Les causes des conflits entre États sont vieilles comme le monde . Ils s’affrontent encore et toujours , sous couvert ou non d'idéologies ou de valeurs réelles ou affichées, pour satisfaire géographiquement des vissées territoriales « terre, mer, espace » impérialistes, hégémoniques, ou expansionnistes ; afin d'assurer leur sécurité .Le conflit entre Israël et L’Iran reste coincé entre un rapport de force fragilisé.
Pour analyser les ramifications de ce conflit qui secouent l'opinion internationale , et dont la
portée géopolitique et géostratégique s' avère catastrophique dans toute la région ,il est primordial de remonter dans le temps afin d' avoir une vision plus claire. Au pouvoir depuis 1941, le SHAH est renforcé en 1953 après le renversement, grâce à l'aide américaine, nationalisant le pétrole en 1951, il fait d’Israël un allié majeur . L’Iran ayant des relations tendues avec les pays arabes, une délégation permanente israélienne est établie à Téhéran, ce qui provoque la rupture avec l’Égypte .Les relations commerciales s'intensifient entre les deux pays notamment par la vente du pétrole. Lorsque le SHAH est renversé en 1979 par Khomeiny , la rhétorique entre les deux pays devient violente . Au cours de la guerre contre l'Irak (1980 -1988) Israël soutient l'Irak en lui fournissant des armes afin de prolonger la guerre et d'épuiser ses deux adversaires, aux yeux des israéliens la menace iranienne reste un défit stratégique à long terme . En 1990-1991 la situation prend une autre ampleur , après la guerre du golfe l'Iran apparaît comme le gendarme de la région et défie ouvertement les États-Unis et Israël ainsi que les pétromonarchies. Le Hezbollah crée au Liban en 1982 donne à Téhéran un moyen de pression supplémentaire grâce à une connexion chiite inexistante dans l'environnement géopolitique immédiat d’Israël. En 2002 George W. Bush dans sa vision globale sur les enjeux de la politique internationale a envenimé les cartes en dénonçant « l'axe du mal » qui inclut l'Iran. Avec l'élection de Ahmadinejeb ultra conservateur, sa politique se radicalise et cible les États-Unis et Israël afin de conforter sa popularité au sein du monde musulman. Au fil du temps la poursuite du programme nucléaire iranien taxé d'avoir une vocation militaire , inquiète Israël et d'autres pays ce qui a favorisé un blocage diplomatique sur la scène internationale.Obama obtient des iraniens qu'ils acceptent de geler leur programme ou de le rendre plus clair , cette politique de la main tendue n' a pas donné ses fruits .En 2012 l'Iran accepte de reprendre le dialogue avec la communauté internationale sur la question du nucléaire.
L’impact
des enjeux régionaux
Depuis
les révolutions arabes, on constate un grand échec de l'Iran à
devenir le leader du monde musulman. Les succès de l'Iran en Syrie,
son principal allié arabe de la région, en faveur des réfugiés
palestiniens ou au Liban en soutenant le Heszbollah , sont
incontestables. Cependant , l'influence de l'Arabie Saoudite , du
Qatar et autres dirigeants arabes sunnites semble bien plus efficace
et durable avec le soutien de l'occident notamment sur la crise
syrienne. L'Iran joue un rôle déterminant avec la Syrie tout en
évitant de se trouver dans le camp des vaincus en cas de chute du
régime . La république chiite est consciente de sa minorité dans
un monde musulman majoritairement sunnite, elle accorde désormais la
priorité à ses positions régionales , qui deviennent d'autant plus
cruciales que les troupes américaines ont quitté l'Irak et se
retirent à moyen terme de l' Afghanistan , et que les monarchies
arabes de la côte sont devenues très riches , influentes et
surarmées. L'Arabie
Saoudite qui se présente comme la seule puissance régionale
prospère , sunnite et pro-occidentale capable de faire face aux
menaces de Téhéran .Selon les observateurs de la question , le
nouveau terrain des compétitions, ou conflits n'est plus autour
d’Israël, mais du Golfe. Selon la terminologie du régime ,
l'entité sioniste occupant Jérusalem de façon illégale reste
durable , mais ce n'est plus la composante idéologique première de
l'Iran qui
a d'autres impératifs majeurs pour défendre son identité et son
existence politique. Ali
Khamenei qui a sans relâche affirmé son hostilité de principe au
grand Satan et à l’agression culturelle occidentale , envisage de
céder certaines exigences internationales .Devenu
un pays potentiellement puissant grâce à ses capacités
scientifiques , technologiques irréversibles , il peut négocier en
position de force afin de stabiliser ses acquis avec « AIEA »
et adapter sa politique aux enjeux de la sécurité régionale tout
en ouvrant un processus de normalisation avec les occidentaux.
