samedi 29 octobre 2016

GÉOSTRATÉGIE/ LE JAPON : LES FORCES ARMÉES DANS L’ÉCHIQUIER MONDIALE FACE AU DÉFI CHINOIS



Cette nouvelle stratégie est une réponse au défi posé par la Chine, en particulier autour de la question des îles Senkaku, en mer de chine orientale, revendiquées par Pékin et Taiwan, à proximité desquelles l’Armée populaire de libération a mené des incursions aérienne et maritimes répétées.





Alors que des différends territoriaux se développent avec ses voisins Russe, Coréen et surtout Chinois, le Japon change de stratégie tout en mettant le pays sur le devant de la scène internationale et le grand retour du rôle de l’armée dans la région. Soixante-dix ans après sa défaite, l’archipel Nippon, entend tourner ses principes dans la constitution de 1947, qui renonce à toute politique militaire et diplomatique, dans un contexte de tension géostratégique avec la chine. Ce changement de paradigme est le fruit du parti libéral-démocrate et de l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe, qui selon sa vision est de restaurer le patriotisme et étendre l’influence de Tokyo sur la scène international. Afin d’y parvenir, il prône un renforcement de grande envergure de l’alliance avec les Etats-Unis et la revalorisation des forces d’autodéfense des armées Japonaise. Depuis l’adoption des lois de défense et l’augmentation des dépenses militaires, l’armée pourra intervenir dans le cadre des Nations-Unies et peut désormais exporter des équipements militaires. A travers cette nouvelle stratégie géopolitique et géostratégique, le Japon a déjà redéployé ses capacités militaires dans l’archipel des Ryukyu. Les forces d’autodéfense maritimes nippones, se dotent de six sous-marins et sept destroyers ultramodernes ainsi qu’un porte-hélicoptères, le plus grand bâtiment de guerre japonais et un second qui sera opérationnel en 2017. Grace au soutien des américains, le Japon envisage une présence durable sur son territoire de la première puissance militaire mondiale pour défendre ses intérêts nationaux face à l’hégémonie chinoise dans la région. Dans un contexte régional incertain, et contrairement à de nombreux alliés historiques des américains, notamment l’Union-Européenne, le japon a refusé de rejoindre la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures lancés par Pékin en 2014. L’archipel des Ryukyu qui abrite Okinawa s’étire sur plus de 1000 k entre Taiwan et Kyushu, ce qui constitue un rempart à la chine pour l’accès au Pacifique.

LE DÉFI DE LA CHINE/ VERS UN ORDRE FINANCIER MONDIAL

Depuis le ralliement du Royaume-Uni à l’AIIB en mars 2015, de nombreux pays européens, dont la France, ont décidé d’en devenir membres, malgré l’hostilité et la méfiance des Etats-Unis et le Japon. Au total, seize puissances du G20 ont rallié la nouvelle banque, les grands absents de cette coalition financière : les Etats-Unis, le Canada, le Mexique et le Japon. La puissance financière chinoise, avec sa réserve de change d’environ 4000 milliards de dollars, s’impose comme un acteur de premier plan, cherchant à soutenir non seulement le développement régional pour les besoins de son économie, mais surtout pour cerner les contours de ses ambitions stratégiques. Les bénéfices de cette banque pour Pékin, va de pair avec l’internationalisation du « Yuan » et l’augmentation du rendement de ses réserves financiers. Sur le plan stratégique, l’organisation lui permet de structurer en sa faveur l’ordre régional en matière économique et financier, ce qui rend vulnérable l’influence des Etats-Unis et le Japon et contribuer à un système financier international multipolaire, dominé depuis les accords de « Bretton Woods en 1944 par les américains et l’Europe ». D'autre part, certains pays émergents asiatiques comme l’Inde, la Malaisie et l’Indonésie craignent que la chine par le biais de l’AIIB ne serve d’enjeux géopolitique à grand échelle.


Du coté des Etats Européens et vu le contexte économique et sociale fragilisé depuis quelques années, l’enthousiasme domine avec la perspective de nouveaux contacts et le renforcement de leur présence dans la région la plus dynamique de la planète. Bien que le succès de la Chine ait isolé les américains, ils gardent une influence majeure grâce au partenariat transpacifique, qui fixe les bases d’une zone de libre-échange entre les économies des régions Asie et Pacifique sans la Chine.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA   

       

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