mardi 23 octobre 2012

ISRAEL/IRAN/PAYS DU GOLFE/UN RAPPORT DE FORCE FRAGILISE


Les causes des conflits entre États sont vieilles comme le monde . Ils s’affrontent encore et toujours , sous couvert ou non d'idéologies ou de valeurs réelles ou affichées, pour satisfaire géographiquement des vissées territoriales « terre, mer, espace » impérialistes, hégémoniques, ou expansionnistes ; afin d'assurer leur sécurité .Le conflit entre Israël et L’Iran reste coincé entre un rapport de force fragilisé.


Pour analyser les ramifications de ce conflit qui secouent l'opinion internationale , et dont la
portée géopolitique et géostratégique s' avère catastrophique dans toute la région ,il est primordial de remonter dans le temps afin d' avoir une vision plus claire. Au pouvoir depuis 1941, le SHAH est renforcé en 1953 après le renversement, grâce à l'aide américaine, nationalisant le pétrole en 1951, il fait d’Israël un allié majeur . L’Iran ayant des relations tendues avec les pays arabes, une délégation permanente israélienne est établie à Téhéran, ce qui provoque la rupture avec l’Égypte .Les relations commerciales s'intensifient entre les deux pays notamment par la vente du pétrole. Lorsque le SHAH est renversé en 1979 par Khomeiny , la rhétorique entre les deux pays devient violente . Au cours de la guerre contre l'Irak (1980 -1988) Israël soutient l'Irak en lui fournissant des armes afin de prolonger la guerre et d'épuiser ses deux adversaires, aux yeux des israéliens la menace iranienne reste un défit stratégique à long terme . En 1990-1991 la situation prend une autre ampleur , après la guerre du golfe l'Iran apparaît comme le gendarme de la région et défie ouvertement les États-Unis et Israël ainsi que les pétromonarchies. Le Hezbollah crée au Liban en 1982 donne à Téhéran un moyen de pression supplémentaire grâce à une connexion chiite inexistante dans l'environnement géopolitique immédiat d’Israël. En 2002 George W. Bush dans sa vision globale sur les enjeux de la politique internationale a envenimé les cartes en dénonçant « l'axe du mal » qui inclut l'Iran. Avec l'élection de Ahmadinejeb ultra conservateur, sa politique se radicalise et cible les États-Unis et Israël afin de conforter sa popularité au sein du monde musulman. Au fil du temps la poursuite du programme nucléaire iranien taxé d'avoir une vocation militaire , inquiète Israël et d'autres pays ce qui a favorisé un blocage diplomatique sur la scène internationale.Obama obtient des iraniens qu'ils acceptent de geler leur programme ou de le rendre plus clair , cette politique de la main tendue n' a pas donné ses fruits .En 2012 l'Iran accepte de reprendre le dialogue avec la communauté internationale sur la question du nucléaire.


L’impact des enjeux régionaux

Depuis les révolutions arabes, on constate un grand échec de l'Iran à devenir le leader du monde musulman. Les succès de l'Iran en Syrie, son principal allié arabe de la région, en faveur des réfugiés palestiniens ou au Liban en soutenant le Heszbollah , sont incontestables. Cependant , l'influence de l'Arabie Saoudite , du Qatar et autres dirigeants arabes sunnites semble bien plus efficace et durable avec le soutien de l'occident notamment sur la crise syrienne. L'Iran joue un rôle déterminant avec la Syrie tout en évitant de se trouver dans le camp des vaincus en cas de chute du régime . La république chiite est consciente de sa minorité dans un monde musulman majoritairement sunnite, elle accorde désormais la priorité à ses positions régionales , qui deviennent d'autant plus cruciales que les troupes américaines ont quitté l'Irak et se retirent à moyen terme de l' Afghanistan , et que les monarchies arabes de la côte sont devenues très riches , influentes et surarmées. L'Arabie Saoudite qui se présente comme la seule puissance régionale prospère , sunnite et pro-occidentale capable de faire face aux menaces de Téhéran .Selon les observateurs de la question , le nouveau terrain des compétitions, ou conflits n'est plus autour d’Israël, mais du Golfe. Selon la terminologie du régime , l'entité sioniste occupant Jérusalem de façon illégale reste durable , mais ce n'est plus la composante idéologique première de l'Iran qui a d'autres impératifs majeurs pour défendre son identité et son existence politique. Ali Khamenei qui a sans relâche affirmé son hostilité de principe au grand Satan et à l’agression culturelle occidentale , envisage de céder certaines exigences internationales .Devenu un pays potentiellement puissant grâce à ses capacités scientifiques , technologiques irréversibles , il peut négocier en position de force afin de stabiliser ses acquis avec « AIEA » et adapter sa politique aux enjeux de la sécurité régionale tout en ouvrant un processus de normalisation avec les occidentaux.

