La colère couvait depuis longtemps et n'a cessé de s'amplifier, depuis le spectre du printemps arabe , le fossé se creuse entre le pouvoir et le peuple algérien.La crise semble aujourd'hui avoir atteint un paroxysme dans un contexte où tous les verrous de la contestation sautent les uns après les autres. Le président Bouteflika a choisi le changement dans la stabilité mais à quel prix ?
Bouteflika
a tracé le feuille de route du premier ministre Abdelmalek Sellal et
de son équipe, mission primordiale: dynamiser les services publics
afin de rapprocher l'administration des citoyens, accentuer la lutte
contre l'insécurité et promouvoir le cadre de vie urbain. Le
gouvernement s'appuiera sur un budget prévisionnel prévoyant des
dépenses de 6737, 9 milliards de DA dont 4335,9 milliards de DA de
fonctionnement et 1590,1 milliards d'équipement . Ce budget ne
comporte pas de nouveaux impôts, ni d'augmentation des impôts
existants, et prévoit une série d' assouplissements des impôts
douaniers et fiscaux et surtout l'incitation à l'investissement.Une
nouvelle législation sur les hydrocarbures doit être élaborée
afin de maintenir l'attractivité du pays en matière
d'investissements pétroliers. La compagnie nationale Sonatrach
restera majoritaire dans la production et l' exploration dans l'amont
et l'aval gazier et pétrolier . Conscient des enjeux géopolitiques
qui guettent le pays , ce dernier a souligné l'obligation de
l'Algérie de diversifier son économie pour préparer
l’après-pétrole.Concernant la lutte contre la corruption et la
moralisation de la vie publique , ces deux phénomènes demeurent
dans l’impunité la plus absolue. Le nouveau premier ministre
très proche du chef de l’État , prend le relais D'Ahmed Ouyahia ,
en place depuis 2008, ce dernier est considéré par la majorité des
algériens comme « l'homme de la besogne » à la tête
d'une équipe renouvelée , comptant treize nouveaux membres sur
trente six ,il cumule tous les pouvoirs . Bouteflika très malade et
vieillissant reste un observateur avisé ; la plupart des
grands ministères , notamment les ministères régaliens
( intérieur, énergie, affaires étrangères , et mines )
n'ont pas changé de titulaires .
SOUVERAINETE
ECONOMIQUE ET ARGENT MAFFIEUX
Selon
les statistiques 83% du tissu économique algérien est constitué
d'entités commerciales et de services de petite taille , avec la
prédominance de micro-entités familiales dans le tissu productif,
incapable de rivaliser avec des concurrents étrangers. L’Algérie
compte plus de 13000 importateurs dont quelques centaines seulement
se partagent 85% du gâteau .Ces charognards de l’Algérie moderne
détiennent près de la moitié de la masse monétaire en circulation
, faisant ainsi peser de lourdes menaces sur la valeur du DA , et
contrôlent 70% des transactions sur les produits de première
nécessité .Le marcher parallèle est si juteux que des commerçants
réguliers préfèrent s'affranchir de leurs contraintes fiscales ,
sociales pour
rejoindre les « cohortes » de l'informel . On estime à
11 milliards par an le manque à gagner fiscal de l’État du fait
de ces activités proliférant à la vitesse du cancer .L'onde de
choc du printemps arabe , a favorisé non seulement l' absence totale
du pouvoir ,afin de canaliser la colère du peuple , mais encore il a
émergé des lobbies politico-financiers pesant lourdement sur
l'action de l’État , en clair « un État dans un État »
où l'argent sale gouverne le pays . Une situation alarmante qui ne
dérange pas le pouvoir puisque tous les élites de l’État
trouvent leurs comptes, le dauphin de Bouteflika doit se résigner
aux nouvelles règles du défit et s'imposer comme un homme fort afin
de défendre la souveraineté économique du pays. Les yeux et les
oreilles de l’État dont certains ont une mains mise avec cette
aristocratie pestilentielle,doivent mettre à jour les dossiers
nauséabonds enfouis aux fond des tiroirs tout en tapant avec une
main de fer les corrompus qui se sont enrichis sur la misère du
peuple .
LANGUE
DE BOIS : A QUI LA FAUTE ?
En
proie à une instabilité chronique depuis son indépendance en 1962
l’Algérie a vu sa situation politique se détériorer gravement
durant les années noires de la guerre civile . Le peuple s'est
trouvé de plus en plus coupé d' une direction caractérisée par
une division croissante , les gouvernements qui se sont succédés,
sont perçus comme des
systèmes pervers ayant favorisés l'émergence d'une bourgeoisie
riche et dominante et la corruption généralisée. Au fil des années
les crises multidimensionnelles ont donné lieu à de massives
violations des droits de l'homme et du droit international
humanitaire . Malgré les réformes du secteur de la sécurité et de
la justice , les résultats tardent à voir le jour , et les
consignes du président semble relever de l'impossible . Le ministre
de l'intérieur , un ancien du MALG et homme de confiance du
président qui est resté imprégné par les valeurs de la légitimité
révolutionnaire , semble écarté des réalités scandaleuses qui
s’exercent au sein de la « DGSN »
le nouvel homme fort de cette institution ( M Hamel) veut instaurer
un
État policier , et pratique des répressions féroces ciblant une
jeunesse traumatisée par
les affres du chaumage et du désarroi. Le nouveau VASPASIEN de
la police algérienne depuis son cheminement refuse même de répondre
aux cris de détresse
tant
à l’intérieur qu'à l'extérieur du pays des doléances des
algériens . Quant à la
justice elle se contente des rapports douteux et souvent sans preuves
tangibles de la part des policiers .L’État intervient uniquement pour mettre un terme à la violence et à l'intimidation , comme dans n’importe quel pays démocratique au monde , et ne peut tolérer une situation où les gens circulent avec des armes dangereuses, par contre , instaurer une politique policière basée sur des statistiques infondées où les innocents se trouvent dans l'engrenage infernale de la justice : ceci est inacceptable .
« Si
vous avez la force , on possède les lois . »
MOHAMED CHERIF BOUHOUIA
L'association
des journalistes algériens en lorraine, qui défend les minorités
et les droits de l' homme dans le monde condamne avec fermeté la
répression policière en Algérie ,et interpelle le nouveau premier
ministre afin qu'il puisse mettre fin à ses pratiques moyenâgeuses.
Le
Président
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