GÉOPOLITIQUE/ TURQUIE/ ARMÉNIE :
LA CARTE DES ETATS-UNIS
Le
rapprochement turco-arménien se poursuit, encouragé par les Etats-Unis, et un
débat national s’ouvre en Turquie sur la question du génocide, lors des
massacres de 1915. Loin d’affaiblir la Turquie, cela facilite ses négociations
avec l’Union-européenne. Par-contre, les américains jouent la carte de la
pression, afin que la Turquie limite ses extensions géopolitiques vis-à-vis de
ses voisins.
En 1914, le peuple arménien était dispersé entre trois empires : la Perse, l’Empire Ottoman et la Russie. Certains Arméniens étaient intégrés dans l’armée ottomane, d’autres dans l’armée russe avec pour objectif de libérer l’Arménie turque. Ils créent un Etat à Van. Pour mettre fin à ce scissionnisme, l’armée turque est chargé, en 1915, de déporter massivement les Arméniens, accusés d’intelligence avec l’ennemi, vers le désert Syrien. Au cours de cette déportation massive, des centaines de milliers d’Arméniens meurent, 300 000 selon la Turquie, 1500 000 selon les Arméniens. C’est considéré, en général en occident, mais nié par la Turquie, comme le premier génocide du XX siècle. Les Arméniens chrétiens forment l’une des quinze Républiques de l’Union-soviétique, lors de la création de cette dernière. La Turquie est admise dans l’OTAN en 1952, et occupe dés lors une place stratégique dans la défense occidentale contre l’URSS. L’Arménie devient un Etat indépendant à l’éclatement de l’URSS en 1991. En 1993, la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie afin de soutenir l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh. Ce conflit se superpose aux différends historiques entre Turcs et Arméniens. Le génocide est reconnu par la France, le Canada, le parlement européen et quelques autres pays occidentaux. La question de la reconnaissance du génocide est un point important dans le processus de l’adhésion de la Turquie à l’Union-européenne. En 2008, les présidents turc et arménien se rencontrent à Erevan à l’occasion d’un match de foot dans le cadre des qualifications pour le mondial 2010. C’est une visite et à la fois une rencontre historiques entre les deux présidents qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques. La Turquie a jusqu’ici refusé de reconnaître le génocide arménien, quand bien même le régime actuel peut ne pas être considéré comme l’héritier de l’Empire ottoman. Mais la question arménienne qui a été longtemps taboue en Turquie ne l’est plus tout à fait. Des intellectuels turcs ont ouvert le débat sur le génocide arménien et la Turquie a proposé la constitution à ce sujet d’une commission internationale d’historiens.
Plus prés de nous, contrairement à ce que l’on a cru et affirmé trop tôt après la disparition de l’URSS, le monde est bien loin encore de former une communauté internationale, ni d’être soumis à un ordre, fut- il nouveau. Même mondialisé, apparemment homogénéisé, le monde reste profondément divisé par les conflits. Les enjeux géopolitiques et géostratégiques, poursuivent chaque jour leurs marches, souvent de façon brutale. Néanmoins, si les nations évoquent encore les questions des minorités, cela peut nous entraînés inévitablement vers une troisième guerre mondiale.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
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