Compte
tenu de l'ampleur stratégique de la Russie, après 2001,
l'administration Bush a donné son feu vert à la lutte
antiterroriste, justifiant alors de la cause de Moscou;bilan:la
guerre a fait 100 000 morts du côté tchétchène. La politique
russe considère cette opportunité comme une victoire contre le
terrorisme et le risque islamique tchétchène. En 2009, l'opération
antiterroriste en Tchétchénie est déclarée terminée par Moscou.
Néanmoins, 20 000 militaires se trouvent encore sur le territoire ;
autrement dit , l'indépendance n'est guère envisageable ni
acceptable par Moscou.
Pour
sa politique de normalisation, Moscou se justifie sur l'apport
économique, notamment la reconstruction et surtout trouver des
responsables ayant des liens avec Moscou afin de normaliser la
situation. Cette stratégie est tributaire de la politique de
modernisation de la Russie.
Retour
sur les origines du conflit
Installés
dans la région du Caucase du nord depuis plus de 2000 ans, les
tchétchènes sont un peuple musulman et non slave. Pour des raisons
économiques et géopolitiques et au fil de leurs trajectoires
historiques, les tchétchènes n'ont jamais réussi à construire une
entité étatique, seulement une société structurée par des liens
culturels et religieux. Les tchétchènes n'ont jamais accepté la
colonisation russe jusqu'en 1858 où leur pays a été conquis après
de durs combats. Staline, en 1934 , brisa toute résistance et
déporta en masse les tchétchènes en Sibérie les accusant de
collaborer avec les Nazis. En 1957,les tchétchènes soutiennent
Eltsine après l'éclatement de l'Union Soviétique
contre les putschistes;seulement Eltsine réagit et tourna le dos aux
tchétchènes quand le général DOUDAEV proclame l'indépendance de
la Tchéchénie le 8 novembre 1991. La première guerre tchétchène
est déclarée en 1994, elle fut sanglante et cruelle sous le mutisme
assourdissant des instances occidentales jusqu'en 1996. En 1999,
Vladimir Poutine présente la seconde guerre comme une répression
antiterroriste afin d'asseoir sa popularité dans l'opinion russe
fortement hostile aux tchétchènes. Accusé d'être d'être
responsable d'un génocide muet par certaines ONG, le slogan de la
politique de normalisation de la Tchétchénie reste triomphant.
Radicalisation
des tchétchènes
Pour
Poutine, la question tchéchène est une mission accomplie, seulement
elle ne s'est jamais arrêtée ni en Tchétchénie ni dans le Caucase
du nord. Les nationalistes et les islamistes écrasés par la machine
de guerre russe, se sont radicalisés et ils ont fondé une rébellion
généralisée, les derniers attentats signifient un message clair au
Kremelin ainsi qu'à la communauté internationale afin d'agir face à
cette situation qui pourri. Medvedev qui a déclaré de «
poursuivre les opérations contre les terroristes sans compromis et
jusqu'au bout », va encore asphyxier ce conflit dont les
conséquences seront plus catastrophiques dans cette région ;
autrement dit le Caucase du nord patauge actuellement dans un sable
mouvent et bientôt il nagera dans le sang.
Mohamed-Chérif
BOUHOUIA
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