Si la
menace représentée par les armes biologiques et chimiques a longtemps été
envisagée dans une optique interétatique et militaire, c’est désormais la
menace terroriste qui apparait plus préoccupante. Cette résolution est prise en
compte dans la résolution 1540 du conseil de sécurité des Nations-Unis, qui
insiste sur la menace du terrorisme et le risque de voir des acteurs non
étatiques se procurer des armes chimiques et biologiques et leurs vecteurs, en
mettre au point, se livrer à leur trafic ou en faire usage.
Invisibles,
insidieuses, ubiquitaires, les armes biologiques sont des systèmes permettant
de disperser des agents biologiques, naturels ou génétiquement modifiés, ou des
toxines. Parmi les principaux agents redoutés figurent le « Peste ou
la Variole », faisant resurgir des peurs ancestrales. Ces armes peuvent
être employées pour causer le déclin de l’homme, la faune et la flore. Des
exemples de tentatives d’exploitation délibérée de maladies à des fins
militaires égrènent l’histoire, avec par exemple, la contamination des points
d’approvisionnement en eau, le catapultage de cadavres de pestiférés ou le don
de couvertures de varioleux, afin de déclencher des épidémies. Redoutant que
ces événements ne préfigurent l’orientation des conflits futurs, un certains
nombres de pays ont décidé de se doter de programmes biologiques offensifs en
particulier la France, le Royaume-Unis, le Canada, les Pays-Bas, la Belgique,
la Hongrie, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie et la Corée du Nord et la
Chine. Durant la guerre froide, les Etats-Unis et l’Union-Soviétique ont
poursuivi d’importants programmes offensifs. Des allégations d’emploi par ces
deux pays ont été formulées mais jamais avérées. D’autre Etats comme la Libye,
Israël, l’Iran ou l’Afrique du Sud ont
lancé plus tard des programmes offensifs. Si l’intérêt stratégique des armes
biologiques est discuté, le risque de prolifération subsiste. Le développement
d’un programme nucléaire n’étant pas à la portée de tous les Etats, certains
peuvent se tourner vers des programmes biologiques. Parmi ces pays que pèsent
certains soupçons, ont peut citer la Chine, la Corée du Nord, l’Egypte, l’Iran,
Israël, la Syrie, la Russie, Taiwan, l’Inde, le Pakistan, le Soudan et les
Etats-Unis. Dans un contexte géostratégique et géopolitique dont l’équilibre
des forces sont vulnérables, capacités potentielles et développement effectif ne
doivent pas être confondus. Il est primordial d’intégrer le dilemme de la
dualité de certaines recherches, pouvant à la fois relever de fins pacifiques
mais aussi contribuer à la prolifération biologique.
LA PLANÈTE EST-ELLE A L’ABRI D’UNE GUERRE CHIMIQUE ?
Historiquement,
l’attaque d’Ypres en 1915, avec la dispersion de chlore par l’Allemands, est
considérée comme le début de la guerre chimique moderne. Ces tentatives, ont
suscité un sentiment d’horreur, et en 1928 est entré en vigueur le Protocole de
Genève « 1925 », qui prohibe l’emploi à la guerre des armes chimiques
et biologiques. Par la suite, ses armes ont été employées à plusieurs reprises,
plus récemment au cours de la guerre Iran-Irak, puis l’attaque contre les
minorités Kurdes qui ont marqué les esprits. Plusieurs pays « déjà
citée », sont à l’heure actuelle soupçonnés de poursuivre des activités de
recherche ou de détentions des stocks non déclarés. D’autres pays comme le
Maroc, l’Ethiopie, et le Vietnam sont également évoqués comme susceptibles de
mener des programmes. L’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (
OIAC), basée à la Haye, est chargée de faire appliquer les dispositifs de la
convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du
stockage et l’emploi des armes chimiques et leur destruction ( CIAC), signée en
1995 et entrée en vigueur en 1997. Celle-ci comprend un instrument de
vérification, prévoyant des inspections, mais cette dernière n’ayant jusqu’ à
présent pas été mises en œuvre, ce qui implique directement la guerre de
l’ombre des services secrets à l’échelle international. Faire évoluer la
convention afin d’intégrer les retombées des avancées scientifiques et
techniques représente un véritable enjeu. Sans négliger d’appréhender les
conséquences de la convergence entre chimie et biologie. 9 millions d’armes
chimiques devant être détruite, se qui représente 72 milliards de tonnes
d’agents chimiques. Sept Etats parties ont déclaré posséder des stocks à la
convention sur l’interdiction des armes chimiques : la Russie, les
Etats-Unis, l’Albanie, la Corée du Nord, la Libye, l’Inde, l’Irak. Ses Etats
qui se sont engagés à détruire leurs armes chimiques, l’OIAC ne peut vérifier
avec précision que le processus de destruction est bien irréversible, il semble
indéniable que ses pays puissent respecter les échéances calendaires fixées.
LES ETATS
N’AYANT PAS SIGNES LA CABT, 1975
Angola,
Egypte, Syrie, Corée du Nord, Somalie, Namibie, Mauritanie, Guinée, Liberia,
Côte d’Ivoire, Tanzanie, Mozambique.
ETATS
N’AYANT PAS ENCORE RATIFIE LA CIAC
Israël,
la Birmanie
PAYS SOUPÇONNÉES DE DÉTENIR L’ARME CHIMIQUE
Israël,
Chine, Egypte, Corée du Nord, Syrie, Iran
PAYS SOUPÇONNÉES DE POURSUIVRE DES RECHERCHES
Arabie-Saoudite,
Birmanie, Maroc, Ethiopie, Pakistan, Soudan, Taiwan, Vietnam, Russie,
Etats-Unis, Japon
PAYS
DISPOSANT DE STOCKS DÉCLARES DEVANT ETRE DÉTRUITS
Albanie,
Corée du Nord, Etats-Unis, Inde, Irak, Libye, Russie
Après
avoir dominé le monde pendant prés de quartes siècles, l’Occident voit aujourd’hui
son hégémonie politique remise en question. Au cours de cette période, il aura
réussi à imposer son modèle politique, ses valeurs et nombre de ses pratiques à
l’ensemble de la planète. Tout en demeurant des pôles de prospérité et
d’influence, les Etats-Unis et l’Europe observent avec étonnement l’émergence
de nouvelles puissances concurrentes et à la fois sources de conflits. A
l’heure de la mondialisation, la puissance a changé de forme et de géographie,
donc notre monde est devenu multipolaire.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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