jeudi 3 mai 2018

GÉOPOLITIQUE/ SRI LANKA/ LE RÉGIME INCITE LES BOUDDHISTES VERS UN GÉNOCIDE CONTRE LES MINORITÉS MUSULMANES



Le régime dictatorial au Sri Lanka, ne met pas en place une politique de réconciliation et de promotion des droits de la minorité tamoule. Le ressentiment perdure et sporadiquement les actes terroristes bouddhistes et les attentats suicides continuent de secouer le pays. Le tout dans une relative indifférence de la communauté internationale, tant qu’il n’y pas d’expansion du conflit en dehors de Sri Lanka. Néanmoins, les moines de Birmanie  venue en force, attisent les prêches afin d’anéantir cette minorité.






Dans le cadre d’Etats répressifs, totalitaires ou autoritaires, les conflits naissent le plus souvent de la réaction de minorités et de groupes variés qui s’estiment persécutés ou réprimés et luttent pour obtenir la reconnaissance de leurs droits religieux, culturels, politiques, et civiques. Dans le cas du Sri Lanka, le régime refuse tout compromis politique ou négociation et cherche à étouffer toute revendication autonomiste.

ORIGINE  DU SRI LANKA

Au Ve siècle avant J-C l’ile fut colonisée par des indo-européens, ancêtres des Cingalais « bouddhistes ». Deux siècles plus tard, les Tamouls « hindous » arrivèrent sur l’ile, les deux ethnies cohabitant. Les Cingalais forment les trois quarts de la population, les Tamouls un peu moins du cinquième. Au XVI siècle, les Portugais colonisent l’ile tout en mettant un système administratif différent pour chacune des communautés. Les Hollandais conquièrent la région et conservent le même système. En 1802, Ceylan devient une colonie de la Couronne Britannique. Londres impose une administration unique et retire à la religion bouddhiste son rôle traditionnel dans l’éducation.  En 1948, après l’indépendance, les Cingalais mettent la loi en leur faveur sur la majorité tout en réprimant les droits de la minorité Tamoule. Le bouddhisme devient religion d’Etat et les écoles Tamoules sont nationalisées. La langue Tamoule, ne sera reconnue qu’en 1978 et à partir de 1983, les Tamouls, regroupés au sein des Tigres de la libération de L’Eelam « LTTE » entament une lutte armée accompagnée d’attentats suicides. En 1987, une médiation Indienne permet un cessez-le-feu, mais la reconnaissance sur le papier ne sera jamais appliquée. En 1989, la force Indienne se retire face à la poursuite de la lutte armée du LTTE qui a rejeté l’accord Indo-Sri-lankais. En 2000, un projet de Constitution fédérale est proposé par le régime, mais le LTTE réclame une indépendance pleine et entière. L’élection de Mahinda Rajapakse en 2005, promet l’éradication définitive du LTTE, mais la ligne dure s’impose.

GÉNOCIDE DU PEUPLE TAMOULE

Les partisans d’une ligne modérée sont minoritaires de chaque coté et la solution militaire reste privilégiée. En 2009, les forces gouvernementales prennent le contrôle des zones occupées par les Tigres Tamouls et la mort du chef des tigres ne constitue pas le coup de grâce porté à la guérilla. Après vingt-six ans de guerre civile entre l'armée et la guérilla Tamoule et six ans d'un régime autoritaire, l'élection d'un nouveau président au Sri Lanka a ouvert la voie à la réconciliation. 





Celle-ci devra passer par la restitution des aux Tamouls réfugies, des terres occupées par l'armée. Et par la mise en place d'un tribunal pour juger les crimes commis à la fin de la guerre. Ce conflit a entraîné la mort de 100 000 personnes par l'assaut de l'armée dont 40 000 civils et la disparition 80 000 autres enlevés, torturés ou enrôles de force. Pour les 100 000 tamouls déplacés dans cette province du Nord, l'écriture de cette nouvelles page doit commencer par la restitution de leurs terres. Mais un problème de taille se pose, beaucoup d'entre elles sont aujourd’hui aux mains de l'armée.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA







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