dimanche 9 août 2015

GEOSTRATEGIQUE : DEFENCE FRANCAISE : DES AMBITIONS ET DES ECHECS


Alors que le budget et les effectifs de la défense Française sont soumis à des coupes drastiques, elle est actuellement engagée sur de multiples théâtres d’interventions extérieurs. Ces coupes budgétaires de la défense constituent-elles un danger pour le pays et menacent-elles la position de la France sur la scène internationale ? Et pourquoi est-elle la seule nation occidentale à engager des troupes au sol ? Alors que Washington est moins enclin à l’interventionnisme militaire ?





S’il y a une spécificité Française, le Royaume-Unis en particulier en Europe, sont dans une phase de repli, et leurs forces sont dans un état de délabrement important. Ce refus de l’engagement terrestre et malgré tout mois vrai pour les Etats-Unis, qui avec plus de 60 000 personnels disposant de moyens navals et aériens sont une force engagées dans d’autres champs d’action. La France est taxée d’être le gendarme du monde par intérim, au Mali l’intervention française a suscité l’admiration des militaires américains et britanniques, qu’en est-il actuellement de la culture militaire et du savoir-faire français ?  En 2015, la France disposait d’environ 12 000 militaires engagés dans les forces prépositionnées en dehors de la métropole. Cette présence sur l’ensemble des régions du globe constitue certes un atout stratégique aux ambitions géopolitiques, mais également une charge financière qui est déjà sacrifiée.

 HOLLANDE ET L’AFRIQUE

Au lendemain des opérations Serval au Mali et en Centrafrique, la question posée, est quelles sont les leçons tirées par la France et de quelles perspectives d’association dispose-t-elle en matière d’intervention extérieure ? Dès son arrivée au pouvoir en 2012, Hollande voulait voir la géopolitique et l’enjeu géostratégique sous d’autres horizons. Dans ses interventions internationales, il voulait mettre fin aux opérations militaires françaises unilatérales en Afrique tout en promettant des résolutions des conflits par une approche multilatérale. L’urgence de la poudrière Malienne et Libyenne a montré que cette stratégie diplomatique de l’ONU ou les organisations Africaines (CEDEAO, la CEEAC) était dès le départ un échec. Les discussions entre pays Africains rejetaient toute intervention, car les pays de la région, aux intérêts divergents, soutiennent au premier plan leur souveraineté et bien sur leur stabilité géoéconomique et géopolitique, vu les conflits qui persistent et aussi l’ingérence de certains pays de la région (services secrets, Touaregs, et islamistes armées). Hollande se trouve confrontait a un insurmontable dilemme .Finalement il opte pour une intervention militaire qui renouait avec la politique d’ingérence qui donnait l’image d’un néocolonialiste. C’est ainsi que pour résoudre la crise Malienne en 2012, une mission militaire Africaine sous commandement Africains avait été prévue, selon les propos du général Grégoire de Saint-Quentin, commandant de la force Serval au Mali. Alors que la région risquaient de sombrer dans le chaos, la France décidait d’intervenir militairement avec l’aval de l’ONU, elle était seule dans les combats de moyenne intensité pour la reprise des villes de la boucle du Niger, ou dans les combats de l’Adrar des Ifoghas, véritable donjon d’Aqmi. Les relations bilatérales avec le Tchad ou le Niger ont permis à la France de trouver des alliés prêts à s’engager dans le conflit. Dans la phase de stabilisation, la diplomatie Française a su s’imposer à l’ONU, qui a envoyé la MINUSCA en Centrafrique et la MINUSMA au Nord du Mali, ce qui a permis le redéploiement de l’armée Française dans presque toute la bande Sahélo-Saharienne. L’expérience acquise en Afrique par les pays européens a permis de s’impliquer dans les conflits, comme l’Espagne qui est à la tête de l’EUTM Mali et représente le contingent le plus important. Les forces Polonaises qui ont renforcé l’EUFOR RCA ou encore les 450 Néerlandais et 250 suédois qui sont impliqués dans la MINUSMA. Sous l’impulsion de l’Allemagne, l’Eurocorps prendra la direction de l’EUTM Mali, cette implication montre aussi la présence au plus haut niveau de l’Allemagne et le retour de ses armées en Afrique après près un siècle d’absence.

LA FRANCE EST SES NOUVEAUX ALLIES AFRICAINS


La France ne pouvait pas intervenir unilatéralement sans consulter les pays Africains, ses derniers ont des capacités d’influence qui leur permettent d’appuyer les autres pays. Au Nord Mali, l’Algérie détient des solutions pour servir d’intermédiaire entre les parties afin de résoudre le conflit et surtout sécuriser ses frontières fragiliser par l’onde de choc des conflit. De même, elle peut bloquer ou favoriser une intervention au sud de la Libye, mais cette puissance régionale a fait de « non-ingérence » un principe primordial dans ça diplomatie extérieure, et reste vulnérable par-rapport aux préoccupations de  pays voisin, l’Algérie vu la situation économique actuelle et l’effervescence de la situation géopolitique de la région, s’enfonce dans la diplomatie internationale afin de garder sa stabilité, tout en grainant une menace sur ses ressources en hydrocarbures dans le Sud Saharien. Le Tchad, vu sa position carrefour et de pôle de stabilité, a été indispensable pour la reconquête du Nord du Mali et apaiser le conflit en Centrafrique. Au Mali, la Chine a intégré la MINUSMA avec 400 Casques bleus, soit le cinquième effectif le plus important des pays engagés. La Chine a toujours eu des relations avec cet ex-pays marxiste, situé dans les premiers partenaires économique du pays, mais cette puissance mondiale s’intéresse  de trop près au jeu des puissances et aux potentialités énergétiques et minérales du Nord du Mali, le conflit pour les chinois est une affaire secondaire.


Cette stratégie de la France d’intervenir rapidement et trouver des alliées, suscite l’admiration et la crainte de ses ennemis. Au niveau de l’OTAN, après les Américains, le deuxième pays leader est la France. Paradoxalement la France souffre des restrictions budgétaires et militaires. Elle souhaite donc que les pays Africains règlent eux-mêmes leurs conflits, les intérêts passeront au deuxième plan.

MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA



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