GEOPOLITIQUE
LE CHOC DES CIVILISATIONS SELON S. HUNTINGTON
thèse popularisée par Samuel Huntington "2007", selon qui le monde ne va pas vers l'Uniformation, mais vers la différenciation, voire l'affrontement de grands ensembles géoculturels.
Huntington écrit son ouvrage en réaction à l'article de F. Fukuyama( 1993 ) consacré à la fin de l'histoire. Il soutient l'idée que le monde à venir ne verra pas le triomphe de la civilisation occidentale, en déclin relatif et perdant du même coup son rôle de modèle dominant, mais l'émergence de formes modernes multiples dans les différentes sphères culturelles existantes. D'autres modèles de développement de société et de puissance sont en voie d'élaboration, dans le cadre de la résurgence des identités et des nationalismes, et du rejet du modèle économique et politique occidental. Cela doit conduire au regroupement des nations sur ce critère de civilisation, qui serait du même coup la ligne de fracture autour de laquelle seraient générés les conflits futurs. Le choc des civilisations, peut-il, est-il en train de se réaliser ? La thèse pose un certain nombre d'énigme d'ordre méthodologique, idéologique et géopolitique. Le modèle théorique est sans doute un peu simpliste. La Liste des civilisations donnée par Huntington est assez arbitraire, recoupant les grandes divisions religieuses. Or, il faut prendre en compte les fractures à l'intérieur des grandes religions, notamment en ce qui concerne l'Islam. A. Chauprade " 2021" reproche en particulier au modèle de placer Amérique du Nord et Europe dans la même civilisation occidentale, il y voit une justification des prétentions des Etats-Unis à dominer le Vieux Continent et plus généralement comme la justification idéologique de l'hégémonisme et de l'interventionnisme américain ou de la doctrine de la guerre préventive. Certains érudits musulmans y voient la doctrine explicite d'une nouvelle "croisade" dirigée contre le monde musulman par les Occidentaux. Par ailleurs, profusément ont critiqué l'idée d'un choc inévitable entre les grandes civilisations. Les emprunts réciproques ne doivent pas être sous-évalués, estiment ils. Ils ont parfois confondu l'analyse de S. Huntington et ses espoirs, croyant, ou faisant semblant de croire, qu'il souhaitait un tel affrontement ? Il n'est pas non plus évident que la civilisation forment des blocs cohérents et que les autres agents territoriaux, en particulier les États- nations, se soient effacés devant elles. Les anicroches à construire une Europe unie en témoignant ainsi que les diérèses de l'Asie orientale ou de l'Asie méridionale. Enfin, le déclin de l'Occident n'est pas une évidence. L'ampleur de la domination des Etats-nations, leader de cet Occident selon Huntington, n'a pas d'équivalent dans l'histoire ? Reste que la thèse du choc des civilisations, d'abord passée presque inaperçue en France, est venue au premier plan depuis les attentats du 11 septembre 2001. "Sa simplicité, qui fait sa faiblesse, fait aussi sa force." Elle semble amener plusieurs éléments intéressants. Une critique de l'idéologie de l'unification du monde qui tendait à devenir un dogme et un retour au réalisme en matière de politique internationale. Elle redonne également aux idées et aux représentations une place légitime dans les facteurs explicatifs des relations entre les peuples, au détriment des analyses plus appuyées sur l'économie et les échanges.
Pour éviter un choc des civilisations, Jaques Chirac et d'autres se sont opposés à la guerre d'Irak. Aujourd'hui est ce que Israël est à la pointe avancée du combat contre la menace islamiste ce serait un sentencieux paralogisme de penser cela paracerque se serait une prophétie auto- réalisatrice dont ont n'a pas à la transformer en un conflit globale entre le monde musulman et l'Occident sauf aller à la malédiction. Sachant, que le conflit entre Israel et les islamistes en Palestine n'a jamais était une question de territoire mais un conflit de religion ?
MOHAMMED CHERIF BOUHOUYA
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