dimanche 29 mars 2015

GÉOSTRATÉGIQUE : L’ARABIE SAOUDITE : MOBILISE LES MONARCHIES DU CCG ET LES DICTATEURS ARABES POUR SES INTÉRÊTS STRATÉGIQUES


Les monarchies du CCG, restent des acteurs incontournables dans un monde Arabe en manque de puissance. Ils sont appréhendés à juste titre comme des pays protégés par la garantie des Etats-Unis, pour leur sécurité, néanmoins il serait erroné de s’en tenir à ce simple constat, vu les changements qui s’opèrent en matière d’équilibre stratégique et de recompositions régionales.



Avec un monde Arabe en plein bouleversement, une volonté Américaine de rester en retrait et un affaiblissement économique et stratégique de l’Union Européenne, la donne internationale est totalement différente dans un Moyen-Orient qui ne compte plus de puissance Arabe capable de dominer sur cet espace. Le CCG a été créé en 1981 par la crainte suscitée par l’Iran et l’exportation de sa révolution islamique. La république des mollahs, a tracé un programme d’influence chiite sur le monde sunnite sur un délai de 50 années depuis la prise du pouvoir de Khomeiny. Cette stratégie, butte essentiellement sur l’expansionnisme Iranien sur le plan géopolitique, géoéconomique et géostratégique dans l’ensemble du monde arabe. Depuis plus de deux décennies, la mainmise de l’Iran sur la Syrie, l’Irak, le Liban, et actuellement le Yémen, n’ont fait que consolider ce sentiment d’insécurité et renforcer la nécessité de l’organisation régionale d’agir en commun, d’autant que l’approche diplomatique américaine de retrait des conflits au Moyen-Orient préconisée par Washington n’a fait qu’amplifier ce psychodrame. La politique de désengagement de l’administration Obama s’illustre par le retrait des forces américaines d’Irak fin 201, l’Afghanistan, le refus d’intervenir dans le conflit Syrien, et les souplesses diplomatiques de parvenir à un accord sur le nucléaire Iranien qui persiste depuis 12 années.

LA DÉPENDANCE DU CCG ENVERS LES ETATS-UNIS

Le projet d’un CCG renforcé ressemble plus à une alliance hybride, avant tout géopolitique, de type du pacte de Bagdad. Ce dernier a été adopté en 1955 par l’Irak, la Turquie, le Pakistan, et le Royaume-Unis, les américains ayant rejoint le comité militaire de l’alliance en 1958. Dissoute en 1979, elle avait l’objectif de contenir la présence soviétique au Moyen-Orient. Pour mettre fin à l’impact des printemps arabes dans le Golfe et emboîté l’influence iranienne, cette manœuvre est confortée par l’annonce faite lors du sommet des chefs d’Etats du CCG en 2012, de la mise en place d’un commandement militaire conjoint interarmes. Le communiqué finale de la rencontre souligne la volonté politique de promouvoir un système de défense plus performant. Il engendre comme objectifs, l’établissement d’un bouclier antiaérien et un dispositif d’alerte commun, l’adoption d’un programme de surveillance maritime intégré, dont le centre serait basé à Bahreïn, à proximité de la V flotte américaine, ou encore la nécessité de la performance d’un centre commun de renseignement (espionnage et contre-espionnage) contre toute menace terroriste.

