jeudi 20 août 2020

GÉOPOLITIQUE/ CHINE/ HONG-KONG/ NOUVELLE CARTE STRATÉGIQUE CHINOISE FACE A UNE POUDRIÈRE A L'HORIZON


A partir du VII siècle,  aux belles époques de la route de la soie entre l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, Hong Kong servait de port de ravitaillement pour les bateaux. Les îlots de Hong Kong étaient également le repaire de pirates chinois. Le territoire actuel compte 260 iles, dont un grand nombre sont inhabitées.

Hong Kong Repression

Au fil des conquêtes européennes, les marchants portugais, néerlandais et français sont arrivés sur la cote méridionale de la chine au XVI ème siècle. Le Portugal établit un comptoir à Macao. Au XVIII ème siècle, la chine tente de contenir l’influence des Européens et leur oppose des restrictions. Un édit impérial destiné à lutter contre l’épidémie d’addiction à l’opium provoque l’ire des Britanniques en leur interdisant le commerce de cette drogue produite en Inde. Après la saisie par les autorités chinoises d’une vaste quantité d’opium, Londres attaque en 1840, gagnant le nord de la chine et menaçant Pékin. Les canonnières Anglais n’ont fait qu’une bouchée des fortins chinois et Londres hisse son drapeau sur le « rocher stérile » en 1841. Après la seconde guerre de l’opium, Londres récupère la péninsule de Kowloon, sur le continent, en 1860, puis en 1898, aux termes d’un bail de 99 ans, poursuit sa conquête vers le nord, dans les Nouveaux territoires.

L’OMBRE DU RÈGNE BRITANNIQUE                                                           
29 août 1842 - Hong-Kong devient britannique - Aujourd'hui, l ...
C’est l’expiration de ce bail qui est la cause directe de la « rétrocession » de Hong Kong à la chine le premier juillet 1997. Durant l’ère coloniale, Hong Kong se mue en centre d’affaires dont le port est parmi les plus fréquentés du monde. En 1967, le ressentiment envers les colons nourrit des émeutes qui débouchent sur quelques réformes sociales et politiques. Aussitôt, Hong Kong est rendue à la chine, la ville dispose déjà d’un parlement et d’un système judiciaire indépendant. A la fin des années 1970, quand la chine commence à ouvrir son économie sur le monde, Hong Kong en profite à plein, jouant le rôle d’interface entre la puissance régionale en pleine ascension et le reste du monde. En 1984, quand le dirigeant chinois Xiaoping et Margaret Thatcher commencent à négocier la « rétrocession » de Hong Kong, l’empire du milieu découvre les arcanes de l’économie de marché, tandis que la colonie britannique au capitalisme débridé jouit de certaines libertés, mais pas du droit de vote, ni de celui de décider de son sort. A l’issue de longs pourparlers, Londres et Pékin finissent par adopter le « fameux principe : un pays, deux systèmes ». La formule rassure les élites hongkongaises, qui, après la rétrocession, en 1997, pourront garder la main sur leur économie, conserver leur appareil judiciaire indépendant, préserver leurs libertés de mouvement et de pensée. Hong Kong est peuplée également de chinois qui ont fui le continent après la répression de « Mao en 1949 », lors de la révolution communiste, en 1966, ou lors de la grande tuerie du mouvement de la place Tiananmen, en 1989 ; ils sont très sensibles à ces questions. De son coté, le régime chinois s’estime ainsi protéger contre toute tentation indépendantiste (un Etat) et contre toute contagion démocratique (deux systèmes). Hong Kong devient alors une région autonome spéciale (RAS).

HONG KONG/ VERS UNE NOUVELLE POUDRIÈRE GÉOPOLITIQUE
Géopolitique. Les ambitions de la Chine en matière de transport ...
Actuellement, le régime et ses commentateurs patentés concentrent leurs coups sur Washington, accusés de fomenter la révolte.  Le Civil Human Rights Front, qui a organisé les marches pacifiques de masse, reçoit des fonds du » National Endowment for Democracy », ce que confirme le site officiel de cette organisation liée à la central  Intelligence Agency (CIA) ; sans oublier l’influence des églises qui sont à la tête de nombreuses écoles privées. Dans cet échiquier géopolitique fortement perplexe,  l’appui sonnant et trébuchant des officines américaines habituelles ne fait pas de doute. Les Etats-Unis n’en demeure pas moins divisé sur le niveau de soutien à apporter au  mouvement. Plus préoccupé d’accords commerciaux que de droits humain, Trump est resté en retrait, expliquant avoir la certitude de la capacité du président XI à résoudre la crise avec humanisme ?  La chine d’aujourd’hui ne ressemble en rien à celle de 1989. Le régime ne se sent plus  menacé par l’agitation hongkongaise. Mal informée, la population continentale a plutôt tendance à considérer ces agitateurs comme des enfants désenchantés. De plus, le régime a tiré les leçons de la répression en procédant à de nombreux échanges avec les Occidentaux sur la manière de gérer les émeutes et les manifestations. Dans le domaine de la répression, l’empire du Milieu s’est en quelque sorte occidentalisé. Certes, de lourdes conséquences sont toujours possible, mais le régime n’a pas intérêt à jouer la carte du pire. Sur le plan économique, Hong Kong apparaît moins influente qu’autrefois : même si les deux tiers des investissements étrangers y transitent, sa part dans l’économie chinoise a chuté, passant de 27% du PIB chinois en 1997 à 3% aujourd’hui. Shanghai la concurrence dans le domaine financier, Shenzhen dans celui de l’innovation. Sachant que la vision chinoise reste orientée vers une citée stratégique, dont une mise au pas autoritaire et violente apporterait de l’eau au moulin des indépendantistes de Taiwan.  Coté chinois, ils dénoncent autant de marionnettes entre les mains de Washington, tout en mettant en garde contre toute intervention armée. Que se passerait-il après  pour une population qui ne possède ni la force ni les mécanismes pour prendre le relais ?
La dette publique, socle de l'hégémonie américaine – COSPOL
Si certains, à Washington, imaginent que les sanctions internationales constitueraient des armes efficaces dans la guerre économique, ils oublient que les économies chinoises et américaines sont désormais interdépendantes. Trump ne pourrait prendre un tel risque avant la remise en jeu de son mandat. Sur une autre vision funeste, ont parle plus de la confiscation du Tibet passé sous silence, ni de Taiwan, ni même du génocide des Ouïgours. quel sera alors  le rôle de la chine de demain entant que première puissance mondiale en Afrique, en Asie et même en Europe? 

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire