Si on considère que la mondialisation
religieuse est l’extension d’un phénomène de foi au monde entier, toutes les
religions n’ont pas la même influence. Seulement deux d’entre elles témoignent,
depuis leur émergence, d’une prétention universaliste : L’islam et le
christianisme, qui ont, au fil des siècles, bâties leur empire. Le Bouddhisme,
le Judaïsme, et l’hindouisme se sont accrochés à la mondialisation par le biais
de diasporas influentes.
Depuis la nuit des temps, nous avons
compris que les transformations de fond des religions, ne se propagent plus à
partir d’une civilisation donnée, mais selon des paradigmes comme
l’individualisme, l’importance de la réalisation de soi, du salut, de la foi,
au détriment des adhésions purement identitaires. Il y a encore un demi-siècle,
l’Europe était chrétienne, or la mondialisation en a fait la plus nombreuse
population musulmane et juive. Nous sommes dans l’air des métissages, ce
phénomène abouti paradoxalement à la multiplication de communautés liées à
d’autres groupes lointaines. Les cultes liés aux divinités de la nature, sont
en plein extinction, et leur polythéisme ne peut se conjuguer avec les
religions mondialisées comme l’Islam et le Christianisme. En Afrique, la rencontre
d’un christianisme dogmatique venu de l’occident, ne peut pas rester sans
conséquence avec les croyances des ancêtres. Sur ce continent l’Islam décide
d’une majeure partie de son avenir. Les églises néo chrétiennes africaines,
sont classé comme pentecôtistes, et visiblement imprégnées d’héritages locaux. En
Chine, le bouddhisme, le taoïsme, et le confucianisme coexistent de façon
imprégnée dans les esprits. La vision de la mondialisation Chinoise est
analysée comme étant la religion reste un phénomène social ou économique. Dans
ce pays où le communisme symbolise la souveraineté de l’Etat, la vitalité des
Ouigours musulmans, les bouddhistes Tibétains, et les minorités chrétiennes,
entrave la position de la Chine sur le plan internationale (voire l’analyse sur
les Ouigours). Malgré l’étau de la répression, les populations chrétiennes et
musulmanes se sont multipliées de façon très rapide, ce qui constitue un vrai
dilemme pour Pékin. Le bouddhisme a connu une première vague d’expansion à
partir du III siècle avant Jésus-Christ dans l’Asie du Sud-Est, actuellement il
attire de nombreux disciples en Occident notamment des bouddhistes « Zen
et Tibétains ». Cette quête individualiste a finalement aboutit à un
syncrétisme entre les traditions orientales et les attentes d’un autre monde
postmoderne. Conséquence, les rituels et les postures ont pris le relais d’une
tradition chrétienne métamorphosée. L’hindouisme, n’est pas mondialisé, il a
connu une certaine percée en Angleterre à travers le phénomène diasporique, le
pays le plus hindou d’Europe comptant plus de 2 millions de croyants. Le fait
qu’il soit la religion dominante du deuxième pays le plus peuplé du monde, avec
près de 1 milliard de fidèles, l’Inde et le Pakistan musulman peuvent avoir des
lobbys sur l’équilibre de la planète sur le plan géopolitique.
LES ULTRAORTHODOXES EN ISRAEL
Si l’ultrareligiosité est un
phénomène fortement complexe, c’est aussi une ligne de fracture de la société
qui va en s’élargissant. Les ultraorthodoxes pourraient devenir majoritaires à
l’horizon 2030 en raison de leur démographie galopante, ce qui constitue une
menace pour l’Etat hébreu. En Israël, on les appelle les « haredim »,
ceux qui craignent Dieu, ils se caractérisent par un souci d’application
stricte de la loi de Dieu, transmise aux hommes par la Bible et le Talmud. Dans
l’Europe du XVIII siècle, des courants libéraux se développèrent pour
promouvoir une plus grande intégration des sociétés juives dans leur
environnement. Cet évènement a modifié des réformes dans la religion, en
réponse à cette évolution, les mouvements ultraorthodoxes sont nés parfois sous
l’influence des rabbins charismatiques. Le courant est lié à des personnalités,
ce qui explique son hétérogénéité. Afin de mieux identifier leur diversité, on
trouve d’abord un mouvement d’aspiration messianique issu d’Europe orientale.
D’autre ont développé un judaïsme tourné vers l’analyse intellectuelle et la
dialectique. Parmi eux ils existent ceux qui sont en faveur du sionisme et ceux
qui le rejettent. Ils sont unis lorsqu’il s’agit de faire face au monde
extérieur, car ils gardent les mêmes valeurs qui s’appuient sur une étude
poussée de la Torah, et une méfiance pour la modernité et les évolutions
technologiques. Dès 1948, les premières vagues de migration pour peupler l’Etat
hébreu furent marginalisées par les juifs qui existent depuis des siècles en
Palestine. Rattachés à leur courant ultraorthodoxe, ils stigmatisent avec force
le projet « sioniste », issu de la volonté de l’homme et non de Dieu,
et qui retarde la venue du Messie. De nos jours bien que certains
ultraorthodoxes aient réussi à concilier religion et politique (projet de
Theodor Herzl 1860- 1904), la majorité reste antisioniste. Politiquement, la
cohésion entre les populations arrivées d’autres pays et celle installées de
longue date reste un défi. Les deux grands partis représentant l’électorat en
Israël « ultraorthodoxes » sont dirigés par des conseils
rabbiniques, l’autre parti, fut fondé en
2008 issu de la fusion de trois mouvements politique (Judaïsme unifié de la
Torah et Shass, Foyer juif, il engendre « le parti national religieux, le
Modelet et le Tkuma ») et Proche du Likoud de Netanyahou. Ils sont des
partenaires clés dans les rapports de force au parlement, et surtout ils
restent inflexibles sur leurs rites, traditions, et la politique intérieure et
sont hostile à la franche laïque.
TENSIONS ET VIGILENCE
Pour les haredim, la défense de la
patrie est adossée à la continuité de la tradition juive. Par leurs prières ils
défendent un peuple élu, les femmes ne peuvent participer à des actions armées,
les deux sexes sont strictement séparés. Les jeunes haredim, refusent eux aussi
de s’intégrer dans l’armée, la population estime que ses derniers touchent de
nombreuses prestations, et doivent s’impliquer dans le domaine sécuritaire de
l’Etat hébreu. L’autre sujet de vigilance des « hommes noires », et
l’attribution de la nationalité, pour eux, toute personne née de mère juive
peut y prétendre, pour les cas des convertis, l’épineuse question reste insoluble.
