFRONTEMENTS

A travers cette rhétorique, non seulement ils imposeraient un rééquilibrage des rapports de force entre puissances régionales, mais encore elle serait perçue par le monde Sunnite comme un gain significatif pour l’expansionnisme chiite duodécimain Iranien(3). La perspective d’une puissance Iranienne à potentialité nucléaire et finalement réintégrée dans le concert des nations malgré l’exaspération des Arabes et l’Etat Hébreu. Depuis une décennie, des appels de détresses se sont mobilisés afin de se débarrasser des installations militaires américaines dans le Golfe, considérant que l’Oncle Sam jouait un double jeu au profit des mollahs. Le paradoxe est que le CCG est incapable d’assurer seul la sécurité régionale, et pire encore quelle puissance pourrait prendre le relais.


Un pivot Iranien, provoque des réticences et des inquiétudes dramatiques sur le plan international, notamment ou l’hostilité à l’Iran reste vive et les lobbyies pro- israéliens et pro- saoudiens puissants. Mais la maison blanche envoie des signaux pragmatiques et contradictoires, laissant filtrer une éventuelle stabilité. L’histoire tranchera sur ceux qui décident pour une troisième guerre mondiale.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA


« 1 » la constitution Bahreïnie interdit les partis politiques, mais autorise des sociétés politiques déclarées auprès du ministère de l’intérieure. El-Wifaq, formation à majorité chiite, a obtenu 64% des suffrages et 20 sièges sur 40 à la chambre basse. El- Wifaq, ne vise  ni la légitimité des revendications de démocratie et de monarchie constitutionnelle, ni sur la répression. Il cible le patriotisme sectaires, une formule visant les chiites qui représentent la moitié du 1,8 million d’habitants, une thématique constante dont l’appartenance confessionnelle l’emporterait sur nationalisme. L’Iran a  dépoilé plus de 5000 espions dans le Golfe et également en Algérie et la Tunisie.

« 2 » gaz de schiste : selon certaines sources, grâce au gaz de schiste, les Etats-Unis sont devenue la première puissance au monde, L’Idée de l’exploration du gaz de schiste au désert Algérien qui enflamme le pays est dicté par les américains.

« 3 » Chiites : Duodécimains, Ismaélien, Zaydites, Alévis, Alaouites, Druzes. Ils ne représentent que 200 millions dans le monde islamique face à milliards 800 millions de sunnites. L’Iran veut réincarner  l’empire perse en instrumentalisant le chiisme, ce dernier n’a jamais accepté ça défaite contre l’expansion de l’Islam et l’anéantissement de ça puissance dans le monde  depuis 1500 ans.  
    



  

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