LA STRATEGIE DE LA RIVALITE

Les soulèvements du printemps arabe , et leurs répercussions géopolitiques dans le Golfe s'inscrivent dans l'axe de confrontation Riyad / Téhéran . Devant les troubles que connaît la région , la crainte de voir un renforcement de l'influence Iranienne explique et détermine « la guerre froide au Moyen Orient » les pétromonarchies redoutent le soulèvement de leurs minorités chiites , qui s'appuient sur Téhéran , remettant ainsi en cause l'équilibre géostratégique de la région .Déterminés à contenir la menace Iranienne les pays du Golfe resserrent actuellement les rangs autour de Riyad en créant une alliance anti-iranienne basée sur le maintien de la sécurité dans la région et la prédominance du royaume, et dont la politique vise à cimenter la suprématie sunnite face aux défis chiites . La stratégie de la rivalité , a d'abord étouffé la révolte à Bahreïn ,a canalisé la situation au Yémen , et s'est positionnée en Syrie tout en jouant un rôle déterminant dans le financement de la rébellion. La vision politique consiste à court terme à la chute du régime ne pouvant en effet qu'accentuer l'isolement de l'Iran , et favorisant l’avènement d'une Syrie post-Bachar qui s’alignerait sur l'axe sunnite conservateur que les monarchies cherchent à mettre en place.L'attitude ambiguë de Washington face aux bouleversements en cours dans le monde arabe confirme que malgré les importantes ressources énergétiques de la région , cette dernièrese tient en retrait et adopte un profil bas. La crise économique et financière des américains associée à la reconsidération des priorités géopolitiques , dans lesquelles la zone Asie-Pacifique prend plus d’importance que le Moyen-Orient, font que les américains évitent à déployer une politique hégémonique dans cette région, en clair, ils n'en ont plus les moyens. La perte d'influence des États-Unis, indécis dans la gestion des révolutions passées et celles encore en cours , Riyad a réussi à maintenir sa place et à déployer une nouvelle stratégie qui va à l'encontre de tous ceux qui ont cru un peut vite que le printemps arabe allait avoir raison du régime Saoudien et sonner le glas de toutes les monarchies du Golfe Arabo-Persique ( certains analystes en France qui défilent sur les plateaux de télévisions) . Les observateurs de la question sont conscients des liens stratégiques et privilégiés des monarques avec les États-Unis , et apparaissent comme des subordonnés aux intérêts de Washington, néanmoins seront-elles à l'abri des transformations sociopolitiques en cours ?La question reste posée d'autant plus que les révoltes arabes n'en sont qu'à leurs débuts et qu'elles constituent une longue séquence de l'histoire contemporaine du Moyen-Orient.L’Iran se trouve actuellement en état d' effervescence vu l' embargo économique imposé , ainsi que la frustration du peuple iranien , selon les statistiques 70% des iraniens ne croient plus à la révolution islamique confisquée par les Ayatollahs qui exercent à la fois un pouvoir temporel et spirituel. Si le régime Syrien tombe , un conflit confessionnel sunnite-chiite embrasse toute la région .

NOUSAYRISME OU ALAOUITES : NAISSANCE ET CONSTRUCTIONS DOGMATIGUES

Le monde est horrifié sur le génocide commis sur le peuple Syrien , et la cruauté impitoyable d'Elassad , cependant ceux qui ne connaissent pas l’Islam, notamment l'occident, mettent cette religion dans le bûché des innocents. A travers cette analyse , il est indispensable de plonger dans les abysses obscurs du temps afin de mieux cerner les constructions dogmatiques des Nousayrisme ou alaouites dont le clan Elassad est adepte . Le nousayrisme naît comme l’ismaélisme de la séparation de certains fidèles de la lignée des imams officiels du chiisme se légitimant de père en fils. Le terme de « nousayrisme » servant à nommer les adeptes de cette tendance étant tombé en désuétude, on les appelle soit « ANSARIYA » du nom de la montagne ou ils se sont réfugiés en Syrie , soit , plus communément désormais , «ALAOUITES » , du fait de leur dévotion à Ali. (Considérer soit comme l'incarnation de Dieu soit comme le Messager à la place de MOHAMMED ) Les alaouites apparurent dans le dernier tiers du IX siècle, affirmant que le onzième imam officiel, HASAN AL- ASKARI, était l'incarnation de l'Esprit Saint et construisant un système de croyances influencé par l'ismaèlisme . Le fondateur de ce chiisme souvent considéré comme à la limite de l'Islam , vivait à Bassoraha au IX siècle , il se nommait « MOHAMMED IBN NOUSAYR AL -NAMIRI » et se prétendit le porte-parole sur terre de l'Esprit Saint (incarné dans le onzième imam) . Depuis l'Irak , la doctrine alaouitegagna pendant le X siècle la région d'Alep, en Syrie du nord, où elle connut un triomphe.