D’autres cas sociaux comme « les autopsies, les mariages devant un
tribunal religieux » sont à l’origine de vives querelles avec les laïques
qui dénoncent les atteintes aux droits de l’homme et la liberté. Convaincus
d’accomplir leur destin biblique, les ultraorthodoxes élargissent les colonies,
afin d’anéantir l’idée d’un Etat Palestinien. Le Foyer juif, un parti
nationaliste religieux partisan d’une colonisation hégémonique, et le parti
Shass séfarade forment le gros des bataillons des pauvres du pays. Face à cet
impasse, la droite joue habilement sur les réflexes de peur et de l’émotionnel,
la gauche a tendance à être pragmatique et cérébrale.
MAIMONIDE : LE MAITRE DE LA
PENSEE JUIVE
Moise Ben-Maimon ou Maimonide,
(1135-1204) est née à Cordoue en Espagne en 1135, d’un père juge rabbinique. A
l’âge de 13 ans, il a dut fuir la persécution
religieuse des Almohades, dynastie qui venait de conquérir l’Andalousie.
Il erra pendant douze ans avec sa famille en Andalousie puis dans l’Espagne
chrétienne avant de se réfugier, à l’Age de 25ans, à Fès, au Maroc. Il se
rendit ensuite en Terre sainte, ravagée par la douzième croisade, avant de
s’installer en Egypte ou il vivra jusqu’à sa mort. Nourri à un double culture :
études rabbiniques et philosophies grecque et musulmane, formé à la médecine
Maimonide sera nommé médecin de la cour par SALADIN (le conquérant des
croisades), puis juge et leader de la communauté juive d’Egypte. Richard Cœur
de Lion, lui fera des propositions qu’il refusera, il se sentait bien parmi les
Musulmans, où il était comblé d’honneurs. C’est là où il vivra et écrira
jusqu’à la fin de sa vie. Son œuvre est divisée en trois volets, d’abord ses
écrits religieux, rédigés en hébreu, et le Mishne Torah (la répétition de
la Torah), œuvre de compilation et de synthèse des lois juives telles qu’elles
découlent à la fois de la Torah, de la Mishna et du Talmud. Cet homme,
passionné par la raison, a voulu rassembler les connaissances de son temps pour
en faire un traité. Plus tard on l’appellera « l’Aigle de la
synagogue ». Il laisse une œuvre médicale, écrite en grec, et qui ouvrit
la voie à la médecine psychosomatique. Dans le monde musulman on peut le
comparer à AVICENE, EL-FARABI, ou à
AVEROES, son effigie figure encore au frontispice de la faculté de médecine de
Paris, comme celle d’Ibn-Sina. Il est aussi l’auteur d’écrits philosophiques,
dont le « Guide des égarés », écrit en langue Arabe et hébraïques
(DALALAT EL HAIRAN) adressé à ceux qui avaient mélangé la raison et la foi.
Appuyant la religion sur les vertus de l’intelligence et de la morale, il
s’opposera hostilement contre la superstition, la magie, et les fausses
croyances, les maitres penseurs de l’Islam on avant lui écarter ce fanatisme
(lire l’analyse sur réveil et radicalisme du Chiisme). Une grande partie de son
livre est consacrée au langage de la Bible, aux
anthropomorphismes « la face de Dieu, la main de Dieu », évitant
ainsi toutes les spéculations mystiques. Dans le monde musulmans, le sophisme
mystique de IBN-ARABI, et autres sont encore vivaces pourtant, les érudits
musulmans comme IBN-TYMIA, ABOU-HAMED-EL GHAZLI, IBN-EL-QUAYM, ont déjà
condamné ses croyances hérétiques dans l’Islam. Samuel Ibn Tibbon, descendant
lui aussi des juifs d’Espagne, traduit l’œuvre de Maimonide qui fera le tour de
l’Europe médiévale et l’Afrique du Nord, provoquant à la fois l’enthousiasme et
la controverse. Le nom de « RAMBAM », s’il fait l’unanimité dans le
monde juif, il soulève encore de très vives passions. On parlera de la
controverse maimonidienne pour désigner la polémique suscitée par ses écrits au
sein du monde rabbinique. Après sa mort, on accusa Maimonide d’avoir voulu
faire l’impasse sur le Talmud. On se méfia des treize dogmes qu’il énonçait en
lui reprochant d’avoir voulu codifier la religion. Aujourd’hui ces principes
résumant les principales croyances constitutives du judaïsme ont été adoptés
par les communautés religieuses. Maimonide fut longtemps considéré comme
hérétique et mis à l’index, d’où il fallait le brulé vif, mais son œuvre connu
un immense succès, notamment au XII siècle. Ouvert sur la lumière de l’Islam,
symbole d’une époque celle de l’Espagne des débuts du Moyen Age, carrefour des
trois religions monothéistes, Maimonide a été à la fois acteur et bénéficiaire.
LES TREIZE PRINCIPES DE MAIMONIDE
(Je crois d’une croyance absolue que :
Dieu est le créateur de l’univers et le maitre des créatures. Qu’il est un.
Qu’il est incorporel. Qu’il est le premier et le dernier. Que c’est à lui seul
qu’il convient d’adresser ses prières. Que les paroles des prophètes sont
véridiques. Que l’enseignement de Moise est véridique, qu’il est le plus grand
des prophètes. Que la Torah telle que nous la possédons est bien celle qui a
été révélée à Moise. Que cette Torah ne sera pas changée, qu’il n’y aura pas de
nouvelle. Que Dieu connait toutes les actions humaines. Que Dieu récompense
ceux qui observent ses préceptes et punit ceux qui les transgressent. Je crois
d’une foi parfaite en la venue du Messie, et même s’il tarde, j’attends chaque
jour sa venue. Je crois en la résurrection des morts, au temps où le créateur
le voudra. A travers ses principes, on remarque une grande ressemblance avec le
Coran, notamment sur l’unicité divine, par contre, le coran cite cinq grands
prophètes dans la mission envers leur peuples étaient plus que humaine. On
trouve (NOE, IBRAHAM, MOISE, JESUS, MOHAMED).L’islam rejette tout ce qui fait
la différence entre les messagers de Dieu.
LES CONDITIONS DES JUIFS EN TERRE
D’ISLAM
Si on remonte très loin dans les
abysses de l’histoire, juifs et musulmans ont vécus ensembles avant même
l’apparition de l’Islam à Yatreb, actuellement Médine en Arabie Saoudite. A
cette époque il y avait trois tribus, (les Bani-kayounakaa, les Bani-Kourayda,
et les Baní-Nadir). Pourquoi leur présence en ces lieux ? Leur histoire
avec le messager de l’Islam ? Cette légitimité historique, sera analysée
dans un contexte à part. Au Moyen Age, les trois religions seront en
confrontation directe. Mais deux d’entre elles, le
christianisme et l’Islam, se trouvaient être des religions bien établies, dans
les Etats et même dans les empires, pendant que la troisième-religion-mère s’il en est, était contrainte de lutter pour
sa pérennité par la seul force de ses textes, de ses traditions et de son
vouloir vivre. Les juifs en terre d’islam, étaient des « dhimmi »,
c’est-à dire des citoyens de seconde zone, mais en même temps des
« protégés ». Ce qui suppose à la fois qu’ils ont le droit à la
protection pour leur personne, leurs biens et l’exercice de leur culte. A
certains égards, leur situation est meilleure qu’en terres chrétiennes, ce qui
ne les empêchera pas de vivre quelques pages glorieuses qui resteront attachées
à ce qu’on appellera « l’Age d’or ».L’Espagne andalouse aux X et XI
siècles donnera naissance à des productions philosophiques, poétiques, religieuses
de premier plan. Une partie de la liturgie synagogale actuelle remonte aux
grands écrits de l’époque. Penseurs et théologiens parviendront à des sommets
qui ne seront égalés qu’après l’émancipation des juifs d’Europe au XIX siècle.
Des œuvres maitresses comme (les croyances et opinion de Saadia Gaon, le
Kouzari de Juda Halévy ou le Guide des égarés de Maimonide). Ces œuvres ont été
écrites d’abord en arabe, avant d’être traduites en hébreu et de connaitre un
rayonnement dans le monde juif. La première est celle d’un philosophe, poète,
grammairien et linguiste qui a été considéré comme le père de la littérature
rabbinique. Il est né et a grandi en Egypte (882-942) avant de s’installer à
Bagdad et de devenir un des maîtres de l’école talmudique de Soura. « Croyances
et opinions », et tenu pour un ouvrages classiques de philosophie juive,
inspiré par l’aristotélisme d’un côté et par la philosophie musulmane du KALAM
de l’autre. Quant au « Kouzari », c’est une défense et une
célébration de la religion juive. Son titre initial en Arabe
était « livre de preuve et démonstration pour défendre la foi
abaissée ». Juda Halévy, avec Salomon Ibn Gabirol (1080-1140) né à Tolède,
ont développés leur conception des juifs comme un peuple théophore, porteur
d’une loi morale donnée à l’humanité tout entière, avec cette métaphore
centrale selon eux, elle est à la fois le plus fragile et le plus sensible.
LES JUIFS EN AFRIQUE DU NORD ET LA
KAHINA
Selon Flavius Josèphe, la présence
juive en Afrique du nord remonte à l’époque des rois lagides d’Egypte qui, au
IV siècle Av J.C., font appel à des mercenaires juifs originaires d’Alexandrie
pour renforcer les villes grecques de chypre et de Cyrénaïque. Des communautés
juives autonomes, de culture grecques, se constitue à Cyrène en Libye actuelle.
Au lendemain de la destruction du temple (70), puis à l’issue de la
révolte de (132-135), des juifs de Judée s’établirent en Tripoli, Carthage, au
nord de l’Algérie, et le Maroc. Subissant les affres de la conversion de
Constantin (272-337) au christianisme, en 312, ils sont exclus de toute charge,
leur culte est proscrit, les synagogues transformées en église, et convertis de
force. Les rescapés trouvent refuge dans l’Atlas, où ils ont pu convertir des
tribus « Berbères ». Ibn-Khaldoun (1332-1406), disait que les juifs
n’avaient pas converti d’autres peuples autour de la méditerranée. En 642 la
conquête musulmane du Maghreb qui durera un demi-siècle, s’achèvera par la
conversion des berbères sous la victoire d’Uqba Ibn Nafaa (622-683), à sa mort
les byzantins et leur alliés berbères contraignent les Arabes à quitter le
pays. En 691 Kairouan sera reprise par les musulmans, mais ils subissent de
lourdes défaites dans les Aurès face aux troupes de la Kahina. Selon Ibn
Khaldoun, la Kahina ou aussi la Kahiya, était une magicienne juive. Cruelle,
sanguinaire à l’encontre des juifs vivant sur son territoire, et selon même
certaines sources, elle s’est proclamée prophétesse elle sera finalement tuée
en 702 par les musulmans. Il faut noter également les persécutions, sous le
règne des Almohades (1147-1269), et aussi sous les Almoravides (1040-1147).
LE SPECTRE ULTRAORTHODOXE : UN
ENJEU INTERNATIONALE
Les ultraorthodoxes ne se soucient
guère des questions de politique étrangère, dans leur vision théocentrique du
monde, le religieux l’emporte sur toute considération. Certains, veulent
échanger la paix contre la rétrocession aux Arabes des territoires de
1967 ; et sont prêtes à octroyer des droits aux Palestiniens sans
reconnaitre leur Etat. Les autres, s’opposent à toute concession territoriale,
et soutiennent avec force la politique de colonisation y compris illégale. Très
proche de la droite, ils s’appuient surtout sur l’ordre biblique des juifs « Eretz
Israël », qui inclut (LE SINAI EGYPTIEN, LE LIBAN, LA SYRIE, LA JORDANIE,
L’IRAK, et L’ARABIE SAOUDITE). Depuis la création d’Israël, le radicalisme des
hommes noirs, ainsi que leur complexité, constituent une véritable menace pour
l’Etat hébreu. Paradoxalement, la Knesset donne aux ultraorthodoxes une voix au
chapitre de la vie politique, cette manœuvre complexe fait d’Israël non
seulement une démocratie singulière, mais aussi un Etat laïque de mauvaise
réputation religieuse. L’identité de l’Etat hébreu repose sur le territoire que
le sionisme revendique, ce qui explique les tensions morbides entre orthodoxes
et laïques, Arabes et juifs. Dans cette région brulante du monde, ont peut pas
soutenir la théorie de deux extrémistes juifs et musulmans, comme le prétendent
les nouveaux charlatans de d’Islam comme Malek Chebel, Abdelouaheb Meddab, ou
encore Mohamed Sifaoui et autres, le conflit n’est pas politique mais
religieux. C’est là sa principale vulnérabilité et sa limite.
(Selon une prophétie annoncée par
MOÎSE, il interpella le peuple juif en leur disant : O peuple d’Israël,
vous allez combattre un peuple, et vous serez victorieux, non pas parce que
vous étiez très proche de Dieu, mais parce que vous étiez les plus égarés de
lui, cependant ils seront pire que vous.) « Les musulmans
actuellement ».
LE PARADOXE DE GAZA, OU LE CONFLIT
SANS FIN
Depuis plus de 60 ans, le
Proche-Orient vit au rythme du conflit israélo-palestinien. Malgré les
nombreuses tentatives de résolution du conflit, rien n’a pu enrayer la
mécanique de la violence qui s’est peu à peu installée et dans la quelle
attentats et représailles entretiennent le ressentiment et la colère. En 1947,
le plan de partage de la Palestine élaboré par l’ONU (résolution 181) prévoyait
la création d’un Etat JUIF, d’un Etat Arabe et d’une zone sous régime
international « Jérusalem ». Rejeté par les Etats arabes, le
plan échoue et conduit les représentants de la communauté juive dans la région
à déclarer unilatéralement la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Attaqué
par les armées de Syrie, d’Egypte et de Jordanie, Israël remporte une première
victoire et étend ses frontières territoriales initiales, incluant désormais la
partie ouest de Jérusalem « les populations palestiniennes rejoignent
la partie orientale de la ville ». L’accord d’armistice signé en 1949 entre
les belligérants a figé cet état de fait militaire. Un protocole délimitant les
frontières d’Israël et les zones de présence des populations Arabes est
établie. Jérusalem-Est et la Cisjordanie passent sous le contrôle de la
Transjordanie « qui devient LA JORDANIE en 1950 ». L’Egypte prend le
contrôle de la bande de Gaza. La deuxième guerre dite de six jours du 5 au 10 juin
1967, donnera à la région sa configuration territoriale et géopolitique actuelle.
Depuis cette guerre, la Cisjordanie est occupée par les Israéliens, elle
s’étend sur 5600km, et accueille environ 2,5 millions de palestiniens,
Jérusalem-Est incluse. Les accords d’Oslo de 1995 prévoyaient la segmentation
de la Cisjordanie en trios zones, préfigurant une plus large autonomie
palestinienne. Cette zone « A » du territoire de Cisjordanie accueille
la majorité des grandes villes et de la population, l’Autorité palestinienne
gère le territoire de manière autonome, notamment en matière d’ordre public.
Dans la zone «B », l’autorité palestinienne est partielle, ses
compétences se restreignent au domaine civil, la sécurité étant du ressort
d’Israël. Enfin la troisième zone de la Cisjordanie (72%), est exclusivement
sous le contrôle d’Israël et la colonisation s’y poursuit. Depuis plus d’une
décennie le nombre serait passé à plus de 400 000 colonisés. L’absence de
continuité territoriale en Cisjordanie rend de facto l’incertitude de création
d’un Etat palestinien viable. Gaza, représente une minuscule bande de terre de
360KM, dramatiquement surpeuplée avec environ 1,7 million d’habitants, qui
vivent enfermés dans cette prison à ciel ouvert. Encerclée par Israël par la
mer, la terre, et le ciel, la situation tragique de Gaza, est le résultat de la
guerre de 1948. Elle constituait une partie d’un territoire plus vaste s’enfonçant
assez loin dans le désert de Néguev pour former le sud de l’Etat arabe dans le
plan de partage Onusien de 1947. L’afflux de population palestiniens y avait
trouvé refuge, ce qui a fait de ce territoire un immense camp de réfugiés avec
tout ce que cela peut développer de sentiment de haine et de nationalisme.
UN DILEMME SANS FIN POUR ISRAEL
Gaza constitue l’expression direct
affirmée et incontournable de l’existence de la question palestinienne. Elle
est le défi et le cauchemar d’Israël, d’où le blocus reste renforcé, surtout
après le coup de force de Hamas. Les pressions internationales, comme celle de
la flottille violement arraisonnée en pleine mer en 2010, le blocus a été
hermétiquement maintenu avec toutes les conséquences humanitaires que cela entraîne.
L’ONU farouchement hostile, persiste en déclarant que le blocus de Gaza met en
péril la santé de 1,6 million de personnes. Il est à l’origine de la
détérioration en cours des déterminants sociaux, économiques et
environnementaux de la santé. Cette politique d’enfermement entrave la
fourniture de matériel médicale, et empêche les patients atteints de maladies
graves d’obtenir des traitements spécialisés en dehors de Gaza. Blocus que Ban
Ki-moon, a qualifié « d’intenable et immoral » ; L’absence de toute
perspective politique, a conduit à une extrême tension, qui bascule
régulièrement dans des terribles affrontements meurtriers. L’asymétrie du
rapport de force dans cette zone est considérable, Israël défend son territoire
contre les tirs de roquettes qui visent les civiles, ce qui est logique pour le
gouvernement. La violence n’est pas la solution sur le fond, tant que le blocus
persistera, la communauté internationale n’a jamais osé se porter sur le cœur
de la question, l’Egypte considéré comme le levier du Moyen-Orient sur le plan
géopolitique, confisque la ligue Arabe, et impose à la fois ses intérêts, pour
des raisons financiers Américains et israélien, depuis le coup d’Etat des
frères musulmans, ce pays nage dans une spirale de guerre civile, et il est
devenu très corrompu et incapable de prévoir la stabilité du pays. On évoque certes la crise, puis, dès que le
cessez-le feu est établi, le statu quo reprend de plus belle. Dans ce conflit
le type d’armes évolue, et le processus s’intensifie avec l’apparition de
roquettes de plus en plus perfectionnées. L’importance de ces missiles utilisés
par le Hez-bollah, « des Zelzal-2 Iranien » environ 200km de
portée, et les M600 Syrien près de 250 km de portée d’origine Soviétique, le
Hamas a prouvé que lui aussi s’était lancé dans cette guerre sans fin. Le Fatah
et le Hamas demeurent incapable de dépasser leurs méfiances réciproques qui
sont très profondes. Gaza reste un territoire sur lequel le Hamas peut
continuer à imposer son pouvoir. Certains de ses responsables, ont mis en œuvre
une stratégie à long terme de créer un émirat autonome qui s’appuierait sur une
Egypte dirigée par les frères musulmans. A travers cette thématique, on comprend
mieux le coup d’Etat orchestré par la junte militaire, et d’autres forces
occultes extérieures, écartant
définitivement les frères musulmans de la scène politique comme étant une
nébuleuse terroriste. Un tel scénario jouerait en faveur d’Israël qui pourrait
ainsi tenir plus facilement ce territoire, et développer la colonisation sans
frein de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Ce qui se trame dans ce territoire
périphérique est crucial, la vielle ville à Jérusalem ne dépasse pas le 1 km
carré, seulement elle peut à tout moment déclencher une troisième guerre
mondiale.
