dimanche 30 avril 2023

 GÉOPOLITIQUE DU RENSEIGNEMENT/ LA DGSI PINCE LES ESPIONS RUSSES 


Le responsable du contre-espionnage français, Nicolas Lerner, a témoigné le 2 février devant la commission d’enquêté parlementaire, à huis clos. Ses déclarations viennent d’être rendues publiques. Le patron de la DGSI vient de mettre en lumière des tentatives d’approche de la part de certains agents de renseignement russes ciblant l’ensemble du spectre politique français. Le patron de la DGSI dit avoir dû mener, des actions au sein du Parlement après avoir détecté des contacts avec des officiers de renseignements russes sous couverture diplomatique. M Lerner affirme que les services russes sont de plus en plus actifs et les plus nombreux sur le territoire français depuis le début de la crise ukrainienne.




Indispensable pour encadrer l’action, le renseignement, trop souvent confondu avec une de ses composantes, l’espionnage, constitue à travers le monde une activité ordinaire et nécessaire. Le renseignement est permanent dans la paix comme dans la guerre. La raison d’être du renseignement consiste à fournir au décideur politique, au chef militaire les éléments d’informations dont il a besoin afin de forger son jugement et prendre sa décision. À mesure du développement des États, les activités de renseignement se sont développées, spécialisées et ont essaimé en branches diverses, en général très cloisonnées, jalouses de leurs sources, de la qualité de leurs produits, volontiers rivales. À ce jour, les États-Unis disposent de la plus grande organisation au monde dans le domaine. Elle comprend la CIA, directement rattaché au Président, la DIA (Defence Intelligence Agency), qui traite le renseignement militaire, et surtout la NSA (National Security Agency), créée en 1947, dotée d’un budget de plus de 3 milliards de dollars, qui couvre le renseignement électronique. La NSA intercepte ainsi les communications téléphoniques, les fax, les communications hertziennes, les e-mails dans le monde entier. Elle travaille pour cela à partir de configurations sémantiques préprogrammées, des mots clés, etc. Elle a contribué à la formation du réseau secret qui unit les services d’écoute des transmissions et communications des cinq pays anglo-saxons : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande. Disposant de satellite et de station de réception automatisé couvrant le monde entier, environ 3 milliards de communications par jour.


LES EMBUCHES

Outre la rivalité entre les services se pose trois problèmes périlleux.

L'excès d’information, en raison de l’énorme quantité de données qui peuvent être recueillies, mais qui n’ont de valeur que si elles sont analysées correctement et en temps voulu.

L’équilibre a trouvé entre renseignement technique et renseignement humain
La vérification, le recoupement, l’interprétation exigent une connaissance des hommes et du milieu. Énorme banalité constamment redécouverte, les machines ne peuvent remplacer l’esprit humain.

La qualité de la relation entre le décideur et son service de renseignement. Si la confiance n’existe pas, le renseignement devient infructueux, si la liaison est mal organisée, le renseignement perd toute fiabilité.

LES ESPIONS DORMANTS RUSSES



L’espion dormant apprenait un métier correspondant à sa couverture. Il perfectionnait sa connaissance de la langue et de la culture du pays cible et, il s’y établissait, selon son identité fabriquée, s’y réinstallait. L’espion dormant pouvait ainsi passer des années dans le pays cible sans attirer le moins du monde l’attention des autorités. Il parlait la langue sans aucune difficulté, se pliait aux coutumes et à la culture locales, possédait des papiers en règle et son histoire personnelle correspondait en tous points à celle de n’importe quel autre citoyen du pays. Dans telles conditions, cet agent était souvent capable de mener une carrière qui le hissait à un poste de pouvoir et d’influence. Et là, il bénéficiait d’un accès direct à des informations importantes. Dans certains cas, il pouvait même initier ou peser sur les décisions ou des politiques à l’intérieur du pays cible, mais dans l’intérêt de la nation qui l’y avait placé. La principale faiblesse des espions dormants, aussi convaincante que soit leur couverture, a toujours été leur vulnérabilité face aux autres espions. Ils ont parfois été trahis par des erreurs ou des indiscrétions commises par leurs propres pairs ayant fait défection, qui connaissaient leur nom et leur véritable identité. Plus récemment, les progrès fulgurants via Internet ont fourni aux services d’espionnage de nouveaux et vastes moyens d’accéder à certaines informations très sensibles. Des systèmes d’écoutes sophistiqués et de puissants ordinateurs centraux leur permettent désormais de gérer une masse gigantesque d’informations issues du monde entier et de capter des messages avec des mots clés qui suggèrent que des crimes ou des actes de terrorisme soient sur le point d’être perpétrés. Il est évident dans ce monde de l’ombre de surveiller ses concurrents. Cette capacité de surveillance peut s’appliquer au domaine tant économique que militaire.


Enfin, concernant le partage des informations, les États-Unis et le Royaume-Uni ont depuis longtemps signé des accords en vue d’échanger toutes les informations obtenues grâce à leurs activités de surveillance respectives. De son côté, l’Union européenne mène régulièrement campagne pour amener la Grande-Bretagne à élargir cet accord à ses pays membres, sachant que, si elle aboutit, elle lui imposera des conditions beaucoup plus strictes.

MOHAMMED CHÉRIF BOUHOUYA

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les services chinois

les services turcs

Les services marocains et israélien (Pégasus)

Les services émiratis












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