UN OTAN ARABE AU SERVICE DES RÉGIMES DESPOTIQUES

Le sommet de la ligue arabe qui s’est tenue le 28 mars en Egypte, après 70 ans depuis sa création, vise primordialement une offensive pour déloger les milices Houthis appuyés par l’Iran et autre dossier, la création d’une force armée panarabe. Chapeauté par l’Arabie Saoudite, l’opération « tempête de fermeté » se poursuivra autant de temps afin de restaurer un pouvoir sunnite. Cette dernière conduit une coalition militaire de 22 pays qui ont déployés plus de 2000 hommes et 200 avions de combat, la constitution d’un OTAN Arabe, or un noyau dur existe déjà avec l’Arabie Saoudite, les Emirats, l’Egypte et la Jordanie. Quand on analyse de près cette rhétorique dictatoriale, elle vise de mutualiser les forces armées pour aboutir à une interopérabilité et la standardisation des systèmes de défense antimissile tout en préservant les dispositifs nationaux et les forces armées souverains de chacune des six monarchies. Ce sommet est présenté afin de mieux servir les intérêts partagés de pays dont la diplomatie, la sécurité, et la défense partagés, un modèle de l’OTAN, bien que celui de l’intégration promue par l’UE par la politique de sécurité et de défense commune ( PSDC), qui fait sens chez les dirigeants du Golfe. Le dilemme qui entrave cette stratégie pour les monarchies est de s’accorder leur dispositif sécuritaire d’une part, et d’autre part, harmoniser leur politique intérieure et surtout étrangère, ce qui est le cas en dépit des pressions exercées sur le Qatar pour qu’il infléchisse sa position et son soutien aux frères musulmans. Dans ce contexte les monarques du Golfe, ont sus soumettre le président Égyptien à leurs directives, sachant que le coup d’Etat contre Morsi était dicté et programmé par ses derniers. Le maréchale El Sissi, qui assassine son propre peuple et décapite chaque jour des innocents dans les prisons, notamment les étudiants, les opposants, les frères musulmans et leur sympathisants, reste toujours à la solde des pétrodollars des despotes. Dans le conflit Libyen, il a même sollicité ses maîtres d’intervenir militairement afin de diviser le pays et prendre ça part des richesses pétrolières, mais l’Algérie pour des raisons stratégiques s’est dresser comme un rempart aux ambitions de ce dictateur qui a dépassé Bachar par ses obsessions criminelles.

LE DETROIT DE BEB EL MENDEB : UN ENJEU STRATÉGIQUE

Les monarchies du Golfe appréhendent avec beaucoup d’angoisse les changements, et la volonté de transformer le CCG en structure régionale plus intégrée semble irréversible par la crainte que suscitent les révolutions arabes et le défi Iranien. Le sommet de la ligue arabe, ne vise pas la succession au Yémen quelle soit chiite ou sunnite, les réflexions diplomatiques sont d’ordres stratégiques et géopolitiques. Les rebelles Houthis ont mis en œuvre des opérations stratégiques d’envergures contre l’Arabie Saoudite, Ils contrôlent le détroit de Bab el Mandeb qui fait le transit de 21000 gargots par an et 75 par jour à l’aide de roquettes sol- mer afin de paralyser les navires qui franchissent le détroit. Sachant que la fermeture du détroit pourrait empêcher les pétroliers qui quittent le Golfe Persique remplis d’or noire de franchir le canal de Suez, ce qui les forcerait à faire le tour de toute l’Afrique pour pouvoir délivrer leurs cargaisons en Europe. L’engagement de l’Egypte dans ce conflit est le canal de Suez qui fait profiter à la junte et non au peuple des milliards de dollars, le Maroc profite également des richesses des monarques, puisque ils sont de la même famille princière et la Jordanie également. Par contre le Yémen pays frontalier et musulman et exclut totalement du CCG, et aucune subvention ou des aides sont octroyés à ce pays qui est ranger par la misère et la pauvreté.

Dans l’éternel débat entre pays riches et pauvres, la mondialisation a mis sur les devants de la scène internationale ses propres lobbys protectionnistes, ou les pays vulnérables sont au service des régimes autoritaires. Elles sont également présentes dans les familles régnantes dans les monarchies du Golfe persique, afin d’assurer la pérennité de leur régime politique.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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CCG : Conseil de coopération du Golfe
-         (Arabie Saoudite- Bahreïn- Émirat arabes unis- Koweït- Oman- Qatar) Ils sont au sommet des pyramides financières mondiales.               



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