jeudi 30 janvier 2014

GEOPOLITIQUE DE LA MONDIALISATION RELIGIEUSE

Si on considère que la mondialisation religieuse est l’extension d’un phénomène de foi au monde entier, toutes les religions n’ont pas la même influence. Seulement deux d’entre elles témoignent, depuis leur émergence, d’une prétention universaliste : L’islam et le christianisme, qui ont, au fil des siècles, bâties leur empire. Le Bouddhisme, le Judaïsme, et l’hindouisme se sont accrochés à la mondialisation par le biais de diasporas influentes.



Depuis la nuit des temps, nous avons compris que les transformations de fond des religions, ne se propagent plus à partir d’une civilisation donnée, mais selon des paradigmes comme l’individualisme, l’importance de la réalisation de soi, du salut, de la foi, au détriment des adhésions purement identitaires. Il y a encore un demi-siècle, l’Europe était chrétienne, or la mondialisation en a fait la plus nombreuse population musulmane et juive. Nous sommes dans l’air des métissages, ce phénomène abouti paradoxalement à la multiplication de communautés liées à d’autres groupes lointaines. Les cultes liés aux divinités de la nature, sont en plein extinction, et leur polythéisme ne peut se conjuguer avec les religions mondialisées comme l’Islam et le Christianisme. En Afrique, la rencontre d’un christianisme dogmatique venu de l’occident, ne peut pas rester sans conséquence avec les croyances des ancêtres. Sur ce continent l’Islam décide d’une majeure partie de son avenir. Les églises néo chrétiennes africaines, sont classé comme pentecôtistes, et visiblement imprégnées d’héritages locaux. En Chine, le bouddhisme, le taoïsme, et le confucianisme coexistent de façon imprégnée dans les esprits. La vision de la mondialisation Chinoise est analysée comme étant la religion reste un phénomène social ou économique. Dans ce pays où le communisme symbolise la souveraineté de l’Etat, la vitalité des Ouigours musulmans, les bouddhistes Tibétains, et les minorités chrétiennes, entrave la position de la Chine sur le plan internationale (voire l’analyse sur les Ouigours). Malgré l’étau de la répression, les populations chrétiennes et musulmanes se sont multipliées de façon très rapide, ce qui constitue un vrai dilemme pour Pékin. Le bouddhisme a connu une première vague d’expansion à partir du III siècle avant Jésus-Christ dans l’Asie du Sud-Est, actuellement il attire de nombreux disciples en Occident notamment des bouddhistes « Zen et Tibétains ». Cette quête individualiste a finalement aboutit à un syncrétisme entre les traditions orientales et les attentes d’un autre monde postmoderne. Conséquence, les rituels et les postures ont pris le relais d’une tradition chrétienne métamorphosée. L’hindouisme, n’est pas mondialisé, il a connu une certaine percée en Angleterre à travers le phénomène diasporique, le pays le plus hindou d’Europe comptant plus de 2 millions de croyants. Le fait qu’il soit la religion dominante du deuxième pays le plus peuplé du monde, avec près de 1 milliard de fidèles, l’Inde et le Pakistan musulman peuvent avoir des lobbys sur l’équilibre de la planète sur le plan géopolitique.

LES ULTRAORTHODOXES EN ISRAEL


Si l’ultrareligiosité est un phénomène fortement complexe, c’est aussi une ligne de fracture de la société qui va en s’élargissant. Les ultraorthodoxes pourraient devenir majoritaires à l’horizon 2030 en raison de leur démographie galopante, ce qui constitue une menace pour l’Etat hébreu. En Israël, on les appelle les « haredim », ceux qui craignent Dieu, ils se caractérisent par un souci d’application stricte de la loi de Dieu, transmise aux hommes par la Bible et le Talmud. Dans l’Europe du XVIII siècle, des courants libéraux se développèrent pour promouvoir une plus grande intégration des sociétés juives dans leur environnement. Cet évènement a modifié des réformes dans la religion, en réponse à cette évolution, les mouvements ultraorthodoxes sont nés parfois sous l’influence des rabbins charismatiques. Le courant est lié à des personnalités, ce qui explique son hétérogénéité. Afin de mieux identifier leur diversité, on trouve d’abord un mouvement d’aspiration messianique issu d’Europe orientale. D’autre ont développé un judaïsme tourné vers l’analyse intellectuelle et la dialectique. Parmi eux ils existent ceux qui sont en faveur du sionisme et ceux qui le rejettent. Ils sont unis lorsqu’il s’agit de faire face au monde extérieur, car ils gardent les mêmes valeurs qui s’appuient sur une étude poussée de la Torah, et une méfiance pour la modernité et les évolutions technologiques. Dès 1948, les premières vagues de migration pour peupler l’Etat hébreu furent marginalisées par les juifs qui existent depuis des siècles en Palestine. Rattachés à leur courant ultraorthodoxe, ils stigmatisent avec force le projet « sioniste », issu de la volonté de l’homme et non de Dieu, et qui retarde la venue du Messie. De nos jours bien que certains ultraorthodoxes aient réussi à concilier religion et politique (projet de Theodor Herzl 1860- 1904), la majorité reste antisioniste. Politiquement, la cohésion entre les populations arrivées d’autres pays et celle installées de longue date reste un défi. Les deux grands partis représentant l’électorat en Israël « ultraorthodoxes » sont dirigés par des conseils rabbiniques, l’autre parti,  fut fondé en 2008 issu de la fusion de trois mouvements politique (Judaïsme unifié de la Torah et Shass, Foyer juif, il engendre « le parti national religieux, le Modelet et le Tkuma ») et Proche du Likoud de Netanyahou. Ils sont des partenaires clés dans les rapports de force au parlement, et surtout ils restent inflexibles sur leurs rites, traditions, et la politique intérieure et sont hostile à la franche laïque.