LE HEZBOLLAH ET L’AXE SUNNITE CHIITE
Les chiites du Moyen-Orient ont peu à
peu réussi, avec le soutien de l’Iran à mettre la main sur le Liban, la Syrie
et l’Irak par l’instrumentalisation du Hezbollah. Une dynamique effrayante que
ce soit sur le plan géopolitique, ou géostratégique. Les pétromonarchies
majoritairement sunnites, en manque de stratégie, cette montée du chiisme dans
la région, risque d’être la plus meurtrière. Dans le monde chiite, Mohamed
Baqir AL-Sadr (exécuté en 1980), a mis en application le parti le plus puissant
d’Iran, et d’Irak. Les monarchies du Golfe, sont à bout de patience, les
tentatives de résoudre la crise Syrienne par la voie de la diplomatie restent
infructueuses (Genève1 et Genève2).De fétides appels au djihad contre le régime
chiite d’el Assad sont lancés par les instances religieuses de la Mecque, de
Qatar, et d’autres pays. Pour Nasrallah, chef du Hesbollah et même les services
secrets des puissances occidentales et Arabes, (la Syrie a réveillé le géant
sunnite). Les désaccords entre le Hamas sunnite, et le Hesbollah au Liban et en
Syrie témoignent de cette extrême donne. Les brigades chiites Irakienne en
Syrie et le Hesbollah constituent les
serres d’acier de l’Iran. L’expansion de l’axe chiite, se traduit par
l’hégémonie grandissante de l’Iran au Moyen-Orient, fondée sur les intérêts
énergétiques et non ’idéologiques. Le ministère du pétrole Iranien, exige la
construction de l’oléoduc qui transportera le pétrole et le gaz d’Abadan, à la
frontière iranienne, jusqu’à Tartous en Syrie et même au Liban, tout en
changeant les nouvelles routes, et les lignes de chemin de fer. Les Saoudiens
ont commencé à faire passer des missiles antiaériens (missiles sol-air) en
2013, ses derniers servent à détruire les chartsT-72, le dernier modèle qu’utilise
Bachar. La France accentue sa pression pour une action renforcée, selon
« Reuters », les missiles antiaériens en Syrie, ont été obtenus
auprès de fournisseurs en France et en Belgique. L’entente Franco-Saoudienne
donne à Washington une légitimité de défendre la cause, lors de la visite du
ministre des affaires étrangères Saoudien, et son conseiller des services
secrets, à Paris afin de renforcer une alliance entre Israël et les saoudiens,
pour contrecarrer l’axe chiite Iranien, a fait couler beaucoup d’encre. Mais la
maison blanche s’en tient toujours à mener un processus de paix sans
s’impliquer directement, à travers ce conflit colossal, ils ont décidés que ce
dernier ne rentre pas dans leur intérêt national. Sachant que leurs alliés
sunnites sont déjà impliqués dans le conflit, déplorant le vide géopolitique
laissé par l’absence des Américains, tout en redoutant la montée en puissance
de « l’Iran et l’hégémonie de la Russie ».En Syrie la guerre se
poursuit impitoyablement contre les civils, l’armée syrienne et la horde du
Hezbollah, et des comités financés par l’Iran, sont estimer à 8000combattants. Les
sunnites, qui forment le gros des troupes de l’opposition, se retrouvent seuls
pour affronter l’appareil de répression du régime fort de plus de 50 000
soldats. Au-delà de la Syrie, le discours « d’autovictimisation sunnite »,
se nourrit également des crimes commis par les chiites au Liban et l’Irak, et
surtout la marginalisation des minorités sunnites sur le plan politique.
Désormais la milice du Hezbollah, qui se décrit comme l’avant-garde protégeant
les plus vulnérables face à l’injustice, et qui s’est toujours efforcé de
camoufler son identité confessionnelle et pro Iranienne, voit aujourd’hui dans
le monde musulman son image remise en cause. Dans tous les pays arabes, son
soutien actif à un régime Alaouite assassinant une opposition majoritairement
sunnite, non seulement à dégradé son image de mouvement de résistant, mais il
sera tôt ou tard rangé dans les archives de l’histoire. A travers ses enjeux
qui n’en finissent pas, l’Etat hébreu reste très sceptique et prudent, il
craint que si le Hezbollah redore son statut de force de résistance, Israël se
retrouvera piégé dans le collimateur de ce parti. La guerre en Syrie attire plu
de combattants étrangers que les guerres en Afghanistan, ou en Irak. On estime
que 10 000 sunnites étrangers (80 nationalités) ont rejoint les mouvements
affiliés à Al-Qaïda. La grande majorité viendrait du Moyen-Orient, et du
Maghreb, mais aussi un millier d’Européens, et du Caucase du nord. Bachar,
utilise la menace djihadiste pour justifier sa barbarie, et le front sunnite a
besoin que le régime se maintienne pour exister.
LE PARADOXE GEOPOLITIQUE DES MONARCHIES
Après le printemps Arabe, le Moyen-Orient
est diviser entre sunnites et chiites, pourtant l’analyse des liens entre les
monarchies arabes et l’Iran, répond à d’autres priorités que le reflexes
sectaires. Les relations entre les Emirats arabes unis et l’Iran sont marqués
par un paradoxe dont l’explication réside dans la complexité des positions
assumées par les membres de la fédération par rapport à leur voisin du Golfe.