LA STRATEGIE DE LA
RIVALITE
Les
soulèvements du printemps arabe , et leurs répercussions
géopolitiques dans le Golfe s'inscrivent
dans l'axe de confrontation Riyad / Téhéran . Devant les troubles
que connaît la
région , la crainte de voir un renforcement de l'influence Iranienne
explique et détermine « la
guerre froide au Moyen Orient » les pétromonarchies redoutent
le soulèvement de leurs minorités chiites , qui s'appuient sur
Téhéran , remettant ainsi en cause l'équilibre géostratégique
de la région .Déterminés à contenir la menace Iranienne les pays
du Golfe resserrent
actuellement les rangs autour de Riyad en créant une alliance
anti-iranienne basée
sur le maintien de la sécurité dans la région et la prédominance
du royaume, et dont la
politique vise à cimenter la suprématie sunnite face aux défis
chiites . La stratégie de la rivalité , a d'abord étouffé la
révolte à Bahreïn ,a canalisé la situation au Yémen , et s'est
positionnée en Syrie tout en jouant un rôle déterminant dans le
financement de la rébellion. La
vision politique consiste à court terme à la chute du régime ne
pouvant en effet qu'accentuer l'isolement de l'Iran , et favorisant
l’avènement d'une Syrie post-Bachar qui
s’alignerait sur l'axe sunnite conservateur que les monarchies
cherchent à mettre en place.L'attitude
ambiguë de Washington face aux bouleversements en cours dans le
monde arabe confirme
que malgré les importantes ressources énergétiques de la région ,
cette dernièrese
tient en retrait et adopte un profil bas. La crise économique et
financière des américains associée
à la reconsidération des priorités géopolitiques , dans
lesquelles la zone Asie-Pacifique prend plus d’importance que le
Moyen-Orient, font que les américains évitent à
déployer une politique hégémonique dans cette région, en clair,
ils n'en ont plus les moyens. La perte d'influence des États-Unis,
indécis dans la gestion des révolutions passées et celles encore
en cours , Riyad a réussi à maintenir sa place et à déployer une
nouvelle stratégie qui va à l'encontre de tous ceux qui ont cru un
peut vite que le printemps arabe allait avoir raison du régime
Saoudien et sonner le glas de toutes les monarchies du Golfe
Arabo-Persique ( certains analystes en France qui défilent sur les
plateaux de télévisions) . Les
observateurs de la question sont conscients des liens stratégiques et
privilégiés des monarques avec les États-Unis , et apparaissent
comme des subordonnés aux intérêts de Washington,
néanmoins seront-elles à l'abri des transformations sociopolitiques
en cours ?La
question reste posée d'autant plus que les révoltes arabes n'en
sont qu'à leurs débuts et qu'elles constituent une longue séquence
de l'histoire contemporaine du Moyen-Orient.L’Iran
se trouve actuellement en état d' effervescence vu l' embargo
économique imposé , ainsi
que la frustration du peuple iranien , selon les statistiques 70% des
iraniens ne croient plus à la révolution islamique confisquée par
les Ayatollahs qui exercent à la fois un pouvoir temporel et
spirituel. Si le régime Syrien tombe , un conflit confessionnel
sunnite-chiite embrasse toute la région .
NOUSAYRISME
OU ALAOUITES : NAISSANCE ET CONSTRUCTIONS DOGMATIGUES
Le
monde est horrifié sur le génocide commis sur le peuple Syrien , et
la cruauté impitoyable d'Elassad , cependant ceux qui ne connaissent
pas l’Islam, notamment l'occident, mettent cette religion dans le
bûché des innocents. A travers cette analyse , il est indispensable
de plonger dans les abysses obscurs du temps afin de mieux cerner les
constructions dogmatiques des Nousayrisme ou alaouites dont le clan
Elassad est adepte . Le
nousayrisme naît comme l’ismaélisme de la séparation de certains
fidèles de la lignée des imams officiels du chiisme se légitimant
de père en fils. Le terme de « nousayrisme » servant
à nommer les adeptes de cette tendance étant tombé en désuétude,
on les appelle soit « ANSARIYA »
du nom de la montagne ou ils se sont réfugiés en Syrie , soit ,
plus communément désormais , «ALAOUITES » , du fait de
leur dévotion à Ali. (Considérer soit comme l'incarnation de Dieu
soit comme le Messager à la place de MOHAMMED ) Les
alaouites apparurent dans le dernier tiers du IX siècle, affirmant
que le onzième imam officiel, HASAN AL- ASKARI, était l'incarnation
de l'Esprit Saint et construisant un système de croyances influencé
par l'ismaèlisme . Le fondateur de ce chiisme souvent considéré
comme à la limite de l'Islam , vivait à Bassoraha au IX siècle ,
il se nommait « MOHAMMED
IBN NOUSAYR AL -NAMIRI » et se prétendit le porte-parole sur
terre de
l'Esprit Saint (incarné dans le onzième imam) . Depuis l'Irak , la
doctrine alaouitegagna
pendant le X siècle la région d'Alep, en Syrie du nord, où elle
connut un triomphe.
