Après la chute du président Bozizé,
en 2013, la République centrafricaine traverse des crises multidimensionnelles
et un chaos institutionnel. Le Soudan du sud connait également une grave crise
humanitaire et des tensions interne interminable, le Tchad quand pensait loin de toute ingérence, s’investi
militairement dans la région. Cette instabilité s’est étendue sur la porosité
des frontières des pays voisins.
La nomination de la présidente de
transition de la RCA depuis 2014 par la France, se trouve dans une impasse face
à de nombreux défis. Le pays est déstructuré par les violences meurtrières, l’insécurité
totale et surtout le drame des déplacés(1). Les législatives attendues en 2015,
visent à imposer une autorité viable et restaurait les organes de l’Etat. La
mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine
« 4000 soldats», et l’intervention militaire Française
« 2500 » ont aggravés la persistance des tensions. Les zones les plus
touchées par ce conflit se sont propagées au nord –ouest avec le Cameroun, le
Tchad, et dans le tiers ouest du pays. Dans le nord-est du pays, une rébellion
était déjà déplacée en 2006, peuplé majoritairement de musulmans, ils se sont
tournés vers le Tchad, le Soudan et d’autres zones afin de survivre lors des
saisons des pluies. Cet exode massif a favorisé la haine et le mépris des
mouvements rebelles étrangers, ce qui a abouti à l’exécution des minorités
musulmanes, qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La
diplomatie internationale dans ses tensions interconfessionnelles entre
chrétiens et musulmans reste stérile. Les discours observés se résument dans
une rhétorique hypocrite, aux Nations-Unis le mot d’ordre et que «
les deux communautés se concertent pour avoir une opinion commune et au besoin,
définir les stratégies et les manœuvres pour pouvoir juguler cette crise
endémique ». Au sien du pays, les acteurs politiques impliqués dans le
processus de transition sont paralysés par les divergences politiciennes, et
condamnent ostentatoirement la présidente Catherine Samba-Panza d’être derrière
cette épuration confessionnelle, elle est devenue non la dame de fer, mais «
la dame de sang ». Sous le chapitre « de ligne d’urgence
humanitaire » voté à l’unanimité aux N-U, les forces militaires qui
sillonnent le pays sont impuissantes face aux milices chrétiennes qui
enveniment le conflit, sans oublier les crimes commises par l’armée
Camerounaise. Cette réalité tragique nous envoie au Moyen-Orient, dont on
assiste aux persécutions des chrétiens et l’exil forcé. Les chrétiens et les
musulmans appuies par les rebelles de la Séléka et les milices Anti-Blakas
finiront par divisées le pays en deux sinon, la communauté internationale devra
assister a un génocide qui restera graver dans les annales de l’histoire.
ANALYSE DE LA CONFLICTUALITE
L’analyse d’intervention dans ce pays
et le degré de gravité de la situation politique et sécuritaire aident à
comprendre pourquoi des forces de paix et des interventions militaires
extérieures sont déployées. Ses forces sont procédées ou accompagnées par les
interventions des puissances militaires étrangères, d’où la militarisation du
maintien de la paix est une juxtaposition de forces. La République
centrafricaine et un Etat caractérisé par l’instabilité, l’insécurité chronique
et le chaos, depuis l’indépendance en 1960, une succession de régimes
autoritaires issus de coup d’Etat militaires sont à l’origine de cet Etat failli.
Les années 1996 et 1997 ont été marquées par une grande instabilité
institutionnelle provoquée par une succession de plusieurs mutineries au sien
de l’armée, par des mouvements de rébellion et surtout par la politisation de
l’armée. Une lueur d’espoir est revenue après la mise en place d’une force africaine,
la mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB)
soutenue par la France en 1997-1998 puis relayée par la mission des N-U (MINURCA)
de 1998à 2000. A la lumière de ces opérations de paix fragiles, le cas
centrafricain reste incertain néanmoins, quelles sont les leçons à tirer des
opérations et de consolidation de stabilité dans ce pays ? Quels sont les
acquis et les limites de ces forces inertes ? Faut-il repenser les
stratégies de sortie de crise ? Ce pays est devenu une zone de criminalité
et de non-droit.
La France est durablement engagée en
Afrique pour traiter avec ses partenaires les menaces transnationales est
favoriser une dynamique régionale et un dispositif flexible sur les flux d’armes
en Libye, au Mali, le Nigéria, l’Algérie, la Tunisie, autour de la communauté du bassin du lac
Tchad(CBLT), mais il ne marque aucun progrès dans la coopération entre ces
Etats notamment sur la gestion de crise et l’intelligence stratégique et géoéconomique.
MOHAMED CHERIF BOUHOUIA
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