Les
Etats-Unis ont investi plus d’un milliard de dollars en faveur de l’armé
Tunisienne. Les efforts bilatéraux rentrent dans le cadre d’un renforcement de
la sécurité des frontières, le renseignement, les opérations aériennes et terrestres
encadrée d’une base militaire déployée sur place par les américains. De l’autre
coté, le Maroc installe une base militaire à 38 kilomètres de la frontière
Algérienne et au Sahara Occidentale, l’Egypte investie dans les recherches
pétrolières. Sans pour autant, négligée l’hostilité durable en Libye entre le
duo Russo-européen.
Passées
de la méfiance à l’hostilité, les relations entre la Russie et
l’Union-Européenne sont en ébullition permanente depuis l’ingérence de la
Russie dans les affaires Libyenne. Alors que des divergences sur l’attitude à
adopter vis-à-vis de Moscou émergent parmi les Etats de la région (Algérie,
Maroc, Tunisie, Mali, Tchad, Mauritanie, Niger et le Nigéria), les oscillations
déstabilisantes du président Russe pourraient constituer une forme d’hostilité
réciproque dans toute la région. La France installée sur la bande Sahélienne, se
sens menacée en ce qui concerne ces intérêts dans la région. A la méfiance ont
d’abord et progressivement succédé le désenchantement entre les deux
antagonistes. Entre réaffirmation de la puissance Russe en Libye et dilatation
diplomatique ; l’espoir de voir une réelecture stratégique commune semble
être devenu un objectif chimérique et inatteignable. Au-delà de ces postures,
Russes et Européens semblent actuellement diverger sur leurs visions : alors
que la Russie a eu pour obsession de contrôler un énorme espace, l’Europe s’est
faite forte de tourner le dos à une histoire violente. Deux grammaires des
relations internationales se font face, antagonistes : d’une part, une
vision Russe se fondant sur la multipolarité, une approche inspirée du concert
des Nations du XIX siècle ; d’autre part, une vision Européenne s’appuyant
sur la défense des institutions multilatérales, souhaitant préfigurer une gouvernance
mondiale qui ne serait pas centrée autour des grandes puissances. Les deux
approches peuvent déboucher sur des impasses : dans un monde multipolaire,
la Russie ne peut être considérée comme un pole autonome à l’égal des
Etats-Unis et de la Chine, tandis que la gouvernance voulue par les Européens
subit des attaques diverses liées à la mottée des hommes forts (Donald Trump,
Erdogan, Poutine, Xi Jinping, comme au reflux du multilatéralisme. Aujourd’hui,
l’attention de Moscou se porte sur la BRICS (Brésil, Inde, Chine, Afrique du
Sud), et le Kremlin revendique avec fierté de participer à des alliances
alternatives aux structures transatlantiques, de son rôle au sein de l’Organisation
de la Coopération de Shanghai en matière de sécurité au regroupement économique
des BRICS. En clair, nous vivions dans un monde de plus en plus Occidental, d’où
le réalisme implique de diversifier ses partenaires afin de peser sur la scène
internationale.
DISCORDE ET
DISPERSION AU SEIN DES EUROPÉENS
Les Etats
membres au sein de l’Union-Européenne, sont en ordre dispersé face à la Russie,
et depuis plus de deux décennies, la politique à l’égard de la Russie fait l’objet
de nombreux débats parmi les Européens. Depuis les institutions Européennes, peinent
à définir une vision de long terme, étant de plus tributaires des divisions
selon les Etats et les secteurs concernés. Entre la perspective des Polonais et
des Etats Baltes d’un coté, hostiles à leur voisin qui constitue pour eux une
menace permanente, et de l’autre, les pays traditionnellement proches de la
Russie comme Chypre ou la Grèce, il existe tout un gamme de positions,
notamment avec les pays visant un partenariat stratégique avec la Russie, comme
la France, l’Allemagne, l’Italie, et l’Espagne. A ce sujet, le président Macron
dans sont allocution, a ainsi fait part de son souhait d’arrimer la Russie à l’Europe
et de ne pas laisser la Russie se replier sur elle-même. En somme, la présence
de la Russie en Libye n’est pas seulement une stratégie d’intérêts, mais pire encore, Poutine cible
objectivement l’Europe que se soit sur le plan géopolitique, géoéconomique et géostratégique,
pour les Européennes, notamment la France, l’Allemagne, le message est clair,
défi ostentatoire et déclaration de guerre. Dans ce contexte, les Européens doivent se doter
d’une véritable stratégie permettant de renforcer leur cohésion et de
promouvoir au mieux leurs intérêts. La doctrine Européenne doit aussi reposer
sur une identification précise, dépassionnée et réaliste des rivalités
structurelles des deux ensembles géopolitiques. En réalité, sur le nouvel échiquier
géostratégique fortement tendu sur la scène internationale, les Européens ne
peuvent se retourner sur une position commune ni dans un front anti-russe, ni
dans une politique d’apaisement, mais le clivage a déjà pris d’autres dimensions.
Aux différences de vision du système international s’ajoute, un certain nombre
de griefs réciproque. La Russie s’est estimée menacée par l’élargissement de l’OTAN
en Europe centrale et dans les pays Baltes. Le conflit en Tchétchénie a fait resurgir l’image d’un pays ou les droits de l’homme comptent peu, dans l’opinion
publique Européenne. En 1999, Poutine s’est
attaché en premier lieu, comme pro-Européen modéré. Eneffet, cet ancien membre
du KGB devient de plus en plus critique non seulement de l’OTAN, mais aussi de
l’Union-Européenne suite aux révolutions de couleur, en Géorgie en 2003, puis
en Ukraine en 2004. Le fossé d’incompréhension s’élargit : ces mouvements socio-politiques ont été décrits dans la presse Russe comme
une vaste opération des services secrets américains souhaitant renverser des
pouvoirs favorables à la Russie, là ou par contraste l’Europe y a vu une
nouvelle révolution de velours sur le modèle de Prague en 1989. Force et de
constater que les tentatives Européennes de soutenir la transformation politique
interne de la Russie, sa modernisation économique et le rapprochement avec les
institutions Européennes n’ont pas
produit les effets escomptés. En revanche, depuis le conflit Syrien et Libyen,
les élites Européens constatent avec agacement la volonté Russe de soutenir des
forces hostiles aux institutions bruxelloise, de plus en plus, la Russie confirme
son grand retour sur le plan militaire notamment ou la présence de la coalition
Européenne sont installées. L’implication de la Russie dans le conflit Libyen
marque un autre tournant : alors que l’Europe est exposée à des vagues de
migrants, la politique musclé de Poutine lui attire de multiples
désapprobations mais également des soutiens nouveaux.
LA STRATÉGIE DE LA PRÉSENCE RUSSE EN AFRIQUE
DU NORD
Au
Maghreb, comme ailleurs, la Russie cherche à réaffirmer ses intérêts
stratégiques ou liés aux exportations d’armement. Sans être prioritaire pour elle-même,
la zone présente « un continuum stratégique » avec le Moyen-Orient,
ou Moscou est beaucoup plus active. Bien que comptant parmi les théâtres
diplomatiques prioritaires vus du Kremlin, Poutine cherche à y réactiver des partenariats
de l’époque soviétique tout en élargissant la géographie de sa présence géostratégique
et géopolitique.
ALGÉRIE/
UN CLIENT DU COMPLEXE MILITARO-INDUSTRIEL RUSSE
L’Algérie
a été la porte d’entrée puis le principal point d’appui de la politique
soviétique au Maghreb. Le soutien de Moscou au FLN à la fin des années 1950 s’est
transformé en solide relation d’Etat après 1962, notamment sous la présidence de
Boumediene. Le véritable tournant survient en 2006 : Poutine se rend à
Alger, ou il avalise l’effacement de la dette Algérienne contractée pendant la
guerre froide. Dés lors, échanges et visites de haut niveau se multiplient. Les
ventes d’armes sont le principal élément structurant des relations russo-algériennes.
Depuis plus de trois décennies, Alger a notamment passé commande de blindés (200
chars T-90 et modernisation de 360 transports de troupe BMP), de système antiaériens
Pantsir, Bouk et S-300, d’hélicoptères de transport et de combat Mi-17, Mi-26
et Mi 28, d’avions d’entrainement et de combat Yak-130 et Su-30, de sous-
marins classiques de la classe Kilo ainsi
que des missiles sol-sol Iskander. Sans oublier des chasseurs- bombardiers
Su-34, des systèmes antiaériens longue portée Ante-2500 et des ravitailleurs
II-76. L’Algérie reçoit en moyenne pour
environ 1 milliard de dollars d’armements russe par an, ses commandes
représentent prés de 10 milliards de dollars, selon l’ancien représentant russe
à la coopération militaro-technique Vladimir Kojine. L’énergie constitue au
autre chapitre- toutefois plus ambivalente de la coopération russo-algérienne.
Les deux pays ont un intérêt commun à la bonne tenue des cours des hydrocarbures
et ont plaidé, fin 2016, pour l’accord d’OPEP+, prévoyant le gel de la
croissance de la production par les principaux pays exportateur de pétrole.
Gazprom 49% et Sonatrach 51%, détiennent une co-entreprise qui exploite notamment
le gisement d’EL-Asel, situé à 800 kilomètres au Sud d’Alger. Les deux groupes
restent cependant concurrents sur le marché européen du gaz. De façon générale,
si les échanges commerciaux bilatéraux connaissent ces dernières années une très
forte augmentation (ils sont passés de 885 millions de dollars en 2014 à
4,6 milliards en 2017). Certains analystes, dans différents médias ont évoqués Rosatom,
le grand groupe nucléaire russe, et s’est dit prêt à construire la première
centrale nucléaire du pays, mais les perspectives de ce programme est resté
lettre morte. Concernant le conflit Libyen, l’Algérie reste non seulement sur
ses positions de non ingérence, mais elle craint également l’autre conflit
Malien très proche de ses frontières.
MAROC ET
TUNIS FACE A LA DIPLOMATIE RUSSE
Le Maroc
et la Tunisie n’ont jamais été au nombre des Etats clients de la Russie dans le
monde Arabe et ne sont apparu qu’assez récemment parmi les sujets d’intérêts de
Moscou. Avec ces pays, le Kremlin privilégie les dossiers commerciaux et avance
assez prudemment dans les domaines de souveraineté compte tenu de la proximité
politique de Rabat et de Tunis avec les Occidentaux. La dégradation des
relations russo-occidentales consécutives à la crise Ukrainienne et le rôle
croissant de Moscou dans les affaires Syriennes et Libyennes ont cependant convaincu
les uns et les autres d’étendre leurs coopérations. Dans un registre plus anecdotique, les relations bilatérales ont
connu en 2015 un incident lié à une affaire d’espionnage impliquant des
diplomates russes en poste à Tunis qui avaient recruté des agents locaux de l’état-civil,
sans doute aux fins d’obtention de faux passeports pour mener des opérations
clandestines. La visite du roi Mohammed VI dans la capitale
russe en 2016, illustre la montée en puissance des liens bilatéraux. Gazprom et
le groupe privé Novatek sont pour leur part prêts à approvisionner le Royaume
en GNL dans le cadre de son programme de
construction de centrales électriques au gaz. Sur la plan sécuritaire, Russes
et Marocains ont entamé un rapprochement. Le secrétaire du Conseil de sécurité
nationale de Russie, Nikolaï Patrouchv, s’est rendu au Maroc en 2016 pour
discuter notamment de lutte antiterroriste ; quelques mois plus tôt, il
avait accueilli à Moscou Abdelatif Hammouchi, l’homme fort des services secrets
marocains.
En Libye, les objectifs Russes, permettent non seulement de cimenter
les liens avec les pays de la région, mais aussi apparaître comme un
interlocuteur incontournable aux yeux des européens. Plus qu’avec la France, c’est
l’Italie que Moscou discute du sujet Libye, une tendance qui devrait s’accentuer
avec l’arrivée à Rome d’une coalition gouvernementale réputée sensible aux intérêts
Russes.
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
Information pour Google/ Mon journal subit depuis quelques temps des séries d'attaques ciblant toute tentative de publication. Je vous demande de protéger mon blog, face à des pirates inconnus. Très cordialement
RépondreSupprimerEncore une fois de plus, je n'arrive plus à publier. Je demande à Google de protéger mon blog.
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