TENSIONS ET VIGILENCE


Pour les haredim, la défense de la patrie est adossée à la continuité de la tradition juive. Par leurs prières ils défendent un peuple élu, les femmes ne peuvent participer à des actions armées, les deux sexes sont strictement séparés. Les jeunes haredim, refusent eux aussi de s’intégrer dans l’armée, la population estime que ses derniers touchent de nombreuses prestations, et doivent s’impliquer dans le domaine sécuritaire de l’Etat hébreu. L’autre sujet de vigilance des « hommes noires », et l’attribution de la nationalité, pour eux, toute personne née de mère juive peut y prétendre, pour les cas des convertis, l’épineuse question reste insoluble. D’autres cas sociaux comme « les autopsies, les mariages devant un tribunal religieux » sont à l’origine de vives querelles avec les laïques qui dénoncent les atteintes aux droits de l’homme et la liberté. Convaincus d’accomplir leur destin biblique, les ultraorthodoxes élargissent les colonies, afin d’anéantir l’idée d’un Etat Palestinien. Le Foyer juif, un parti nationaliste religieux partisan d’une colonisation hégémonique, et le parti Shass séfarade forment le gros des bataillons des pauvres du pays. Face à cet impasse, la droite joue habilement sur les réflexes de peur et de l’émotionnel, la gauche a tendance à être pragmatique et cérébrale.

MAIMONIDE : LE MAITRE DE LA PENSEE JUIVE


Moise Ben-Maimon ou Maimonide, (1135-1204) est née à Cordoue en Espagne en 1135, d’un père juge rabbinique. A l’âge de 13 ans, il a dut fuir la persécution  religieuse des Almohades, dynastie qui venait de conquérir l’Andalousie. Il erra pendant douze ans avec sa famille en Andalousie puis dans l’Espagne chrétienne avant de se réfugier, à l’Age de 25ans, à Fès, au Maroc. Il se rendit ensuite en Terre sainte, ravagée par la douzième croisade, avant de s’installer en Egypte ou il vivra jusqu’à sa mort. Nourri à un double culture : études rabbiniques et philosophies grecque et musulmane, formé à la médecine Maimonide sera nommé médecin de la cour par SALADIN (le conquérant des croisades), puis juge et leader de la communauté juive d’Egypte. Richard Cœur de Lion, lui fera des propositions qu’il refusera, il se sentait bien parmi les Musulmans, où il était comblé d’honneurs. C’est là où il vivra et écrira jusqu’à la fin de sa vie. Son œuvre est divisée en trois volets, d’abord ses écrits religieux, rédigés en hébreu, et le Mishne Torah (la répétition de la Torah), œuvre de compilation et de synthèse des lois juives telles qu’elles découlent à la fois de la Torah, de la Mishna et du Talmud. Cet homme, passionné par la raison, a voulu rassembler les connaissances de son temps pour en faire un traité. Plus tard on l’appellera « l’Aigle de la synagogue ». Il laisse une œuvre médicale, écrite en grec, et qui ouvrit la voie à la médecine psychosomatique. Dans le monde musulman on peut le comparer à AVICENE,  EL-FARABI, ou à AVEROES, son effigie figure encore au frontispice de la faculté de médecine de Paris, comme celle d’Ibn-Sina. Il est aussi l’auteur d’écrits philosophiques, dont le « Guide des égarés », écrit en langue Arabe et hébraïques (DALALAT EL HAIRAN) adressé à ceux qui avaient mélangé la raison et la foi. Appuyant la religion sur les vertus de l’intelligence et de la morale, il s’opposera hostilement contre la superstition, la magie, et les fausses croyances, les maitres penseurs de l’Islam on avant lui écarter ce fanatisme (lire l’analyse sur réveil et radicalisme du Chiisme). Une grande partie de son livre est consacrée au langage de la Bible, aux anthropomorphismes « la face de Dieu, la main de Dieu », évitant ainsi toutes les spéculations mystiques. Dans le monde musulmans, le sophisme mystique de IBN-ARABI, et autres sont encore vivaces pourtant, les érudits musulmans comme IBN-TYMIA, ABOU-HAMED-EL GHAZLI, IBN-EL-QUAYM, ont déjà condamné ses croyances hérétiques dans l’Islam. Samuel Ibn Tibbon, descendant lui aussi des juifs d’Espagne, traduit l’œuvre de Maimonide qui fera le tour de l’Europe médiévale et l’Afrique du Nord, provoquant à la fois l’enthousiasme et la controverse. Le nom de « RAMBAM », s’il fait l’unanimité dans le monde juif, il soulève encore de très vives passions. On parlera de la controverse maimonidienne pour désigner la polémique suscitée par ses écrits au sein du monde rabbinique. Après sa mort, on accusa Maimonide d’avoir voulu faire l’impasse sur le Talmud. On se méfia des treize dogmes qu’il énonçait en lui reprochant d’avoir voulu codifier la religion. Aujourd’hui ces principes résumant les principales croyances constitutives du judaïsme ont été adoptés par les communautés religieuses. Maimonide fut longtemps considéré comme hérétique et mis à l’index, d’où il fallait le brulé vif, mais son œuvre connu un immense succès, notamment au XII siècle. Ouvert sur la lumière de l’Islam, symbole d’une époque celle de l’Espagne des débuts du Moyen Age, carrefour des trois religions monothéistes, Maimonide a été à la fois acteur et bénéficiaire.

LES TREIZE PRINCIPES DE MAIMONIDE


(Je crois d’une croyance absolue que : Dieu est le créateur de l’univers et le maitre des créatures. Qu’il est un. Qu’il est incorporel. Qu’il est le premier et le dernier. Que c’est à lui seul qu’il convient d’adresser ses prières. Que les paroles des prophètes sont véridiques. Que l’enseignement de Moise est véridique, qu’il est le plus grand des prophètes. Que la Torah telle que nous la possédons est bien celle qui a été révélée à Moise. Que cette Torah ne sera pas changée, qu’il n’y aura pas de nouvelle. Que Dieu connait toutes les actions humaines. Que Dieu récompense ceux qui observent ses préceptes et punit ceux qui les transgressent. Je crois d’une foi parfaite en la venue du Messie, et même s’il tarde, j’attends chaque jour sa venue. Je crois en la résurrection des morts, au temps où le créateur le voudra. A travers ses principes, on remarque une grande ressemblance avec le Coran, notamment sur l’unicité divine, par contre, le coran cite cinq grands prophètes dans la mission envers leur peuples étaient plus que humaine. On trouve (NOE, IBRAHAM, MOISE, JESUS, MOHAMED).L’islam rejette tout ce qui fait la différence entre les messagers de Dieu.

LES CONDITIONS DES JUIFS EN TERRE D’ISLAM


Si on remonte très loin dans les abysses de l’histoire, juifs et musulmans ont vécus ensembles avant même l’apparition de l’Islam à Yatreb, actuellement Médine en Arabie Saoudite. A cette époque il y avait trois tribus, (les Bani-kayounakaa, les Bani-Kourayda, et les Baní-Nadir). Pourquoi leur présence en ces lieux ? Leur histoire avec le messager de l’Islam ? Cette légitimité historique, sera analysée dans un contexte à part. Au Moyen Age, les trois religions seront en confrontation directe. Mais deux d’entre elles, le christianisme et l’Islam, se trouvaient être des religions bien établies, dans les Etats et même dans les empires, pendant que la troisième-religion-mère  s’il en est, était contrainte de lutter pour sa pérennité par la seul force de ses textes, de ses traditions et de son vouloir vivre. Les juifs en terre d’islam, étaient des « dhimmi », c’est-à dire des citoyens de seconde zone, mais en même temps des « protégés ». Ce qui suppose à la fois qu’ils ont le droit à la protection pour leur personne, leurs biens et l’exercice de leur culte. A certains égards, leur situation est meilleure qu’en terres chrétiennes, ce qui ne les empêchera pas de vivre quelques pages glorieuses qui resteront attachées à ce qu’on appellera « l’Age d’or ».L’Espagne andalouse aux X et XI siècles donnera naissance à des productions philosophiques, poétiques, religieuses de premier plan. Une partie de la liturgie synagogale actuelle remonte aux grands écrits de l’époque. Penseurs et théologiens parviendront à des sommets qui ne seront égalés qu’après l’émancipation des juifs d’Europe au XIX siècle. Des œuvres maitresses comme (les croyances et opinion de Saadia Gaon, le Kouzari de Juda Halévy ou le Guide des égarés de Maimonide). Ces œuvres ont été écrites d’abord en arabe, avant d’être traduites en hébreu et de connaitre un rayonnement dans le monde juif. La première est celle d’un philosophe, poète, grammairien et linguiste qui a été considéré comme le père de la littérature rabbinique. Il est né et a grandi en Egypte (882-942) avant de s’installer à Bagdad et de devenir un des maîtres de l’école talmudique de Soura. « Croyances et opinions », et tenu pour un ouvrages classiques de philosophie juive, inspiré par l’aristotélisme d’un côté et par la philosophie musulmane du KALAM de l’autre. Quant au « Kouzari », c’est une défense et une célébration de la religion juive. Son titre initial en Arabe était « livre de preuve et démonstration pour défendre la foi abaissée ». Juda Halévy, avec Salomon Ibn Gabirol (1080-1140) né à Tolède, ont développés leur conception des juifs comme un peuple théophore, porteur d’une loi morale donnée à l’humanité tout entière, avec cette métaphore centrale selon eux, elle est à la fois le plus fragile et le plus sensible.

LES JUIFS EN AFRIQUE DU NORD ET LA KAHINA


Selon Flavius Josèphe, la présence juive en Afrique du nord remonte à l’époque des rois lagides d’Egypte qui, au IV siècle Av J.C., font appel à des mercenaires juifs originaires d’Alexandrie pour renforcer les villes grecques de chypre et de Cyrénaïque. Des communautés juives autonomes, de culture grecques, se constitue à Cyrène en Libye actuelle. Au lendemain de la destruction du temple (70), puis à l’issue de la révolte de (132-135), des juifs de Judée s’établirent en Tripoli, Carthage, au nord de l’Algérie, et le Maroc. Subissant les affres de la conversion de Constantin (272-337) au christianisme, en 312, ils sont exclus de toute charge, leur culte est proscrit, les synagogues transformées en église, et convertis de force. Les rescapés trouvent refuge dans l’Atlas, où ils ont pu convertir des tribus « Berbères ». Ibn-Khaldoun (1332-1406), disait que les juifs n’avaient pas converti d’autres peuples autour de la méditerranée. En 642 la conquête musulmane du Maghreb qui durera un demi-siècle, s’achèvera par la conversion des berbères sous la victoire d’Uqba Ibn Nafaa (622-683), à sa mort les byzantins et leur alliés berbères contraignent les Arabes à quitter le pays. En 691 Kairouan sera reprise par les musulmans, mais ils subissent de lourdes défaites dans les Aurès face aux troupes de la Kahina. Selon Ibn Khaldoun, la Kahina ou aussi la Kahiya, était une magicienne juive. Cruelle, sanguinaire à l’encontre des juifs vivant sur son territoire, et selon même certaines sources, elle s’est proclamée prophétesse elle sera finalement tuée en 702 par les musulmans. Il faut noter également les persécutions, sous le règne des Almohades (1147-1269), et aussi sous les Almoravides (1040-1147).        

LE SPECTRE ULTRAORTHODOXE : UN ENJEU INTERNATIONALE

Les ultraorthodoxes ne se soucient guère des questions de politique étrangère, dans leur vision théocentrique du monde, le religieux l’emporte sur toute considération. Certains, veulent échanger la paix contre la rétrocession aux Arabes des territoires de 1967 ; et sont prêtes à octroyer des droits aux Palestiniens sans reconnaitre leur Etat. Les autres, s’opposent à toute concession territoriale, et soutiennent avec force la politique de colonisation y compris illégale. Très proche de la droite, ils s’appuient surtout sur l’ordre biblique des juifs « Eretz Israël », qui inclut (LE SINAI EGYPTIEN, LE LIBAN, LA SYRIE, LA JORDANIE, L’IRAK, et L’ARABIE SAOUDITE). Depuis la création d’Israël, le radicalisme des hommes noirs, ainsi que leur complexité, constituent une véritable menace pour l’Etat hébreu. Paradoxalement, la Knesset donne aux ultraorthodoxes une voix au chapitre de la vie politique, cette manœuvre complexe fait d’Israël non seulement une démocratie singulière, mais aussi un Etat laïque de mauvaise réputation religieuse. L’identité de l’Etat hébreu repose sur le territoire que le sionisme revendique, ce qui explique les tensions morbides entre orthodoxes et laïques, Arabes et juifs. Dans cette région brulante du monde, ont peut pas soutenir la théorie de deux extrémistes juifs et musulmans, comme le prétendent les nouveaux charlatans de d’Islam comme Malek Chebel, Abdelouaheb Meddab, ou encore Mohamed Sifaoui et autres, le conflit n’est pas politique mais religieux. C’est là sa principale vulnérabilité et sa limite.
(Selon une prophétie annoncée par MOÎSE, il interpella le peuple juif en leur disant : O peuple d’Israël, vous allez combattre un peuple, et vous serez victorieux, non pas parce que vous étiez très proche de Dieu, mais parce que vous étiez les plus égarés de lui, cependant ils seront pire que vous.) « Les musulmans actuellement ».

