samedi 13 octobre 2012

Algérie:le printemps arabe en question


La colère couvait depuis longtemps et n'a cessé de s'amplifier, depuis le spectre du printemps arabe , le fossé se creuse entre le pouvoir et le peuple algérien.La crise semble aujourd'hui avoir atteint un paroxysme dans un contexte où tous les verrous de la contestation sautent les uns après les autres. Le président Bouteflika a choisi le changement dans la stabilité mais à quel prix ?




Bouteflika a tracé le feuille de route du premier ministre Abdelmalek Sellal et de son équipe, mission primordiale: dynamiser les services publics afin de rapprocher l'administration des citoyens, accentuer la lutte contre l'insécurité et promouvoir le cadre de vie urbain. Le gouvernement s'appuiera sur un budget prévisionnel prévoyant des dépenses de 6737, 9 milliards de DA dont 4335,9 milliards de DA de fonctionnement et 1590,1 milliards d'équipement . Ce budget ne comporte pas de nouveaux impôts, ni d'augmentation des impôts existants, et prévoit une série d' assouplissements des impôts douaniers et fiscaux et surtout l'incitation à l'investissement.Une nouvelle législation sur les hydrocarbures doit être élaborée afin de maintenir l'attractivité du pays en matière d'investissements pétroliers. La compagnie nationale Sonatrach restera majoritaire dans la production et l' exploration dans l'amont et l'aval gazier et pétrolier . Conscient des enjeux géopolitiques qui guettent le pays , ce dernier a souligné l'obligation de l'Algérie de diversifier son économie pour préparer l’après-pétrole.Concernant la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique , ces deux phénomènes demeurent dans l’impunité la plus absolue. Le nouveau premier ministre très proche du chef de l’État , prend le relais D'Ahmed Ouyahia , en place depuis 2008, ce dernier est considéré par la majorité des algériens comme «  l'homme de la besogne » à la tête d'une équipe renouvelée , comptant treize nouveaux membres sur trente six ,il cumule tous les pouvoirs . Bouteflika très malade et vieillissant reste un observateur avisé ; la plupart des grands ministères , notamment les ministères régaliens ( intérieur, énergie, affaires étrangères , et mines ) n'ont pas changé de titulaires .

SOUVERAINETE ECONOMIQUE ET ARGENT MAFFIEUX

Selon les statistiques 83% du tissu économique algérien est constitué d'entités commerciales et de services de petite taille , avec la prédominance de micro-entités familiales dans le tissu productif, incapable de rivaliser avec des concurrents étrangers. L’Algérie compte plus de 13000 importateurs dont quelques centaines seulement se partagent 85% du gâteau .Ces charognards de l’Algérie moderne détiennent près de la moitié de la masse monétaire en circulation , faisant ainsi peser de lourdes menaces sur la valeur du DA , et contrôlent 70% des transactions sur les produits de première nécessité .Le marcher parallèle est si juteux que des commerçants réguliers préfèrent s'affranchir de leurs contraintes fiscales , sociales  pour rejoindre les « cohortes » de l'informel . On estime à 11 milliards par an le manque à gagner fiscal de l’État du fait de ces activités proliférant à la vitesse du cancer .L'onde de choc du printemps arabe , a favorisé non seulement l' absence totale du pouvoir ,afin de canaliser la colère du peuple , mais encore il a émergé des lobbies politico-financiers pesant lourdement sur l'action de l’État , en clair «  un État dans un État » où l'argent sale gouverne le pays . Une situation alarmante qui ne dérange pas le pouvoir puisque tous les élites de l’État trouvent leurs comptes, le dauphin de Bouteflika doit se résigner aux nouvelles règles du défit et s'imposer comme un homme fort afin de défendre la souveraineté économique du pays. Les yeux et les oreilles de l’État dont certains ont une mains mise avec cette aristocratie pestilentielle,doivent mettre à jour les dossiers nauséabonds enfouis aux fond des tiroirs tout en tapant avec une main de fer les corrompus qui se sont enrichis sur la misère du peuple .

LANGUE DE BOIS : A QUI LA FAUTE ?

En proie à une instabilité chronique depuis son indépendance en 1962 l’Algérie a vu sa situation politique se détériorer gravement durant les années noires de la guerre civile . Le peuple s'est trouvé de plus en plus coupé d' une direction caractérisée par une division croissante , les gouvernements qui se sont succédés, sont perçus comme des systèmes pervers ayant favorisés l'émergence d'une bourgeoisie riche et dominante et la corruption généralisée. Au fil des années les crises multidimensionnelles ont donné lieu à de massives violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire . Malgré les réformes du secteur de la sécurité et de la justice , les résultats tardent à voir le jour , et les consignes du président semble relever de l'impossible . Le ministre de l'intérieur , un ancien du MALG et homme de confiance du président qui est resté imprégné par les valeurs de la légitimité révolutionnaire , semble écarté des réalités scandaleuses qui s’exercent au sein de la « DGSN » le nouvel homme fort de cette institution ( M Hamel) veut instaurer un État policier , et pratique des répressions féroces ciblant une jeunesse traumatisée par les affres du chaumage et du désarroi. Le nouveau VASPASIEN de la police algérienne depuis son cheminement refuse même de répondre aux cris de détresse
tant à l’intérieur qu'à l'extérieur du pays des doléances des algériens . Quant à la justice elle se contente des rapports douteux et souvent sans preuves tangibles de la part des policiers .



L’État intervient uniquement pour mettre un terme à la violence et à l'intimidation , comme dans n’importe quel pays démocratique au monde , et ne peut tolérer une situation où les gens circulent avec des armes dangereuses, par contre , instaurer une politique policière basée sur des statistiques infondées où les innocents se trouvent dans l'engrenage infernale de la justice : ceci est inacceptable .

«  Si vous avez la force , on possède les lois . »


MOHAMED CHERIF BOUHOUIA


L'association des journalistes algériens en lorraine, qui défend les minorités et les droits de l' homme dans le monde condamne avec fermeté la répression policière en Algérie ,et interpelle le nouveau premier ministre afin qu'il puisse mettre fin à ses pratiques moyenâgeuses.

Le Président
















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire