A partir
du VII siècle, aux belles époques de la
route de la soie entre l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, Hong Kong servait
de port de ravitaillement pour les bateaux. Les îlots de Hong Kong étaient
également le repaire de pirates chinois. Le territoire actuel compte 260 iles,
dont un grand nombre sont inhabitées.
Au fil
des conquêtes européennes, les marchants portugais, néerlandais et français
sont arrivés sur la cote méridionale de la chine au XVI ème siècle. Le Portugal
établit un comptoir à Macao. Au XVIII ème siècle, la chine tente de contenir
l’influence des Européens et leur oppose des restrictions. Un édit impérial
destiné à lutter contre l’épidémie d’addiction à l’opium provoque l’ire des
Britanniques en leur interdisant le commerce de cette drogue produite en Inde.
Après la saisie par les autorités chinoises d’une vaste quantité d’opium,
Londres attaque en 1840, gagnant le nord de la chine et menaçant Pékin. Les
canonnières Anglais n’ont fait qu’une bouchée des fortins chinois et Londres
hisse son drapeau sur le « rocher stérile » en 1841. Après la seconde
guerre de l’opium, Londres récupère la péninsule de Kowloon, sur le continent,
en 1860, puis en 1898, aux termes d’un bail de 99 ans, poursuit sa conquête
vers le nord, dans les Nouveaux territoires.
L’OMBRE DU RÈGNE BRITANNIQUE
C’est
l’expiration de ce bail qui est la cause directe de la
« rétrocession » de Hong Kong à la chine le premier juillet 1997.
Durant l’ère coloniale, Hong Kong se mue en centre d’affaires dont le port est
parmi les plus fréquentés du monde. En 1967, le ressentiment envers les colons
nourrit des émeutes qui débouchent sur quelques réformes sociales et
politiques. Aussitôt, Hong Kong est rendue à la chine, la ville dispose déjà
d’un parlement et d’un système judiciaire indépendant. A la fin des années
1970, quand la chine commence à ouvrir son économie sur le monde, Hong Kong en
profite à plein, jouant le rôle d’interface entre la puissance régionale en
pleine ascension et le reste du monde. En 1984, quand le dirigeant chinois
Xiaoping et Margaret Thatcher commencent à négocier la
« rétrocession » de Hong Kong, l’empire du milieu découvre les
arcanes de l’économie de marché, tandis que la colonie britannique au
capitalisme débridé jouit de certaines libertés, mais pas du droit de vote, ni
de celui de décider de son sort. A l’issue de longs pourparlers, Londres et
Pékin finissent par adopter le « fameux principe : un pays, deux
systèmes ». La formule rassure les élites hongkongaises, qui, après la
rétrocession, en 1997, pourront garder la main sur leur économie, conserver
leur appareil judiciaire indépendant, préserver leurs libertés de mouvement et de
pensée. Hong Kong est peuplée également de chinois qui ont fui le continent
après la répression de « Mao en 1949 », lors de la révolution
communiste, en 1966, ou lors de la grande tuerie du mouvement de la place
Tiananmen, en 1989 ; ils sont très sensibles à ces questions. De son coté,
le régime chinois s’estime ainsi protéger contre toute tentation
indépendantiste (un Etat) et contre toute contagion démocratique (deux systèmes). Hong Kong devient alors une région autonome spéciale (RAS).
HONG
KONG/ VERS UNE NOUVELLE POUDRIÈRE GÉOPOLITIQUE
Actuellement,
le régime et ses commentateurs patentés concentrent leurs coups sur Washington,
accusés de fomenter la révolte. Le Civil Human Rights Front, qui a
organisé les marches pacifiques de masse, reçoit des fonds du » National
Endowment for Democracy », ce que confirme le site officiel de cette
organisation liée à la central
Intelligence Agency (CIA) ; sans oublier l’influence des églises
qui sont à la tête de nombreuses écoles privées. Dans cet échiquier
géopolitique fortement perplexe, l’appui
sonnant et trébuchant des officines américaines habituelles ne fait pas de
doute. Les Etats-Unis n’en demeure pas moins divisé sur le niveau de soutien à
apporter au mouvement. Plus préoccupé
d’accords commerciaux que de droits humain, Trump est resté en retrait,
expliquant avoir la certitude de la capacité du président XI à résoudre la
crise avec humanisme ? La chine
d’aujourd’hui ne ressemble en rien à celle de 1989. Le régime ne se sent
plus menacé par l’agitation
hongkongaise. Mal informée, la population continentale a plutôt tendance à
considérer ces agitateurs comme des enfants désenchantés. De plus, le régime a
tiré les leçons de la répression en procédant à de nombreux échanges avec les
Occidentaux sur la manière de gérer les émeutes et les manifestations. Dans le
domaine de la répression, l’empire du Milieu s’est en quelque sorte
occidentalisé. Certes, de lourdes conséquences sont toujours possible, mais le
régime n’a pas intérêt à jouer la carte du pire. Sur le plan économique, Hong
Kong apparaît moins influente qu’autrefois : même si les deux tiers des
investissements étrangers y transitent, sa part dans l’économie chinoise a
chuté, passant de 27% du PIB chinois en 1997 à 3% aujourd’hui. Shanghai la
concurrence dans le domaine financier, Shenzhen dans celui de l’innovation. Sachant
que la vision chinoise reste orientée vers une citée stratégique, dont une mise
au pas autoritaire et violente apporterait de l’eau au moulin des
indépendantistes de Taiwan. Coté
chinois, ils dénoncent autant de marionnettes entre les mains de Washington,
tout en mettant en garde contre toute intervention armée. Que se passerait-il
après pour une population qui ne possède
ni la force ni les mécanismes pour prendre le relais ?
Si
certains, à Washington, imaginent que les sanctions internationales
constitueraient des armes efficaces dans la guerre économique, ils oublient que
les économies chinoises et américaines sont désormais interdépendantes. Trump
ne pourrait prendre un tel risque avant la remise en jeu de son mandat. Sur une autre vision funeste, ont parle plus de la confiscation du Tibet passé sous silence, ni de Taiwan, ni même du génocide des Ouïgours. quel sera alors le rôle de la chine de demain entant que première puissance mondiale en Afrique, en Asie et même en Europe?
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
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