LE PARADOXE DE GAZA, OU LE CONFLIT SANS FIN


Depuis plus de 60 ans, le Proche-Orient vit au rythme du conflit israélo-palestinien. Malgré les nombreuses tentatives de résolution du conflit, rien n’a pu enrayer la mécanique de la violence qui s’est peu à peu installée et dans la quelle attentats et représailles entretiennent le ressentiment et la colère. En 1947, le plan de partage de la Palestine élaboré par l’ONU (résolution 181) prévoyait la création d’un Etat JUIF, d’un Etat Arabe et d’une zone sous régime international « Jérusalem ». Rejeté par les Etats arabes, le plan échoue et conduit les représentants de la communauté juive dans la région à déclarer unilatéralement la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Attaqué par les armées de Syrie, d’Egypte et de Jordanie, Israël remporte une première victoire et étend ses frontières territoriales initiales, incluant désormais la partie ouest de Jérusalem « les populations palestiniennes rejoignent la partie orientale de la ville ». L’accord d’armistice signé en 1949 entre les belligérants a figé cet état de fait militaire. Un protocole délimitant les frontières d’Israël et les zones de présence des populations Arabes est établie. Jérusalem-Est et la Cisjordanie passent sous le contrôle de la Transjordanie « qui devient LA JORDANIE en 1950 ». L’Egypte prend le contrôle de la bande de Gaza. La deuxième guerre dite de six jours du 5 au 10 juin 1967, donnera à la région sa configuration territoriale et géopolitique actuelle. Depuis cette guerre, la Cisjordanie est occupée par les Israéliens, elle s’étend sur 5600km, et accueille environ 2,5 millions de palestiniens, Jérusalem-Est incluse. Les accords d’Oslo de 1995 prévoyaient la segmentation de la Cisjordanie en trios zones, préfigurant une plus large autonomie palestinienne. Cette zone « A » du territoire de Cisjordanie accueille la majorité des grandes villes et de la population, l’Autorité palestinienne gère le territoire de manière autonome, notamment en matière d’ordre public. Dans la zone «B », l’autorité palestinienne est partielle, ses compétences se restreignent au domaine civil, la sécurité étant du ressort d’Israël. Enfin la troisième zone de la Cisjordanie (72%), est exclusivement sous le contrôle d’Israël et la colonisation s’y poursuit. Depuis plus d’une décennie le nombre serait passé à plus de 400 000 colonisés. L’absence de continuité territoriale en Cisjordanie rend de facto l’incertitude de création d’un Etat palestinien viable. Gaza, représente une minuscule bande de terre de 360KM, dramatiquement surpeuplée avec environ 1,7 million d’habitants, qui vivent enfermés dans cette prison à ciel ouvert. Encerclée par Israël par la mer, la terre, et le ciel, la situation tragique de Gaza, est le résultat de la guerre de 1948. Elle constituait une partie d’un territoire plus vaste s’enfonçant assez loin dans le désert de Néguev pour former le sud de l’Etat arabe dans le plan de partage Onusien de 1947. L’afflux de population palestiniens y avait trouvé refuge, ce qui a fait de ce territoire un immense camp de réfugiés avec tout ce que cela peut développer de sentiment de haine et de nationalisme.

UN DILEMME SANS FIN POUR ISRAEL

Gaza constitue l’expression direct affirmée et incontournable de l’existence de la question palestinienne. Elle est le défi et le cauchemar d’Israël, d’où le blocus reste renforcé, surtout après le coup de force de Hamas. Les pressions internationales, comme celle de la flottille violement arraisonnée en pleine mer en 2010, le blocus a été hermétiquement maintenu avec toutes les conséquences humanitaires que cela entraîne. L’ONU farouchement hostile, persiste en déclarant que le blocus de Gaza met en péril la santé de 1,6 million de personnes. Il est à l’origine de la détérioration en cours des déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé. Cette politique d’enfermement entrave la fourniture de matériel médicale, et empêche les patients atteints de maladies graves d’obtenir des traitements spécialisés en dehors de Gaza. Blocus que Ban Ki-moon, a qualifié « d’intenable et immoral » ; L’absence de toute perspective politique, a conduit à une extrême tension, qui bascule régulièrement dans des terribles affrontements meurtriers. L’asymétrie du rapport de force dans cette zone est considérable, Israël défend son territoire contre les tirs de roquettes qui visent les civiles, ce qui est logique pour le gouvernement. La violence n’est pas la solution sur le fond, tant que le blocus persistera, la communauté internationale n’a jamais osé se porter sur le cœur de la question, l’Egypte considéré comme le levier du Moyen-Orient sur le plan géopolitique, confisque la ligue Arabe, et impose à la fois ses intérêts, pour des raisons financiers Américains et israélien, depuis le coup d’Etat des frères musulmans, ce pays nage dans une spirale de guerre civile, et il est devenu très corrompu et incapable de prévoir la stabilité du pays.  On évoque certes la crise, puis, dès que le cessez-le feu est établi, le statu quo reprend de plus belle. Dans ce conflit le type d’armes évolue, et le processus s’intensifie avec l’apparition de roquettes de plus en plus perfectionnées. L’importance de ces missiles utilisés par le Hez-bollah, « des Zelzal-2 Iranien » environ 200km de portée, et les M600 Syrien près de 250 km de portée d’origine Soviétique, le Hamas a prouvé que lui aussi s’était lancé dans cette guerre sans fin. Le Fatah et le Hamas demeurent incapable de dépasser leurs méfiances réciproques qui sont très profondes. Gaza reste un territoire sur lequel le Hamas peut continuer à imposer son pouvoir. Certains de ses responsables, ont mis en œuvre une stratégie à long terme de créer un émirat autonome qui s’appuierait sur une Egypte dirigée par les frères musulmans. A travers cette thématique, on comprend mieux le coup d’Etat orchestré par la junte militaire, et d’autres forces occultes extérieures,  écartant définitivement les frères musulmans de la scène politique comme étant une nébuleuse terroriste. Un tel scénario jouerait en faveur d’Israël qui pourrait ainsi tenir plus facilement ce territoire, et développer la colonisation sans frein de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Ce qui se trame dans ce territoire périphérique est crucial, la vielle ville à Jérusalem ne dépasse pas le 1 km carré, seulement elle peut à tout moment déclencher une troisième guerre mondiale.

