Selon
leurs déclarations d’avril 2009, les Etats-Unis possèdent 550 missiles
balistiques intercontinentaux « basés à terre », 432 missiles sur 14
sous-marins, et 216 bombardiers, soit au total 5576 tètes nucléaires. Les
Russes possèdent 469 missiles intercontinentaux, 268 missiles sur 8
sous-marins, et 80 bombardiers, soit une capacité totale de 3909 têtes
nucléaires. Ces chiffres ne font pas la distinction entre celles en service et
celles qui ne le sont pas. Sur la
plupart des grands dossiers internationaux, les deux anciens ennemis de la
guerre froide se regardaient avec une méfiance brûlante. Affectée par des
contentieux persistants, élargissement de l’OTAN, bouclier antimissile, la
relation entre les deux pays est tombée à son plus bas niveau ces dernières
années.
Le système de contrôle des armements conventionnels et nucléaires
n’avait jamais été aussi relâché. L’accord sur la réduction des armes
nucléaires stratégiques « START », dont l’échéance était fixée en
2009, était suspendu dans le vide, aucun autre accord n’ayant été prévu pour
lui succéder. En 2002, les Etats-Unis étaient sortis unilatéralement du traité
antimissile « ABM » de 1972. Les deux parties négocient sans relâche
à Genève une suite au traité Start, la conclusion d’un nouvel accord a
beau être décrite comme imminente, car les obstacles demeurent à l’échelle
internationale. Washington voit les relations avec la Russie comme un système
hégémonique qui peut être restauré en appuyant sur un bouton. Mais cela ne
donne pas les résultats escomptés. Le système peut connaitre de nouveaux
blocages, c’est ce que nous voyons actuellement avec les négociations
russo-américaines sur le désarmement. Global Zero propose un plan en quatre
étapes pour parvenir à un monde sans armes nucléaires en 2030. D’abord une
réduction progressive entre les américains et la Russie pour arriver à 500 têtes
chacun en 2021, la phase suivante verrait l’entrée en jeu des autres puissances
nucléaires y compris les non-signataires du traité comme l’Inde, le Pakistan et
Israël.
ISRAËL DÉFEND SA DOCTRINE NUCLÉAIRE
L’Etat
Hébreu n’a jamais admis posséder l’arme atomique, et persiste à défendre une
doctrine de dissuasion dite « ambiguïté nucléaire ». Selon les
experts de l’association américaine Arms Control, l’Etat Hébreu possède entre
75 et 200 tètes nucléaires. D’abord, les missiles balistiques Jéricho-2 (portée
d’environ 1500 kilomètres) ; des efforts seraient en cours pour développer
des missiles intercontinentaux. Ensuite, Israël a acheté des missiles de
croisières Harpoon (portée 120 km) aux
Etats-Unis, lesquels, selon certains
spécialistes, auraient été modifiés pour emporter une arme non conventionnelle.
D’autre part, Israël dispose d’une flotte d’avions de combat F 15 et F 16 ayant
une capacité nucléaire. Enfin, trois sous-marins à propulsion classique de
classe Dolphin ont été achetés à l’Allemagne, et deux autres livraient en 2012.
Tel-Aviv, souhaiterait acquérir un sixième submersible, sachant que les Dolphin
israéliens ont été modifiés pour emporter des missiles à tête nucléaires.
LE NUCLÉAIRE CORÉEN ET LA VENTE DE SA TECHNOLOGIE
La Corée
du Nord défie l’Occident et démontre sa capacité atomique, depuis plus d’un
quart de siècle les ambitions nucléaires nord-coréennes constituent le phénomène
le plus déstabilisant en Asie Orientale. A la suite de ces essais des capacités
nucléaires, la Corée du Nord s’est déclarée puissance nucléaire. Malgré ses
démonstrations de force, elle ne maîtrise pas les techniques de miniaturisation
nécessaires à la fabrication d’une ogive nucléaire ; le risque que représente
actuellement est la prolifération horizontale par la vente de sa technologie.
Depuis 1953, la Corée est confrontée à la menace nucléaire américaine. Ce n’est
qu’en 1991 que les Etats-Unis ont retiré leurs armes atomiques de Corée du Sud,
mais Washington n’a jamais exclu le recours à de telles armes. Le programme
nucléaire nord-coréen date de la fin des années 1960, grâce à l’assistance
soviétique, d’un réacteur expérimental au nord de Pyongyang, alimenté avec
l’uranium naturel dont dispose ce pays riche en minerais. En 1985, la RPDC a
signé le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Mais au début des années
1990, des photographies satellite révélèrent qu’elle était en train d’extraire
du « plutonium » à des fins militaires. Une intervention américaine
fut évitée de justesse en 1994, suivie de la signature d’un accord par lequel la
RPDC s’engageait à geler son programme nucléaire sous la surveillance d’AIEA.
En 2003, commença un cycle de négociations à six (Chine, Etats-Unis, Russie,
RPDC, Corée du Sud, et le Japon). Qui allait aboutir à un accord reprenant les
grandes lignes, mais la RPDC faisant imprimer de faux dollars par l’entremise
de banques à Macao, le Trésor américain protesta et l’accord fut bloqué. En
2007, nouvel accord sur la désactivation des installations nucléaires en
échange de la levée des sanctions américaines. Pyongyang détruit symboliquement
la tour de refroidissement du réacteur, et les négociations achoppent à nouveau
sur les procédures de vérifications.
L’ARSENAL
PAKISTANAIS ET LA MENACE ISLAMISTE
Aux cotés
de l’Inde et de la Chine, le Pakistan fait partie de ce trio d’Etats Asiatiques
dotés de l’arme atomique. Islamabad s’est lancé dans l’aventure nucléaire en
1972, au lendemain de la défaite infligée par l’Inde lors de la guerre indépendance du Bangladesh. Au fil des années, les scientifiques Pakistanais ont appris à maîtriser, auprès de partenaires Européens, la technologie de l’enrichissement
de l’uranium, tout en obtenant l’assistance Chinoise pour les plans de la bombe
et la technologie des missiles. En 1998, le seuil est franchi. Le Pakistan
devient officiellement nucléaire, après avoir opéré six essais en riposte à la
décision Indienne de procéder à des explosions souterraines. La quête de la
parité nucléaire avec New Delhi, le rival historique, est au cœur de la
stratégie militaire d’Islamabad. L’Inde refusant d’adhérer au Traité de non-prolifération
« TNP » tout comme au Traité d’interdiction complète des essais
nucléaire « CTBT », le Pakistan veut garder les mains libres. Son
potentiel est estimé de 80 à 100 armes nucléaires, l’expansion a été notable
ces dernières années. Tous les services secrets, observent avec inquiétude les
soubresauts agitant ce Pakistan nucléaire. La sécurité de l’arsenal fait
l’objet de toutes les attentions, le pire serait à craindre s’il devait tomber
entre les mains d’Al-Qaïda ou l’EI. Les experts indépendant, admettent que les
mesures prises par Islamabad-segmenter et compartimenter les différents pôles-sont
sérieuses ? Ce qui n’élimine pas à leurs yeux l’éventualité de failles. Au
cœur du complexe nucléaire d’Islamabad, le Dr Abbul Qadeer Khan, un des pères
de la bombe pakistanaise, a parrainé jusqu’en 2003 un réseau de prolifération
au profit de la Libye, de l’Iran et de la Corée du Nord. Tout le matériel vendu
était lié à l’enrichissement de uranium. Depuis 2004, le Dr Khan est en
résidence surveillée mais la CIA, le M-6 et la DGSE, savent que plus qu’une conquête par le haut, c’est plutôt le
risque de fuite par le bas qui inquiète en ce Pakistan tourmenté. Seul Etat
musulman à posséder la bombe, le Pakistan ne pourra aisément s’affranchir de
cette fâcheuse suspicion qui lui vaut son instabilité récurrente. A chaque
flambée de violence orchestrée par des groupes djihadistes, l’interrogation
refait surface obsédante, à Washington
comme à New Delhi.