Sur le plan sécuritaires et géopolitiques régionales, caractérisées par les
tensions récurrentes entre les monarchies du conseil de coopération du Golfe (CCG)
qui réunit : Koweït, Oman, Qatar, Bahreïn, Arabie saoudite, et Emirat
arabes unis et Téhéran. Cette situation s’illustre notamment autour du
contentieux généré par trois iles, dont les monarchies revendiquent la
souveraineté sur (Abou Moussa, petit Tonb et grand Tonb) occupées par l’Iran depuis 1971. Les Emirats arabes unis font 83600 kilomètres
carrés et sont le huitième producteur mondial de pétrole, ils sont confrontée à
une grande puissance régionale avec laquelle a des relations commerciales
avantageuses. Afin de contrecarrer cette menace potentielle, les Emirats
s’appuient sur une alliance militaire avec les Etats Unis en accueillant trois
bases américaines sur son territoire. La stratégie de Washington est de
sécuriser le golfe Persique, et de bloquer les ambitions géopolitiques de
l’Iran, sans écarter les rapports qui entretiennent chacun des membres de la
fédération avec Téhéran.
L’ENJEU DES TROIS ILES
Situées à l’entrée du détroit d’Ormuz
et occupées par l’Iran depuis 1971, les trois iles constituent la principale
source de tensions géopolitiques entre les Emirats et l’Iran. Présentant une
importance stratégique, permettant l’avancement de la ligne Iranienne vers les
eaux du Golfe, elles perpétuent dans la conscience des populations arabes de la
région le spectre de l’expansionnisme dominant. A l’époque du Shah, ses alliés
occidentaux ont favorisé l’occupation des trois iles, valorisant le rôle de
l’Iran comme gendarme dans le Golfe. Après un bref conflit militaire, Sharjah
renonça à sa souveraineté sur (Abou Moussa), contre la somme de 2 millions de
dollars payés annuellement. Refusant tout accord y compris les deux Tonb,
plusieurs recours des Emirats devant les Nations-Unis en 1971, 1972, 1974, et
celle de 1980, la situation juridique reste stationnaire voir ambiguë. Après la
révolution islamique de 1979 et la création du CCG en 1991, les trois iles
furent évaluées dans un contexte sécuritaire. L’Iran résilia en 1992 l’accord
et envoya ses troupes occuper de façon permanente Abou Moussa et imposa un visa
à tous les ressortissants émiriens y habitant. Depuis les Emirat arabes unis
ayant rappelé leur ambassadeur en poste à Téhéran, cette crise diplomatique affirmera
le contrôle de l’Iran sur Ormuz, et même de bloquer le détroit. Or 40% du
trafic pétrolier mondial y transite, et sa fermeture risquerait de déstabiliser
le marché de l’or noir et aboutir à une crise internationale.
LES MONARCHIES, REMPART CONTRE LA
DEMOCRATIE
Les souverains ont misé sur la
solidarité entre royaumes dès les premiers signes de contestation populaire,
pour ne pas perdre leurs monarchies. A la différence des républiques
autocratiques, les monarques arabes, se dressent farouchement à la question de
la succession du pouvoir. Pourtant, ils n’ont pas été épargnés par la
contestation, on a pu le voir au Maroc, Oman, Bahreïn, Koweït, Jordanie, Emirat
Arabe unis, et l’Arabie Saoudite, le Qatar, se réjouit de son rôle de leadership.
Ce dernier soutient les Frères musulmans, Les Saoudiens les détestent, les
suites du printemps arabes sont le nouveau lobby de l’affrontement idéologique
qui oppose les deux puissances du Golfe. La fin de Bachar, et l’isolement de
l’Iran, Doha et Ryad, possèdent les mêmes objectifs, mais pas les mêmes
méthodes. Le Qatar s’est engagé dans la transition en Tunisie, puis en Libye,
tandis que les Saoudiens restent hostiles aux forces révolutionnaires. Les
différences politiciennes entre les deux monarchies, s’expliquent par
l’antagonisme qui les oppose, Doha appuie les Frères sur la scène régionale,
Ryad s’y oppose. En dépit de sa position modeste, le Qatar s’est imposer sur la
scène régionale et internationale, par contre Ryad, défend le statu quo afin de
rester influent au Moyen-Orient, tout en cadrant les menaces potentielles à
distance. Les contestations arabes ont été un choc pour les pétromonarchies,
notamment les Saoudiens, qui ont été délaissé par les Américains, Ryad craint
qu’un effet domino entraine sa chute. Cette peur, s’est concrétisée avec
l’éclatement du Bahreïn voisin, d’où la révolte a été écrasée massivement par
les troupes saoudiennes. Au sien de leur propre monarchie, les dirigeants
saoudiens, ont acheté la paix sociale avec des promesses d’emplois, des
augmentations de salaires, et d’autres faveurs. Par contre, ils utilisent ses
services de sécurité afin de réprimer toute tentative de contestation et
museler les réformateurs. Les chiites qui représentent 15% de la population
saoudienne, subissent également des atrocités par les forces de l’ordre, pour
le régime rassembler les sunnites, est une stratégie de mieux cibler les
chiites. Au Maroc, une ouverture politique très mesurée a permis aux islamistes
(pjd) de remporter les élections. A Oman le sultan Qabous monopolise le
pouvoir, en Jordanie, l’opposition islamiste réformatrice, est toujours sous
contrôle et réprimée. Ces monarchies régionales sont très soudées par le
dispositif collectif de défense appelé « bouclier de la péninsule ». Le
CCG a même créé un fonds d’aide de 20 milliards de dollars, pour faire face à
toute éventuelle contestation dans la région. Le Maroc se trouve aussi sous la
protection du Golfe, il peut compter sur le soutien financier des
pétromonarchies. Les manifestations rassemblant la gauche radicale, les
laïques, et les islamistes dans le sillage du printemps arabe qui réclament
plus de justice sociale, le royaume reçoit un coup de pouce du club des
monarchies. Les monarques arabes ont même crées un fonds d’investissement de 4
milliards d’euros pour la Jordanie et la Maroc. Ses dynasties vieillissantes du
fait de son mode de succession qui privilégient les fils de ses fondateurs tout
en écrasant les générations suivantes, le mécontentement demeure, et le vent du
printemps arabe plane toujours.