LE HEZBOLLAH ET L’AXE SUNNITE CHIITE


Les chiites du Moyen-Orient ont peu à peu réussi, avec le soutien de l’Iran à mettre la main sur le Liban, la Syrie et l’Irak par l’instrumentalisation du Hezbollah. Une dynamique effrayante que ce soit sur le plan géopolitique, ou géostratégique. Les pétromonarchies majoritairement sunnites, en manque de stratégie, cette montée du chiisme dans la région, risque d’être la plus meurtrière. Dans le monde chiite, Mohamed Baqir AL-Sadr (exécuté en 1980), a mis en application le parti le plus puissant d’Iran, et d’Irak. Les monarchies du Golfe, sont à bout de patience, les tentatives de résoudre la crise Syrienne par la voie de la diplomatie restent infructueuses (Genève1 et Genève2).De fétides appels au djihad contre le régime chiite d’el Assad sont lancés par les instances religieuses de la Mecque, de Qatar, et d’autres pays. Pour Nasrallah, chef du Hesbollah et même les services secrets des puissances occidentales et Arabes, (la Syrie a réveillé le géant sunnite). Les désaccords entre le Hamas sunnite, et le Hesbollah au Liban et en Syrie témoignent de cette extrême donne. Les brigades chiites Irakienne en Syrie et le Hesbollah  constituent les serres d’acier de l’Iran. L’expansion de l’axe chiite, se traduit par l’hégémonie grandissante de l’Iran au Moyen-Orient, fondée sur les intérêts énergétiques et non ’idéologiques. Le ministère du pétrole Iranien, exige la construction de l’oléoduc qui transportera le pétrole et le gaz d’Abadan, à la frontière iranienne, jusqu’à Tartous en Syrie et même au Liban, tout en changeant les nouvelles routes, et les lignes de chemin de fer. Les Saoudiens ont commencé à faire passer des missiles antiaériens (missiles sol-air) en 2013, ses derniers servent à détruire les chartsT-72, le dernier modèle qu’utilise Bachar. La France accentue sa pression pour une action renforcée, selon « Reuters », les missiles antiaériens en Syrie, ont été obtenus auprès de fournisseurs en France et en Belgique. L’entente Franco-Saoudienne donne à Washington une légitimité de défendre la cause, lors de la visite du ministre des affaires étrangères Saoudien, et son conseiller des services secrets, à Paris afin de renforcer une alliance entre Israël et les saoudiens, pour contrecarrer l’axe chiite Iranien, a fait couler beaucoup d’encre. Mais la maison blanche s’en tient toujours à mener un processus de paix sans s’impliquer directement, à travers ce conflit colossal, ils ont décidés que ce dernier ne rentre pas dans leur intérêt national. Sachant que leurs alliés sunnites sont déjà impliqués dans le conflit, déplorant le vide géopolitique laissé par l’absence des Américains, tout en redoutant la montée en puissance de « l’Iran et l’hégémonie de la Russie ».En Syrie la guerre se poursuit impitoyablement contre les civils, l’armée syrienne et la horde du Hezbollah, et des comités financés par l’Iran, sont estimer à 8000combattants. Les sunnites, qui forment le gros des troupes de l’opposition, se retrouvent seuls pour affronter l’appareil de répression du régime fort de plus de 50 000 soldats. Au-delà de la Syrie, le discours « d’autovictimisation sunnite », se nourrit également des crimes commis par les chiites au Liban et l’Irak, et surtout la marginalisation des minorités sunnites sur le plan politique. Désormais la milice du Hezbollah, qui se décrit comme l’avant-garde protégeant les plus vulnérables face à l’injustice, et qui s’est toujours efforcé de camoufler son identité confessionnelle et pro Iranienne, voit aujourd’hui dans le monde musulman son image remise en cause. Dans tous les pays arabes, son soutien actif à un régime Alaouite assassinant une opposition majoritairement sunnite, non seulement à dégradé son image de mouvement de résistant, mais il sera tôt ou tard rangé dans les archives de l’histoire. A travers ses enjeux qui n’en finissent pas, l’Etat hébreu reste très sceptique et prudent, il craint que si le Hezbollah redore son statut de force de résistance, Israël se retrouvera piégé dans le collimateur de ce parti. La guerre en Syrie attire plu de combattants étrangers que les guerres en Afghanistan, ou en Irak. On estime que 10 000 sunnites étrangers (80 nationalités) ont rejoint les mouvements affiliés à Al-Qaïda. La grande majorité viendrait du Moyen-Orient, et du Maghreb, mais aussi un millier d’Européens, et du Caucase du nord. Bachar, utilise la menace djihadiste pour justifier sa barbarie, et le front sunnite a besoin que le régime se maintienne pour exister.

LE PARADOXE GEOPOLITIQUE DES MONARCHIES


Après le printemps Arabe, le Moyen-Orient est diviser entre sunnites et chiites, pourtant l’analyse des liens entre les monarchies arabes et l’Iran, répond à d’autres priorités que le reflexes sectaires. Les relations entre les Emirats arabes unis et l’Iran sont marqués par un paradoxe dont l’explication réside dans la complexité des positions assumées par les membres de la fédération par rapport à leur voisin du Golfe. Sur le plan sécuritaires et géopolitiques régionales, caractérisées par les tensions récurrentes entre les monarchies du conseil de coopération du Golfe (CCG) qui réunit : Koweït, Oman, Qatar, Bahreïn, Arabie saoudite, et Emirat arabes unis et Téhéran. Cette situation s’illustre notamment autour du contentieux généré par trois iles, dont les monarchies revendiquent la souveraineté sur (Abou Moussa, petit Tonb et grand Tonb) occupées par l’Iran depuis 1971. Les Emirats arabes unis font 83600 kilomètres carrés et sont le huitième producteur mondial de pétrole, ils sont confrontée à une grande puissance régionale avec laquelle a des relations commerciales avantageuses. Afin de contrecarrer cette menace potentielle, les Emirats s’appuient sur une alliance militaire avec les Etats Unis en accueillant trois bases américaines sur son territoire. La stratégie de Washington est de sécuriser le golfe Persique, et de bloquer les ambitions géopolitiques de l’Iran, sans écarter les rapports qui entretiennent chacun des membres de la fédération avec Téhéran.

