dimanche 13 décembre 2020

GÉOPOLITIQUE/ SAHARA OCCIDENTAL/ MAROC : 

LES NATIONS-UNIES : UNE ENCEINTE  POUR LES 

INTÉRÊTS DES ETATS-UNIS

L’absence de réaction de l’ONU face au massacre Syrien met en évidence les blocages liés au droit de veto des membres du Conseil. Et réveille les douloureux souvenirs du Rwanda, la Bosnie, le Congo, la Tchétchénie, le Tibet et actuellement celui du Sahara-Occidental, la Libye et le Yémen.  Cette réalité frise l’anachronisme et amène de nombreux pays à contester la légitimité de l’ONU et le Conseil de sécurité.


L’Inde, le Brésil, le Japon et l’Allemagne bataillent depuis 2005 afin d’ouvrir l’organe le plus puissant de l’ONU à dix pays membres supplémentaires. Dont dix occuperaient un siège de membre permanents, sans droit de veto, mais avec la possibilité d’en bénéficier après quinze ans. Ce G 4 convoite quatre des nouveaux sièges permanents et souhaite réserver les deux autres à l’Afrique, dont sont issus plus du quart des casques bleus et à laquelle 70% des travaux du Conseil sont consacrés. Les Etats africains revendiquent, eux, la création de deux sièges permanents avec droit de veto et de sièges non permanents supplémentaires. Le groupe Unis pour le consensus, dont font partie notamment l’Italie, le Pakistan, le Mexique et la Corée du Sud, milite seulement pour l’admission de dix nouveaux membres non permanents. Autant d’options qui ont toutefois peu de chances d’être retenues car toute révision de la Charte des Nations-Unies requiert un vote à la majorité des deux tiers de l’Assemblée générale, les cinq membres permanents compris. Or, les Etats-Unis sont vent debout contre un Conseil de sécurité à plus de 20, et s’ils sont prêts à accepter deux nouveaux membres permanents, ils refusent de leur octroyer le droit de veto. La solution viendra-t-elle de la Chine, la Russie, ou bien la France et le Royaume-Unis, qui ont proposé en 2008 une réforme intérimaire, avec inclusion de nouveaux membres ayant vocation à rejoindre le cercle des cinq grands au bout de dix ou quinze ans. La saga Palestinienne est loin d’être terminée aux Nations-Unies. Le plan de partage de la Palestine en deux Etats, l’un Juif, l’autre arabe, permet aux Palestiniens d’adhérer de plein droit à des agences spécialisées de l’ONU, ainsi qu’à des traités internationaux, notamment le statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI). Or la vraie crainte des partisans du non était de voir la Palestine, devenue un Etat sous occupation, porter plainte devant la CPI contre Israël, la colonisation étant considérée comme un crime de guerre aux yeux du droit international. Un risque qui semble extrêmement faible, selon les experts, le leadership Palestinien ne croyant pas une seconde que le recours à la justice internationale sonnerait le glas de la colonisation Israélienne.

INGÉRENCE DU MAROC, LES ETATS-UNIS ET 

ISRAËL SUR LE SAHARA OCCIDENTAL


L’impasse sur la colonisation du Sahara occidental imposé par les Etats-Unis, le Maroc, Israël, les Emirats-arabes-unies, et l’Arabie-Saoudite,  met en relief la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette impasse est révélatrice des limites de la loi internationale lorsque des forces étrangères sont déterminées à imposer leurs hégémonies contre un peuple le vulnérable au monde. Une fois brandie la menace du président Trump, les Sahraouis n’ont pas reçu pour le moment le soutient des 15 membres du Conseil (Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Liban, Nigéria et Gabon) et ont perdu tout désir de tenter un passage en force.  En se sen, la valse-hésitation des Européens a largement contribué à l’échec de l’initiative du Sahara occidental. Au sein des officines occultes du Conseil de sécurité, les décisions sont unanimes préférant éviter de ce penché sur l’indépendance du Sahara-Occidental. Hypothèse que beaucoup envisageaient comme un tsunami diplomatique ; vue l’intensité du conflit dans toute la région, notamment les pays voisins, en premier lieu l’Algérie, le Tchad, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, la Tunisie, le Mali, et le Burkina-Faso.

LE SOUTIENT DES MONARCHIES DU GOLFE AU MAROC

Les monarchies du CCG représentent l’un des marchés de l’armement les plus lucratifs de la planète. Depuis le début des années 2000, la région du Moyen-Orient attire environ la moitié des transferts d’armes mondiaux. A l’échelle régionale, l’Arabie-Saoudite, les Emirats arabes unis  concentrent à eux deux 70%  des dépenses de défense dans le Golfe, les Al-Saoud arrivent en tête. Toutefois, les ventes d’armes aux monarques du Golfe, font traditionnellement l’objet d’intenses discussions entre l’exécutif américain et le Congrès vis-à-vis d’Israël. En effet, les parlementaires demandent des garanties au Pentagone pour préserver la supériorité militaire israélienne dans la région, selon le principe du Competitive Military Edge. Cet impératif contraint le département de la défense à ne pas transférer à un pays arabe de matériel de guerre plus avancé que celui transmis à l’Etat hébreu. Le CCG, qui réunit : l’Arabie-Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et le Qatar, afin de contrecarrer les deux puissances régionales voisines, l’Irak et l’Iran, et depuis la chute de l’Irak,  il ne reste plus que la république islamique. Néanmoins, depuis l’alliance intense des monarques du Golfe avec Israël, la contagion se tourne vers l’Afrique du Nord, afin de soutenir l’autre monarchie Alayouite dans sa guerre contre le Sahara Occidental, avec le soutien d’Israël et les Etats-Unis. Cette crise a exacerbé les craintes sécuritaires des pays voisins notamment l’Algérie. Le pouvoir algériens perçoit en effet l’ingérence Marocaine et Israélienne comme animées d’un dessin hégémonique dans la région. Cette perception peut se comprendre également  à travers les hostilités historiques entre les deux pays a cause de la question du peuple Sahraoui. Par ailleurs, les monarques du Golfe et Israël  restent en alerte rouge à cause des effets des stratégies iraniennes de déstabilisation de leurs régimes. 

 

A travers cette poudrière qui se prépare à l’horizon, mené par le Maroc et ses alliés, ont peut résumer que ce ne sont pas les Nations unies qui sont impuissantes, mais ce sont les nations qui sont désunies. Entre 1945 et 1990 l’organe exécutif des Nations unies n’a quasiment rien fait, ses quinze pays membres étant alors prisonniers de la guerre froide. Autrement dit, l’ONU n’est pas impuissante, mais réduite à l’impuissance par l’absence de volonté politique des Etats. Dés qu’un conflit émerge et que les intérêts de l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Unis), dotés du droit de veto, sont en jeu, aucune action n’est possible.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA


 

 

 

 

1 commentaire:

  1. L'Humeur n'est pas à la réconciliation mais plutôt à la vengeance contre un peuple le plus vulnérable au monde. Le défi sera donc militaire et non diplomatique ni même politique. A travers cette manœuvre diabolique de la part de Trump, deux hypothèses s'imposent: Soit le veto de la Russie ou Poutine peut peser contre Washington, sinon, avec le départ imminent de Trump, le nouveau président prendra d'autres issues à la question Sahraoui et le conflit redeviendra disputé dans les enceintes des nations-Unies et le Conseil de sécurité. Concernant la présence diplomatique Israélienne dans la région, l'enjeu sera de taille pour les pays voisins et surtout l'Algérie.

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