Touché
par des violences depuis plus de deux décennies, le continent Africain nage à
contre-courant des instabilités politiques et de l’ingérence des puissances qui
paralysent son émergence. Les 26 chefs d’Etats de l’Est et du Sud qui ont signés un accord instaurant la Zone tripartite de libre-échange, observent un horizon
sombre.
Depuis
leurs indépendances dans les années 1960-1970, le continent reste soumis à de
nombreux conflits régionaux déstabilisateurs à long terme. Seulement 12% des
échanges commerciaux se font au sein de l’Afrique, alors que sa population, de
1,12 milliard, devrait doubler d’ici à 2050. Les Etats Africains ont besoin d'accroître leurs échanges, par-contre ils s’accrochent à un développement
national protectionniste. Deux des trois organisations signataires de la TFTA,
le marché commun de l’Afrique Orientale et Australe « COMESA » et la
Communauté de développement d’Afrique australe « SADC », ont vu le
jour au début des années 1990. La Communauté d’Afrique de l’Est «
CAE », née en 2000, a ratifié en 2013 un protocole pour l’établissement
d’une Union monétaire à l’horizon 2023. Les 26 Etats signataires rassemblent
650 millions d’habitants, avec un PIB de 1000 milliards de dollars. Fusion d’organisations
existantes, ce nouvel espace sous l’impulsion de l’Afrique du Sud et le Kenya,
projettent à l’amélioration de leurs industries. D’autres Etats signataires
souffrent d’un chômage endémique et d’une balance commerciale déficitaire (Algérie,
Egypte, Tunisie, Maroc, Ethiopie, Soudan, Angola, Cote d’Ivoire, Mauritanie,
Tchad, Niger, etc. Sous l’égide de l’Union Africaine, la multiplication des
instances régionales d’intégrations économiques reste son succès. Alors que
l’Afrique est dépendante de ses partenaires commerciaux Asiatiques, Européens
et Américains, l’idée d’une union panafricaine demeure utopique au vu des
conflits et des régimes dictatoriaux. Afin de sortir le continent de la
pauvreté économique, une sorte de « Plan Marshall » se profile comme l’unique
alternative.
LE GRAND
RETOUR D’ISRAEL EN AFRIQUE
Depuis
les accords d’Oslo, Israël a annoncé un repli diplomatique, économique et
technique vers l’occident et l’Europe. Le retour de l’Etat hébreu en Afrique,
c’est donc le secteur privé Israélien qui modèle les relations actuelles avec
le continent. A l’heure ou Israël remet officiellement le pied en Afrique, plus
de 40 pays africains entretiennent des liens diplomatiques avec Tel-Aviv. Ce grand retour s’explique à travers un
renforcement dans le domaine de l’énergie, l’agriculture, l’irrigation, des infrastructures,
de l’armement, et surtout croiser le fer diplomatique avec l’Iran. A la fin des
années 1970, environ 36% des ventes d’armes Israéliens se faisaient en Afrique,
hommes d’affaires, émissaires militaires et même le Mossad ont remplacés les
diplomates en tant qu’interlocuteur des dirigeants africains. Pour certains
analystes à l’académie de géopolitique de Paris, ils considèrent qu’il n’y a
plus de doctrine comme à l’époque de « Golda Meir », et par conséquent,
Israël cherche à rompre son isolement. Toutefois, au-delà des effets
médiatiques sur le grand retour de l’Etat hébreu en Afrique. La question Palestine
pour la majorité des pays du continent est devenue un sujet de discorde.
ETATS-UNIS ISRAËL : VERS UN PARTENAIRE STRATÉGIQUE MAJEUR
Alliés
indéfectibles depuis 1967, les deux pays multiplient ces dernières années les
différends sur des questions de politiques étrangères. Obama et Netanyahou, s’opposent
principalement sur les relations avec l’Iran, que le premier souhaite voir
normalisées, quand le second condamne tout contact avec Téhéran, de crainte que
le régime se dote de l’arme nucléaire. La répression Israélienne envers les
Palestiniens est également un sujet de tension. Au delà des manœuvres politiques
stériles, rien n’indique une réorientation des relations entre les deux pays. En
2014, Israël a reçu 3,1 milliards de dollars d’aides militaires américaines, une
subvention annuelle en constante augmentation depuis 10 ans. A cette somme se
sont ajoutés 504 millions pour le développement et la production de divers
programmes de défense, dont le système anti-roquette « ou Dôme de fer ».
Sur le plan économique, les Etats-Unis restent le premier partenaire commercial
d’Israël, absorbant 23%, soit 19 milliards de ses exportations dans les
domaines pharmaceutiques et des hautes technologies. L’allié Israélien qui
cherche une position stratégique au Moyen-Orient, est renforcé avec le vote par
le Congrès en 2014, d’une loi (US- Israël strategic Partnership Act) faisant d’Israël
un partenaire stratégique majeur et avec Tramp elle sera le gendarme de la
région.
Ce changement de statut implique une collaboration accrue entre les
deux pays dans de nombreux domaines (recherche, militaire, cybersécurité, énergie,
etc.) et permettra aux américains d’augmenter leur stock d’armes détenu par Israël.
Tous ces éléments confirment que le Congrès américain, reste largement acquis à
la cause de l’Etat hébreu. C’est en effet l’une des préoccupations du lobby
pro-israélien outre-Atlantique, composé de nombreuses organisations, dont la
plus puissante est (l’American Israël Public Affairs Committee « AIPAC »,
ainsi que d’influentes personnalités juives comme « Sheldon Adelson, un
riche homme d’affaires et ami intime de Netanyahou ».
MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA
Lire également
« les analyses Afrique 1, 2 et 3 », et aussi le Maroc et l’Afrique,
la Turquie et l’Afrique et finalement la Chine et le continent.
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