L’ENJEU DES TROIS ILES

Situées à l’entrée du détroit d’Ormuz et occupées par l’Iran depuis 1971, les trois iles constituent la principale source de tensions géopolitiques entre les Emirats et l’Iran. Présentant une importance stratégique, permettant l’avancement de la ligne Iranienne vers les eaux du Golfe, elles perpétuent dans la conscience des populations arabes de la région le spectre de l’expansionnisme dominant. A l’époque du Shah, ses alliés occidentaux ont favorisé l’occupation des trois iles, valorisant le rôle de l’Iran comme gendarme dans le Golfe. Après un bref conflit militaire, Sharjah renonça à sa souveraineté sur (Abou Moussa), contre la somme de 2 millions de dollars payés annuellement. Refusant tout accord y compris les deux Tonb, plusieurs recours des Emirats devant les Nations-Unis en 1971, 1972, 1974, et celle de 1980, la situation juridique reste stationnaire voir ambiguë. Après la révolution islamique de 1979 et la création du CCG en 1991, les trois iles furent évaluées dans un contexte sécuritaire. L’Iran résilia en 1992 l’accord et envoya ses troupes occuper de façon permanente Abou Moussa et imposa un visa à tous les ressortissants émiriens y habitant. Depuis les Emirat arabes unis ayant rappelé leur ambassadeur en poste à Téhéran, cette crise diplomatique affirmera le contrôle de l’Iran sur Ormuz, et même de bloquer le détroit. Or 40% du trafic pétrolier mondial y transite, et sa fermeture risquerait de déstabiliser le marché de l’or noir et aboutir à une crise internationale.

LES MONARCHIES, REMPART CONTRE LA DEMOCRATIE


Les souverains ont misé sur la solidarité entre royaumes dès les premiers signes de contestation populaire, pour ne pas perdre leurs monarchies. A la différence des républiques autocratiques, les monarques arabes, se dressent farouchement à la question de la succession du pouvoir. Pourtant, ils n’ont pas été épargnés par la contestation, on a pu le voir au Maroc, Oman, Bahreïn, Koweït, Jordanie, Emirat Arabe unis, et l’Arabie Saoudite, le Qatar, se réjouit de son rôle de leadership. Ce dernier soutient les Frères musulmans, Les Saoudiens les détestent, les suites du printemps arabes sont le nouveau lobby de l’affrontement idéologique qui oppose les deux puissances du Golfe. La fin de Bachar, et l’isolement de l’Iran, Doha et Ryad, possèdent les mêmes objectifs, mais pas les mêmes méthodes. Le Qatar s’est engagé dans la transition en Tunisie, puis en Libye, tandis que les Saoudiens restent hostiles aux forces révolutionnaires. Les différences politiciennes entre les deux monarchies, s’expliquent par l’antagonisme qui les oppose, Doha appuie les Frères sur la scène régionale, Ryad s’y oppose. En dépit de sa position modeste, le Qatar s’est imposer sur la scène régionale et internationale, par contre Ryad, défend le statu quo afin de rester influent au Moyen-Orient, tout en cadrant les menaces potentielles à distance. Les contestations arabes ont été un choc pour les pétromonarchies, notamment les Saoudiens, qui ont été délaissé par les Américains, Ryad craint qu’un effet domino entraine sa chute. Cette peur, s’est concrétisée avec l’éclatement du Bahreïn voisin, d’où la révolte a été écrasée massivement par les troupes saoudiennes. Au sien de leur propre monarchie, les dirigeants saoudiens, ont acheté la paix sociale avec des promesses d’emplois, des augmentations de salaires, et d’autres faveurs. Par contre, ils utilisent ses services de sécurité afin de réprimer toute tentative de contestation et museler les réformateurs. Les chiites qui représentent 15% de la population saoudienne, subissent également des atrocités par les forces de l’ordre, pour le régime rassembler les sunnites, est une stratégie de mieux cibler les chiites. Au Maroc, une ouverture politique très mesurée a permis aux islamistes (pjd) de remporter les élections. A Oman le sultan Qabous monopolise le pouvoir, en Jordanie, l’opposition islamiste réformatrice, est toujours sous contrôle et réprimée. Ces monarchies régionales sont très soudées par le dispositif collectif de défense appelé « bouclier de la péninsule ». Le CCG a même créé un fonds d’aide de 20 milliards de dollars, pour faire face à toute éventuelle contestation dans la région. Le Maroc se trouve aussi sous la protection du Golfe, il peut compter sur le soutien financier des pétromonarchies. Les manifestations rassemblant la gauche radicale, les laïques, et les islamistes dans le sillage du printemps arabe qui réclament plus de justice sociale, le royaume reçoit un coup de pouce du club des monarchies. Les monarques arabes ont même crées un fonds d’investissement de 4 milliards d’euros pour la Jordanie et la Maroc. Ses dynasties vieillissantes du fait de son mode de succession qui privilégient les fils de ses fondateurs tout en écrasant les générations suivantes, le mécontentement demeure, et le vent du printemps arabe plane toujours.