L’IRAN ET
LE SITE DE QOM QUE LES MOLLAHS VOULAIENT CACHER
Jusqu’ou
l’Iran ira-t-il dans ses travaux nucléaires ? La question continue de
tarauder la communauté internationale, puisque les renseignements occidentaux
savent que le pays a la capacité de produire de la matière fissile. Le choc de
la révélation en 2009, d’un nouveau site Iranien d’enrichissement d’uranium à
Qom, tenu secret pendant des années, a entraîné un raidissement de part et
d’autre. A cela s’est ajouté le refus du pays d’accepter un projet d’échange
d’uranium enrichi, conçu par l’administration américaine pour abaisser les
tensions. Il lui était également proposé de se séparer durant un an de la majeure
partie de son stock d’uranium enrichi, transformé en Russie puis en France en
combustible pour le réacteur de Téhéran. Mais l’Iran ne pouvait se résoudre à
cet échange, qui l’empêchait de produire de la matière fissile. L’Iran a
refermé le piège, tendu, sur les occidentaux, en expliquant que faute d’accord,
il était contraint d’aller de l’avant. Au final, l’Iran a pris les devants,
malgré la surveillance des agences de renseignements. Le site de Qom a la
particularité, par sa taille réduite, de ne pas permettre de fabriquer du combustible
pour centrale nucléaire. Il est configuré pour accueillir 3000 centrifugeuses
alors que l’usine de « Natanz » peut en héberger 50 000. Il
pourrait, en revanche, être destiné à la production d’uranium hautement
enrichi, la matière fissile utilisable dans les armes nucléaires. Passé sous
silence pendant des années, le site de Qom appelé aussi Fordow, a été révélé au
public en 2009 lors d’une conférence de presse des présidents Obama, Sarkozy et
le premier ministre Britannique, en marge du G 20 de Pittsburgh. Le régime
Iranien, a réagi en annonçant en 2010, le passage à la production d’uranium
enrichi à 20%. Les américains ont estimé qu’ils s’agissaient d’une nouvelle
avancée dans la militarisation du programme iranien, le compte à rebours semble
ainsi se poursuivre entre d’une part les travaux nucléaire iraniens, menés sous
l’égide de la puissante organisation des gardiens de la révolution, et d’autre
part une diplomatie occidentale cherchant à manier à la fois offres de dialogue
et pressions extérieurs. Malgré les nombreuses zones d’ombres, la voie
empruntée par l’Iran semble consister à s’approcher d’un seuil nucléaire, en
créant une situation de fait accomplit basée sur l’accumulation d’un grand
stock d’uranium enrichi. Ce scénario, similaire au choix fait par la Corée du
Nord, permet à l’Iran de négocier en position de force avec Israël et emprunter
un équilibre de force dans la région notamment parmi les pétromonarchies. De l'Algérie au Yémen, en passant par la Turquie, il n’existe à ce jour aucune centrale
nucléaire en fonctionnement. Une exception, la centrale iranienne de Bouchehr,
construite par la Russie. La France a pris le risque de s’isoler sur le plan
diplomatique. Du moins d’être critiquée pour un certain dogmatisme. Le
Royaume-Unis, lui se prête plus volontiers aux discours publics sur le bannissement
de l’arme suprême, même s’il débat de la modernisation de son arsenal. La
Russie a fait mine d’envisager l’option zéro, tout en valorisant le rôle des
armes nucléaires dans sa nouvelle doctrine militaire. De leur coté, les
dirigeant chinois prononcent des discours de non-emploi de l’arme destructrice,
tout en maintenant le secret sur l’accroissement de leur arsenal. Autant
d’hypocrisies ? Le message de la race humaine peut se résumer ainsi :
que chacun passe des mots aux actes ! La résolution de l’ONU 1887, qui
prévoit un monde sans armes nucléaires, ceci s’explique que nous vivons dans un
monde virtuel et non un monde réel.
LA PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE, L’ESCLAVE ET LE MAÎTRE
Plusieurs
catégories d’Etats doivent être distinguées. 8 Etats sur 192 Etats membres de l’ONU
disposent de l’arme nucléaire. Parmi eux, il existe 5 puissances nucléaires
dites officielles (Etats-Unis, Royaume-Unis, France, Russie et Chine), ces Etats
ayant réalisé des essais nucléaires avant 1967, 3 Etats dits du seuil ( Inde,
Pakistan, Israël) ,ces Etats n’étant pas en infraction avec le TNP puisqu’ils
ont toujours refusé de le signer. On trouve ensuite les Etats proliférants ( Corée
du Nord et l’Iran), à la fois signateures du TNP et en fraction avec le traite
puisque candidats à l’acquisition de ce type d’armes. Alors que 189 Etats ont
signé le TNP, le régime nucléaire mondial qu’il instaure repose sur une
inégalité stratégique entre les 5 Etats
autorisés à détenir l’arme nucléaire et le reste du monde,pour qui l’arme
atomique est proscrite. Malgré la dissémination d’armes nucléaires sur la
surface du globe, il existe 6 zones dénucléarisées dans le monde, issues de la
signature de traités régionaux prévoyant la non-fabrication, le non-transit et
le non-stockage de cette arme.
On ne
dispose que de peu de données précises sur l’état des arsenaux des 8 Etats officiellement
détenteurs de l’arme nucléaire. Les pays maintiennent en effet une certaine
opacité sur les volumes d’armes en leur possession, une absence de transparence
sur laquelle repose la stratégie de la dissuasion en maintenant l’adversaire
dans l’incapacité d’évaluer le risque qu’il encourt à déclencher une attaque. Depuis
le premier essai nucléaire américain en 1945, on estime à 2060 les essais
nucléaires ayant été réalisés par les puissances nucléaires, officielles ou
non, en surface, souterrains ou en zones sous-marines.
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
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