CONSRUCTION DOGMATIQUE

La doctrine du nousayrisme est une des plus complexes et ne concorde guerre avec l'Islam. On y reconnaît l'existence d’âmes constituées de l’essence primordiale de l’Être et de quatre mondes dont deux se situent dans la lumière et deux dans les ténèbres. Le petit monde de la lumière est le monde des hommes , où vivent emprisonnées des âmes attendant d' accéder par transmigration au grand monde de la lumière. Le petit monde des ténèbres est celui des âmes maudites, encloses dans des corps d'animaux et de femmes, tandis que le grand monde des ténèbres est l'enfer, où les damnés vont retourner par transmigrations successives à l'état minéral. Le principe divin de la lumière se donne à connaître aux hommes pour les sauver sous une forme « trinitaire symbolisée par les lettres AYN , MIM, et SIN » qui sont les premières lettres des noms d'Ali, Mohammed, et Selman al Farisi.(1) Ces trois personnes incarnent respectivement le principe divin « MANA » , le nom « ism » qui révèle le sens de ce principe et la porte « en arabe bab » , qui ouvre sur le divin et sur le nom qui révèle le divin. Suivant la construction doctrinale des alaouites , Ali était la septième manifestation du divin « mana » , dans le petit monde de la lumière. Il était accompagné de ses propres émanations : Mohamed « ism » et Salman « bab la porte ». Les six manifestations précédentes avaient été ( ABEL, SETH, JOSEPH, ASAPH, SIMON, JOSUE) . Réfugiés dans la montagne Ansariya syrien entre le XI et le XII siècle, les alaouites ont pu prospérer relativement à l'époque des Croisades mais ils se sont vus persécutés au XIII siècle par « les Mamelouks sunnites 1261-1517 ». Au XV siècle , les alaouites se divisèrent en deux tendances ( les Chamaliya au nord et la Kamariya au sud » ainsi que deux autres qui s'ajouteront plus tard ( la CHAMSIYA et la KAZALIYA) . Il est donc capital de considérer que les alaouites fractionnés et ne représentant en tout que quelques centaines de milliers de personnes ne pouvent guère envisager de se faire entendre dans Islam sunnite que nous connaissons . C'est pourtant en leur sein que se constitua un pôle d'influence qui porta l'un des leurs au pouvoir en Syrie , le sanguinaire Hafez al Assad ,le 3 novembre 1970.

NAISSANCE DU CHIISME DUODECIMAIN EN IRAN

Actuellement , on ne saurait dire exactement le nombre des duodécimains ; les estimations évoquent cent millions , dont plus de la majorité sont installés en Iran , État, qui par un acte d'autorité délibéré, a adopté le chiisme duodécimain comme religion d’État cinq cents ans plus tôt. Durant tout le millénaire précédent , l'Iran avait été Sunnite et sa conversion au chiisme au début du XVI siècle est le fait d'une dynastie d'Asie centrale , « les Sefévides ».« Chah Ismaël » était le premier souverain de cette dynastie;il prend le pouvoir en 1501 et à partir de l'Iran devient peu à peu chiite, en particulier sous le règne de « Chah Abbas » cinquième monarque Séfévide au pouvoir de 1588 à 1629 ». Entre le XVI et XIX siècle le sunnisme disparaît progressivement de l'Iran et ceux qui lui restent attachés émigrent sous la pression de la répression en Inde. Durant cette période se met en place dans le pays une sorte de clergé dont l'autorité est fondée sur l'idée que la communauté des croyants a besoin d'un imam afin de lui rendre compréhensible la Révélation. Or, dans la mesure où depuis la Grande occultation , cet imam est en principe invisible et silencieux, ce sont des chiites versés dans la science religieuse qui dictent leur conduite aux fidèles ; « ce sont les Moujtahidin : exégètes » , dont la masse des croyants est tenue d'imiter les éminents nommés «AYATOLLAH AL OUZMA » ou grands Ayatollahs. Ils doivent pour cela suivre à la lettre les enseignements du « TOUZIB EL MASAYL : traité de vie », rédigé par ceux d'entre les ayatollahs que l'on considère comme « MARJAA AL TABLID : source de l'imitation » . Dans leur dogme chaque croyant doit s'attacher à un Marjja et en choisir un dès que sa source d'imitation meurt. Après la mort de Khomeyni, en 1989 , il restait six grands Ayatollahs, sachant que depuis les bouleversements politiques qui secouent le pays d'autres exégètes qui s'opposent aux grands Ayatollahs au pouvoir se trouvent dans les goals du régime . A un niveau inférieur , on trouve en premier les ayatollahs simples «  signes d’Allah »,en second les « BOUJAT AL ISLAM : preuve de l'islam » , en troisième les Moujtahidins, et enfin les simples Mollah « religieux ».