LE VATICAN : UN SYSTEME OPAQUE
Il est évident qu’il existe un lobby
au sein du Vatican. Le pape a nommé, suite à l’affaire « Vatileaks »
trois cardinaux, afin de faire une enquête approfondie sur ce qui se passe à la
curie romaine. Il lui a été remis un rapport de 600 pages, qui sans doute était
un élément important dans sa décision de démission. Reste à savoir si ce rapport
montre qu’un certain nombre de prélats homosexuels, ont été soumis à un
chantage, si les laïcs ont des preuves. Si l’information était vraie, il est
certain que le Vatican maintiendrait un système de corruption lié à leurs
pratiques sexuelles. Sachant que l’église condamne fermement l’homosexualité,
on est alors devant une contradiction flagrante qui secoue le cœur même du
Vatican. Plusieurs fidèles se sont éloigner de l’institution, d’autres sont
dans le déni et mettent tout cela sur les conspirateurs et les médias. Ses
dernières années les affaires révélées en matière de corruption, avec le lien
de la mafia, et la pédophilie ne sont pas des fantasmes. L’affaire du Vatileaks
a révélé les rivalités profondes entre les prélats qui veulent maintenir une
opacité et ceux qui veulent une transparence. La démission de Benoit XVI, est
le signe qu’il n’avait pas la force de faire face à ces scandales à répétition,
ni de s’engager à ces querelles intestines (démission volontaires depuis 600 ans).
Dans l’histoire de l’église, on a longtemps sacralisé l’institution, quitte à
étouffer les scandales, à sacrifier les gens, et même les enfants. Elle se
trouve en contradiction flagrante avec les principes évangéliques. Les dérives
du pouvoir et financières, comme les exactions sexuelles, ont émaillé son
histoire. Durant le Moyen Age, prêtres et évêques se sont enrichis en vendant
des sacrements, la simonie a été condamnée par la suite, durant la réforme
grégorienne. Le pape Grégoire VII, au XI siècle, a fait face à une double
crise : morale, avec la vente des reliques, des sacrements, et les mœurs
dissolues du clergé. D’autre part, politique, avec sa dépendance étroite du
pouvoir impérial. La reforme grégorienne qui a duré plus de deux siècles, a
remis de l’ordre au sein de l’Eglise. La fameuse querelle des investitures
(évêques, pères, et abbés) a finalement été gagnée par le pape contre
l’empereur. A Partir du XIII siècle s’est à nouveau ouvert une ère de
décadence, l’Eglise s’est enrichie, des monastères sont devenus des lieux de
corruption, cela a débouché sur la réforme des ordres mendiants pour rappeler
la nécessité de la pauvreté, jusqu’à la crise de la renaissance. Cette
décadence a débouché sur le chiisme avec les protestants, et puis le mouvement
de la Contre-Réforme, l’Eglise au fil du temps a connu de grandes crises.
LA GRANDE REFORME DE L’EGLISE
L’Eglise des XIX et XX siècles, était
plus morale que par le passé, cette dernière tenait à son intransigeance par
rapport à la modernité, son refus de la liberté de conscience, et son
opposition à l’évolution de la société. Le concile Vatican II avait pour but de
réconcilier l’église avec la modernité, à accepter la liberté de religion,
d’expression, et même à alléger la liturgie pour la rendre plus proche des
laïcs. Néanmoins, l’Eglise est resté dans un système corrompu et opaque. Pour
les chercheures, une grande interrogation reste ambiguë, c’est la mort de
Jean-Paul I, ce pape réformateur qui a annoncé vouloir s’attaquer au scandale
de la banque du Vatican et qui est décédé peu de temps après, de manière
énigmatique. La curie a refusé que son corps soit autopsié et qu’une enquête
soit ouverte. Sexe, pouvoir, et argent semblent régir la curie romaine.
Assainir la curie romaine cela sera la première mission du pape François, il
devra aboutir à une grande réforme de la curie. Cet homme jésuite de formation,
est contraint d’aller jusqu’à remettre en question l’Etat du Vatican, qui est
un résidu des anciens Etats pontificaux. Pour certains, il pourrait y avoir une
décision historique de supprimer le Vatican comme Etat temporel et que le pape
soit un représentant spirituel. Le pape François, s’inquiétait énormément pour
les minorités chrétiennes qui sont réprimé par tout dans le monde musulman et
s’acharne violemment sur la mondialisation de l’indifférence. Selon la
théologie chrétienne, l’Esprit Saint ne peut soutenir un homme qui est avide de
pouvoir, d’argent, et de luxure. Cette corruption choque les fidèles qui
idéalisent la curie romaine, ils pensent que les hommes du Vatican sont les
plus Sains de tous. Le christianisme est-il prêt à accepter la laïcité, et à
rendre à César ce qui est à César ?
Le poids des livres, ou les trois
religions monothéistes, qu’est ce qui les séparent, qu’est ce qui les
rapprochent ? Chez les peuples du livre, les mots sont aussi meurtriers
que les bombes atomiques. D’où le besoin de revenir aux textes et, à travers
eux, de recomposer la genèse de cette déchirure, seulement, depuis la
révélation Divine, on se trouve dans une histoire ratée.
Mohamed chérif Bouhouia
REPERES
(1)IBADISME : Courant issu du
Kharijisme, secte qui se dessina dès le VII siècle, à l’issue d’une opposition
au calife ALI, dont elle organisa l’assassinat. Le nom vient d’ABDULLAH- IBN
IBADH, l’Ibadisme est une doctrine austère et intransigeante. Présente au Mzab
Algérien, à Djerba Tunisie, en Oman et au Yémen. Le prophète de l’Islam selon
une prophétie, a dit à Ali : deux catégories périront à cause de toi :
les chiites et les Ibadites.
(2) ISMAELISME : Mouvement
chiite né en 765 d’une scission avec les duodécimains. Ses adeptes ne
reconnaissent que sept imams, (ne pas confondre avec l’imâmisme apparu vers la
fin du IX siècle. Il reconnait une lignée de douze imams, il sera la religion
officielle de la Perse Safavide 1501à 1736). D’où le nom de septimains qui
leur est donné. Ils eurent leurs heures de gloire en Tunisie, l’Egypte,
l’Algérie, entre le X et le XI siècle avec la dynastie Fatimide(289). Une autre
scission donna naissance à la secte Druze en 1021, En Algérie le phénomène du
chiisme est présent en force on le trouve à Tébessa, Constantine, Annaba, Ain
T’émouchent, Oran, Batna, Skikda, Bour-Bouaririj, Alger, Tizi-Ouzou, Bouira,
Djelfa, Mostaganem, Belabés, et Ghilizane. Leur nombres est entre 3000 et 5000
chiites. Dans deux décennies l’Algérie sera confronté indéniablement à un
conflit confessionnel (Chrétiens, Chiites, Salafistes et Mozabites). Selon
certaines sources historiques, Ibn-Baddis était assassiné par les Alaouites.
