En 2013,
une coalition de rebelles (Séléka), majoritairement de confession musulmane, a
destitué le président François Bozizé et le pays est entré dans une poudrière
de violence entre les communautés animistes, chrétiennes et musulmanes. Après
des violences meurtrières perpétrées par le régime installé avec la Séléka, des
groupes d’autodéfense anti-balaka se sont formés afin de résister a la
coalition et obtenir la démission du président Djotodia en 2014 suite à la
pression internationale et régionale. Maintenant que le président Touadéra est
à mi-mandat, la spirale du conflit à attient son paroxysme, notamment sous
l’ingérence Russe.
A la
suite des élections en 2016, le président Touadéra a pris la tête du
gouvernement mais à la fin de l’année, les combats ont repris dans diverses
régions du pays. Depuis, la dynamique des contacts de la RCA avec la Russie a
emmené à de nouvelles tensions meurtrières avec les groupes armés. Ses
derniers, sont actifs et la mission des NU pour la stabilisation en
Centrafrique (MINUSCA) continue d’être témoin d’attaques contre ses soldats,
des travailleurs humanitaires, des journalistes et des civiles. Cette réalité
contraste vivement avec l’évaluation du commandant général de la MINUSCA dans
laquelle il a noté le conflit mouvant qui ronge le pays. En plus des 14 groupes
armés présents, il faut compter la Mission de formation de l’Union Européenne (EUTM-RCA),
les forces spéciales Russes, les nouveaux bataillons des(FACA) ainsi que la
police et la gendarmerie. Ces acteurs armés nationaux et internationaux
semblent mettre en avant différentes solutions techniques comme le programme de
désarmement, démobilisation, réintégration et le secteur de sécurité en
mettant au second plan l’aspect politique. C’est en ce sens que le gouvernement
sous l’égide de l’UE a commencé un programme pilote de démobilisation sans
accord préalable avec les groupes armés, aboutissant a un échec des deux cotés.
Les perspectives de résolution et les états des lieux de la situation sur le
terrain, se font et se défont, notamment la position des milices qui restent
loin d’être homogènes pour les contrôler. Sur un autre plan diplomatique, au
moment ou l’UA tenait une réunion avec des représentants des milices à Bouar,
les services Russes tenaient des négociations en parallèles avec d’autres
milices à Khartoum, d’où les consultations restent dans une option de non retour. En somme,
plusieurs acteurs internationaux sont impliqués dans la signature d’accords
sans lendemain et cela rend les alliances très inflexibles et instables.
L'INGÉRENCE RUSSE : UNE INFLUENCE QUI ASSOMBRIT LES PERSPECTIVES DE PAIX
En 2017,
la Russie a obtenu l’autorisation du Conseil de sécurité des NU pour livrer des
armes à la RDC. L’arrivée des services et conseiller au pays suscite de
multiples interrogation notamment sur le palan géopolitique. Leur présence
officielle est pour entrainer et équiper les (FACA), et établir un contact permanent avec les rebelles. Au fil du temps, les agents Russes arment aussi
bien les milices ainsi que le gouvernement, favorisant ainsi une situation
paradoxale contribuant à mettre le pays à genoux. Afin de ne pas renaître le
scénario des crimes Russes en Syrie, la junte militaire clame que la Russie est
présente en RDC depuis les années 1960-1970 et que son implication n’est pas
nouvelle. Au niveau des guerres d’influence
des puissances internationales, l’arrivée des Russes a entraîné une atmosphère
sombre en faveur du pays. Les services et les militaires instructeurs, n’ont
pas hésité à se rendre en dehors de la capitale afin de mieux forger les forces des
FACA quand les autres partenaires se cantonnaient à Bangui. Pour les élites du
régime, il semble que le gouvernement veuille utiliser les Russes contre les
rebelles ou tout au moins se protéger derrière le Kremlin comme une garantie de
régime en claire, ont ‘est fasse à un autre génocide Syrien qui se redessine
déjà à l’horizon. Ce pays n’est pertinent que dans l’optique des politiques des
puissances, comme la France, les Etats-Unis, la Chine, et le Russie. La gestion
de Touadéra présente d’énormes similitudes avec celle de ses prédécesseurs et
il est donc difficile d’être optimiste au-delà de la solution militaire que prônent
les acteurs au sein du régime actuel. Dans une autre stratégie Russe, ils
détournent l’attention des questions plus urgentes telles que la corruption, l’exclusion,
la pauvreté, la justice et la gouvernance opaque. D’ailleurs, l’arrivée des
Russes a renforcé les attitudes belliqueuses
de certains à Bangui qui croient pouvoir réduire les minorités musulmanes du
Nord de la RCA à néant (comme ce fut le cas des sunnites en Syrie). A la lumière
de cette ingérence Russes, il est clair que le président Touadéra est pris en
otage par Moscou.
Concernant,
l’UA et la MINUSCA ils restent limités sur le plan financier, militaire et surtout
diplomatique. Cela nécessite également une stratégie à long terme dans laquelle
les partenaires internationaux seront en mesure de connaitre ceux qui sont
légitimes, avant que la Russie transforme le pays en ruine.
MOHAMMED
CHERIF BOUHOUYA
Lorsque les dirigeants n'attaquent pas la MINUSCA en tant qu'acteur partial, ils attaquent l'embargo sur les armes imposé au pays comme un complot international qui maintiendra le pays dans une position de faiblesse. Selon les acteurs locaux, seul le réarmement des FACA serait autoriser pour la fin des violences. Néanmoins, le réarmement d'une armée dont l'impartialité ne peut être garantie comporte des risques considérables, y compris la possibilité qu'elle exerce des représailles inhumaine contre la communauté musulmane, et dans cette option que la Russie trouve parfaitement son champ de bataille.
RépondreSupprimer