Située
entre l’océan Atlantique et le lac Tchad , le Sahara le fleuve
Niger et le Sénégal, le Sahel est désormais qualifié de nouvelle
zone grise, est placé sur l'agenda international au gré de la
hausse de la contrebande, des trafics de drogues, d'armes :c'est
un terreau propice qui échappe à tout contrôle et constitue un
enjeu de taille sur le plan géopolitique et géostratégique dans
l’ensemble de la région.La ligue Arabe soutiendra cette stratégie, ou elle reste dans son mutisme et ses intérêts stériles? Et quelle sera l'enjeu pour la stabilité de l'Algérie qui traverse des crises multidimensionnelles?
La
Mauritanie, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina Faso, L'Algérie, le Maroc,l’Égypte et la Tunisie sont les
pays les plus directement concernés par ces menaces. Selon une
définition des Nations-Unies , ces nations appartiennent à la
catégorie des pays les moins avancés, autrement dit ,ceux
qui n'ont pas les moyens de fournir les services de base à leurs populations, comme l’accès à la santé ,à l’éducation,
et surtout à la sécurité. Avec des superficies proches de 1 millions de Km carré , dont la moitié nord est formée de désert, ces États
ne peuvent administrer efficacement l'ensemble du territoire, créant
ainsi des « ZONES » dans lesquelles les rebelles,
trafiquants d' armes et mouvance islamiste peuvent opérer
commodément . Ces troubles suscitent diverses réactions parmi
les acteurs tiers, comme l'UE,la Russie, les pétromonarchies,la Chine et les États-Unis. Les pays sahéliens
ont en effet sollicité la France , comme puissance coloniale de la
région , et avec laquelle certains de ces États ont signés des
accords bilatéraux de défense. Une approche euro sahélienne a été
développée par la France , associant l' Espagne et l'Allemagne,
cependant elle ne saurait être confondue avec une approche
coordonnée de l'union européenne. Dans cette région formant la
périphérie immédiate de l’ Europe , les activités illégales
qui s'y développent ( trafics d’armes , migrations, traite
négrière, terrorisme, ont pourtant un impact direct sur la
stabilité « sécurité » de l'UE et ses États membres.
A travers ce conflit morbide les États Unis qui se considèrent
comme le gendarme du monde ont mis sur pied ( le TRANS- SAHARA) avec
les États de la région. Cependant, l’Algérie qui considère les
partenaires occidentaux comme illégitimes « non ingérence »
. Face à ces tensions , il est donc difficile de coordonner les
réponses à cette insécurité régionale. Paradoxalement les
Nations-Unies , la banque mondiale et l'agence française de
développement considèrent les menaces que fait peser
l'organisation terroriste ne semblent pas suffisamment alarmant pour
susciter la constitution d'un front uni des États pour les contrer.
Selon leur logique , il ne s'agit ni de conflit
inter-étatique , ni de guerres civiles, et ces États font face à
des insurrections à caractère politico-mafieux , et les menaces à
la stabilité de ces pays sont internes.
origine
du trafic d'armes dans le Sahel
Les
pillages d’entrepôts militaires ,et l'armement de la population ,
encouragé par Kadhafi dans le but de brouiller les cartes, ont en
effet permis l'apparition de nombreux circuits parallèles. Ceux-ci
se sont peu à peu étendus à tout le Sahel , sans pour autant
négliger
l'implication
des mercenaires étrangers, encouragées par les victoires
successives du « CNT »qui ont constitué un vecteur
capital de cette expansion. Le colonel Mohamed AGNAJIM responsable
d'une unité d'élite de l'armée libyenne détachée dans la ville
de Sebha a
déserté à la fin 2011 après avoir puisé dans les entrepôts du
régime . Il a ensuite gagné le Nord du Mali , dont il était
originaire, avec le soutien de ses lieutenants déserteurs de
l'armée Malienne et de clans touaregs , il en est désormais le chef
d'état-major depuis janvier 2012. Un terreau propice et très
lucratif pour ce petit colonel qui a soutenu avec ses armes « AQMI »
et Ancar Dine dans la lutte conjointe contre le régime de Bamako.
Selon les analystes de la question une énorme quantité a circulé
vers le Sud , le Mali , le Nigeria, le Front Polisario ,et également
l’Algérie , sachant que lors de ce trafics d'armes dans cette
région d'autres « mercenaires » étrangers ont saisi
cette opportunité . L’évaluation du nombre d'armes en circulation
est faramineux, les observateurs internationaux évoquent à (1
million d' armes légères , de 20 000 missiles sol-air , ainsi que
d'importants stocks de fusils et de pistolets, sans oublier les armes
distribuées par L'OTAN , la ligue arabe , l’Arabie Saoudite , le
Qatar et les Émirats arabes unis , l'estimation est à hauteur de
plus de 40 tonnes cet arsenal engendre des fusils d'assaut, des
missiles antichars et surtout des mitrailleuses destinées aux
berbères Touaregs du
DJEBEL NAFOUSA au sud de Tripoli « on comprend mieux
l'acheminement des armes aux rébellions touaregs » . A moyen
terme si le bourbier Libyen progresse encore il
est fort probable que les risques s’étendent en Algérie,la Tunisie, le Maroc , la Somalie et même au Moyen- Orient. La Trans-Sahara ,
initiée en 2004 par les Américains dans le but de soutenir la
formation des armées régionales contre le terrorisme et qui
implique (
l’Algérie , la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie,le Sénégal, le
Mali, le Nigeria, et le Tchad), ainsi
que la stratégie européenne pour la sécurité et le développement
du Sahel ,adopté en 2011, et le comité d’État-major opérationnel
conjoint (CEMOC) ou l'unité de fusion et liaison ( UFL) basée en
Algérie afin de combiner les activités de renseignements restent pratiquement
inertes par rapport aux dimensions économiques , et aux enjeux
géopolitiques qu'elle engendre ( risque d'ingérence(1) , guerre
civile , méfiance des interventions directes de L'UE ) .Les
ambiguïtés obscures qui planent encore sur la situation de l'Etat islamique dans la région, nécessitent une véritable expertise, des moyens financiers et
surtout la coordination de tous les acteurs potentiels pour
stabiliser la région ; cependant les avis des pays divergent et le
fléau ne cesse de gagner de jour en jour du terrain.
Dans
le cadre d’États répressifs, totalitaires, ou autoritaires, les
conflits naissent le plus souvent de la réaction de minorités et de
groupes variés qui s'estiment persécutés ou réprimés et luttent
pour obtenir la reconnaissance de leurs droits religieux , culturels
, politiques, et civiques , voire l'autonomie , ce sont le cas des
pays du Sahel.L'autonomie des AZAWADS,demeure pour l'Algérie un conflit sans fin, d'ou les conséquences s’avèrent déstabilisatrices, vu les frontières et l’implication de certains services secrets qui chapeautent les revendications Touaregs.
MOHAMED-CHERIF
BOUHOUIA
(1) :
devoir d'ingérence :
Ce
concept moral et caritatif a été juridiquement transposé , très
encadré, au sein des Nations Unies , sous le nom de « responsabilité
de déprotéger ». Cependant , le problème reste posé :
comment ce principe est-il mis en œuvre ? Et par qui? Ce qui
soulève à chaque occasion un triple problème de légitimité,
d'opportunité, et d’efficacité, sauf quand il s'agit du Conseil
de sécurité lui-même qui décide unanimement ; mais ceci
reste une utopie .
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