(3) DHIMMI : Non musulmans
(juifs, chrétiens) auquel la loi musulmane garantit la protection, tout en
pratiquant leur culte.
(4) Le califat Abbasside se lie au
Sunnisme, opposition frontale aux Fatimides (vers 1000- 1150).
(5) Abd al- Wahhab, père du
wahhabisme, développa une doctrine prônant le retour au Coran et la Sunna (mort
en 1792). Il refuse le soufisme, et le culte des saints.
(5) MANICHEISME : religion
fondée par le perse Manès (216-274), qui s’inspire à la fois chrétienne,
bouddhique, et des anciennes religions Perse.
(6) MESSIANIQUE : relatif à la
venue d’un Messie, comme sauveur, censé établir le règne de Dieu sur terre.
(7) QARMATES ou Qaramitas : une
branche du chiisme ismaélien, qui se révoltent contre la dynastie Abbasside en
Syrie, Irak, et en Arabie IX au X siècle.
(8) TORAH : la loi, en hébreu.
Terme qui désigne la loi écrite, elle rassemble
les cinq premiers livres de la Bible. Au fil du temps elle sera mise par
écrit et commentée dans le Talmud.
(9) SOUFISME : il désigne la
mystique de l’Islam, il relève de l’ésotérisme apparus vers la fin du VIII
siècle, il a développé par la suite les confréries ou les Tourouks. L’Islam
sunnite rejette le soufisme.
(10) ZAYDISME : branche chiite,
dont les adeptes reconnaissent Zayd ibn Ali, ou petit fils d’Ali, comme
cinquième et dernier imam. Ont les trouvent au nord du Yémen.
(11) ZOROASTRISME : ses origines
remonte au mythe Zarathoustra (1000-et-400) il était la religion officielle de
l’empire sassanide (224-651) avant la conquête de la Perse par l’Islam.
(12) CANONIQUE : ceux qui sont
considérés comme divinement inspirés.
(13) les frères musulmans arrivent au
pouvoir en 2012, leurs visions sur la politique de l’Islam, ils rejettent les
monarchies du Golfe, et prônent un Islam politique sunnite. L’Arabie Saoudite
et le Koweït ont versé 15 milliards de bollards au militaires Egyptiens afin de
renverser le président Mourssi.
(14) LE JIHAD : il désigne dans
le Coran, un effort suprême qui nécessite le recours aux armes, par la foi, par
le savoir.
(15) Adolphe Crémieux devient
ministre de la justice en 1870, dans le gouvernement de Léon Gambetta
1838-1882, il signe un train de mesures qui accorde la nationalité française
aux 40 000 juifs d’Algérie. Décret du 24 octobre 1870.
(16) Almohade : ou Al
Mouwahhidine, mouvement religieux, fondé dans le haut Atlas au début du XII
siècle. Dynastie qui gouverna le Maghreb et al-Andalous entre le milieu du XII
et le XIII siècle.
(17) Saladin, ou AL Malik
an-Nasir (1138-1193) : originaire du Kurdistan, ce premier sultan
Ayyoubide, qui a régné en Egypte de 1169 à 1250, et en Syrie de 1174 à 1260,
est considéré comme l’un des plus prestigieux souverains. Sa popularité est due
à la guerre sainte, qu’il conduisit contre les Francs établie en Syrie-Palestine
depuis 1097-1099.Un impavide contre les croisés, c’est lui qui reprit Jérusalem
au nom de l’Islam en 1187 et lutta contre la troisième croisade entre 1190 et
1192. IL donna la liberté aux juifs de pratiquer leur culte.
(18) La mort de Maimonide :
d’autres sources, rapportent que ce dernier est mort en 1204 à Fostat. Il sera
enterré à Tibériade, en Palestine sur sa tombe, une main inscrit : (Ci-git
un homme et pourtant point d’homme. Si tu fus un homme, ce sont des êtres
célestes qui t’ont engendré).Cette inscription fut par la suite effacée et
remplacée par ces mots : (Ci-git Moise Maimonide, l’hérétique mis au ban).
Enfin, la troisième inscription (de Moise à Moise, il n’y eut pas d’égale à
Moise.)
(19) Sassanides : Dynastie qui
régna sur l’Empire Perse de 224 jusqu’à l’invasion musulmane en 651.
(20) Shabbat ou sabbat :
Septième jour de la semaine, jour de repos pour les juifs.
(21) Schismes et hérésies
chrétiennes : Le grand débat des premiers siècles de l’Eglise se concentre
sur la divinité du Christ, son humanité, sa mort et se nature divine. Plusieurs
doctrines se répandent aux II et III siècles, ayant pour point commun la
négation de l’incarnation du Christ. On peut
citer LEMARCIONISME, de Marcion (vers 85), il est le penseur de la
rupture entre l’Ancien Testament, et le Nouveau Testament. LE DONATISME,
s’étend au IV siècle et au début du V siècle. Il est créé par un évêque
d’Afrique du nord. Donat avait abandonné les livres saints. Il entraine dans le
schisme une large part de l’Eglise en Afrique du nord, Saint Augustin, évêque
d’Hippone (actuellement Annaba en Algérie) se dressa farouchement contre le
donatisme. L’ARIANISME, est la tendance la plus grave des premiers siècles. À
l’origine un prêtre d’Alexandrie, du nom d’ARIUS (vers 280- 336), « qui
considère que Jésus, ne pouvait être le fils de Dieu. Jésus n’est qu’une
créature miraculeuse de Dieu. Arius bafoue ainsi le fondement même de la foi
chrétienne, d’où l’empereur Constantin décide d’intervenir en convoquant un concile
de Nicée en 325.Se dernier à réunit 2048 prêtres, 318 seulement ont confirmé la
divinité du Christ, les autres 1730, ont adopté l’avis d’Arius. Constantin
confirme la condamnation de la doctrine, et affirme solennellement la divinité
du Christ. En 381 un deuxième concile à Constantinople à l’initiative de
l’empereur Théodose, achève le mystère de Dieu en trois personnes, (elles sont
distinctes, égales, et consubstantielles, dans une seule et indivisible nature).
On peut encore citer la crise Monophysite, la Crise Pélagienne, les musulmans
et les juifs ne reconnaissent pas la divinité du Christ.
Les trois religions monothéiste : Juifs, Chrétiens et Musulmans resteront chacun sur ses positions. Jusqu'à la fin du monde. Néanmoins les rivalités et les tensions ramèneront leur lot de souffrance à l'humanité toute entière.
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