LES LIEUX SAINTS


Dans le chiisme duodécimain les lieux saints sont principalement les mausolées où reposent les grandes figures de ce courant. Les deux seuls pèlerinages d'Iran sont ceux de MECHED, où est enterré le huitième imam Ali al Rida , et de QOM où est ensevelie sa sœur Fitima. A NAJEF en Irak on trouve le tombeau de ALI ; à KERBALA c'est le lieu du martyre Housayn où est édifié son mausolée ; à Kazamayn , près de Bagdad on trouve les mausolées du septième et neuvième imam, et enfin à Samarra , où disparut le dernier imam on trouve la tombe du dixième imam. Tous ces mausolées constituent des lieux de pèlerinage fortement fréquentés , les fidèles en espèrent un bénéfice matériel ou spirituel. Des rituels précis y sont accomplis. L’islam sunnite qui se conforme au Coran et à la Sunna du prophète rejette en blog ce chiisme duodécimain. Les historiens arabes comme ( EL MAGDISI- IBN HARKHEL- IBN BATOUTA- et NACER KHASOU) ont recensé les tendances chiites depuis le troisième siècle, leur nombre dépasse 73. Les Fatimides , dynasties de califes chiites ismaéliens qui régnèrent en Afrique à partir de 909 , puis en Égypte de 969 à 1171 avaient leur propre Coran , qu'ils appelaient «  le CORAN DE FATIMA » . Concernant les crimes horribles qui restent gravés dans l'histoire du chiisme , on peut citer le cas des « karamittas » qui au sien même de la Mecque ont assassiné plus de 30 000 personnes forcant à l'exil plus de 350 000  Bani- Hillel, tout en confisquant «  la pierre noire ». Enfin l'imam caché « LE MAHDI » , qui désigne pour les chiites le Messie de l'heure ultime qui doit revenir à la fin des temps , ce dernier ne figure pas dans l'islam sunnite , notamment ce qui a été rapporté dans la prophétie du messager de l'Islam.

On peine à penser que l' année 2012 laisserait une nouvelle odeur de massacres à grande échelle passée sous silence , les puissances internationales semblent paralysées sur la question Syrienne . L'axe du mal qui engendre «  la Russie, la Chine , et l’Iran » qui étouffe toute tentation sur le terrain, a favorisé l'extermination d'un peuple sans défense . Il est urgent pour toutes les nations du monde, non seulement, de revoir les statuts des Nations-Unies et ceux du conseil de sécurité, mais également de se mobiliser afin de les dissoudre, espérant mettre en place d'autres instances pouvant garantir à l'humanité « justice, liberté et surtout la stabilité globale de la planète » .

MOHAMMED CHERIF BOUHOUIA

  1. Selman el-Farisi: D'origine persan, tout jeune il a été initié par des chrétiens au christianisme, persécuté par les romains, ils se sont réfugiés dans des grottes en Perse afin de sauvegarder leur foie. Vieillissant, ils moururent les uns après les autres, le dernier d'entre eux , avant sa mort, le conseilla d'aller vers la Mecque afin de rencontrer le dernier des messagers tout en lui indiquant trois signes (il n'accepte pas l’aumône, il accepte les cadeaux, il a le sceau de la prophétie au milieu de son dos:il n'y a de Dieu qu’Allah et Mohammed est son messager). Il s'est fait vendre comme esclave aux commerçants juifs afin d'atteindre la Mecque. Rencontrant le prophète il essaya d'abord les deux premiers signes (lui offrant l'aumône et des cadeaux) il s'aperçoit de la véracité des signes. Un jour, le prophète marchait seul, et Selman le suivait, le prophète s'arrêta et l'appela par son nom (en lui disant : Selman, il vous reste le dernier signe pour croire ? Le prophète lui demanda de se rapprocher de lui tout en lui montrant le sceau de la prophétie). Selman s'agenouilla et déclara sa conversion à l'islam. Concernant la bataille des coalisés (chapitre 33) dont le nombre des mécréants dépassait les 11 000 et les musulmans étaient  moins de 3 000, Selman proposa au prophète de creuser un fossé autour de Médine.(Dans leur croyance les chiites pensent que l'initiative de Selman est un acte divin, ce qui est totalement absurde dans le Sunnisme.)
































































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