dimanche 22 juin 2014

LES MINORITÉS ET LES ETATS-NATIONS

      
Le passage à l’ère nationale a transformé la conception des minorités dans le monde. Définies par des critères culturels et religieux, les processus de sécularisation engagés depuis des siècles et les revendications d’égalité et de liberté ont fait émerger le concept de la souveraineté.


Les Etats-Nations ont été fondés sur le principe d’homogénéité et l’association entre un peuple, un territoire et une culture. L’existence de minorités est la conséquence d’une mutation dans la définition d’un Etat, paradoxalement les Etats-Nations ont émergé les minorités en leur sein. Les Etats ont développé l’unité culturelle qui ne correspondait pas aux attentes des minorités. Le critère religieux et linguistique est devenu déterminant pour définir l’appartenance, ce qui a abouti aux conséquences multi conflictuelles qu’en observent actuellement sur la scène internationale. La constitution des Etats –Nations est fondue principalement par (nationalisation, par rassemblement d’Etat distincts, ou par fragmentation).Depuis le XIX siècle, l’unification linguistique est associée à la démocratisation et aussi à la modernisation économique néanmoins, ont observent des situations de compétition économique et sociale entre groupes linguistiques, générant des conflits et des discriminations. Parmi les conceptions développées, afin de préserver les droits des minorités, on propose de constituer les nationalités comme « affiliations libres des individus, sans définition territoriale », l’Etat assure l’égalité des différents groupes et également la gestion des affaires communes. Cette vision a inspiré l’organisation ultérieure de plusieurs Etat, seulement les droits des minorités n’ont jamais étaient respectés en fonction des conjonctures politiques. Sur le plan géo économique, géopolitique, et géostratégique, les rapports de force entre grandes puissances ont été déterminants pour l’échec ou l’aboutissement des revendications d’indépendance nationale.

COEXISTENCE ET NETTOYAGE  ETHNIQUE

Si on regarde de près le cas de Russie, elle représente une multitude de minorités, cette diversité est à l’origine de graves tensions, en particulier dans le Caucase. Le regain xénophobe massif en Russie et les deux guerres en Tchétchénie représentent les éléments les plus visibles de cet éclatement. La défaite a été vécue comme une véritable humiliation face à un peuple inférieur, Ramzan Kadyrov, le rat de garde de Poutine a établi son règne dans la région avec une poigne d’acier transformant la région à un cimetière. Dans les anciennes républiques soviétiques, des régions entières sont devenues mono- ethniques entraînant un processus de tension séparatistes. Les cas les plus chauds, sont ceux d’Ossétie du sud et d’Abkhazie sans citer le conflit actuel de l’Ukraine. Poutine lorsqu’il désigne ses minorités, il disait « j’irai exterminer les terroristes jusque dans les chiottes », cette phrase d’un ex agent du KGB est révélatrice de la violence dans le Nord du Caucase. Les « Nenets » qui représentent une population de 50 000 personnes, vivant dans ces régions traversées par le cercle polaire arctique, sont devenues les otages de « Gazprom » et le Kremlin, dans une politique de sédentarisation. Russes et non-Russes en ex-URSS, dans les quatorze républiques indépendantes, « les Russes sont en minorités », ce qui va compliquer la stabilité de la Russie face aux tensions séparatistes. En Birmanie, l’intolérance ethnique de la junte impose une politique de centralisation autoritaire. Les sept Etats de l’union correspondant à des groupes ethniques non birmans (SHAN,MON,KAYAH,KAREN,KACHIN,ARAKAN,CHIN). Ses minorités font encore les frais de l’ostracisme, la discrimination et les violences génocidaires du régime. Il faut rappeler également les cas de (la Thaïlande, le CAMBODGE, le VIETNAM, la CHINE et le PHILIPPINE), dont la majorité des opprimes sont les catholiques et surtout les musulmans sunnites. Les islamistes radicaux continuent de mener des actions terroristes face à ses régimes et aussi aux bouddhistes radicaux.


La question des minorités n’a jamais été résolue, l’ONU et les puissances occidentales restent dans leurs mutismes assourdissants, après tant d’années de meurtres, de nettoyage ethniques, et d’exodes. Ces régimes apocalyptiques intensifient l’extermination soit pour des raisons religieuses, ou l’appropriation des ressources naturelles. (Voir également l’analyse Chiites-Sunnites)

MOHAMMED CHERIF BOUHOUIA


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