GÉOPOLITIQUE/ AUSTRALIE : LE PACIFIQUE
DANS LA MONDIALISATION
La bonne santé de l’économie australienne est liée à l’émergence de l’Asie de l’Est. Le Royaume-Unis fut longtemps son premier partenaire commercial, depuis la création des colonies en 1788 jusqu’à la fin des années 1960, puis ce fut le Japon jusqu’à la fin de la décennie 2000, et enfin la Chine depuis 2009.
Depuis quelques années, les cinq premier marchés pour les exportations australiennes sont la Chine (101,6 milliards de dollars australiens, soit 67,7 milliards d’euros, sur 318,9 milliards), le Japon (49,7 milliards de dollars australiens), la Corée du Sud (21,4 milliards), les Etats-Unis (15,7 milliards et l’Inde (12 milliards). L’Asie-Pacifique domine fortement, sachant en plus que la Nouvelle-Zélande, Singapour, Taiwan et la Malaisie se positionnent juste après. Pour ses partenaires stratégiques, l’Australie est un fournisseur de taille de matières premières, minerai de fer, charbon, gaz naturel, or, cuivre, pétrole brut, dont l’exploitation menace l’environnent, comme le Grande Barriére de corail. Afin de garantir ses liens avec ses voisins et maintenir sa prospérité, l’Australie s’insère dans les différentes formes de régionalisme, de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). En 2015, elle a à la fois réaffirmé sa participation dans le Partenariat transpacifique (TPP) aux côtés des Etats-Unis et du Japon, afin de contrebalancer le poids de la Chine dans le commerce régional, tout en adhérant dans le projet chinois de Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures ( AIIB), concurrent de la Banque asiatique de développement et de la Banque mondiale, où Tokyo et Washington sont dominants.
AMBITIONS ET HORIZONS ASIATIQUES
LE GRAND DÉFI CHINOIS
L’Australie est l’un des principaux partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et cherche à préserver sa place dans une alliance globale afin de renforcer ses positions géopolitique régionales et assurer sa sécurité en Asie-Pacifique. « L’île- continent » s’inscrit dans un large espace entre les océans Pacifique et Indien à partir de ses différentes façades maritimes. Sa stratégies reste essentiellement dépendante de sa façade nord, du voisin archipélagique Indonésien jusqu’au géant Chinois, mais ses intérêts sont nombreux dans le grand Pacifique, dont elle joue un rôle de puissance régionale pour des pays insulaires fragilisés. Elle a intervenue en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon ou Nauru, et cherche à préserver sa position centrale face à l’arrivée des acteurs émergents asiatiques. Ainsi, elle renforce sa présence par l’élargissement des zones économiques exclusives de ses territoires (îles Christmas, Heard- et-MacDanald…,) les revendications en Antarctique, et par les accords sous-régionaux avec les voisins, dont la France, présente avec ses terres australes. Le pays, en dépit de ses capacités réduites, souhaite être un pilier de l’hémisphère Sud et d’un monde dit indo-pacifique en construction.
LE DILEMME
MIGRATOIRE ENTRE RACISME ET
Avec un territoire de 7741220 kilomètres carrés et une population de 25 millions d’individus, l’Australie possède l’une des densités les plus faibles au monde (3 habitants au kilomètre carré). Pourtant, ce pays construit par des vagues migratoires depuis le XIX siècle ferme ses frontières avec une violence inhumaine qui nous renvoie aux siècles sombres de la négritude et l’extermination des Aborigènes. Presque tous les premiers ministres successifs, ont tous pris en compte cette question à travers le prisme d’une menace extérieure contre l’intégrité du pays, d’un risque d’afflux incontrôlé. L’Australie maintien un espace frontalier élargi à la région, par des accords avec les pays du Sud-Est asiatique et une forme d’extra-territorialisation des réfugiés, de mise à l’écart et d’enfermement dans des camps d’exilés hors du territoire national, dans des terres ultramarines au statut juridique spécifique, comme l’île Christmas, ou dans des camps installés chez des Etats souverains, comme Nauru ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où les conditions de rétention sont dénoncées par les ONG des droits de l’homme. La compagne « No Way, You will not make Australia Home (Vous ne ferez pas de l’Australie votre foyer » qui est toujours présente sur le site Internet du département de l’immigration et de la protection des frontières, était destinée à dissuader les candidats sans visa de venir dans le pays. Pour les organisations humanitaires, les autorités de Canberra violent le droit international en mettant en danger des personnes susceptibles de demander l’asile car victimes de persécutions dans leur Etat d’origine. En somme, une politique d’apartheid s’exerce atrocement par les services de police et de douanes a l’encontre des milliers de personnes a l’intérieure du pays ainsi qu’a l’extérieur des frontières. Outre le camp sur l’île de Manus, l’Australie en gère un autre sur Nauru, également en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et a signé, un accord avec le Cambodge qui accepte d’accueillir les migrants clandestins contre une aide de 4 millions de dollars australiens soit, environ 2,8 millions d’euros. Conduite par l’armée, l’opération (frontières souveraines) vise à empêcher tout bateau d’accoster tout en démantelant les réseaux mafieux. Le terme (boat people) est entré dans le débat public australien dans les années 1970, avec la collaboration des Vietnamiens. Toutefois, le phénomène s’est accrue avec le temps et, la crainte des autorités australiennes se penchent notamment sur la nébuleuse terroriste venant des pays voisins, comme le Pakistan, l’Afghanistan l’Indonésie et l’Iran. Enfin, toute personne s’étant enregistré comme réfugié auprès des Nations-Unies dans l’archipel asiatique, ne pourra pas s’installer en Australie. Le dilemme des migrants clandestins se présente comme un défi dans un pays dont le premier partenaire commercial est l’Asie ?
Longtemps perçue comme symbole des antipodes et éloignée du monde atlantique, centre économique et politique de la planète du XIX siècle jusqu’à la fin du XX, l’Australie se situe actuellement à proximité du cœur battant de la mondialisation, l’Asie orientale. Toujours en équilibre entre histoire occidentale et géopolitique asiatique, l’Australie se projette désormais dans le siècle de l’Asie-Pacifique avec une quête de sécurité grandissante et un regard instable vers l’océan.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
Commerce extérieur
de l’Australie : Mexique, Pérou, Etats-Unis, Canada, Japon, Corée du Sud,
Chine, Thaïlande, Vietnam, Malaisie, Singapour, Brunei, Nouvelle-Zélande.
Pourtant, l'Australie est un pays dont l'histoire est liée aux migrations. Prés d'un tiers des habitants (28%) sont nés à l'étranger, tandis que les Aborigènes sont minoritaires ( 2,5%). Le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, la Chine et l'Inde sont les quatre principaux foyers d'origine, représentant à la fois le maintien de liens anciens et le poids des deux géants asiatiques, mais cela illustre surtout la place de l'Australie comme pays de cocagne dans l'immigration Britannique et asiatique. Autrement dit, cette guerre froide entre l'Australie et la Chine pour la conquête du Pacifique n'est-elle qu'a ses débuts?
RépondreSupprimer