LE VATICAN : UN SYSTEME OPAQUE


Il est évident qu’il existe un lobby au sein du Vatican. Le pape a nommé, suite à l’affaire « Vatileaks » trois cardinaux, afin de faire une enquête approfondie sur ce qui se passe à la curie romaine. Il lui a été remis un rapport de 600 pages, qui sans doute était un élément important dans sa décision de démission. Reste à savoir si ce rapport montre qu’un certain nombre de prélats homosexuels, ont été soumis à un chantage, si les laïcs ont des preuves. Si l’information était vraie, il est certain que le Vatican maintiendrait un système de corruption lié à leurs pratiques sexuelles. Sachant que l’église condamne fermement l’homosexualité, on est alors devant une contradiction flagrante qui secoue le cœur même du Vatican. Plusieurs fidèles se sont éloigner de l’institution, d’autres sont dans le déni et mettent tout cela sur les conspirateurs et les médias. Ses dernières années les affaires révélées en matière de corruption, avec le lien de la mafia, et la pédophilie ne sont pas des fantasmes. L’affaire du Vatileaks a révélé les rivalités profondes entre les prélats qui veulent maintenir une opacité et ceux qui veulent une transparence. La démission de Benoit XVI, est le signe qu’il n’avait pas la force de faire face à ces scandales à répétition, ni de s’engager à ces querelles intestines (démission volontaires depuis 600 ans). Dans l’histoire de l’église, on a longtemps sacralisé l’institution, quitte à étouffer les scandales, à sacrifier les gens, et même les enfants. Elle se trouve en contradiction flagrante avec les principes évangéliques. Les dérives du pouvoir et financières, comme les exactions sexuelles, ont émaillé son histoire. Durant le Moyen Age, prêtres et évêques se sont enrichis en vendant des sacrements, la simonie a été condamnée par la suite, durant la réforme grégorienne. Le pape Grégoire VII, au XI siècle, a fait face à une double crise : morale, avec la vente des reliques, des sacrements, et les mœurs dissolues du clergé. D’autre part, politique, avec sa dépendance étroite du pouvoir impérial. La reforme grégorienne qui a duré plus de deux siècles, a remis de l’ordre au sein de l’Eglise. La fameuse querelle des investitures (évêques, pères, et abbés) a finalement été gagnée par le pape contre l’empereur. A Partir du XIII siècle s’est à nouveau ouvert une ère de décadence, l’Eglise s’est enrichie, des monastères sont devenus des lieux de corruption, cela a débouché sur la réforme des ordres mendiants pour rappeler la nécessité de la pauvreté, jusqu’à la crise de la renaissance. Cette décadence a débouché sur le chiisme avec les protestants, et puis le mouvement de la Contre-Réforme, l’Eglise au fil du temps a connu de grandes crises.

LA GRANDE REFORME DE L’EGLISE

L’Eglise des XIX et XX siècles, était plus morale que par le passé, cette dernière tenait à son intransigeance par rapport à la modernité, son refus de la liberté de conscience, et son opposition à l’évolution de la société. Le concile Vatican II avait pour but de réconcilier l’église avec la modernité, à accepter la liberté de religion, d’expression, et même à alléger la liturgie pour la rendre plus proche des laïcs. Néanmoins, l’Eglise est resté dans un système corrompu et opaque. Pour les chercheures, une grande interrogation reste ambiguë, c’est la mort de Jean-Paul I, ce pape réformateur qui a annoncé vouloir s’attaquer au scandale de la banque du Vatican et qui est décédé peu de temps après, de manière énigmatique. La curie a refusé que son corps soit autopsié et qu’une enquête soit ouverte. Sexe, pouvoir, et argent semblent régir la curie romaine. Assainir la curie romaine cela sera la première mission du pape François, il devra aboutir à une grande réforme de la curie. Cet homme jésuite de formation, est contraint d’aller jusqu’à remettre en question l’Etat du Vatican, qui est un résidu des anciens Etats pontificaux. Pour certains, il pourrait y avoir une décision historique de supprimer le Vatican comme Etat temporel et que le pape soit un représentant spirituel. Le pape François, s’inquiétait énormément pour les minorités chrétiennes qui sont réprimé par tout dans le monde musulman et s’acharne violemment sur la mondialisation de l’indifférence. Selon la théologie chrétienne, l’Esprit Saint ne peut soutenir un homme qui est avide de pouvoir, d’argent, et de luxure. Cette corruption choque les fidèles qui idéalisent la curie romaine, ils pensent que les hommes du Vatican sont les plus Sains de tous. Le christianisme est-il prêt à accepter la laïcité, et à rendre à César ce qui est à César ?
Le poids des livres, ou les trois religions monothéistes, qu’est ce qui les séparent, qu’est ce qui les rapprochent ? Chez les peuples du livre, les mots sont aussi meurtriers que les bombes atomiques. D’où le besoin de revenir aux textes et, à travers eux, de recomposer la genèse de cette déchirure, seulement, depuis la révélation Divine, on se trouve dans une histoire ratée. 