CONSRUCTION
DOGMATIQUE
La
doctrine du nousayrisme est une des plus complexes et ne concorde
guerre avec l'Islam. On y reconnaît l'existence d’âmes
constituées de l’essence primordiale de l’Être et de quatre
mondes dont deux se situent dans la lumière et deux dans les
ténèbres. Le petit monde de la lumière est le monde des hommes ,
où vivent emprisonnées des âmes attendant d' accéder par
transmigration au grand monde de la lumière. Le petit monde des
ténèbres est celui des âmes maudites, encloses dans des corps
d'animaux et de femmes, tandis que le grand monde des
ténèbres est l'enfer, où les damnés vont retourner par
transmigrations successives à l'état minéral.
Le principe divin de la lumière se donne à connaître aux hommes
pour les sauver sous une forme « trinitaire symbolisée par les
lettres AYN , MIM, et SIN » qui sont les premières lettres des
noms d'Ali, Mohammed, et Selman al Farisi.(1) Ces
trois personnes incarnent respectivement le principe divin « MANA »
, le nom « ism » qui
révèle le sens de ce principe et la porte « en arabe bab »
, qui ouvre sur le divin et sur le nom qui révèle le divin. Suivant
la construction doctrinale des alaouites , Ali était la septième
manifestation du divin « mana » , dans le petit monde de
la lumière. Il était accompagné de ses propres émanations :
Mohamed « ism » et Salman « bab la porte ». Les
six manifestations précédentes avaient été ( ABEL, SETH, JOSEPH,
ASAPH, SIMON, JOSUE) . Réfugiés dans la montagne Ansariya syrien
entre le XI et le XII siècle, les alaouites ont pu prospérer
relativement à l'époque des Croisades mais ils se sont vus
persécutés au XIII siècle par « les Mamelouks
sunnites 1261-1517 ». Au
XV siècle , les alaouites se divisèrent en deux tendances ( les
Chamaliya au nord et la Kamariya
au sud » ainsi que deux autres qui s'ajouteront plus tard ( la
CHAMSIYA et la KAZALIYA)
. Il est donc capital de considérer que les alaouites fractionnés
et ne représentant en tout que quelques centaines de milliers de
personnes ne pouvent guère envisager
de se faire entendre dans Islam sunnite que nous connaissons . C'est
pourtant en leur sein que se constitua un pôle d'influence qui porta
l'un des leurs au pouvoir en Syrie , le
sanguinaire Hafez al Assad ,le 3 novembre 1970.
NAISSANCE
DU CHIISME DUODECIMAIN EN IRAN
Actuellement
, on ne saurait dire exactement le nombre des duodécimains ;
les estimations évoquent cent millions , dont plus de la majorité
sont installés en Iran , État, qui par un acte d'autorité
délibéré, a adopté le chiisme duodécimain comme religion d’État
cinq cents ans plus tôt. Durant tout le millénaire précédent ,
l'Iran avait été Sunnite et sa conversion au chiisme au début du
XVI siècle est le fait d'une dynastie d'Asie centrale , « les
Sefévides ».« Chah
Ismaël » était le premier souverain de cette dynastie;il
prend le pouvoir en 1501 et à
partir de l'Iran devient peu à peu chiite, en particulier sous le
règne de « Chah Abbas » cinquième
monarque Séfévide au pouvoir de 1588 à 1629 ». Entre le XVI
et XIX siècle le
sunnisme disparaît progressivement de l'Iran et ceux qui lui restent
attachés émigrent sous la pression de la répression en Inde.
Durant cette période se met en place dans le pays une sorte
de clergé dont l'autorité est fondée sur l'idée que la communauté
des croyants a besoin d'un imam afin de lui rendre compréhensible la
Révélation. Or, dans la mesure où depuis la Grande
occultation , cet imam est en principe invisible et silencieux, ce
sont des chiites versés dans la science religieuse qui dictent leur
conduite aux fidèles ; « ce sont les Moujtahidin :
exégètes » , dont la masse des croyants est tenue d'imiter
les éminents nommés «AYATOLLAH AL OUZMA » ou grands
Ayatollahs. Ils doivent pour cela suivre à la lettre les
enseignements du « TOUZIB EL MASAYL : traité de vie »,
rédigé par ceux d'entre
les ayatollahs que l'on considère comme « MARJAA AL TABLID :
source de l'imitation » . Dans leur dogme chaque croyant doit
s'attacher à un Marjja et en choisir un dès
que sa source d'imitation meurt. Après la mort de Khomeyni, en 1989
, il restait six grands Ayatollahs, sachant que depuis les
bouleversements politiques qui secouent le pays d'autres
exégètes qui s'opposent aux grands Ayatollahs au pouvoir se
trouvent dans les goals du
régime . A un niveau inférieur , on trouve en premier les
ayatollahs simples « signes d’Allah »,en second les
« BOUJAT AL ISLAM : preuve de l'islam » , en
troisième les Moujtahidins, et enfin les simples Mollah
« religieux ».
LES
LIEUX SAINTS
Dans le chiisme duodécimain les lieux saints sont principalement les mausolées où reposent les grandes figures de ce courant. Les deux seuls pèlerinages d'Iran sont ceux de MECHED, où est enterré le huitième imam Ali al Rida , et de QOM où est ensevelie sa sœur Fitima. A NAJEF en Irak on trouve le tombeau de ALI ; à KERBALA c'est le lieu du martyre Housayn où est édifié son mausolée ; à Kazamayn , près de Bagdad on trouve les mausolées du septième et neuvième imam, et enfin à Samarra , où disparut le dernier imam on trouve la tombe du dixième imam. Tous ces mausolées constituent des lieux de pèlerinage fortement fréquentés , les fidèles en espèrent un bénéfice matériel ou spirituel. Des rituels précis y sont accomplis. L’islam sunnite qui se conforme au Coran et à la Sunna du prophète rejette en blog ce chiisme duodécimain. Les historiens arabes comme ( EL MAGDISI- IBN HARKHEL- IBN BATOUTA- et NACER KHASOU) ont recensé les tendances chiites depuis le troisième siècle, leur nombre dépasse 73. Les Fatimides , dynasties de califes chiites ismaéliens qui régnèrent en Afrique à partir de 909 , puis en Égypte de 969 à 1171 avaient leur propre Coran , qu'ils appelaient « le CORAN DE FATIMA » . Concernant les crimes horribles qui restent gravés dans l'histoire du chiisme , on peut citer le cas des « karamittas » qui au sien même de la Mecque ont assassiné plus de 30 000 personnes forcant à l'exil plus de 350 000 Bani- Hillel, tout en confisquant « la pierre noire ». Enfin l'imam caché « LE MAHDI » , qui désigne pour les chiites le Messie de l'heure ultime qui doit revenir à la fin des temps , ce dernier ne figure pas dans l'islam sunnite , notamment ce qui a été rapporté dans la prophétie du messager de l'Islam.
On peine à penser que l' année 2012 laisserait une nouvelle odeur de massacres à grande échelle passée sous silence , les puissances internationales semblent paralysées sur la question Syrienne . L'axe du mal qui engendre « la Russie, la Chine , et l’Iran » qui étouffe toute tentation sur le terrain, a favorisé l'extermination d'un peuple sans défense . Il est urgent pour toutes les nations du monde, non seulement, de revoir les statuts des Nations-Unies et ceux du conseil de sécurité, mais également de se mobiliser afin de les dissoudre, espérant mettre en place d'autres instances pouvant garantir à l'humanité « justice, liberté et surtout la stabilité globale de la planète » .
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUIA
- Selman el-Farisi: D'origine persan, tout jeune il a été initié par des chrétiens au christianisme, persécuté par les romains, ils se sont réfugiés dans des grottes en Perse afin de sauvegarder leur foie. Vieillissant, ils moururent les uns après les autres, le dernier d'entre eux , avant sa mort, le conseilla d'aller vers la Mecque afin de rencontrer le dernier des messagers tout en lui indiquant trois signes (il n'accepte pas l’aumône, il accepte les cadeaux, il a le sceau de la prophétie au milieu de son dos:il n'y a de Dieu qu’Allah et Mohammed est son messager). Il s'est fait vendre comme esclave aux commerçants juifs afin d'atteindre la Mecque. Rencontrant le prophète il essaya d'abord les deux premiers signes (lui offrant l'aumône et des cadeaux) il s'aperçoit de la véracité des signes. Un jour, le prophète marchait seul, et Selman le suivait, le prophète s'arrêta et l'appela par son nom (en lui disant : Selman, il vous reste le dernier signe pour croire ? Le prophète lui demanda de se rapprocher de lui tout en lui montrant le sceau de la prophétie). Selman s'agenouilla et déclara sa conversion à l'islam. Concernant la bataille des coalisés (chapitre 33) dont le nombre des mécréants dépassait les 11 000 et les musulmans étaient moins de 3 000, Selman proposa au prophète de creuser un fossé autour de Médine.(Dans leur croyance les chiites pensent que l'initiative de Selman est un acte divin, ce qui est totalement absurde dans le Sunnisme.)
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