GÉOPOLITIQUE DES DIASPORAS/ DES PEUPLES FACE AUX ETATS
Une migration plus ou moins forcée, une intégration sans assimilation dans le pays d’accueil, un lien maintenu avec la terre et la culture d’origine, telles sont les principales caractéristiques des populations en diaspora. Toutefois, toute diaspora résulte d’une migration, mais toute forme d’exode ou d’exil ne conduit pas à la constitution d’une diaspora.Il faut qu’avec le temps se maintienne un sentiment d’appartenance, une identité, par une décision consciente et même en vertu d’un certain acharnement. Souvent, les motifs d’origine politique ou économique sont mêlés ou concomitants. D’autres part, les diasporas qui se situent dans la longue durée se sont constituées avec plusieurs vagues migratoires dont les unes étaient plutôt d’origine politique, les autres plutôt économique. Des différents critères proposés pour définir une diaspora, on peut en retenir quatre fondamentaux : la population considérée s’est dispersée dans plus d’un seul territoire non immédiatement voisin du territoire d’origine, sous la contrainte; le choix des pays et des villes de destination s’accomplit en conformité avec la structure des chaînes migratoires qui, par-delà les océans, relient les migrants à ceux qui sont déjà installés dans l’espace d’accueil, ces derniers faisant figure à le fois de passeurs vers la société d’accueil et le marché du travail, et de gardiens de la culture ethnique ou nationale. L’enjeu se situe alors dans le maintien d’une culture de la durée, d’une idéologie de la non-dilution identitaire. Ces groupes migrants, conservent et développent entre eux et avec la société d’origine, lorsqu'elle existe encore, des relations d’échanges multiples, hommes, biens, informations … organisés en réseaux. Cet espace réticulé relie des pôles non strictement hiérarchisés, même si certains apparaissent plus importants que d’autres. Les relations sont horizontales plus que verticales. Dans toute diaspora, la vie associative jouent un rôle fondamental. Les liens de parent constituent le tissus même de la diaspora, en particulier dans celles issues de l’Asie et de la Méditerranée orientale aux familles élargies. Les caractères qui permettent le mieux de les différencier sont le niveau inégal de leur structuration et de leur organisation, ainsi que l’influence plus au moins déterminante qu’exerce leur État-nation d’origine. La religion, l’entreprise et la politique sont les trois grands champs à travers lesquels se manifestent ces deux caractères discriminants. En l’état actuel de la recherche, on ne peut qu’esquisser une typologie en fonction de ces critères à partir de quelques exemples. Autre levier observé, l’esprit d’entreprise. Un premier ensemble de diaspora se structure autour d’un pole entrepreneurial; tout le reste lui est subordonné ou ne joue qu’un rôle secondaire. Les diasporas chinoise, indienne et libanaise en sont les meilleurs exemples. La religion, essentiellement parce qu’elle est diverse, ne revêt pas une importance capitale. Ici, l’État-nation d’origine n’exerce pas une influence décisive, soit parce qu’il est pluriel ( Hong Kong, Taïwan, Chine continental, Asie du Sud-Est dans le cas des Chinois ), soit parce qu’il est volontairement discret ( Inde), soit parce qu’il est trop vulnérable ou divisé ( Liban ). L’entreprenariat constitue l’élément central de la stratégie de reproduction de ces diasporas. Le plus gros de ce que l’on appelle aujourd’hui la diaspora indienne s’est fait pour l’essentiel dans le cadre de l’empire colonial britannique, qui a favorisé la renaissance d’une diaspora marchande et l’installation de cadres dans diverses colonies. Sa singularité tient dans sa variété extrême, au niveau de l’origine géographique, de langue, de la religion, de la caste.
