vendredi 6 juin 2014

GEOPOLITIQUE DU SAHARA: LES PUISSANCES RENTRENT EN SCENE

La région bruit de conflits, guerres civiles, rébellions, trafics, et surtout les contestations des frontières. Le Sahara est au cœur d’enjeux internationaux, très attractif par la richesse de son sol, et face aux enjeux géostratégiques, la région euro-Africaine et euro-méditerranéenne, devront subir une intervention militaire imminente.


L’immense désert est à nouveau le théâtre d’enjeux géopolitiques. Les rivalités de ses centres de pouvoir semblent être autant d’obstacles à l’exercice d’un contrôle définitif de ces territoires par les dix Etats qui ont hérité au lendemain de leur indépendance. L’espace saharien est l’objet de diverses revendications et convoitises, partagé entre (l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, le Tchad, le Mali, le Soudan, l’Egypte et le Niger), le pouvoir des Etats sont contestés par des minorités. Les richesses de son sous-sol excitent l’appétit des multinationales et des Etats comme AREVA, CNPC, les Etats-Unis, les britanniques, et les pays qui le revendiquent. La région est surtout le terreau d’action de mouvements politico-religieux qui intensifient  les enlèvements et les attentats. Des flux de populations, tentent leur chance au Maghreb « Algérie », ou en Europe fuyant les zones de conflits. Néanmoins, la pacification dépend primordialement du règlement des crises au Mali et surtout en Libye, ce qui a poussé les Etats-Unis, la France, et l’Algérie à intervenir militairement dans la région.

LE CAS ALGÉRIEN

L’Algérie qui reste menacer par- rapport à ses frontières, demeure tributaire des effets du découpage colonial. En 1890, la convention Franco-Britannique délimite les deux zones d’influences respectives entre les empires. La France fonde la colonie du Soudan, In-Salah « Algérie » et Tombouctou. Elle voulait réunir ses possessions étendues entre Alger et Dakar, mais les militaires et les bureaucrates en charge des colonies (Algérie), l’Afrique-Occidentale, et l’infanterie depuis Dakar, explique mieux le tracé de la frontière méridionale de l’Algérie. En 1956, la découverte de gisements pétroliers et l’intérêt des essais nucléaires de « Reggane », fut un enjeu de taille de détachement du Sahara envisagé à Paris associant à l’Algérie « le Tchad et le Niger ».En 1962, c’est le statu quo colonial, Alger conservera une très grande zone Saharienne. Depuis elle gère la question Touarègue tout en restant vigilant à l’égard du Maroc et la Libye qui encadrent les Touaregs maliens et nigériens. Paradoxalement, l’Etat Algérien qui a toujours condamné une ingérence dans les crises sahélo-sahariennes, de toute intervention française, change sa lecture des rapports de force suite aux événements au sien du sahel.

COLONIE ET CONTRÔLE DU SAHARA

Dans les années 1950- 1960, le Sahara est découpé par zone qui totalisent 14062 kilomètres, qui ont fait l’objet de traité de délimitation des tracés coloniaux. Depuis les indépendances, les conflits surgissent dans toute la zone transfrontalière. Les revendications de Kadhafi sur le Sahara Algérien, sont restées veine, quant à celles sur la bande au nord du Tchad très riche en « uranium », elles se sont heurtées à la fermeté de la France. En 1973, l’intervention de la Libye au Tchad déclencha plus de vingt ans de troubles et de tension. En 1994, la cour internationale de la Haye reconnut la souveraineté Tchadienne. Actuellement, l’unique contestation sur les frontières porte sur le statut du Sahara occidental, ancien « Rio de Oro espagnole ». L’annexion en 1975 de ce territoire par le Maroc reste contestée. Colonie espagnole de 1884 à 1975, ce dernier s’étend sur un territoire de 266 000 km, bordé par le Maroc au nord, l’Algérie au nord-Est, la Mauritanie à l’Est et au sud, et l’océan Atlantique à l’ouest. Incorporé au Maroc en 1975, sur la base de «  faux arguments de droits historiques », sur le plan juridique le statut définitif reste confisqué. L’ONU, accélère les discussions mais la France, les Etats-Unis et les pays du Golfe soutiennent la position Marocaine d’une large autonomie sur les 80% que la monarchie marocaine contrôle (voir l’analyse sur le Sahara occidentale : un peuple en otage). En 1973, le mouvement politique armé est née, il réclame l’indépendance, soutenu par l’Algérie rivale du Maroc dans le Maghreb et par l’organisation de l’unité africaine « OUA ».De nombreux affrontements ont eu lieu dans la région entre les deux frères siamois, notamment en 1976 « Amgala » et surtout le front Polisario et le Maroc. Il faut rappeler que (la Somalie et le Maroc ont contesté tout principe du respect des frontières issues de la colonisation affirmé en Egypte en 1963 et 1964 par l’OUA, que le Maroc a quittée en 1984.

LE SAHARA : SOUS HAUTE TENSION

Zawahiri accentue les djihadistes dans le sahel, AQMI reprend l’autonomie qui était la sienne du temps du GSPC.A cela s’ajoute d’anciens rebelles Touaregs, qui constituent le mouvement d’Ansar-Eddine. D’autres djihadistes de diverses nationalités africaines, secouent la tutelle d’AQMI pour rétablir leur propre groupe le MUJAO, ce mouvement est une fabrication des services secrets ? En plus d’AQMI, le retour de milliers de mercenaires après la chute de Kadhafi, déstabilise la région avec un important trafic d’armes, notamment les trois branches des Touaregs (MNLA, HCUA, MAA également infiltrés par certains services).la complicité du régime militaire de Guinée Bissau, lié à plusieurs cartels de l’Amérique latine, exportent 50 tonnes de cocaïne depuis l’Afrique vers l’Europe « voir l’analyse : Afrique cocaïne ». L’autre défi de cette crise, est la fragilisation de certains Etats qui exploitent ce flux illicites, l’Algérie vient d’effacer des milliers de millions de dollars pour 16 pays voisins, afin de mieux contrôler ses frontières contre les trafics d’armes et la cocaïne qui secoue déjà le pays depuis des années.

L’autre facteur aggravant, et les poussées de nouvelles générations de militaires et de civils, qui contestent le fonctionnement des Etats issus des indépendances. Ses revendications tout azimut se sont imposées dans la presse internationale, et surtout dans les officines occultes et les conclaves diplomatiques.

(troisième partie)


MOHAMMED CHERIF BOUHOUIA


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