vendredi 12 juillet 2019

GÉOPOLITIQUE/ LA CENTRAFRIQUE: ENTRE UN CONFLIT DURABLE ET L’INGÉRENCE RUSSE



En 2013, une coalition de rebelles (Séléka), majoritairement de confession musulmane, a destitué le président François Bozizé et le pays est entré dans une poudrière de violence entre les communautés animistes, chrétiennes et musulmanes. Après des violences meurtrières perpétrées par le régime installé avec la Séléka, des groupes d’autodéfense anti-balaka se sont formés afin de résister a la coalition et obtenir la démission du président Djotodia en 2014 suite à la pression internationale et régionale. Maintenant que le président Touadéra est à mi-mandat, la spirale du conflit à attient son paroxysme, notamment sous l’ingérence Russe.
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A la suite des élections en 2016, le président Touadéra a pris la tête du gouvernement mais à la fin de l’année, les combats ont repris dans diverses régions du pays. Depuis, la dynamique des contacts de la RCA avec la Russie a emmené à de nouvelles tensions meurtrières avec les groupes armés. Ses derniers, sont actifs et la mission des NU pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) continue d’être témoin d’attaques contre ses soldats, des travailleurs humanitaires, des journalistes et des civiles. Cette réalité contraste vivement avec l’évaluation du commandant général de la MINUSCA dans laquelle il a noté le conflit mouvant qui ronge le pays. En plus des 14 groupes armés présents, il faut compter la Mission de formation de l’Union Européenne (EUTM-RCA), les forces spéciales Russes, les nouveaux bataillons des(FACA) ainsi que la police et la gendarmerie. Ces acteurs armés nationaux et internationaux semblent mettre en avant différentes solutions techniques comme le programme de désarmement, démobilisation, réintégration et le secteur de sécurité en mettant au second plan l’aspect politique. C’est en ce sens que le gouvernement sous l’égide de l’UE a commencé un programme pilote de démobilisation sans accord préalable avec les groupes armés, aboutissant a un échec des deux cotés. Les perspectives de résolution et les états des lieux de la situation sur le terrain, se font et se défont, notamment la position des milices qui restent loin d’être homogènes pour les contrôler. Sur un autre plan diplomatique, au moment ou l’UA tenait une réunion avec des représentants des milices à Bouar, les services Russes tenaient des négociations en parallèles avec d’autres milices à Khartoum, d’où les consultations restent dans une option de non retour. En somme, plusieurs acteurs internationaux sont impliqués dans la signature d’accords sans lendemain et cela rend les alliances très inflexibles et instables.

L'INGÉRENCE RUSSE : UNE INFLUENCE QUI ASSOMBRIT LES PERSPECTIVES DE PAIX
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En 2017, la Russie a obtenu l’autorisation du Conseil de sécurité des NU pour livrer des armes à la RDC. L’arrivée des services et conseiller au pays suscite de multiples interrogation notamment sur le palan géopolitique. Leur présence officielle est pour entrainer et équiper les (FACA), et établir un contact permanent avec les rebelles. Au fil du temps, les agents Russes arment aussi bien les milices ainsi que le gouvernement, favorisant ainsi une situation paradoxale contribuant à mettre le pays à genoux. Afin de ne pas renaître le scénario des crimes Russes en Syrie, la junte militaire clame que la Russie est présente en RDC depuis les années 1960-1970 et que son implication n’est pas nouvelle.  Au niveau des guerres d’influence des puissances internationales, l’arrivée des Russes a entraîné une atmosphère sombre en faveur du pays. Les services et les militaires instructeurs, n’ont pas hésité à se rendre en dehors de la capitale afin de mieux forger les forces des FACA quand les autres partenaires se cantonnaient à Bangui. Pour les élites du régime, il semble que le gouvernement veuille utiliser les Russes contre les rebelles ou tout au moins se protéger derrière le Kremlin comme une garantie de régime en claire, ont ‘est fasse à un autre génocide Syrien qui se redessine déjà à l’horizon. Ce pays n’est pertinent que dans l’optique des politiques des puissances, comme la France, les Etats-Unis, la Chine, et le Russie. La gestion de Touadéra présente d’énormes similitudes avec celle de ses prédécesseurs et il est donc difficile d’être optimiste au-delà de la solution militaire que prônent les acteurs au sein du régime actuel. Dans une autre stratégie Russe, ils détournent l’attention des questions plus urgentes telles que la corruption, l’exclusion, la pauvreté, la justice et la gouvernance opaque. D’ailleurs, l’arrivée des Russes a  renforcé les attitudes belliqueuses de certains à Bangui qui croient pouvoir réduire les minorités musulmanes du Nord de la RCA à néant (comme ce fut le cas des sunnites en Syrie). A la lumière de cette ingérence Russes, il est clair que le président Touadéra est pris en otage par Moscou.

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Concernant, l’UA et la MINUSCA ils restent limités sur le plan financier, militaire et surtout diplomatique. Cela nécessite également une stratégie à long terme dans laquelle les partenaires internationaux seront en mesure de connaitre ceux qui sont légitimes, avant que la Russie transforme le pays en ruine.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA




1 commentaire:

  1. Lorsque les dirigeants n'attaquent pas la MINUSCA en tant qu'acteur partial, ils attaquent l'embargo sur les armes imposé au pays comme un complot international qui maintiendra le pays dans une position de faiblesse. Selon les acteurs locaux, seul le réarmement des FACA serait autoriser pour la fin des violences. Néanmoins, le réarmement d'une armée dont l'impartialité ne peut être garantie comporte des risques considérables, y compris la possibilité qu'elle exerce des représailles inhumaine contre la communauté musulmane, et dans cette option que la Russie trouve parfaitement son champ de bataille.

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