LES DIASPORAS EN QUÊTE D’ÉTAT-NATION
Un troisième ensemble de diasporas, sur les quelles on ne dispose d’observations que sur une plus courte durée, s’organise essentiellement autour d’un pôle politique, lorsque le territoire d’origine est dominé par une puissance étrangère et que la principale aspiration des populations diasporées est la création d’un État-nation. Exemple, la diaspora Kurde présente la particularité d’être interne et externe aux quatre pays d’origine ( Turquie, Iran, Irak, Syrie ). La guerre au Kurdistan turc qui a débuté en 1985 a provoqué la formation d’une diaspora de 7 à 10 millions de Kurdes dans des grandes villes de l’ouest de la Turquie, Istanbul, Izmir, Ankara, Adana, Mersin. La destruction de villages, le minage des territoires et la présence de l’armée turque empêchent tout retour. La diaspora kurde d’Occident est à prés de 75% formée de kurdes de Turquie. Les Kurdes d’Iran sont surtout présents en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Suède et aux États-Unis. Les Kurdes de Syrie sont plus nombreux en Allemagne, en France et en Suède. L’Allemagne abrite surtout une immigration ouvrière, soit plus de 2 millions de Kurdes. En Europe, cette diaspora est très politisée et organisée en associations qui reproduisent les divisions sociales et politiques du Kurdistan, qu’il soit turc, iranien, irakien ou syrien, et non pas les appartenances religieuses ( sunnites, chiites, alévis, yézidis). Ils sont directement ou indirectement liées aux partis politiques et la création du grand Kurdistan fracturé par les deux empires coloniaux Français et Britannique lors des accords des Sykes Picot du 16 mai 1916. Les Sikhs sont les adeptes de l’hindouisme née au Penjab au XV siècle. Ils se sont dispersés en une diaspora mondiale qui a soutenu dans les années 1970-1980 la revendication d’un État qu’ils nommaient Khalistan. Celle-ci a tourné court dans les années 1990, leur territoire ayant été en grande partie jugulé. Autre exemple d’une diaspora résultant de la révolte d’une minorité Kabyle ( Algérie) dans un État-nation à majorité Berbère a échoué à obtenir l’indépendance ou l’autonomie de son territoire depuis l’indépendance. Cette minorité entretiennent une relation complexe notamment avec l’Algérie et le Maroc. Les membres de celle-ci s’efforcent à travers certains pays a divisés les États et instrumentaliser sa diaspora au profit de sa politique. Les Emirats-Arabes-Unies, l’Arabie-Saoudite, Israël soutiennent fortement la cause des MAK ( mouvement autonome Kabyle) surtout à l’échelle internationale, comme ils ont transformés la Libye en un champ de ruine en soutenant le maréchal Haftar accusé par ses détracteurs de maintenir une dictature. La population totale estimée de la diaspora Kabyle ne compte pas dans le cadre de sa répartition mondiale, mais aussi pour la par qu’elle représente par rapport à la population de son État-nation. Dans des pays comme la Chine, l’Inde ou la Russie, la population en diaspora est nombreuse mais ne représente qu’une faible part de la population totale de l’Etat-nation, alors que dans des petits pays tels que l’Arménie, le Liban, la Grèce ou Israël, la population en diaspora est numériquement supérieure à celle de l’État-nation. D’autres pays de taille intermédiaire ( Iran, Vietnam) ont un rapport plus équilibré à leur diaspora, qui est plus récente. Concernant, la sinisation à marche forcée des Ouigours et des Tibétains, minorités des marges de la Chine moderne, ils vivent sous une chape de plomb répressive et subissent le modèle imposé par Pékin. En dépit de brèves périodes de soulèvement, la Chine a cadenasser la pays interdisant toute fuite à l’étranger afin de stopper toute évasion à l’étranger pour ce regrouper en diasporas. Enfin, Les mégalopoles du monde, telles que Montréal, la Suède, la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Danemark et la Norvège, sont des villes cosmopolites, carrefours de diasporas.
LES DIASPORAS EN QUÊTE D’ÉTAT-NATION
Un troisième ensemble de diasporas, sur les quelles on ne dispose d’observations que sur une plus courte durée, s’organise essentiellement autour d’un pôle politique, lorsque le territoire d’origine est dominé par une puissance étrangère et que la principale aspiration des populations diasporées est la création d’un État-nation. Exemple, la diaspora Kurde présente la particularité d’être interne et externe aux quatre pays d’origine ( Turquie, Iran, Irak, Syrie ). La guerre au Kurdistan turc qui a débuté en 1985 a provoqué la formation d’une diaspora de 7 à 10 millions de Kurdes dans des grandes villes de l’ouest de la Turquie, Istanbul, Izmir, Ankara, Adana, Mersin. La destruction de villages, le minage des territoires et la présence de l’armée turque empêchent tout retour. La diaspora kurde d’Occident est à prés de 75% formée de kurdes de Turquie. Les Kurdes d’Iran sont surtout présents en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Suède et aux États-Unis. Les Kurdes de Syrie sont plus nombreux en Allemagne, en France et en Suède. L’Allemagne abrite surtout une immigration ouvrière, soit plus de 2 millions de Kurdes. En Europe, cette diaspora est très politisée et organisée en associations qui reproduisent les divisions sociales et politiques du Kurdistan, qu’il soit turc, iranien, irakien ou syrien, et non pas les appartenances religieuses ( sunnites, chiites, alévis, yézidis). Ils sont directement ou indirectement liées aux partis politiques et la création du grand Kurdistan fracturé par les deux empires coloniaux Français et Britannique lors des accords des Sykes Picot du 16 mai 1916. Les Sikhs sont les adeptes de l’hindouisme née au Penjab au XV siècle. Ils se sont dispersés en une diaspora mondiale qui a soutenu dans les années 1970-1980 la revendication d’un État qu’ils nommaient Khalistan. Celle-ci a tourné court dans les années 1990, leur territoire ayant été en grande partie jugulé. Autre exemple d’une diaspora résultant de la révolte d’une minorité Kabyle ( Algérie) dans un État-nation à majorité Berbère a échoué à obtenir l’indépendance ou l’autonomie de son territoire depuis l’indépendance. Cette minorité entretiennent une relation complexe notamment avec l’Algérie et le Maroc. Les membres de celle-ci s’efforcent à travers certains pays a divisés les États et instrumentaliser sa diaspora au profit de sa politique. Les Emirats-Arabes-Unies, l’Arabie-Saoudite, Israël soutiennent fortement la cause des MAK ( mouvement autonome Kabyle) surtout à l’échelle internationale, comme ils ont transformés la Libye en un champ de ruine en soutenant le maréchal Haftar accusé par ses détracteurs de maintenir une dictature. La population totale estimée de la diaspora Kabyle ne compte pas dans le cadre de sa répartition mondiale, mais aussi pour la par qu’elle représente par rapport à la population de son État-nation. Dans des pays comme la Chine, l’Inde ou la Russie, la population en diaspora est nombreuse mais ne représente qu’une faible part de la population totale de l’Etat-nation, alors que dans des petits pays tels que l’Arménie, le Liban, la Grèce ou Israël, la population en diaspora est numériquement supérieure à celle de l’État-nation. D’autres pays de taille intermédiaire ( Iran, Vietnam) ont un rapport plus équilibré à leur diaspora, qui est plus récente. Concernant, la sinisation à marche forcée des Ouigours et des Tibétains, minorités des marges de la Chine moderne, ils vivent sous une chape de plomb répressive et subissent le modèle imposé par Pékin. En dépit de brèves périodes de soulèvement, la Chine a cadenasser la pays interdisant toute fuite à l’étranger afin de stopper toute évasion à l’étranger pour ce regrouper en diasporas. Enfin, Les mégalopoles du monde, telles que Montréal, la Suède, la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Danemark et la Norvège, sont des villes cosmopolites, carrefours de diasporas.
On pourrait multiplier les références à cette réalité immuable et inconditionnelle. Pour autant, selon quels critères peut-on définir un peuple ; par la langue, pratiquée, le territoire occupé, la culture commune, les tabous et les mythes partagés ? Revendiquer un territoire, est-ce possible au nom de tout un peuple unis par l’histoire et les révolution ? Comment faire face à la montée des populismes ? L’Amérique trumpiste fera-t-elle perdre son âme au peuple américain? La mondialisation dissout-elle les peuples ? Face au repli des sociétés hantées par la peur des migrations, ne faut-il pas instaurer un principe universel hostilité ? Pour répondre à ces questions, « un peuple uni ne sera jamais vaincu».
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Concernant le pays perdu des Palestinien, diluée dans l'empire ottoman puis étouffée sous le mandat britannique, la conscience nationale des Palestiniens s'est forgée dans l'adversité lors de la création d'Israël. Entre exil et occupation, un peuple tente de se faire entendre. Il est sans doute l'un des premiers à avoir pressenti le drame. Mais peu à peu le sentiment d'appartenir à un même peuple va se propager dans l'élite et la classe dirigeante. Au fil du conflit, la trahison était omniprésente a commencer par Yasser Arafat a l'actuelle président Mahmoud Abbas. Et peu à peu, l'espoir s'épuise : la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem a pris une telle ampleur que l'idée d'un Etat palestinien viable, avec une continuité territoriale, parait impossible.
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