Les monarchies du CCG, restent des
acteurs incontournables dans un monde Arabe en manque de puissance. Ils sont
appréhendés à juste titre comme des pays protégés par la garantie des
Etats-Unis, pour leur sécurité, néanmoins il serait erroné de s’en tenir à ce
simple constat, vu les changements qui s’opèrent en matière d’équilibre
stratégique et de recompositions régionales.
LA DÉPENDANCE DU CCG ENVERS LES
ETATS-UNIS
Le projet d’un CCG renforcé ressemble
plus à une alliance hybride, avant tout géopolitique, de type du pacte de
Bagdad. Ce dernier a été adopté en 1955 par l’Irak, la Turquie, le Pakistan, et
le Royaume-Unis, les américains ayant rejoint le comité militaire de l’alliance
en 1958. Dissoute en 1979, elle avait l’objectif de contenir la présence soviétique
au Moyen-Orient. Pour mettre fin à l’impact des printemps arabes dans le Golfe
et emboîté l’influence iranienne, cette manœuvre est confortée par l’annonce
faite lors du sommet des chefs d’Etats du CCG en 2012, de la mise en place d’un
commandement militaire conjoint interarmes. Le communiqué finale de la
rencontre souligne la volonté politique de promouvoir un système de défense
plus performant. Il engendre comme objectifs, l’établissement d’un bouclier
antiaérien et un dispositif d’alerte commun, l’adoption d’un programme de
surveillance maritime intégré, dont le centre serait basé à Bahreïn, à
proximité de la V flotte américaine, ou encore la nécessité de la performance
d’un centre commun de renseignement (espionnage et contre-espionnage) contre toute
menace terroriste.
UN OTAN ARABE AU SERVICE DES RÉGIMES DESPOTIQUES
Le sommet de la ligue arabe qui s’est
tenue le 28 mars en Egypte, après 70 ans depuis sa création, vise
primordialement une offensive pour déloger les milices Houthis appuyés par l’Iran
et autre dossier, la création d’une force armée panarabe. Chapeauté par
l’Arabie Saoudite, l’opération « tempête de fermeté » se poursuivra
autant de temps afin de restaurer un pouvoir sunnite. Cette dernière conduit
une coalition militaire de 22 pays qui ont déployés plus de 2000 hommes et 200
avions de combat, la constitution d’un OTAN Arabe, or un noyau dur existe déjà
avec l’Arabie Saoudite, les Emirats, l’Egypte et la Jordanie. Quand on analyse
de près cette rhétorique dictatoriale, elle vise de mutualiser les forces
armées pour aboutir à une interopérabilité et la standardisation des systèmes
de défense antimissile tout en préservant les dispositifs nationaux et les
forces armées souverains de chacune des six monarchies. Ce sommet est présenté
afin de mieux servir les intérêts partagés de pays dont la diplomatie, la
sécurité, et la défense partagés, un modèle de l’OTAN, bien que celui de
l’intégration promue par l’UE par la politique de sécurité et de défense
commune ( PSDC), qui fait sens chez les dirigeants du Golfe. Le dilemme qui
entrave cette stratégie pour les monarchies est de s’accorder leur dispositif
sécuritaire d’une part, et d’autre part, harmoniser leur politique intérieure
et surtout étrangère, ce qui est le cas en dépit des pressions exercées sur le
Qatar pour qu’il infléchisse sa position et son soutien aux frères musulmans.
Dans ce contexte les monarques du Golfe, ont sus soumettre le président Égyptien à leurs directives, sachant que le coup d’Etat contre Morsi était
dicté et programmé par ses derniers. Le maréchale El Sissi, qui assassine son
propre peuple et décapite chaque jour des innocents dans les prisons, notamment
les étudiants, les opposants, les frères musulmans et leur sympathisants, reste
toujours à la solde des pétrodollars des despotes. Dans le conflit Libyen, il a
même sollicité ses maîtres d’intervenir militairement afin de diviser le pays
et prendre ça part des richesses pétrolières, mais l’Algérie pour des raisons
stratégiques s’est dresser comme un rempart aux ambitions de ce dictateur qui a
dépassé Bachar par ses obsessions criminelles.
LE DETROIT DE BEB EL MENDEB : UN
ENJEU STRATÉGIQUE
Les monarchies du Golfe appréhendent
avec beaucoup d’angoisse les changements, et la volonté de transformer le CCG
en structure régionale plus intégrée semble irréversible par la crainte que
suscitent les révolutions arabes et le défi Iranien. Le sommet de la ligue
arabe, ne vise pas la succession au Yémen quelle soit chiite ou sunnite, les
réflexions diplomatiques sont d’ordres stratégiques et géopolitiques. Les
rebelles Houthis ont mis en œuvre des opérations stratégiques d’envergures
contre l’Arabie Saoudite, Ils contrôlent le détroit de Bab el Mandeb qui fait
le transit de 21000 gargots par an et 75 par jour à l’aide de roquettes sol-
mer afin de paralyser les navires qui franchissent le détroit. Sachant que la
fermeture du détroit pourrait empêcher les pétroliers qui quittent le Golfe Persique
remplis d’or noire de franchir le canal de Suez, ce qui les forcerait à faire
le tour de toute l’Afrique pour pouvoir délivrer leurs cargaisons en Europe.
L’engagement de l’Egypte dans ce conflit est le canal de Suez qui fait profiter
à la junte et non au peuple des milliards de dollars, le Maroc profite
également des richesses des monarques, puisque ils sont de la même famille
princière et la Jordanie également. Par contre le Yémen pays frontalier et
musulman et exclut totalement du CCG, et aucune subvention ou des aides sont
octroyés à ce pays qui est ranger par la misère et la pauvreté.
Dans l’éternel débat entre pays riches
et pauvres, la mondialisation a mis sur les devants de la scène internationale
ses propres lobbys protectionnistes, ou les pays vulnérables sont au service
des régimes autoritaires. Elles sont également présentes dans les familles
régnantes dans les monarchies du Golfe persique, afin d’assurer la pérennité de
leur régime politique.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
-
CCG : Conseil de coopération du
Golfe
-
(Arabie Saoudite- Bahreïn- Émirat arabes unis- Koweït- Oman- Qatar) Ils sont au sommet des pyramides financières
mondiales.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire