dimanche 2 avril 2017

GÉOPOLITIQUES/ GÉOSTRATÉGIQUES : LE DEUXIÈME AGE DES ARMES BIOLOGIQUES, BACTÉRIOLOGIQUES ET CHIMIQUES MONDIALES


Si la menace représentée par les armes biologiques et chimiques a longtemps été envisagée dans une optique interétatique et militaire, c’est désormais la menace terroriste qui apparait plus préoccupante. Cette résolution est prise en compte dans la résolution 1540 du conseil de sécurité des Nations-Unis, qui insiste sur la menace du terrorisme et le risque de voir des acteurs non étatiques se procurer des armes chimiques et biologiques et leurs vecteurs, en mettre au point, se livrer à leur trafic ou en faire usage.





Invisibles, insidieuses, ubiquitaires, les armes biologiques sont des systèmes permettant de disperser des agents biologiques, naturels ou génétiquement modifiés, ou des toxines. Parmi les principaux agents redoutés figurent le « Peste ou la Variole », faisant resurgir des peurs ancestrales. Ces armes peuvent être employées pour causer le déclin de l’homme, la faune et la flore. Des exemples de tentatives d’exploitation délibérée de maladies à des fins militaires égrènent l’histoire, avec par exemple, la contamination des points d’approvisionnement en eau, le catapultage de cadavres de pestiférés ou le don de couvertures de varioleux, afin de déclencher des épidémies. Redoutant que ces événements ne préfigurent l’orientation des conflits futurs, un certains nombres de pays ont décidé de se doter de programmes biologiques offensifs en particulier la France, le Royaume-Unis, le Canada, les Pays-Bas, la Belgique, la Hongrie, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie et la Corée du Nord et la Chine. Durant la guerre froide, les Etats-Unis et l’Union-Soviétique ont poursuivi d’importants programmes offensifs. Des allégations d’emploi par ces deux pays ont été formulées mais jamais avérées. D’autre Etats comme la Libye, Israël, l’Iran  ou l’Afrique du Sud ont lancé plus tard des programmes offensifs. Si l’intérêt stratégique des armes biologiques est discuté, le risque de prolifération subsiste. Le développement d’un programme nucléaire n’étant pas à la portée de tous les Etats, certains peuvent se tourner vers des programmes biologiques. Parmi ces pays que pèsent certains soupçons, ont peut citer la Chine, la Corée du Nord, l’Egypte, l’Iran, Israël, la Syrie, la Russie, Taiwan, l’Inde, le Pakistan, le Soudan et les Etats-Unis. Dans un contexte géostratégique et géopolitique dont l’équilibre des forces sont vulnérables, capacités potentielles et développement effectif ne doivent pas être confondus. Il est primordial d’intégrer le dilemme de la dualité de certaines recherches, pouvant à la fois relever de fins pacifiques mais aussi contribuer à la prolifération biologique.

LA PLANÈTE EST-ELLE A L’ABRI D’UNE GUERRE CHIMIQUE ?

Historiquement, l’attaque d’Ypres en 1915, avec la dispersion de chlore par l’Allemands, est considérée comme le début de la guerre chimique moderne. Ces tentatives, ont suscité un sentiment d’horreur, et en 1928 est entré en vigueur le Protocole de Genève « 1925 », qui prohibe l’emploi à la guerre des armes chimiques et biologiques. Par la suite, ses armes ont été employées à plusieurs reprises, plus récemment au cours de la guerre Iran-Irak, puis l’attaque contre les minorités Kurdes qui ont marqué les esprits. Plusieurs pays « déjà citée », sont à l’heure actuelle soupçonnés de poursuivre des activités de recherche ou de détentions des stocks non déclarés. D’autres pays comme le Maroc, l’Ethiopie, et le Vietnam sont également évoqués comme susceptibles de mener des programmes. L’organisation pour l’interdiction des armes chimiques ( OIAC), basée à la Haye, est chargée de faire appliquer les dispositifs de la convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et l’emploi des armes chimiques et leur destruction ( CIAC), signée en 1995 et entrée en vigueur en 1997. Celle-ci comprend un instrument de vérification, prévoyant des inspections, mais cette dernière n’ayant jusqu’ à présent pas été mises en œuvre, ce qui implique directement la guerre de l’ombre des services secrets à l’échelle international. Faire évoluer la convention afin d’intégrer les retombées des avancées scientifiques et techniques représente un véritable enjeu. Sans négliger d’appréhender les conséquences de la convergence entre chimie et biologie. 9 millions d’armes chimiques devant être détruite, se qui représente 72 milliards de tonnes d’agents chimiques. Sept Etats parties ont déclaré posséder des stocks à la convention sur l’interdiction des armes chimiques : la Russie, les Etats-Unis, l’Albanie, la Corée du Nord, la Libye, l’Inde, l’Irak. Ses Etats qui se sont engagés à détruire leurs armes chimiques, l’OIAC ne peut vérifier avec précision que le processus de destruction est bien irréversible, il semble indéniable que ses pays puissent respecter les échéances calendaires fixées.  

LES ETATS N’AYANT PAS SIGNES LA CABT, 1975
Angola, Egypte, Syrie, Corée du Nord, Somalie, Namibie, Mauritanie, Guinée, Liberia, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Mozambique.

ETATS N’AYANT PAS ENCORE RATIFIE LA CIAC
Israël, la Birmanie

PAYS SOUPÇONNÉES DE DÉTENIR L’ARME CHIMIQUE
Israël, Chine, Egypte, Corée du Nord, Syrie, Iran

PAYS SOUPÇONNÉES DE POURSUIVRE DES RECHERCHES
Arabie-Saoudite, Birmanie, Maroc, Ethiopie, Pakistan, Soudan, Taiwan, Vietnam, Russie, Etats-Unis, Japon

PAYS DISPOSANT DE STOCKS DÉCLARES DEVANT ETRE DÉTRUITS
Albanie, Corée du Nord, Etats-Unis, Inde, Irak, Libye, Russie


Après avoir dominé le monde pendant prés de quartes siècles, l’Occident voit aujourd’hui son hégémonie politique remise en question. Au cours de cette période, il aura réussi à imposer son modèle politique, ses valeurs et nombre de ses pratiques à l’ensemble de la planète. Tout en demeurant des pôles de prospérité et d’influence, les Etats-Unis et l’Europe observent avec étonnement l’émergence de nouvelles puissances concurrentes et à la fois sources de conflits. A l’heure de la mondialisation, la puissance a changé de forme et de géographie, donc notre monde est devenu multipolaire.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA        






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