La région bruit de conflits, guerres
civiles, rébellions, trafics, et surtout les contestations des frontières. Le
Sahara est au cœur d’enjeux internationaux, très attractif par la richesse de son
sol, et face aux enjeux géostratégiques, la région euro-Africaine et
euro-méditerranéenne, devront subir une intervention militaire imminente.
L’immense désert est à nouveau le
théâtre d’enjeux géopolitiques. Les rivalités de ses centres de pouvoir semblent
être autant d’obstacles à l’exercice d’un contrôle définitif de ces territoires
par les dix Etats qui ont hérité au lendemain de leur indépendance. L’espace
saharien est l’objet de diverses revendications et convoitises, partagé entre
(l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, le Tchad, le Mali,
le Soudan, l’Egypte et le Niger), le pouvoir des Etats sont contestés par des minorités.
Les richesses de son sous-sol excitent l’appétit des multinationales et des
Etats comme AREVA, CNPC, les Etats-Unis, les britanniques, et les pays qui le
revendiquent. La région est surtout le terreau d’action de mouvements
politico-religieux qui intensifient les
enlèvements et les attentats. Des flux de populations, tentent leur chance au
Maghreb « Algérie », ou en Europe fuyant les zones de conflits.
Néanmoins, la pacification dépend primordialement du règlement des crises au
Mali et surtout en Libye, ce qui a poussé les Etats-Unis, la France, et
l’Algérie à intervenir militairement dans la région.
LE CAS ALGÉRIEN
L’Algérie qui reste menacer par-
rapport à ses frontières, demeure tributaire des effets du découpage colonial.
En 1890, la convention Franco-Britannique délimite les deux zones d’influences
respectives entre les empires. La France fonde la colonie du Soudan, In-Salah
« Algérie » et Tombouctou. Elle voulait réunir ses possessions
étendues entre Alger et Dakar, mais les militaires et les bureaucrates en
charge des colonies (Algérie), l’Afrique-Occidentale, et l’infanterie depuis
Dakar, explique mieux le tracé de la frontière méridionale de l’Algérie. En
1956, la découverte de gisements pétroliers et l’intérêt des essais nucléaires
de « Reggane », fut un enjeu de taille de détachement du Sahara
envisagé à Paris associant à l’Algérie « le Tchad et le Niger ».En
1962, c’est le statu quo colonial, Alger conservera une très grande zone
Saharienne. Depuis elle gère la question Touarègue tout en restant vigilant à
l’égard du Maroc et la Libye qui encadrent les Touaregs maliens et nigériens.
Paradoxalement, l’Etat Algérien qui a toujours condamné une ingérence dans les
crises sahélo-sahariennes, de toute intervention française, change sa lecture
des rapports de force suite aux événements au sien du sahel.
COLONIE ET CONTRÔLE DU SAHARA
Dans les années 1950- 1960, le Sahara
est découpé par zone qui totalisent 14062 kilomètres, qui ont fait l’objet de
traité de délimitation des tracés coloniaux. Depuis les indépendances, les
conflits surgissent dans toute la zone transfrontalière. Les revendications de
Kadhafi sur le Sahara Algérien, sont restées veine, quant à celles sur la bande
au nord du Tchad très riche en « uranium », elles se sont heurtées à
la fermeté de la France. En 1973, l’intervention de la Libye au Tchad déclencha
plus de vingt ans de troubles et de tension. En 1994, la cour internationale de
la Haye reconnut la souveraineté Tchadienne. Actuellement, l’unique
contestation sur les frontières porte sur le statut du Sahara occidental,
ancien « Rio de Oro espagnole ». L’annexion en 1975 de ce
territoire par le Maroc reste contestée. Colonie espagnole de 1884 à 1975, ce
dernier s’étend sur un territoire de 266 000 km, bordé par le Maroc au
nord, l’Algérie au nord-Est, la Mauritanie à l’Est et au sud, et l’océan
Atlantique à l’ouest. Incorporé au Maroc en 1975, sur la base de «
faux arguments de droits historiques », sur le plan juridique le statut
définitif reste confisqué. L’ONU, accélère les discussions mais la France, les
Etats-Unis et les pays du Golfe soutiennent la position Marocaine d’une large
autonomie sur les 80% que la monarchie marocaine contrôle (voir l’analyse sur
le Sahara occidentale : un peuple en otage). En 1973, le mouvement
politique armé est née, il réclame l’indépendance, soutenu par l’Algérie rivale
du Maroc dans le Maghreb et par l’organisation de l’unité africaine
« OUA ».De nombreux affrontements ont eu lieu dans la région entre
les deux frères siamois, notamment en 1976 « Amgala » et surtout le
front Polisario et le Maroc. Il faut rappeler que (la Somalie et le Maroc ont
contesté tout principe du respect des frontières issues de la colonisation affirmé
en Egypte en 1963 et 1964 par l’OUA, que le Maroc a quittée en 1984.
LE SAHARA : SOUS HAUTE TENSION
Zawahiri accentue les djihadistes
dans le sahel, AQMI reprend l’autonomie qui était la sienne du temps du GSPC.A
cela s’ajoute d’anciens rebelles Touaregs, qui constituent le mouvement
d’Ansar-Eddine. D’autres djihadistes de diverses nationalités africaines,
secouent la tutelle d’AQMI pour rétablir leur propre groupe le MUJAO, ce
mouvement est une fabrication des services secrets ? En plus d’AQMI, le
retour de milliers de mercenaires après la chute de Kadhafi, déstabilise la
région avec un important trafic d’armes, notamment les trois branches des
Touaregs (MNLA, HCUA, MAA également infiltrés par certains services).la
complicité du régime militaire de Guinée Bissau, lié à plusieurs cartels de
l’Amérique latine, exportent 50 tonnes de cocaïne depuis l’Afrique vers
l’Europe « voir l’analyse : Afrique cocaïne ». L’autre défi de
cette crise, est la fragilisation de certains Etats qui exploitent ce flux
illicites, l’Algérie vient d’effacer des milliers de millions de dollars pour
16 pays voisins, afin de mieux contrôler ses frontières contre les trafics
d’armes et la cocaïne qui secoue déjà le pays depuis des années.
L’autre facteur aggravant, et les poussées
de nouvelles générations de militaires et de civils, qui contestent le
fonctionnement des Etats issus des indépendances. Ses revendications tout
azimut se sont imposées dans la presse internationale, et surtout dans les
officines occultes et les conclaves diplomatiques.
(troisième partie)
MOHAMMED CHERIF BOUHOUIA
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