Mohamed chérif Bouhouia

REPERES

(1)IBADISME : Courant issu du Kharijisme, secte qui se dessina dès le VII siècle, à l’issue d’une opposition au calife ALI, dont elle organisa l’assassinat. Le nom vient d’ABDULLAH- IBN IBADH, l’Ibadisme est une doctrine austère et intransigeante. Présente au Mzab Algérien, à Djerba Tunisie, en Oman et au Yémen. Le prophète de l’Islam selon une prophétie, a dit à Ali : deux catégories périront à cause de toi : les chiites et les Ibadites.
(2) ISMAELISME : Mouvement chiite né en 765 d’une scission avec les duodécimains. Ses adeptes ne reconnaissent que sept imams, (ne pas confondre avec l’imâmisme apparu vers la fin du IX siècle. Il reconnait une lignée de douze imams, il sera la religion officielle de la Perse Safavide 1501à 1736). D’où le nom de septimains qui leur est donné. Ils eurent leurs heures de gloire en Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, entre le X et le XI siècle avec la dynastie Fatimide(289). Une autre scission donna naissance à la secte Druze en 1021, En Algérie le phénomène du chiisme est présent en force on le trouve à Tébessa, Constantine, Annaba, Ain T’émouchent, Oran, Batna, Skikda, Bour-Bouaririj, Alger, Tizi-Ouzou, Bouira, Djelfa, Mostaganem, Belabés, et Ghilizane. Leur nombres est entre 3000 et 5000 chiites. Dans deux décennies l’Algérie sera confronté indéniablement à un conflit confessionnel (Chrétiens, Chiites, Salafistes et Mozabites). Selon certaines sources historiques, Ibn-Baddis était assassiné par les Alaouites.
(3) DHIMMI : Non musulmans (juifs, chrétiens) auquel la loi musulmane garantit la protection, tout en pratiquant leur culte.
(4) Le califat Abbasside se lie au Sunnisme, opposition frontale aux Fatimides (vers 1000- 1150).
(5) Abd al- Wahhab, père du wahhabisme, développa une doctrine prônant le retour au Coran et la Sunna (mort en 1792). Il refuse le soufisme, et le culte des saints.
(5) MANICHEISME : religion fondée par le perse Manès (216-274), qui s’inspire à la fois chrétienne, bouddhique, et des anciennes religions Perse.
(6) MESSIANIQUE : relatif à la venue d’un Messie, comme sauveur, censé établir le règne de Dieu sur terre.
(7) QARMATES ou Qaramitas : une branche du chiisme ismaélien, qui se révoltent contre la dynastie Abbasside en Syrie, Irak, et en Arabie IX au X siècle.
(8) TORAH : la loi, en hébreu. Terme qui désigne la loi écrite, elle rassemble  les cinq premiers livres de la Bible. Au fil du temps elle sera mise par écrit et commentée dans le Talmud.
(9) SOUFISME : il désigne la mystique de l’Islam, il relève de l’ésotérisme apparus vers la fin du VIII siècle, il a développé par la suite les confréries ou les Tourouks. L’Islam sunnite rejette le soufisme.
(10) ZAYDISME : branche chiite, dont les adeptes reconnaissent Zayd ibn Ali, ou petit fils d’Ali, comme cinquième et dernier imam. Ont les trouvent au nord du Yémen.
(11) ZOROASTRISME : ses origines remonte au mythe Zarathoustra (1000-et-400) il était la religion officielle de l’empire sassanide (224-651) avant la conquête de la Perse par l’Islam.
(12) CANONIQUE : ceux qui sont considérés comme divinement inspirés.
(13) les frères musulmans arrivent au pouvoir en 2012, leurs visions sur la politique de l’Islam, ils rejettent les monarchies du Golfe, et prônent un Islam politique sunnite. L’Arabie Saoudite et le Koweït ont versé 15 milliards de bollards au militaires Egyptiens afin de renverser le président Mourssi.
(14) LE JIHAD : il désigne dans le Coran, un effort suprême qui nécessite le recours aux armes, par la foi, par le savoir.

(15) Adolphe Crémieux devient ministre de la justice en 1870, dans le gouvernement de Léon Gambetta 1838-1882, il signe un train de mesures qui accorde la nationalité française aux 40 000 juifs d’Algérie. Décret du 24 octobre 1870.
(16) Almohade : ou Al Mouwahhidine, mouvement religieux, fondé dans le haut Atlas au début du XII siècle. Dynastie qui gouverna le Maghreb et al-Andalous entre le milieu du XII et le XIII siècle.
(17) Saladin, ou AL Malik an-Nasir (1138-1193) : originaire du Kurdistan, ce premier sultan Ayyoubide, qui a régné en Egypte de 1169 à 1250, et en Syrie de 1174 à 1260, est considéré comme l’un des plus prestigieux souverains. Sa popularité est due à la guerre sainte, qu’il conduisit contre les Francs établie en Syrie-Palestine depuis 1097-1099.Un impavide contre les croisés, c’est lui qui reprit Jérusalem au nom de l’Islam en 1187 et lutta contre la troisième croisade entre 1190 et 1192. IL donna la liberté aux juifs de pratiquer leur culte.
(18) La mort de Maimonide : d’autres sources, rapportent que ce dernier est mort en 1204 à Fostat. Il sera enterré à Tibériade, en Palestine sur sa tombe, une main inscrit : (Ci-git un homme et pourtant point d’homme. Si tu fus un homme, ce sont des êtres célestes qui t’ont engendré).Cette inscription fut par la suite effacée et remplacée par ces mots : (Ci-git Moise Maimonide, l’hérétique mis au ban). Enfin, la troisième inscription (de Moise à Moise, il n’y eut pas d’égale à Moise.)
(19) Sassanides : Dynastie qui régna sur l’Empire Perse de 224 jusqu’à l’invasion musulmane en 651.
(20) Shabbat ou sabbat : Septième jour de la semaine, jour de repos pour les juifs.
(21) Schismes et hérésies chrétiennes : Le grand débat des premiers siècles de l’Eglise se concentre sur la divinité du Christ, son humanité, sa mort et se nature divine. Plusieurs doctrines se répandent aux II et III siècles, ayant pour point commun la négation de l’incarnation du Christ. On peut  citer LEMARCIONISME, de Marcion (vers 85), il est le penseur de la rupture entre l’Ancien Testament, et le Nouveau Testament. LE DONATISME, s’étend au IV siècle et au début du V siècle. Il est créé par un évêque d’Afrique du nord. Donat avait abandonné les livres saints. Il entraine dans le schisme une large part de l’Eglise en Afrique du nord, Saint Augustin, évêque d’Hippone (actuellement Annaba en Algérie) se dressa farouchement contre le donatisme. L’ARIANISME, est la tendance la plus grave des premiers siècles. À l’origine un prêtre d’Alexandrie, du nom d’ARIUS (vers 280- 336), « qui considère que Jésus, ne pouvait être le fils de Dieu. Jésus n’est qu’une créature miraculeuse de Dieu. Arius bafoue ainsi le fondement même de la foi chrétienne, d’où l’empereur Constantin décide d’intervenir en convoquant un concile de Nicée en 325.Se dernier à réunit 2048 prêtres, 318 seulement ont confirmé la divinité du Christ, les autres 1730, ont adopté l’avis d’Arius. Constantin confirme la condamnation de la doctrine, et affirme solennellement la divinité du Christ. En 381 un deuxième concile à Constantinople à l’initiative de l’empereur Théodose, achève le mystère de Dieu en trois personnes, (elles sont distinctes, égales, et consubstantielles, dans une seule et indivisible nature). On peut encore citer la crise Monophysite, la Crise Pélagienne, les musulmans et les juifs ne reconnaissent pas la divinité du Christ.


1 commentaire:

  1. Les trois religions monothéiste : Juifs, Chrétiens et Musulmans resteront chacun sur ses positions. Jusqu'à la fin du monde. Néanmoins les rivalités et les tensions ramèneront leur lot de souffrance à l'humanité toute entière.

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